10. Confession
Assis à une table du prestigieux restaurant d'Ise sueyoshi. Les cheveux flamboyants, Karin ne pouvait s'empêcher de trifouiller sa serviette, évinçant tant bien que mal le stresse qui la rongeait. Elle remettait ses lunettes en places fréquemment, jetant des petits regards furtifs vers les deux hommes qui l'entouraient. Elle espéra secrètement un retournement de situation où l'Uchiwa dévoilerait son amour au grand jour et ferait face à la colère naissante de Sugietsu. Débordante d'étoiles dans ses petits yeux rouges, elle fût plaquée par la réalité quand son compagnon l'interpella plusieurs fois.
Sugietsu : « Karin ? Karin ?! Tout vas bien ? »
Karin : *balbutant à vitesse grand V* « euh.. oui.. ça va.. enfin pourquoi tu me demande ça.. je vais très très bien.. tout va pour le mieux.. eh eh.. il fait chaud, nan ? vous avez pas soif? J'ai soif.. »
Sugietsu « euhh.. »
Sasuke : « hm. »
L'entrée se passa dans le silence la plus complète, excepté pour les couverts qui batifolaient librement avec les assiettes. Personne, enfin surtout Karin, n'osait entamer la conversation, gêné par cette situation peu banale. C'est uniquement au plat de résistance que Sasuke prit la parole cassant cette ambiance pour le moins glacial.
Sasuke : « dites-moi sugietsu, je peux vous appelez sugietsu ? »
Sugietsu : « bien-sûr, vous pouvez me tutoyer aussi. »
Sasuke : « Que faites-vous dans la vie ? »
Sugietsu : « Bon bah pour les tutoiements on repassera.. je travaille dans un aquarium. »
Sasuke : « intéressant, dites-moi en plus. »
Sugietsu : « je suis en charge de l'entretien et des habitants qui vivent à l'intérieur. Je fais en sorte que l'eau reste propre, je nourris et soigne les animaux aquatiques et il m'arrive d'animer des spectacles avec des lions de mers. »
Sasuke : « vous semblez être un grand passionné. »
Sugietsu : « c'est le cas et pour sûr je ne suis pas originaire de Tokyo à la base. J'ai grandi à Okinawa. Là-bas, j'y ai passé mon enfance à faire de la plongée sous-marine. Malheureusement j'ai dû déménager pour le boulot ici. Faute d'avoir l'océan, je me suis adapté à un aquarium. »
Sasuke : « hm je vois, et sinon comment vous êtes vous rencontrez ? »
Sugietsu : « Ami d'enfance. Mais nous sommes ensemble depuis peu. »
Ami d'enfance. À l'entente de ces mots Sasuke tressaillit, déviant ses pensées sur ses défunts amis Naruto et Sakura. Un goût amer se nicha en bouche et sa gorge se serra. Ces simples mots l'avaient abattu intérieur mais son visage gardait des traits fermés. Il délaissa la discussion un moment essayant de retrouver une stabilité émotionnelle. L'Uchiwa en profita pour observer le jeune couple. Leurs mimiques, leurs attitudes, leurs comportements. Tout était passé au scanner visuel de Sasuke. Il n'en perdit pas une miette et prit quelques notes mentalement. Sugietsu observait Karin de manière douce et passionné à la fois. Il avait sa main sur la sienne et avec son pousse la caressait. Karin, elle, lui lâchait de timides sourires sincères à chaque fois qu'il posait ses yeux sur elle. Elle se permettait de goûter de temps en temps à l'assiette de son compagnon sans que celui ci oppose une quelconque objection. Tout ces petits détails s'inscrire dans la mémoire de l'Uchiwa. Alors c'était comme cela qu'un jeune couple devait se comporter ?
Le reste de la soirée se passa sans grande excitation. Les jeunes gens échangèrent des banalités jusqu'au moment du départ. Ils se saluèrent poliment avant de se quitter. Karin et sugietsu remercièrent une dernière fois Sasuke pour cette invitation et repartirent chez eux.
Endormi, Sasuke se retrouva une nouvelle fois dans cette maison au bord de la plage. Assis devant une assiette bien garnie, il contempla la pièce vide. Devant lui une omelette, du riz et une soupe miso attendaient de se faire manger. Un journal était posé à côté. Et une tasse de thé vert bien chaude crachait de la fumée. Le calme et la luminosité étaient toujours au rendez-vous. Soudain des rires d'enfants se firent entendre à l'extérieur. Curieux l'uchiwa alla jeter un coup d'œil à l'endroit où venait le bruit. Une femme se tenait sur le préau observant les bambins jouer dans le sable. Une fille et deux garçons. Ne pouvant apercevoir aucun visage, il remarqua néanmoins le doux sourire de la jeune femme. Heureux, Sasuke s'assit sur les sièges d'extérieur admirant la scène qui se déroulait sous ses yeux. La femme fini par prendre la parole sans jeter un seul regard au jeune homme.
« Qu'est-ce que je ne ferais pas pour retrouver mon innocence d'antan. C'est beau l'insouciance d'un enfant. »
Et sans attendre de réponse elle parti les rejoindre.
Sasuke se réveilla le lendemain avec la sensation bizarre qu'il avait déjà vécu cette scène. Du moins il avait déjà fais ce rêve. Anxieux, il se leva faire sa routine matinale remettant ce rêve en boucle dans sa tête. Une fois au travail il attendit l'après-midi avec hâte, envieux de retrouver la pianiste.
Arrivé 15h. Il appela kakashi. Prit le même itinéraire. Alla dans le même parc. S'assit sur le même banc. Et souffla de soulagement. Enfin il pouvait se délecter de cette douce mélodie que jouait la jeune fille. Il reconnu le célèbre morceau du compositeur Joe Hisaishi : Path of the Wind. Rappelant les plaisirs de son enfance, il se laissa guidé par l'air enivrante que dégageait les touches du piano. Il se surpris à arborer un mince sourire pour les souvenirs enfouis de Totoro. Une fois de plus, quand la mélodie fût terminé, un aura d'applaudissements enveloppa la jeune femme. Son regard légèrement bleuté croisa celui de l'Uchiwa et un sourire sincère se dessina sur son si doux visage. Elle s'avança instinctivement vers lui pour prendre place à ses côtés.
Taiyo (Hinata) : « bonjour Mun »
Mun (Sasuke) : « bonjour Taiyo »
Taiyo (Hinata) : « comment avez-vous trouvez ma prestation d'aujourd'hui ? »
Mun (Sasuke) : « ai-je vraiment besoin de donner mon avis pour que vous preniez mesure de votre talent ? »
Taiyo (Hinata) : « est-ce une manière détournée pour me dire que vous avez aimé ? »
Mun (Sasuke) : « on peut dire cela oui. »
Taiyo (Hinata) : « alors je vous remercie. »
Mun : « Avez-vous une légende pour moi aujourd'hui ? »
Taiyo : « et bien maintenant que vous en parlez j'en ai peut-être une pour vous effectivement. »
Mun : « je suis à votre écoute. »
Taiyo : « Bien alors, la légende d'aujourd'hui, raconte qu'à la nuit des temps, au commencement, lorsque la terre n'appartenait qu'au monde animal, existait deux meutes de loups sauvages. A leurs têtes, leur chef se vouaient une haine immense. Le premier d'un pelage aussi blanc que la neige se nommait Mun et l'autre aux poils ébènes se nommait Taiyo. À cet époque, la lune et le soleil n'existaient pas ainsi que le jour et la nuit. Seulement Mun et Taiyo étaient aveuglés par la même idée, il ne pouvait y avoir qu'une seule race de loup sur cette terre. Convaincu que la leur était digne de se pouvoir, ils entamèrent un combat à mort. Le chef qui vivrait deviendrait mettre de ces lieux. Malheureusement, leur fin fût tragique. Tout deux périrent par leurs griffes et leurs cros acérés, laissant derrières eux leurs meutes abattues. Désemparés, les clans s'unirent pour implorer mère nature de combler cette lourde absence. Touché par cette tristesse, la terre décida de réaliser leur souhait. C'est ainsi que l'âme de Mun modela la lune pour accueillir les loups qui réclame le repos éternel et l'âme Taiyo modela le soleil pour éclairer les plus braves sur le chemin de la réussite. »
Mun : « oh, une autre façon de voir la lune et le soleil. Cette légende était jolie même si j'ai une préférence pour la première. »
Taiyo : « pour la première ? Moi, vous voyez, j'ai une préférence pour celle là. Elle est plus inspirante. »
Mun : « chacun son point de vue. »
Taiyo : « exactement. »
Mun : « D'où connaissez vous toutes ces légendes ? »
Taiyo : « ma mère me les racontait avant d'aller dormir. »
Mun : « votre mère vous fait partager l'amour des légendes alors. »
Taiyo : « me faisait. Elle ne fait plus partie de ce monde maintenant. »
Mun : « oh, je ne voulais pas être indiscret, pardonnez-moi. »
Taiyo : « ne vous excusez pas. La maladie peut toucher n'importe qui, la mort aussi. J'ai fait mon deuil depuis un moment déjà. Enfin deuil est un bien grand mot, disons que j'ai appris à vivre avec. Il le fallait bien pour ne pas se faire ronger par les démons du passé. »
Faire son deuil ? Pour ne pas se faire ronger par les démons du passé ? Cette phrase tournait en boucle dans la tête du jeune homme. Elle lui avait dit cela comme ci elle avait deviné ce qu'il ressentait. Comme si elle avait percé à jour tout ce poids qu'il se trimballait sur les épaules.
Remarquant que l'uchiwa s'était perdu dans ses pensées, Hinata reprit la parole pour éclaircir ses propos.
Taiyo : « vous savez Mun, je n'ai pas toujours était comme vous me voyez maintenant. Pendant longtemps j'ai été perdu dans un monde parallèle. Un monde créé par mon subconscient qui avait un effet néfaste pour moi. J'étais plongée dans les ténèbres de l'obscurité et je n'avais plus goût en la vie. Je fonctionnait comme un mécanisme de machine pensant que plus rien n'avait d'importance à présent. Je me heurtais à un mur de culpabilité, me demandant pourquoi ce n'était pas moi que le ciel avait emporté. Je me retrouvais seule malgré moi, malgré le faites d'être entourée. Je me noyais dans un espace ne contenant pourtant aucune goutte d'eau. J'en voulais à ma famille, à mon père, à mon frère, à ma sœur, parce qu'ils continuaient à vivre malgré la tragédie qui nous avais touché. A vrai dire, je pense que c'était de la jalousie que j'avais envers eux. Parce qu'ils avaient réussi à surmonter ça, alors que moi je restais bloquée dans une boucle temporelle. Personne pouvait comprendre ce que je ressentais. Tout le monde était désolé. Tout le monde était compatissant. Mais pouvait-ils vraiment me soutenir alors qu'ils ne connaissaient pas la douleur qui vivait en moi. Alors qu'ils n'avaient pas conscience, qu'ils ne pouvaient s'imaginer, un seul instant, de toute la souffrance que j'avais accumulé. J'avais un feu, de la taille d'un incendie de forêt qui brûlait à l'intérieur et qui ne cessait de prendre de l'ampleur. Ajoutez à ça se sentiment d'asphyxie, plus ce monde obscure, plus la jalousie que j'accumulais, s'en était trop. Mourrir à petit feu était le terme exact. Sans l'avoir remarqué je m'étais plongée dans une dépression si grande que même à leur d'aujourd'hui je n'arrive pas à croire que je m'en soit sortie. J'ai rejeté toute relation humaine, telle quelle soit, par peur qu'on me l'arrache à nouveau, si j'osais m'attacher. Et tout mon environnement me ramenait à ma mère. Alors j'ai décidé de partir. Loin. En France. Pourquoi aussi loin me direz vous ? Tout simplement parce que j'avais besoin de changement. Une nouvelle culture, une nouvelle langue, de nouvelles têtes, un nouveau continent, un dépaysement total. Je me suis plongée dans des études. Plusieurs à vrai dire. J'ai étudié le piano, la danse classique, la peinture. Mes temps libres je les passait à visiter la capitale, à goûter à de l'art culinaire. J'ai lu énormément de livre, j'ai appris un tout petit peu le violon, j'ai visité des musées ainsi que des monuments. Et dès que l'obscurité montrait le bout de son nez, j'allais directement me réfugier dans des lieux isolés, comme la montagne où la compagne. Je faisais de longs footing jusqu'à l'épuisement et dès que j'arrivais à bout de force, je me mettais à crier. A crier tellement fort que ma voix menaçait de me lâcher. Puis je rentrais chez moi et plus aucunes mauvaises pensées n'étaient présentes. J'ai appris à me redécouvrir, à me connaître, à reprendre confiance, à passer le cap, à faire mon deuil, à être en paix avec moi-même. C'était long. C'était dure. Mais je me suis armée de patience et de persévérance. Une fois prête, je suis retournée au Japon pour en terminer avec mes démons. Et j'ai retissé des liens qui étaient abimés, puis des nouveaux. Vous devez-vous demander pourquoi je vous dis tout ça ? à vous ? C'est simple. La première fois que je vous ai vu, que j'ai croisé votre regard, j'ai tout de suite su. Vous êtes la première et la seule personne à qui j'ose me livrer. Parce que vous êtes la première et la seule personne qui peut comprendre ce que j'ai ressenti. Je sais que vous êtes envahis par vos anciens démons Sasuke Uchiwa. »
Et sur cette fin de phrase la brune partie, laissant l'homme avec qui elle était, troublé par cette révélation. Ce n'était plus comme si elle l'avait percé à jour, elle l'avait vraiment fait. Incapable d'aligner le moindre mots ou de bouger, il la lassa s'éloigner, impuissant face à cette scène. C'était la première fois qu'une personne mettait le nez dans ce qu'il ressentait. C'était la première fois qu'il rencontrait quelqu'un comme lui. Perturber, il prit son téléphone, pianota des mots d'excuses pour l'annulation de ce soir et se décida à rentrer. Préférant la marche que la voiture, il entreprit de faire le trajet à pied, sans arrêter de penser aux paroles de la jeune fille. Puis quelques chose lui apparut d'un coup.
Comment savait-elle son prénom ?
Cette nouvelle question fît qu'embrouiller son esprit plus qu'il ne l'était déjà. Pourquoi avait-il eu cette foutu idée de continuer à voir cette femme. Il se mordit les lèvres à cette pensée. Elle l'avait obligé à faire face ces démons, lui qui voulait juste les étouffer dans un coin. Elle lui avait fait comprendre que le seul moyen de sortir de cet enfer, était de les combattre. Hors ce n'était pas du tout dans les projets de Sasuke.
La nuit se passa extrêmement mal. Pas de belle maison lumineuse. Pas d'enfants joyeux. Pas de femme resplendissante. Que de l'obscurité. Encore. Des cris inconnus faisaient échos partout autour de lui. Des cris d'agonie. Ne savant pas d'où ça venait, l'uchiwa tourna sa tête de toute les côtés, un sentiment d'affolement naissait en lui. Il voulait juste fuir, loin. Très loin de tout ça. Alofs il se mit à courir, toujours dans cette obscurité pesante. Mais qu'importe où il allait il continuait d'entendre ces cris assourdissants. Pire. Ils se rapprochaient de lui. N'en tenant plus. Sasuke se mit à terre, cachant sa tête dans ses genoux, les mains sur ses oreilles. Il se mit à crier à son tour.
« ARRÊTEZ ! TAISEEEEEZ VOUS !! LAISSEZ MOI TRANQUILLE !! Je veux juste que vous me laissiez tranquille.. s'il-vous-plaît.. »
Des larmes se mirent à couler sur ses joues, effondré, à bout de force. Il parlait presque de façon inaudible, suppliant à répétition de le laissez tranquille. Soudain une lumière violente apparut d'un coup. Aveuglé par cette source nouvelle, il mit dû temps avant que ses yeux s'habitue. Il commença à voir petit à petit des cheveux. Un visage. Des traits.
Sasuke : « mère ?»
Un nez. Une bouche. Des yeux d'un blanc tirant vers le bleu. Puis la lumière derrière elle disparue, montrant celle qui venait d'apparaître devant lui.
Sasuke : « Taiyo ? C'est vous ? »
Taiyo (Hinata) : « Sasuke.. Tu n'as plus à avoir peur maintenant, je suis là. Il suffit juste que t'attrape ma main et que tu viennes avec moi. Viens, suis-moi. »
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