Escape
Tu es malade.
Ce sont ces personnes qui prétendent être mes amis qui me condamnent à cette triste échéance.
Mes parents ne le voit pas. Ou ils refusent d'y croire.
Mes profs ne s'inquiètent pas. Ou ils se disent que ça passera.
Alors il n'y a plus que ces gens que je côtoie pour l'insinuer. En boucle. Une répétition presque orchestrée de ces mots.
Ces mots qui me blessent.
Tu as un problème.
Ils ont commencé ce concert de remarques il y a quelques temps. Quand ils ont vu que ça ne partait pas, que c'était toujours aussi visible.
Ils ont décidé de s'inquiéter du jour au lendemain. Pourquoi maintenant, je n'en sais rien. Peut être parce qu'ils ont jugé que c'était trop grave. Trop profond.
Tu ne vas pas bien.
Ce n'est pas nouveau. Oui, je ne vais pas bien. Je ne vais pas bien depuis des années, des mois, des centaines de jours et milliards de secondes.
Mais il a fallut que je me déteste vraiment pour qu'ils le remarquent.
Ils n'y ont jamais fait attention. C'était ordinaire pour eux. Les sourires de façade. Les larmes à peine dissimulées.
Il a fallut que je franchisse le pas. Que la haine s'incarne, qu'elle frappe.
Pour qu'ils réalisent que quelque chose clochait dans ces engrenages qui disfonctionnaient.
Ce n'est pas bien.
Ça aussi je le sais. Ce n'est pas bien. Ça ne l'a jamais été. C'est malsain. Violent.
Mais tellement, tellement rien. Tellement moindre.
Comparé à ce qu'il se passe à l'intérieur. Comparé à cette tête qui se torture, qui recherche juste du calme dans un brouhaha interminable.
C'est juste libérateur.
Tu n'es pas normale.
Ils m'ont rapporté que j'étais différente. Car aimer souffrir n'est pas normal. La société ne l'accepte pas. Le corps humain ne l'accepte pas.
Pourtant mon esprit souffre bien plus que mon corps. Mais l'esprit, ça ne gêne pas la société, car l'esprit, elle n'est pas forcée de regarder.
Sur l'esprit, elle peut détourner le regard.
Sur le corps, elle se sent obligée de vite le réparer comme une pièce de moteur qu'on se dépêche de changer pour pouvoir continuer de rouler.
Mais cet esprit il recherche une échappatoire. Et c'est la seule qu'il a trouvée. Et je m'y suis habituée.
C'est dégueulasse.
Alors regardez ailleurs, faites comme mes parents. Si je vous dégoute, essayez d'imaginer à quel point je me dégoûte moi même.
À votre avis, à quel moment on se déteste au point de s'auto-détruire ? Au point de s'assurer que la douleur est méritée ?
À votre avis, comment se sent-on lorsque qu'on franchi le pas ?
Tu réalises ?
Moi oui. Vous non. Je réalise que je ne vois plus d'autres solutions. Je réalise que je ne pense plus qu'à ça. Je réalise le besoin, la dépendance. L'envie. L'ivresse.
Mais vous, vous ne réalisez rien. Vous faites juste semblant.
Vous voyez les coupures mais pas les vraies blessures.
Tu as besoin d'aide.
Je n'ai pas besoin de l'aide de personnes qui ne me regardent pas.
Je n'ai pas besoin de l'aide de personnes qui ont refusées d'entendre mes précédents appels à l'aide.
Qui ont attendues que je remonte mes manches pour se dire qu'il y avait un problème.
Qui ont dues en parler entre elles avant d'agir, d'oser venir à moi, et qui, lorsqu'elles se sont enfin approchées, ont eu l'attitude d'un enfant face à son cauchemar. Un monstrueux cauchemar.
Écoute ce qu'on te dit.
Je n'ai pas besoin de vos conseils. Des conseils dénués de sens et de sentiments, juste pour vous donnez bonne conscience.
S'il vous plaît ne faites plus semblant d'être mes amis. Soyez comme tout le monde, détournez le regard. Car le votre est empli de pitié et insupportable. Il me brûle bien plus que de l'eau bouillante sur mes bras et mes jambes.
C'est dangereux.
Le plus dangereux c'est de ne plus ressentir.
C'est lorsqu'on ne ressent plus rien d'autre qu'une légère brûlure. C'est lorsque les larmes de culpabilité cessent de couler. Lorsqu'on a atteint sa limite.
Alors on l'enfonce plus profond. On cherche la douleur. La sortie. On évite les plaies du cœur en s'offrant les plaies du corps. On fuit en sombrant dans ce liquide rouge et poisseux.
C'est pour toute ta vie.
Toute ma vie. Un terme dont je ne connais pas le sens. Toute ma vie. Vie. Futur. Je ne l'ai jamais vu et ne le verrais jamais.
Car pour cela il aurait fallut que je comprenne le temps et l'évolution qu'il nous demande. Or je grandis mais n'avance pas. Au contraire : je me noie. Comme si grandir signifiait juste supporter son corps, une masse toujours plus importante à la surface d'une l'eau qui veut m'engloutir.
Et, avouons-le, ma vie n'est rien. Votre vie n'est pas grand chose non plus. Alors laissez-moi gérer la mienne, vous avez suffisamment de problèmes.
Laissez-moi détruire mon avenir, laissez-moi me noyer.
Tu es malade.
J'ai souvent entendu ça. Ces trois mots. Des mots si simples qu'on les apprend dès notre plus jeune âge.
Mais je ne les aie jamais compris. Je ne suis pas malade. Ce n'est pas une maladie. Ni même un trouble. C'est juste moi.
Je ne suis pas malade. Je suis seule. J'ai mal. Et je fuis. Ce n'est pas une maladie. Ça ne se soigne pas, la lâcheté. Ça ne se guérit pas. Mon cerveau est en bouillie.
Mon esprit ne veut plus suivre. Il ne se focalise que sur le sang. Mon sang. Qui coule. Qui suinte de ma plaie fraîche et profonde, par dessus une multitude d'autres petites traces blanches. Il ne ressent plus que la caresse de la lame sur ma chaire.
Je ne ressens plus que ça.
Alors ne me l'enlevez pas. Laissez-moi la douleur. Sans elle je n'ai plus rien.
Sans elle, je suis vide.
~~~
Sur la mutilation. Faut vraiment que j'arrête avec les textes déprimants.
J'ai écris ça ce soir complètement crevée alors désolée si il y a encore pleins de fautes et des incohérences, j'ai essayé de me relire mais bon... (et ce n'est clairement pas mon texte le plus poétique ou quoi).
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