Hyper
Un regard. Une parole. Un souffle.
Une flamme, une étincelle. Ou même juste une cendre.
Il suffit de peu. D'un rien. Pour me détruire. Ruiner ma journée, ma vie.
Hypersensible.
Je vis chaque jours avec cette farouche sociabilité. Ce doute permanent sur vos sentiments.
Cette énergie sombre me tirant constamment vers le fond.
Cette énergie emplissant mon être.
Les mots me touchent avec une violence phénoménale.
Je déprime à une vitesse monumentale.
Et reste toujours sur une défensive sans égal.
Là où vous trouverez cette mélodie mélancolique, je la trouverai d'une tristesse démesurée.
Là où vous verserez quelques larmes, j'éclaterai en sanglots inconsolable durant des heures.
Là où vous serez joyeux quelques minutes, je me souviendrai de ce moment empli d'euphorie pour le reste de ma journée.
Là où vous serez indignés à la vue d'un drame vite oublié, je remettrai ce monde en question toujours énervée par cet événement.
Là où vous m'apportez de l'affection, je vous idéalise, ne pouvant déjà plus me passer de vous tandis que vous réalisez l'ampleur de mon moi.
L'ampleur de mon trouble.
Je ressens vos humeurs, vos changements de comportement à mon égard.
Votre maladresse passagère.
Je ressens aussi vos moments de joies et de colères. Votre bonheur qui me submerge et votre tristesse qui m'étouffe quand je suis à vos côtés.
Des questions sont en droit d'être posées. Par mes parents, par mes amis, incapables de comprendre malgré leurs efforts la raison de mes changements de comportement.
Ils se sentent incompétents, je me sens incompatible.
Pourquoi les moments de joie, ces éclats de plaisirs, ces passages de rire ne me laissent pas dans cet état euphorique ?
Pourquoi je ne vois que le mal dans mon problème ?
Dans mon simple trait de caractère ?
Pourquoi cela ne fonctionne t'il pas en sens inverse ?
Pourquoi une simple parole ne peut me redonner ce sourire que j'ai perdu en un instant ?
Ah oui, parce que je connais tout ça.
Je connais les gens. Je connais leurs pensées. Je connais l'hypocrisie.
Tu as l'air fatiguée...
Ton visage est tout pâle ! On dirait un cadavre.
C'est vrai que tu es bien terne.
Mais bon, c'est pas si grave, du moment que tu t'en fiches.
Fatiguée, pâle, cadavre, terne...
Mais je m'en fiche ?
Tu n'aurai pas pris un peu de poids ?
J'ai l'impression que tu as de plus en plus de formes... Je me trompe peut-être.
Tu vas manger tout ça ??
Enfin c'est ta vie... et tes choix.
Vous pensez que je mange trop ? J'ai pris du poids ?
Mais c'est ma vie ? Mes choix ?
Mots, chuchotements, regards, froncement de sourcils, gestes, actes, sous-entendus...
Vous parlez, regardez, bougez encore et encore... sans arrières pensées.
Vous ne réfléchissez pas. Vous ne songez pas à ce que vous laissez derrière vous.
C'est un jugement neutre, sans saveurs particulières. Objectif. Affligeant.
Et douloureux.
Car tout.
Tout me touche.
Avec une délicate violence.
Il suffit que l'on me bouscule d'un regard un peu sombre.
Pas un regard noir non, un gris clair est suffisant.
Pour que les questions fusent dans ma tête qui trouve toujours le pire avant de concevoir le meilleur.
Chaque seconde est douloureuse quand on ressent.
Sentiments. Émotions.
Explosion.
Ça tourne en boucle durant des heures et des heures dans ma tête comme des petits bouts de verre.
Brouillant mes pensées, fissurant mon esprit.
Comme les rumeurs qui circulent à l'infini dans un vacarme incessant.
Ce n'est rien, arrête d'en faire tout un plat à la moindre critique, à la plus petite remarque.
Arrête de pleurer, d'être dévastée. C'est toi la lunatique ici.
J'écoute. Ne réponds rien. Que devrais-je répliquer ? Vous avez raison.
Mais je ne peux contrôler les larmes qui dévalent mes rougeurs. Mes nerfs qui lâchent au premier coup de vent, bien avant la tempête.
Je suis pitoyable. Mais je ne peux pas.
Je suis seule. Mais je n'y arrive pas.
J'ai besoin de votre attention, de votre jugement pour exister.
Et ça fait mal.
Sensible. Vulnérable. Trop. Au point d'en blesser certains. De me blesser.
Et ce, pour le reste de ma vie. Alors que je veux juste oublier, je ressens pour la centième fois ces sentiments glaçants, empoisonnant mon esprit et incendiant mon cœur.
Hypersensible.
~~~
Je voulais parler de ce sujet mais je pense que j'aurai pu le faire d'une meilleure manière, là c'est un peu bancal.
Ça ne reflète pas ce qu'est vraiment l'hypersensibilité c'est plus l'image que j'en aie.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top