Chapitre 6

« Pas comme ça espèce de nouille ! Tu vas tout faire capoter !

— Si tu n'es pas content, tu peux le faire toi-même !

— C'est toi qui dois t'entraîner, pas moi ! Prends exemple sur Abigaïl. »

La'ana se préparait à répondre à son frère lorsque la potion d'Abigaïl lui explosa à la figure. « Prendre exemple sur elle ? railla La'ana»

Na'arka haussa les épaules et s'en alla fièrement de la salle. Ab et Ann éclatèrent de rire. Le grand frère de La'ana prenait très à cœur l'éducation magique de sa sœur et de son amie, car, lui-même était extrêmement doué. Et cela lui montait à la tête. « Rahh ! J'en ai marre de l'alchimie ! s'exclama La'ana. »

Elle jeta un coup d'œil dépité à son amie qui s'essuyait le visage avec application. « On peut faire autre chose si tu veux ! »

Ann soupira, elle aimerait bien, mais si elle ne réussissait pas à faire cette potion, ses parents lui souffleraient dans les bronches. Elle secoua la tête. « Nan, on continue, on réussit et ensuite on fait autre chose.

— Ça me va ! Mais n'oublie pas que l'on doit rendre un exposé sur la photographie toulousaine pour dans deux semaines.

— Ah... Oui, c'est vrai... »

Ann soupira, mais c'était quoi ce sujet ? Quelle idée était passée par la tête de son prof d'art plastique ? Quatre ans après 'l'expérience Smith', comme elles appelaient leur année de 6e, les deux jeunes filles se coltinaient en cette année de troisième un professeur d'art plastique un petit peu trop investi dans sa matière. Mr Gaglio, était assez étrange et demandait des devoirs aux sujets extrêmement variés, ce n'était pas très dérangeant en soi, mais cela prenait du temps et elles devaient composer entre leurs différents cours et les cours de Magie des parents de La'ana.

Il était seize heures passées lorsque les deux jeunes filles finirent par réussirent leur potion de force qui selon les dires de Na'arka, permettait de retrouver vitalité et force tout comme une nuit de sommeil l'aurait fait. Elles prirent leur goûter et s'installèrent dans la chambre de La'ana pour réfléchir à leur sujet. « On a qu'a travailler sur les vieilles photos de Toulouse ? proposa Abigaïl.

— Pourquoi pas. Attends je regarde s'il y matière à faire, s'il n'y a presque rien autant changer tout de suite. »

Elle alluma son ordi portable et pianota sur le clavier, après quelques secondes elle secoua la tête. « Il y a ce certain Georges Ancely, qui énormément photographié Toulouse au 19e siècle, reprit La'ana.

— Ça peut le faire ? Non ?

— Oui, oui. Mais bon on pourrait choisir quelqu'un de vivant pour l'interviewer. Ça sera plus simple pour comprendre sa portée artistique... »

La'ana toujours penchée sur son ordinateur attendait la réaction de son amie, sa réponse et releva la tête. Abigaïl la regardait, le sourcil arqué et la bouche en moue. La'ana se mordilla la lèvre, oui, vu comme ça...

« Dépêche-toi Ann ! Je n'ai pas envie d'être ici la nuit tombée ! »

Abigaïl marchait d'un pas énergétique dans l'allée du cimetière, La'ana, elle n'en menait pas large. Tout autour d'elle, La'ana ressentait la présence des corps, dormant d'un ultime repos, elle sentait leur corps froid, leur squelette décharné sous la terre et le bois des cercueils désormais pourri. « J'arrive ! cria-t-elle pour ignorer cette sensation. »

Abigaïl slalomait entre les monuments funéraires cherchant la bonne tombe. Elle s'arrêta, pensive. « Bon je dois dire que je ne sais pas trop par où aller...

- Tu n'aurais pas pu prévoir le coup avant de m'embarquer là-dedans ?

- Désolée Ann. »

En fait elle n'était pas vraiment désolée, elle adorait embêter sa meilleure amie, sans méchanceté évidemment.

La'ana s'arrêta à côté d'elle. Elle espérait simplement de pas faire sortir un mort de sa tombe, elle ne savait absolument pas contrôler son Don et personne n'était là pour lui apprendre. Anxieuse, elle se tortillait littéralement sur place. Elle les sentait... Vingt au total dans un secteur de vingt mètres. Elle regarda autour d'elle à l'aide de ses yeux perçants, afin de déterminer les dates à de ces morts. Elle attrapa subitement le bras d'Abigaïl, la faisant pousser un petit cri.

« Mais me fait pas un truc pareil espèce de... de... quiche !

— Ab ! Ab ! Il y a un problème !

— Quoi ? » Demanda la jeune rousse, soudainement anxieuse par l'attitude de son amie.

« Il n'y a que treize tombes ! »

Abigaïl plissa les yeux et dévisagea son amie, comme si elle était folle.

— Tu sais Ann, il n'y a pas que treize tombes dans ce cimetière. Tu le sais ?

— Non ! Non ! Ce n'est pas ça ! Je ressens les corps dans un secteur d'à peu près d'une cinquantaine de mètres. Or, dans cette zone je ressens vingt corps, mais si tu comptes le nombre de tombe, il n'y en a que treize !

— Ann ! Certaines personnes se font enterrer dans la même tombe que leur père ou leur mère. Pas la peine de baliser pour rien. »

La'ana dévisageait avec horreur son amie, Abigaïl soupira. « Bon on va regarder si le compte est bon. »

La'ana resta figée sur place, elle savait très bien ce qu'elle avait senti. Elle resta figée à regarder son amie faire le tour de la zone et son ventre se tordit au ton inquiet de la rousse. « Ann... Je crois que tu as raison... Il y a des morts en trop. »

La'ana inspira et expira profondément. Des corps étaient donc enterrés illégalement dans le cimetière. Même si elle n'était pas du genre à tirer des conclusions sans preuve, des cadavres en plus cela ne faisait pas très innocent. Quelqu'un les avait mis là, et ce quelqu'un les avait probablement tués.

La'ana et Abigaïl décidèrent de tirer l'affaire au clair. Elles se positionnaient là où La'ana avait senti un surplus. Elle se concentra et essaya d'attirer l'âme à elles. « ... »

Ann regarda Ab qui haussa les épaules devant l'absence flagrante de réaction du mort. Soudain, elles laissèrent échapper un cri. Une forme vague et verdâtre venait de se matérialiser, elle articula quelques mots de manière pâteuse : « Où suis-je ? J'ai si froid. Que s'est-il passé ?

— Bon...bonjour euh...balbutia La'ana, elle n'arrivait pas vraiment à savoir s'il s'agissait d'un homme ou d'une femme.

— Amanda, Grelin. déclara lentement le spectre.

— Bonjour Amanda. Savez-vous ce qu'il vous est arrivé ?

— Non. Que m'est-il arrivé ? »

La'ana fronça les sourcils, reposer les questions qu'elle posait n'allait pas l'aider. Elle soupira.

— Amanda, vous êtes morte. »

Un long silence passa, le spectre n'allait pas l'air de comprendre ce qu'elle venait de dire. La'ana jeta un bref regard autour d'elle, elle espérait sincèrement que personne d'autre n'était là... « Non, reprit le spectre d'Amanda, c'est impossible.

— Je suis navrée Amanda, mais c'est vrai, vous êtes morte.

— Non. »

La'ana serra les poings. Elle commençait à l'agacer. Elle regarda Ab qui lui fit signe de se calmer. La'ana se posa un instant. « Très bien. Si vous n'êtes pas morte que faites-vous en ce moment même ?

— Je rentre chez moi. Je suis sortie hier soir, avec des amis. »

Une lumière d'intérêt s'alluma dans les yeux de la jeune elfe. « Ah, d'accord. Mais vous partiez d'où ?

— De la place Saint-Pierre. Je venais de quitter un des bars, j'avais discuté avec un jeune homme charmant avant de partir, il m'a laissé son numéro !

— OK... Et vous êtes partie par où ?

— Par le pont, je me rendais chez moi, à Saint-Cypiren. J'ai pris le pont et ensuite...

— Et ensuite ?

— J'ai senti un bras m'agripper, c'était le jeune homme qui m'avait donné son numéro. »

La'ana regarda Abigaïl, dans le feu de l'action, elles n'avaient pas vraiment pensé au fait que le récit pouvait probablement être atroce. La'ana déglutie. « Il vous a parlé ?

— Non. Il a juste souri et a approché son visage de moi et c'est tout. Je viens juste de me réveiller dans cet endroit, où j'ai si froid. Tout est trouble autour de moi...

— Amanda, vous souvenez-vous de son visage ?

— Oui... Il était vraiment très beau, brun, grand, les yeux noirs, il était pâle et avait un beau sourire. J'ai froid. J'ai si froid. Je veux dormir, laissez-moi dormir.

— Bien sûr, Amanda, on va vous laisser dormir. Dormez bien.»

La forme spectrale s'évapora. La'ana jeta un coup d'œil à Ab à sa gauche, elle se frotta énergiquement les yeux, elle lui lança un petit sourire triste. Pauvre Amanda...

La'ana soupira profondément. La description n'allait pas vraiment les aider et là tout de suite elle ne se sentait pas de réveiller quelqu'un d'autre. Néanmoins, un tueur était en liberté et avait tué au moins sept personnes. Il s'était penché sur Amanda ? La'ana tiqua sur ce détail. Elle secoua la tête. Impossible. Il n'y en avait pas dans le coin...

Ann fit signe à Abigaïl de la suivre près d'une autre tombe. Deux personnes étaient en trop. Elle se concentra. Une forme féminine se matérialisa. Ne s'en prenait-il qu'aux femmes ?

« Où sont-ils ? Où sont-ils ? » La forme paraissait terrifiée. La'ana tenta de la calmer. « De qui parlez-vous ? »

— Mon Dieu ! Il voulait la tuer ! »

La'ana écarquilla de grands yeux. Cette femme avait été témoin d'un meurtre ? Probablement celui du corps près d'elle... Elle avait vu l'homme en action et avait été tuée pour ça. La'ana enchaîna. « Comment vous appelez-vous ?

— Noémie ! Noémie Arsaillac ! Les avez-vous vus ? Je ne vois rien ! Où sont-ils ?

— Calmez-vous Noémie. Qu'avez-vous vu ?

— Mon amie ! Flora ! Et cet homme ! Il l'avait approché dans la boite. Elle avait refusé ses avances et, est partie peu de temps après. Mais il l'a suivie alors je les ai pris en filature. Je savais qu'elle avait des ennuis.

— Comment se nomme votre amie déjà ?

— Flora ! Flora Huert. Mon Dieu ! Il... il...

— À quoi ressemblez cet homme ?

— Il était grand, très beau. Des traits fins, brun aux cheveux courts. Mon Dieu !

— Vous les avez suivis jusqu'où ?

— Saint-Michel !

— Qu'avez-vous vu précisément.

— Il... il lui a saisi le bras. Et a plongé sa tête vers celle de Flora. J'ai vite sorti mon portable pour appeler la police. Mais...il m'a vue... Et...il... il est arrivé si vite.»

Le spectre de la jeune femme arrêta de parler, et disparu subitement. La'ana mordilla sa lèvre, peut-être avait-elle compris ce qu'il venait de se passer... La'ana soupira et regarda de nouveau Abigaïl, cherchant un peu de réconfort. La'ana savait, elle savait maintenant qui avait pu faire ça. Mais elle était effrayée, elle devait en parler à ses parents. Non !

Cela mettrait toute sa famille en danger... Elle devait agir seule, mais elle ignorait comment. Elle serra violemment les poings. Il tuait ces pauvres femmes alors qu'il n'en avait pas besoin. Si elle ne pouvait pas le débusquer, elle pouvait du moins l'emmerder un bon coup, car la police pouvait faire quelque chose... « Ann... tu trouves pas ça hyper étrange comme moyen de tuer ? Il leur fait quoi ? Il les mord ?

— ...

— Ann ? »

Abigaïl regarda fixement La'ana. Une image affreuse lui vint à l'esprit. « Ne me dis pas... Quand tes parents disaient que plusieurs espèces s'étaient retrouvées coincées dans ce monde... Tu parlais bien de plusieurs Espèce d'Elfes ? Ceux des Neiges et les Sylvestres ? Ou encore des fées ?

— ...

— Oh mon Dieu... »

Abigaïl porta sa main à sa bouche, horrifiée. « Que... comptes-tu faire ?

— L'emmerder. Un conseil Ab. Cours. »

Soudain, La'ana se mit à détaler à toute vitesse, se retournant un dixième de seconde pour lancer un sort sur ses traces de pas, qui en un instant disparurent au fur à mesure de sa course. Hébétée Abigaïl resta figée un instant. Elle sentit le sol se mouvoir sous elle, comme si quelqu'un ou quelque chose fouissait la terre sous elle. Elle lâcha un cri et prit la suite de La'ana.

En un instant les corps percèrent de leurs mains décharnées le sol du cimetière.


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Hey !

Ça vous est déjà arrivé de vous balader de nuit dans un cimetière ? Parce que moi, non. (#troll)

Selon vous comment va se passer cette chasse au tueur ? Surtout, vous trouvez que c'est une bonne idée ? Moi pas x) Mais bon, dans la fougue et l'inconscience de la jeunesse... Même elfes, elles restent des ados ^_^

Je sais pas vous, mais j'éviterai de mettre La'ana en colère... Je n'ai pas envie de me faire poursuivre par des zombis x/

Merci de votre lecture !!!

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