Chapitre 83
NDA : Un grand pardon pour ce retard ! Je suis vraiment désolé mais il y a des travaux chez moi et ça a créer quelques soucis avec le wifi. J'espère que vous allez aimer ce chapitre et merci de toujours lire mon histoire.
***
Je ne suis pas du genre à me plaindre du programme scolaire que nous suivons ici, mais sans mentir, c'est avec une grande joie que j'assiste au dernier cours sur les bonnes manières de Rochelle. En début d'heure, cette dernière nous a annoncé que demain nous entamerions l'éducation civique de Dom. Quoi que j'imagine déjà le contenu, le fait de changer est on ne peut plus mal car apprendre comment se tenir à table lors de grandes réceptions ou alors les comportements que nous devrions avoir en public pour ne pas se faire remarquer commençait à devenir plus qu'ennuyeux. Je suis d'autant plus enthousiaste car, dans l'annonce de la seconde partie du programme, elle nous a fait savoir que nous allions apprendre également les béabats des différentes langues selon les espèces.
De ce fait, je ne suis pas du tout ce que raconte mon ogie et me concentre sur AR. Je bombarde cette dernière de questions car ces derniers temps, on ne la voit pratiquement plus au QG. Déjeuners, après-midi, elle disparaît et ça m'inquiète autant que ça m'intrigue. Quasiment pour ne pas dire constamment de bonne humeur, AR ne me parle plus d'imposteur, elle m'a l'air ailleurs.
Quelque chose m'échappe.
- Bon tu vas me dire ce que tu as ? , lui soufflé-je en me contorsionnant le cou. Steph et Danielle, qui sont de part et d'autres de ses côtés semblent tout aussi intéressées par la réponse que moi.
Mes voisines de gauche, suivent au contraire consciemment le cours de Rochelle.
- Sérieusement Gil, retourne toi sinon tu vas choper un torticolis, me conseille d'un ton moqueur AR et je roule des yeux.
- Tu parles. Où est ce que tu passes tout ton temps maintenant ? On ne te voit pratiquement jamais, rétorqué-je et elle lève à son tour les yeux au ciel.
- N'importe quoi. Tu vas me poser la question combien de fois ?
- C'est la première fois que je te demande ça, me défende-je.
- Allez AR dit nous, quémande Danielle d'un ton éploré qui me fait sourire.
- Vous êtes super chiantes quand vous vous y mettez, sérieux, fait la concerné en se redressant sur son siège.
- On ne te demande pas de te confesser on veut juste savoir où est ce que tu penses tout ton temps, attaque Steph
AR souffle puis marmonne.
- C'est bon, je vois quelqu'un
Nous écarquillons toutes les yeux de surprise.
- Quoi ?! Tu déconnes ? Qui c'est ? , s'écrit Danielle, mais pas assez fort pour que Rochelle ne nous entende.
AR fait la moue.
- Voilà pourquoi je ne voulais pas en parler. C'est ce genre de réactions que je ne veux pas à avoir gérer.
Les filles font mine d'être vexées, mais moi j'en suis incapable. C'est évident que la blonde est mal à l'aise et tout ce qu'elle trouve pour se protéger c'est d'être un peu ag...
Oh.
Mon souffle vient se bloquer dans ma gorge et tout devient silencieux autour de moi.
Mes oreilles bourdonnent tandis qu'une douleur aigue se propage le long de ma colonne vertébrale et vient marteler mon crâne. La douleur me frappe de plein fouet mais aucun de mes muscles ne me répondent. Je n'arrive même pas à ouvrir la bouche pour gémir de douleur.
Mon corps se raidit et je frémis avant que tout ne devienne noir.
***
Turn up the music cause the song just came on
Turn up
Ce n'est que lorsque je me fais bousculer par un garçon que je réalise que je suis au beau milieu du couloir d'une maison qui m'est totalement inconnue. J'ai l'impression que la musique est si forte que la voix de Chris Brown fait vibrer la maison. Je regarde d'un air perdu dans la direction par laquelle le garçon vient de s'en aller. C'est alors qu'une fille en micro short et micro top débarque des escaliers et s'approche de ce dernier pour se jeter sur lui et de l'embrasser à pleine bouche.
Je ne réfléchis pas à deux fois avant de prendre la direction opposée aux deux tourtereaux.
Je ne sais pas du tout où je suis, et encore moins pourquoi je suis ici, mais vu la longueur de ce couloir et au nombre de toutes les portes que je dépasse, je devine facilement que cette maison doit être gigantesque.
Cependant, lorsque j'arrive au niveau d'une chambre dont la porte est entre ouverte, mes jambes refusent d'avancer.
Le cœur battant, je pénètre dans celle-ci et le parquet grince sous mon pied. La pièce n'est pas éclairée et ce n'est que grâce à la lumière du couloir qui s'infiltre grâce à la porte ouverte que j'arrive à un peu détailler les lieux. La chambre est sobrement décorée mais ne m'est en aucun cas familière. J'entends des pas se rapprocher, et mon rythme cardiaque s'accélère.
- Oh putain, mais qu'est ce que je fais là ?
Mon souffle se bloque dans ma gorge quand je me retourne au son de la voix de Jane et tome nez à nez avec cette dernière.
Elle est vêtue d'une jupe noire patineuse et d'un croque top vert fluorescent. Ses cheveux sont rassemblés en une queue de cheval et elle porte des lunettes de soleils d'un vert-jaune fluorescent également.
Mes sourcils se froncent lorsqu'elle passe tout près de moi une main sur le front.
Comme si elle ne me voyait pas.
Est-ce que je fais un rêve ?
- Te voilà toi !
Je me retranche sur le côté pour laisser passer le garçon qui déboule comme une furie.
Il va se planter devant Jane qui prend un air inquiet.
Je reconnais ce gars : il s'appelle José, il est dans notre classe et fait parti de l'équipe de basket du lycée. Type hispanique, musclé comme il faut avec les fossettes qui ressortent quand il sourit.
Le gars populaire hyper sympa avec tout le monde en somme.
Mais à le voir là maintenant, dominant Jane de toute sa hauteur, il n'a plus rien à voir avec ce gars là.
Je me rappelle qu'en début d'année il y avait des rumeurs comme quoi il avait des vues sur Jane, mais je suis partie trop tôt pour voir quoi que ce soit se concrétiser.
- Qu'est ce qui t'a pris tout à l'heure ? Hein Jane ? On est censé être ensemble si t'es pas au courant ! , vocifère le garçon à la peau mat.
- S'il te plait José pas maintenant, fait cette dernière d'une petite voix en reculant, mais il lui saisit vivement le poignet pour la rapprocher de lui.
- T'as beau être une surdouée, je doute que tu sois vraiment futée. Tu penses m'humilier comme ça devant mes amis et t'en sortir comme ça ?
- José arrête tu me fais mal, reprend Jane d'une voix las et je reste spectatrice de cette scène alors que je voudrais intervenir.
Seulement aucun de mes muscles ne veut me répondre. Je n'arrive n'y bouger, et encore moins à parler.
- Sérieusement Jane ? , ricane méchamment l'autre et je vois Jane grimacer.
- Qu'est ce que tu voulais que je fasse ? Ca fait des semaines que tu fais courir des rumeurs comme quoi on aurait couché ensemble ! J'en ais eu marre, c'était totalement ridicule. Je n'ai même pas 15 ans ! , vocifère cette dernière et je frémis.
Le ton de sa voix... c'est le même qu'elle a utilisé pour me parler le jour de mon départ pour Dom.
Je sens que quelque chose de vraiment mauvais va arriver.
D'autant plus que je sens une certaine fureur émané de José.
- Tu veux savoir ce qui est ridicule. c'est toi. Tu es tellement débile
Avec force il l'a pousse sur le lit et je peux sentir le souffle de Jane se couper tout comme le mien quand José pose sa main sur a ceinture et s'approche d'elle.
- José arrête ...
- T'es là à faire ta sainte nitouche, mais tu m'expliques pourquoi tu viens m'allumer en t'habillant comme ça ?
- José arr...
- Ta gueule !
Un frisson d'horreur me traverse quand je le vois s'approcher d'elle et l'allonger de force sur le matelas. Il est au dessus d'elle, et défait la boucle de sa ceinture ignorant les plaintes de Jane.
Et je ne peux toujours pas bouger.
Oh mon dieu est ce que je rêve ? Réveillez-moi de ce cauchemar.
- Tu fermes ta putain de gueule et d'ailleurs tu m'enlèves ces lunettes de merde que tu te trimballes depuis des mois là !
Joignant le geste à la parole il les lui arrache et les jette à travers la pièce.
Jane se débat les paupières fermées et je tremble. Quand il lui soulève sa jupe , elle ouvre les yeux et José s'immobilise.
Tout comme la première fois où j'ai vu ses pupilles rouge-sang j'en reste tout aussi interdite que maintenant.
- La vache, tes yeux ils ont..
Sa phrase reste en suspens tandis qu'il se dégage de Jane et s'assoie près d'elle. Cette dernière se recule et va se coller au mur. Ils se fixent longuement, puis tout d'un coup Jane saute du lit, mais José lui agrippe la cheville.
Elle hurle.
Un hurlement d'agonie résonne et je sens tout ce qu'il y a autour vibrer. Le sol, les murs.
Je sens mon estomac, se nouer, se retourner.
Quand elle referme la bouche. Tout est silencieux. Même la musique qu'il y avait en bruit de fond, a cessé.
Les lèvres tremblantes mon regard passe de Jane à José qui est immobile. Elle regarde rapidement autour d'elle comme si elle avait peur que quelqu'un ait pu l'entendre. Doucement elle retire sa cheville de l'emprise de José et très lentement, le corps de ce dernier tombe avant de s'échouer au sol dans un bruit sourd.
Mes yeux s'écarquillent et Jane porte sa main à sa bouche.
Hésitante, elle s'approche de lui avant de se pencher sur ce dernier.
- José ? José ? José ? José répond. José ce n'est pas drôle. José ?
Seul un silence de mort lui répond et comme si il avait été ordonné à mon corps de se réanimer un haut le cœur me prend et je vomis.
Lorsque je relève la tête , nos regards se rencontrent et ne se quittent plus . Comme si ...
- Gillian ? , fait elle la voix tremblante.
Ma gorge se serre.
- Jane ...
Ma voix meure dans ma poitrine et un martèlement à mon crâne se fait ressentir.
Je vois les lèvres de Jane bouger alors qu'elle se lève pour venir vers moi. Un vertige me prend et la même douleur aigue de tout à l'heure me prend.
Encore une fois c'est le noir total.
****
- Gillian, Gillian ?
Je secoue la tête de droite à gauche, sans pour autant ouvrir les yeux.
- Gillian, m'interpelle à nouveau Mau et dans un gémissement j'ouvre les paupières.
Je plisse des yeux à cause de la forte luminosité de la pièce et pourtant à peine quelque coups d'œil jetés, je reconnais la chambre dans laquelle on m'avait amené après mon évanouissement avec mon poignet.
J'essaie de me redresser mais un violent vertige m'assaille et je me laisse tomber sur le lit.
- Reste tranquille Gillian, m'ordonne sèchement mon ogie et je fronce les sourcils à son intention.
Assise au pied de mon lit, elle prend un verre de je ne sais quoi qui était posé sur la table de chevet et me le tend.
- Bois ça
A contre cœur, je saisis le verre et me redresse cette fois ci tout doucement sur un coude et porte ce dernier à mes lèvres. Je prends une gorgée du liquide et retient de justesse ma régurgitation de celui ci.
- Mais c'est dégelasse !, m'écrié-je faiblement avant d'abandonner la boisson non pas par dégoût, mais par fatigue car je ne sens plus mes muscles et me laisse tomber à nouveau sur le matelas.
Dieu merci, Mau l'intercepte avant que le contenu ne se déverse sur le matelas.
- Pourquoi est ce que je me sens lessivée comme ça ? Qu'est ce qui c'est passé ? , soufflé-je
Mon professeur pose d'abord le verre sur la table de chevet.
- Tu as perdu connaissance Gillian, lance cette dernière d'un ton si grave que l'on pourrait croire qu'il y a plus.
- Ah
Elle pince des lèvres.
- En fait on aurait dit que tu étais dans le coma
Je ne sais pas si mon manque de réactions est dû à ce qu'elle vient de me dire ou à mon « rêve ». D'ailleurs est ce que c'était vraiment un rêve puisqu'à priori je ne dormais pas ?
- Je ne comprends pas, qu'est ce que tu veux dire par j'étais dans le coma ? J'étais entre la vie et la mort ?
- Non. Je me suis mal exprimée. Tu sais quand tu tombes dans le coma, il a été révélé qu'une partie de ton cerveau à laquelle tu n'as pas accès se met en marche : ton subconscient. Lors de ton test quand je t'ai mis en transe, c'était pour que tu ais accès à ce subconscient. Mais là tu l'étais sans rien...
Elle prononce sa dernière phrase comme si elle doutait elle même de ce qu'elle disait ou que ça la surprenait.
- Je pense que j'ai fais un rêve pendant ma ... transe, déclaré-je néanmoins la gorge très serrée
- Vraiment ?
J'acquiesce avant de commencer à raconter.
A la fin de mon récit , Mau ne se départit de son air sérieux , si ce n'est que ce dernier le devient encore plus.
- Tu es sûr de ce que tu viens de me dire Gillian ?
Et encore une fois j'acquiesce. Bien sûr que je suis sûre de ce que je dis.
Mau hoche la tête, puis elle ouvre le tiroir de la table de chevet et y prend une plaquette de produits de laquelle elle retire un comprimé qu'elle me tend avec le verre.
Tant bien que mal je me redresse et me colle au mur avant de les lui prendre.
Anticipant le mauvais goût de ce que je m'apprête à avaler je ferme les yeux.
Encore une fois, je me retiens de justesse de vomir lorsque j'engloutis le médicament.
Tremblante je lui redonne le verre et m'allonge tout de suite après.
- Nous reparlerons de tout ça après, entende-je Mau dire, mais sa voix me parait bien lointaine alors que j'étouffe un bâillement avant de sombrer dans le sommeil.
****
A mon second réveil, c'est sans surprise, que je remarque que je suis toujours dans la chambre d'infirmerie, mais cette fois ci je suis seule. Lorsque je me redresse, je sens que je ne suis plus du tout épuisée. Bien au contraire.
Je sors alors du lit, et récupère mes chaussures dans le tiroir de la table de chevet comme la dernière fois. Une fois que je suis chaussée, je marche jusqu'au mur qui fait face au lit et y place la paume de ma main. Lorsque je l'enlève, l'habituel carré lumineux apparaît avec les insignes. J'appuis sur le figuré « entrer / sortie » et la page de icônes disparait laissant place à un cercle en pointillé qui après quelque secondes devient vert.
Le carré lumineux s'efface et une détonation retentit. Le mur vibre , un frisson me parcourt avec le souvenir de mon « rêve » lorsque Jane a hurlé tout ce qui était autour avait vibré aussi, et les contours de la porte apparaissent avant que cette dernière ne se détache du mur pour s'élever vers le haut.
Je passe cette dernière et tombe sur le couloir de l'infirmerie. Je balaye la foule de personnes qui me défile sous les yeux sans me prêter attention, et c'est surprise que je vois Gabin et Joyce.
Joyce ?
Je fronce les sourcils tandis qu'elle échange quelques paroles avec Gabin à voix basse que je n'entends pas. Elle me lance ensuite un regard avant de se détourner sans un mot. Gabin vient vers moi. Je garde le regard braqué sur elle jusqu'à ce que le brun vienne m'obstruer la vue en se planter devant moi. Il entoure docilement mes épaules d'un bras et me rapproche de lui dans une étreinte.
- Ça va ? , fait il à mon oreille. Son souffle tape contre celle-ci et je me mords la lèvre alors que son parfum m'enivre.
- Ouai
Il se redresse sans pour me lâcher.
- Ok. Allez viens je te ramène au QG , dit il et je souris car j'aime la familiarité avec laquelle il dit « QG »
J'hoche doucement la tête tandis que nous nous dirigeons vers la sortie.
**
- T'es sûr que ça va aller ? , s'inquiète pour la énième fois Gabin lorsque nous arrivons devant la porte de nos dortoirs.
- Oui ! , dis-je fermement un tantinet agacée mais à la fois amusée et touchée par son comportement.
Pour cause je tente de dissimuler mon sourire en plissant et me mordant les lèvres.
Du trajet , nous n'avons pas beaucoup parlé , mais il m'a dit que quand j'ai perdu connaissance, ce sont Rochelle et Joyce qui m'ont déplacés mais que lorsqu'elles sont passées par l'amphi commun ils avaient un cours avec les Racines et que quand ils les ont vu Bold et lui sont venus prendre le relève et m'ont amenés à l'infirmerie. Bold est retourné en cours et il a insisté pour rester jusqu'à ce que je me réveille alors que Rochelle a ordonné à Joyce de rester le temps qu'elle parte trouvé Mau. Mau qui s'est ramenée avec un Ogie. Mais il ne connait pas la suite, car on ne leur a plus rien dit.
- Mais sérieusement, Gillian ça va ? , fait encore une fois Gabin d'un air grave et je presse mes lèvres avant de parler.
- Oui Gabin, ça va mieux je t'assure
Il me fixe sans ciller, comme pour vérifier que je dis bien la vérité. Mon amusement reprend le dessus et je souris grandement. Je me mets sur la pointe des pieds pour rapprocher ma tête de la sienne et d'une fausse mauvaise grâce il se penche vers moi.
Mon sourire s'agrandit alors que nos lèvres se frôlent et un court frisson me traverse l'échine. Je lui embrasse le coin de la bouche et il se redresse pour planter son regard dans le mien.
- Je reviens ce soir, ok ?
Comme une demeurée j'hoche la tête et il s'en va. Je rentre dans le QG.
****
A l'heure du déjeuner, c'est sans grand étonnement que je vois toutes les filles débarquées aux dortoirs. Après que Gabin soit parti et que je sois rentrée, j'en ai profité pour faire le ménage et préparer le repas puisqu'apparemment je n'étais pas tenue de retourner en cours pour le reste de la matinée.
Quand bien même à leur entrée, elles me voient assise dans le salon bien portante, cela ne les empêche pas de venir s'attrouper autour de moi pour me noyer sous une avalanche de questions tout aussi semblables les une que les autres.
Je réponds comme je peux tout en restant le plus vague possible, puisque je ne sais pas moi-même ce qui m'est arrivé.
Dieu merci, Elana finit par dériver la conversation en annonçant que le déjeuner est déjà prêt et qu'il faudrait qu'elles mangent. Il ne leur en faut pas plus pour déguerpir. Je retiens un soupir de soulagement et pars me réfugier dans ma chambre.
Quand je m'installe sur mon lit, comme si je reconstituais un tableau, je me rends compte de l'absence de AR et tout de suite me revient en mémoire ce qu'elle nous a dit avant que je ne tombe dans les pommes. Alors comme ça elle voit quelqu'un ?
J'ai beau me creuser la tête, aucun garçon ne me vient à l'esprit. En même temps ce n'est pas à une tâche facile que je me livre là par ce que qu'il faut le dire c'est AR... Et AR est comment dire ?
Eh bien c'est AR.
Une blonde d'1m68 à tout casser. Elle est comme on dit, bien faite, avec un visage de poupée Barbie et des fossettes de malade quand elle sourit. Elle a un regard de biche avec de longs cils épais et ses yeux gris-émeraudes sont assez captivants.
Au vu de cet emballage, tout semble allez pour le mieux, mais, je me répète peut être, AR est AR. Il n'est pas de mots pour vraiment décrire. C'est un tout.
**
Quand elles finissent de déjeuner, Stéphanie et Danielle viennent dans ma chambre et nous discutons longuement, ou du moins nous complotons pour essayer de deviner le « mystérieux » garçon de notre amie avant que cette dernière ne rentre de son escapade. Escapade de laquelle elle ne revient d'ailleurs toujours pas quand l'après-midi touche à sa fin et que je sors de ma chambre la tablette d'Adam sous le bras. Je vais toquer à la porte de Gaia et je rentre dans sa chambre sans attendre de réponse. Seulement la chambre est vide, et aussi la salle de bain quand je vais vérifier.
Je quitte la pièce , pour me diriger vers le salon. Lorsque je pénètre dans celui-ci , j'y découvre Joyce , Wanda et Gaia. A mon entrée, Joyce et Wanda qui rigolaient apparemment à une blague de Gaia s'arrêtent.
Gros malaise.
Dieu merci, il ne dure pas puisque lorsque la brune remarque la tablette entre mes mains, il n'en faut pas plus pour que lorsque je passe la porte de sortie elle me suive.
- Vous êtes tellement dramatique, commence cette dernière en faisant référence à la scène de tout à l'heure.
- Pas moi en tout cas. Ce sont elles qui ont cessés de rire quand j'ai débarqué.
- Ce n'est pas comme si tu leur avais lancé le regard du dernier sacrilège, se moque Gaia et je me tourne vers elle pour la lorgner et son hilarité ne fait que s'accentuer.
Pendant tout le reste du trajet, elle se moque de moi.
Quand nous arrivons au terrain de sport , elle se calme. Adam s'y trouve déjà avec sa classe et c'est avec un certain soulagement que je note que ce n'est ni celle de Gabin, ni celle d'Ella. Comme d'habitude, ils nous font face et lorsqu'il nous aperçoit il donne des instructions à ses élèves avant de venir vers nous.
- Mes demoiselles, fait-il à notre attention lorsqu'il n'est qu'à quelques pas.
Un peu gênée par ce semblant de « familiarité » à laquelle je ne suis pas accoutumée de sa part je lui réponds sèchement.
- Bonsoir
Gaia quant à elle se contente d'un hochement de tête à son intention.
Sans plus de préambules, je lui tends la tablette qu'il saisit.
- Tu as réussi à t'en servir ? , me demande-t-il en calant l'appareil sous son bras.
- Oui, Gaia m'a aidé. En 2 minutes elle avait trouvé
Adam semble surpris par ma réponse et considère ma camarade d'un regard curieux comme si il avait du mal à y croire.
- J'ai pris deux semaines pour comprendre son fonctionnement et encore quelques modalités m'échappent.
Gaia hausse les épaules et je décide d'intervenir.
- Nous ne l'avons pas trouvé dans la liste des filles pour les Racines.
- Je croyais que le visage de cette fille toi seule le connaissait parce que tu l'avais vu en rêve ou quelque chose comme ça ?
Mon cœur rate un battement tandis que Gaia et moi échangeons un regard rapide.
Oh non...
- En fait moi aussi je l'ai vu parce que mon jeu est de m'introduire dans les rêves des autres, déclare alors abruptement et mon cœur reprend un rythme normal alors qu'Adam acquiesce à cette explication.
Mon dieu.
- Ah je vois.
- Et sinon, les filles qui sont apparues font apparemment parties de l'institut ? , relance Gaia et je lui en suis très reconnaissante le temps que je reprenne mes esprits histoire de ne pas faire de gaffes encore une fois.
- Oui , je préfère d'abord recensées à partir d l'institut avec les différentes espèces, avant d'aller à la centrale en ville pour recenser toutes les ...
Il ne termine pas sa phrase et je devine que c'est à cause des garous qui sont de l'autre côté du terrain qui peuvent entendre tout ce que l'on peut dire.
J'acquiesce.
- Ok , on voit, fait alors Gaia.
- Donc dans deux jours j'essaierais d'intercepter l'une de vous pour lui donner la tablette avec les registres des change-peau ?
- Ouai
Adam hoche la tête à ma réponse et se détourne pour aller rejoindre ses élèves. Gaia et moi rebroussons chemin pour retourner au QG.
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