Chapitre 4

« Mesdemoiselles ! Arrêtez de discuter s'il vous plait ! »

La'ana se figea. Cette vieille peau de Mme Smith ne les lâchait décidément jamais. Ce n'était pas de sa faute si ses cours étaient ennuyeux à mourir et si elle et Abigaïl finissaient vite les exercices.

« Vous commencez à m'énerver toutes les deux avec vos bavardages ! Vous ne cessez de discuter pendant les cours, je vais finir par convoquer vos parents ! »

La'ana haussa mentalement les épaules, ses parents se fichaient bien de l'avis de cette femme, ils comprenaient parfaitement l'ennui de leur fille, elle n'allait en cours que pour éviter tout problème. Si elle était plutôt détendue sur ce sujet, ce n'était pas le cas d'Abigaïl, qui était terrorisée à l'idée que sa mère vienne fouiner dans sa vie scolaire.

Voyant qu'Anna n'écoutait pas vraiment ce qu'elle disait Mme Smith leur colla à toutes les deux un exposé à faire devant toute la classe, compté triple dans la moyenne sur la démocratie en Grèce antique à réaliser pour le lundi qui venait. La'ana se mordilla légèrement la lèvre comme à son habitude, aujourd'hui était vendredi. Elles avaient donc le week-end pour faire ce fichu devoir, mais bon ce n'était pas la mer à boire.

Une fois le cours fini, elle s'inquiéta auprès d'Abigaïl pour savoir comment s'organiser. « Ab ! Tu veux qu'on le fasse chez toi ?

— Chez moi ? Euh... je ne pense pas que ce soit une bonne idée, je ne préfère pas que ma mère sache que je suis punie, ça risquerait de l'énerver... »

— Bon, d'accord. Chez moi alors ! On se dit 10 h à la Daurade ?

— Ça me va ! »

Abigaïl se fendit d'un large sourire. La'ana le lui rendit et se mordilla la lèvre, encore. Ce n'était pas vraiment une bonne idée de la faire venir chez elle, mais bon... Elle brieferait ses parents et surtout ses frères pour éviter tout problème magique... La'ana se dirigea vers le gymnase tandis qu'Abigaïl se dirigeait vers la sortie. Du fait de graves problèmes de santé, Abigaïl était interdite de tout sport.

Le lendemain La'ana, s'habilla en hâte et rangea tout objet compromettant de hors de portée. Elle ne voulait pas qu'Abigaïl tombe par mégarde sur un objet magique mal rangé. Aussi ses parents avaient préféré rester à la maison avec Sarah pour pallier toute éventualité et que ses frères étaient sortis pour éviter tout sort malencontreux. Une fois sa chambre bien rangée, La'ana vérifia sa montre, 9h58. Mince ! Elle dévala les escaliers à toute vitesse, enfila ses chaussures et se précipita vers la place de la Daurade. Même si elle habitait techniquement presque sur la place, elle détestait être en retard. La jeune fille regardait de ses yeux vifs toute la foule, qui fourmillait sur la place.

Un léger mouvement attira son regard, elle tourna la tête en cette direction alors qu'au même moment la voix de son amie raisonnait. « Ann ! J'suis là ! » La'ana esquissa un sourire en sa direction. La jeune fille rousse se tenait à quelques mètres d'elle, sa mère, pâle figure blonde sur ses talons. La'ana s'approcha de son amie et de sa mère. Elle l'avait déjà vu auparavant et la salua donc. Après avoir convenu qu'Abigaïl passait toute la journée chez son amie, elle laissa les deux jeunes filles regagner l'hôtel particulier de sa famille.

Abigaïl n'avait jamais mis les pieds chez La'ana. Aussi, elle poussa un soupir d'admiration en entrant. L'entrée, qui faisait plus hall, était tout de bois, comme la plupart de la maison, décoré de tableaux de paysage et de commodes à tablette de marbre sur lesquelles étaient posées des fleurs fraîches. Au centre trônait un escalier de marbre blanc rosé qui menait aux trois étages supérieurs. Derrière cet escalier se cachait une lourde porte en bois, plus fine que la porte d'entrée, qui menait vers un petit jardin ombragé.

« Tu veux boire quelque chose ? demanda La'ana en faisant un signe de la tête vers la porte de la cuisine.

— Non merci Ann, c'est gentil »

A cet instant les parents de La'ana sortirent du Grand Salon sur leur gauche, lieu de réception et qui servait aux repas de fête et là où, accessoirement étaient entreposé quelques artefacts de leur monde. Ses parents saluèrent Abigaïl, qu'ils connaissaient déjà et qu'ils appréciaient, c'était bien la première amie de leur fille... Néanmoins, pour eux quelque chose clochait chez la jeune fille, comme si un poids immense pesait sur ses épaules. Ils savaient tous deux qu'Abigaïl entretenait déjà des rapports compliqués avec sa mère, mélange de surprotection et d'exaspération envers sa fille.

Abigaïl leur servit un grand sourire, elle les aimait bien, ils avaient l'air tellement présents pour leurs enfants, et attentionnés. Même s'ils avaient l'air assez mystérieux et qu'ils disposaient d'une aura certaine, écrasante et impressionnante, ils étaient sont nul doute extrêmement gentils et prévenants. Ils s'engouffrèrent dans le Grand Salon après avoir signalé aux filles de les prévenir si elles avaient besoin de quoi que ce soit, Sarah étant partie en ville à la recherche d'ingrédients botaniques pour faire pratiquer l'alchimie à l'aînée de la fratrie.

Les deux jeunes filles s'installèrent au bureau de La'ana, et commencèrent à discuter du plan de leur exposé et à entamer des recherches dans leurs livres de cours et les livres de la bibliothèque de la maison.

Au bout de quelques minutes, de petits coups se firent entendre à la vitre. Abigaïl regarda La'ana qui ne bronchait pas. Elle se concentra de nouveau sur sa tâche. Les tapotements s'interrompirent. La'ana soupira intérieurement. Mais qu'est-ce que Nekkus faisait ? Environ cinq minutes plus tard, elle entendit un bruissement d'aile venir du couloir. Mince ! La'ana se leva brutalement et jeta un rapide coup d'œil sur sa porte, entrouverte. Elle se précipita à toute vitesse pour la fermer, mais trop tard.

Elle s'ouvrit violemment, projetant La'ana au sol. Une forme noire imposante s'engouffra dans la pièce, se précipitant sur Abigaïl. La pauvre jeune fille, en alerte après l'action de La'ana, se leva en un bond et poussa un cri aigu. Des serres lui agrippaient les cheveux, elle ne réfléchit pas et poussa mentalement l'être qui fut projeté violemment contre le mur. Essoufflée, elle regarda avec horreur et stupéfaction son assaillant. La forme noire était couverte de plumes, enfin à première vue, elle grimaça de dégoût.

Il s'agissait en réalité d'un grand corbeau, mais une partie de son corps et de sa tête, comme une grande balafre, laissait à la vue de tous les ossements de l'oiseau. La jeune fille remarqua l'absence totale d'yeux du corbeau, seules ses orbites creuses subsistaient.

Abigaïl se retourna vivement vers son amie, toujours au sol, cherchant une explication, mais Anna la regardait hébétée comme si elle venait d'un autre monde.


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Hey !

Que pensez-vous du duo d'enfer que forment La'ana et Abigaïl ? Vous étiez aussi bavards en cours ? Perso, j'étais muette comme une tombe x)

L'apparition de Nekkus m'a causé pas mal de réécriture, j'espère qu'elle vous plaît ! Notre petit volatile-zombie fait son apparition après sa mort dans le prologue, et j'espère qu'il vous plaira, même s'il n'est pas très développé pour l'instant, mais ça je vous l'expliquerez, plus tard... ;)

A votre avis, pourquoi La'ana regarde-elle Abigaïl aussi étrangement ? Après tout, la pauvre s'est faite agressée !!

Merci de votre lecture !!! :D

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