Chapitre 81
« J'ai trop souvent fait ce que les autres voulaient », de Gillian Ross
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Après mon entrevue plus ou moins houleuse avec Joyce, je vais m'enfermer à clef dans ma chambre. Lorsque je finis de prendre ma douche, je m'habille puis je vais me pencher sur l'un des manuels que nous a recommandés Elona. Soit dit en passant, c'est bien la première fois qu'elle nous donne des documents à lire. Celui que je viens d'entamer est un livre « d'histoire » et pour le moment les premiers chapitres correspondent aux notions que nous avons abordés depuis le début de l'année dans sa matière. Elle nous a expliqué que c'est avec ça que nous réviserons pour le test de fin d'année. Je crois qu'il ya un autre manuel pour la matière de Rochelle qui s'intitule « éducation civique de Dom ». Je ne sais pas à qui c'est le tour de préparer le dîner mais ce qui est sûr ce n'est pas le mien. Du coup je reste cloitrée dans ma chambre jusqu'à ce que Danielle vienne me chercher pour dîner.
Dîner auquel, sans me surprendre, Joyce n'assiste pas. Ce n'est pas plus mal. Personne ne commente d'ailleurs son absence et c'est mieux comme ça. Les filles discutent dans une atmosphère conviviale, même Gaia et Lau se parlent ce qui m'étonne très fortement. Quant à moi je reste un peu dans mon coin, ce qui n'échappe pas à AR, puisque directement après le repas, cette dernière ne tarde pas à s'introduire dans ma chambre.
Comme toujours je suis posée sur mon lit, et elle, elle va prendre place sur ma chaise de bureau.
- Bon tu m'expliques ce que tu as là ?
Je hausse les épaules avant de lui expliquer briévement ma conversation avec la métis. J'omets scrupuleusement le deal que j'ai passé avec le garou et qui me contrains à lui parler. Je dis juste que Joyce m'accuse d'allumer son ex copain alors que ce n'est pas du tout le cas.
- Oh mais ça va alors ! Si tu veux un conseil tiens-toi loin d'Adam le temps que la pression retombe. La rupture est fraîche, ça se voit qu'elle en a encore gros sur le cœur ce n'est pas la peine d'en rajouter. En plus tu m'as dis que votre amitié vous manquait. Essaie d'arranger les choses, déclare la blonde une fois mon récit achevé avant de rajouter : je pensais que tu stressais parce que tu dois reprendre de service demain avec Ella.
Oh ça.
- Ça m'était complètement sorti de l'esprit, ricané-je.
- Donc ça va. En plus ton poignet est complètement guéri maintenant
J'acquiesce effectivement, il y a 3 jours je suis retournée voir Neil et ce dernier m'a assuré que j'avais complètement cicatrisé et que je pouvais reprendre de service. Ce n'est que hier Elona m'a fait passer le message pour ma reprise.
- Dis même d'ailleurs tu étais où cet aprém ?
- D'abord à la bibliothèque et ensuite je suis allée au labo parce que Mau voulait me voir. D'ailleurs même c'est pour ça que je suis là.
Je fronce les sourcils.
Comment ça ?
- C'est quoi le rapport avec moi ?
- Justement, c'est de toi qu'elle voulait me parler. Tu ne m'avais pas dit que tu avais fait un test avec elle.
Effectivement, je m'en étais abstenue compte tenu des résultats étranges qui en ont résulter et dont tout le sens ne me paraît pas évident.
Nerveusement donc je hausse les épaules et répond :
- Ouai. Les résultats ont révélés une espèce de blocage au niveau de mes rêves ou plutôt de mon esprit.
- Oui je sais elle m'a un peu expliqué. Bref, elle m'a demandé si j'arrivais à utiliser mon jeu sur toi.
- Vraiment ? , m'exclamé-je surprise et AR acquiesce.
- Et qu'est ce que tu lui as dit ? , m'inquiété-je.
- Rien de bien différent de ce que tu sais déjà. Que je n'arrive pas à rentrer dans ton esprit.
Je soupire. Je n'aime pas du tout ça.
- Pourquoi elle fait ça ?
- Mais pour t'aider Gillian. Je sais qu'elle te l'a dit : si elle trouve pourquoi ça bloque et comment l'arrêter, tu trouveras ton jeu.
Je ne dis rien car j'ai la gorge nouée.
Et si ça n'avait rien avoir ?
******
Hier soir AR et moi sommes restées ensemble assez tard à discuter. La matinée se déroule paisiblement. Je remarque que Joyce a l'air plus détendu et reste aux crochets de Gaia. Quoi que je me demande bien de quoi elles peuvent bien parler, notre conversation d'hier semble lui avoir fait beaucoup de bien.
De mon côté je ne peux pas en dire autant en ce qui concerne AR. Ce qu'elle pu me dire sur les « investigations » de Mau m'a vraiment perturbé. D'ailleurs même j'ai beaucoup hésité à lui en parler après le cours, mais je me suis dégonflée à la fin.
C'est donc un peu bredouille que je vais à la cafétéria pour mon service.
J'ai eu beau demander aux filles de bien vouloir venir manger pour m'apporter leur soutien moral, mais elles se sont défilées.
Cependant le sort n'étant de mon côté, à peine ais-je mis mon tablier ainsi que mon filet et mes gants. Lorsque je prends place aux côtés d'Ella, Joyce et Gaia font leur entrée. Sans nous adresser un regard, la métis va s'assoir à une table tandis que Gaia saisit un plateau et se fait servir.
Quand cette dernière va rejoindre notre camarade, il me semble entendre Ella ricaner. Par réflexe je me tourne vers elle et lui constate un sourire narquois.
Je m'abstiens de tout commentaire et une ambiance bizarre s'installe. Heureusement, les étudiants commencent à affluer et je me plonge dans ma tâche.
La cadence ralentit, et le réfectoire commence à se vider. Ella et moi quittons alors le comptoir pour aller nettoyer les tables et débarrasser pour ceux qui ne l'auraient pas fait. Parmi les derniers occupants il y a Joyce Gaia et Wanda. Ça faisait un bail que je n'avais pas croisé cette dernière et j'avoue être surprise de voir ces trois là ensemble. D'autant plus que non loin de leur table il y a Adam et un groupe de garou. Seulement elles leur font dos et de tout le temps qu'elles ont passés ici pas une seule fois Joyce ne s'est retournée.
Lorsque nous avons finis notre tour de table vide, nous retrouvons aux comptoirs pour ramener les restes en cuisine de là nos partons aux vestiaires nous changer.
Une fois que c'est fait, je m'empresse de quitter les lieux alors qu'Ella va rejoindre Adam et son groupe de garous. Tranquillement alors que je suis presqu'à la fin du couloir une voix m'appelle c'est celle d'Ella. Mon cœur rate un battement tandis que je me tourne lentement pour faire face à la garou qui vient vers moi. Lorsqu'elle n'est qu'à quelques mètres de ma personne , elle soupire en croisant les bras sur sa poitrine.
- Adam veut te voir sur le terrain de sport cet aprèm quand il va donner son cours.
Ma bouche s'ouvre pour contester cet ordre sorti de je ne sais où, mais rapidement je la referme. Ce n'est pas la peine d'engager un quelconque débat avec Ella. Ça va juste partir en vrilles.
Docilement j'acquiesce.
Je m'apprête à me retourner qu'elle rajoute :
- Ce n'est certainement pas mes affaires, mais comme mes deux frères sont impliqués, je vais m'exprimer : tu joue avec le feu
- Pardon ? , m'offusqué-je.
- Tu n'as rien d'une voleuse de mari, mais je te préviens, mon frère est un loup expérimenté. Il sait si prendre pour avoir ce qu'il veut.
Je secoue la tête. Nous y revoilà.
Encore des sous-entendus.
Cependant face à Ella je n'ai pas les mots pour dire quoi que ce soit. Du coup je me détourne simplement, et je m'en vais.
****
Je ne sais pas si Joyce s'est doutée de quelque chose quand Ella est venue me rejoindre, mais ce qui est sûr, c'est ce que je l'ai sentie encore plus froide que ce matin lorsque Gaia, Wanda et elles sont venues au QG quelques instants après mon arrivée.
Une chose encore plus étrange Steph et Danielle étaient seules dans la cuisine à ranger. Du coup quand je leur ai demandé où était AR elles m'ont répondu qu'elles ne savaient pas et qu'elles n'avaient pas déjeuné ensemble ce qui m'a d'autant plus surprise puisque cette dernière m'avait dit qu'elle préférait rester manger au QG avec les filles.
Je ne me pose cependant pas plus de questions que ça et entreprend de les aider. Quand AR reviendra de son « escapade », je lui demanderais où est ce qu'elle était.
A 16h30, je vais au terrain de sport comme me l'a gentiment demandé Ella tantôt, et comme toujours à mon arrivée, Adam est là avec son année. Et comme par hasard c'est celle d'Ella. Je reste au pas de la porte de notre couloir attendant qu'il me remarque, ce qu'il ne tarde pas à faire. Il semble donner des instructions avant de venir à mon encontre.
Lorsqu'il est à quelques pas de moi, j'ose à peine le regarder car les reproches de Joyce me reviennent en tête ainsi que ce que m'a dit Ella après faire fait passer son message.
Je me sens très embarrassée. D'autant plus que cette dernière se trouve de l'autre côté du terrain et qu'elle a la possibilité de nous entendre de là où elle est.
- Bonjour
- Ça va ?
Echange très maladroit, nerveusement je joue avec mes doigts.
- Ella m'a dit que tu voulais me voir ?
Ce dernier acquiesce
- Oui. Tu sais à propos de ...
Il ne termine pas sa phrase et ponctue son silence d'un regard insistant j'imagine qu'il soupçonne sa sœur de nous écouter.
A mon tour j'acquiesce alors.
- Je ne sais pas à quel moment j'aurais eut l'opportunité de te le remettre donc je préfère faire ça maintenant, déclare-t-il en plongeant sa main dans la poche de son pantalon pour en faire ressortir une tablette.
Sans un mot, je saisis l'objet.
- Tout est là dedans, ajoute-t-il avant de se tourner et de repartir vers ses élèves.
Troublée et curieuse, je serre l'objet d'un bras conte moi et m'engage dans notre couloir pour rejoindre le QG.
Tandis que je me pose mille et une question sur les informations que cet appareil peut contenir, je suis toute en effervescence lorsque je débouche sur la salle commune. Elle n'est pas remplie, mais il y a quand même assez de monde.
Je parcours rapidement la salle des yeux et avant que je n'ai même l'initiative de la traversée, je remarque tout de suite le groupe d'amis de Garou de Gabin qui se trouve au centre de celle-ci , avec parmi eux Gabin et avec Joyce et Gaia.
Comme si le brun ténébreux avait senti mon regard sur lui il se tourne vers moi et nos yeux se rencontrent. Le sourire auquel je m'attendais de sa part ne vient pas et ce comportement me trouble encore plus que la présence de mes deux colocataires ici avec eux. Même si Gabin et Joyce m'avaient fait comprendre qu'ils étaient amis, ils ne l'avaient jamais montré publiquement. C'est bien la première fois.
Et comme une manière de me protéger je serre encore plus la tablette que m'a confié Adam contre moi et je me mets à avancer.
Les yeux de Gabin restent sur moi, e t les miens restent sur Gabin. Mon cœur bat à la chamade et je suis tentée de passer et faire comme si je ne les avais pas vus, ce qui est impossible puisque pour rejoindre la sortie qui débouche sur la suite du couloir, je suis obligée de passer devant eux.
Les choses ne s'arrangent pas lorsque quand je suis à quelques pas d'eux, tout le groupe semble sentir la dispersion de leur pote car ils suivent son regard et tombent sur moi.
Le groupe fidèle de garous dont Gabin fait partie et à qui il m'a présenté comme étant ses plus proches amis est composé de 5 garçons dont Gabin.
Un sourire figé se dessine sur mes lèvres lorsque je me trouve face à eux. Gabin se lève et comme d'habitude son odeur m'envahit, je me détends un peu. Il se penche vers moi et m'embrasse le coin des lèvres. Mon sourire se décrispe.
- Salut, lancé-j au reste du groupe et sans le vouloir mon regard traine sur les deux filles. Gaia et Joyce me sourient, mais celui de la métis semble me narguer.
- D'où tu viens comme ça ? T'as l'air en cavale Gillian !, rigole l'un des garous tandis que Gabin passe l'un de ses bras d'un geste naturel sur mes épaules.
Je serre encore plus la tablette contre moi. Le garçon qui vient de parler s'appelle Coban. Il est rouquin et sans exagérer je peux dire facilement qu'il fait plus de deux mètres et est aussi baraqué qu'un frigidaire. Il me fait penser aux vikings avec ses yeux bleu ciel, et les fossettes qui apparaissent lorsqu'il sourit me font carrément perdre la tête.
Maudites fossettes.
- Heu.. Bah.. J'étais juste au terrain de sport, balbutié-je
- Et qu'est ce que tu faisais là bas ? , rétorque tout de suite Joyce d'un ton perfide. Lentement, je laisse mn regard courir jusqu'à elle et li lance un regard du genre « comme si tu ne savais pas »
- T'as quoi sous le bras même ? , s'exclame Bold un autre garçon du groupe en se levant. Bold est un beau garçon au teint noir, avec la corpulence d'un nageur. Il a les épaules larges et un torse joliment dessiné sous son t-shirt.
Lorsqu'il est sur ses deux pieds et qu'il s'approche de moi l'air de vouloir savoir ce que c'est, je me recule précipitamment me dégageant de l'emprise de Gabin.
- Désolé les gars, mais je dois y aller. On se voit plus tard, lancé-je rapidement en m'éloignant d'eux sous le regard noir de Joyce à qui je lance mon plus beau sourire.
Toutefois à peine ais-je fais deux pas que je me fais arrêter par une prise. Avant même de me retourner je devine facilement de qui il s'agit. Je retiens un soupir d'agacement lorsque je lui fais face. Cependant, mon agacement s'envole instantanément quand je remarque qu'il a les lèvres pincées et une expression irrité au visage.
Par réflexe je regarde rapidement par-dessus son épaule pour vérifier si ses amis sont bien retournés à leurs activités, ce qui est le cas.
- Qu'est ce qu'il y a ? , soufflé-je inquiété et un peu nerveuse
- Où est ce que tu étais ?
Mes sourcils se froncent à l'entente du ton bourru qu'il emploie à mon égard. Inutile de me demander si les garous peuvent nous entendre ou pas parce que la distance qui nous sépare est tellement ridicule que j'imagine que même Joyce ne doit pas perdre une seule miette du spectacle.
- Je viens de le dire : j'étais au terrain de sport, bougonné-je à mon tour.
- Et qu'est ce que tu faisais là bas ?
Le ton accusateur que je décèle dans sa voix me heurte autant qu'il me vexe. Puis je comprends, comme un déclic.
Il a parlé avec Joyce , ou Ella ou peut être bien même les deux. Je m'en fiche à vrai dire car je commencer à sentir la colère affluer en moi.
- J'étais avec ton frère , sifflé-je alors et je vois les traits de son visage se durcir.
- Tu rigoles j'espère ?
- Depuis quand est ce que c'est un problème ? , ne puis-je me retenir de demander, parce que jusque là il ne semblait pas vraiment s'en soucier.
- Depuis que Joyce et lui ont rompus, depuis maintenant Gillian, fait il entre ses dents comme s'il me le reprochait et je le reçois comme coup de poing dans l'estomac.
Je sens ma tête s'alourdir tandis que des pensées incendiaires naissent dans mon esprit à l'intention de Joyce. Elle a dû parler à Gabin et lui raconter le même n'importe quoi qu'elle m'a servit comme quoi j'étais une allumeuse ? Bien sûr comme si ça ne suffisait pas cette dernière fait mine de ne pas écouter alors que je sais que toute son attention est concentré sur nous.
Mes poings se serrent.
- Gillian je ne veux plus que vous vous parlez
Je me concentre à nouveau sur Gabin.
- Pardon ?
- Tu m'as très bien entendu. jJe ne veux plus que tu parles à mon frère
Je secoue la tête et regarde Joyce. Si elle pense que ça qui va m'arrêter elle se met le doigt dans l'œil.
Gabin saisit mon menton pour me forcer à le regarder et cette fois ci je ne tiens plus. J'éclate :
- Lâche-moi ! , m'exclamé-je dans un éclat de voix en me dégageant vivement. jJ'ai bien conscience d'avoir attiré l'attention, et j'en suis d'autant plus furieuse.
- Je ne veux plus que tu parles à Adam Gillian, tonne-t-il ignorant totalement mon état ce qui ne fait qu'accroître ma colère.
- Tu peux rêver !
Ses sourcils se haussent sous la surprise de mon refus de me soumettre à se demande. J'en profite pour pointer Joyce du doigt
- Et toi aussi tu peux rêver ! Va crever sérieux ! C'est sournois ce que tu fais , vraiment !, m'indigné-je à son intention en haussant le ton et là il n'y a plus aucun doute que les autres nous regardent.
- Gillian arrête, exige Gabin en se déplaçant pour me bloquer la vue et je rage encore plus .
- Tu veux que j'arrête vraiment ?
Je ricane
- J'arrêterais quand tu arrêteras d'aller parler dans mon dos avec ta copine, craché-je avant de me détourner et de me diriger vers la sortie à grands pas.
Lorsque je suis dans le couloir, mes doigts tremblent, et quelques larmes de frustration me montent aux yeux.
******
Ce soir au dîner pour changer c'est moi qui ne suis pas sortie. Depuis mon retour je n'ai pas quitté ma chambre. A vrai dire j'ai mi tout ce temps à profit pour essayer de trouver un moyen d'allumer la tablette, car en rentrant, je me suis rendue compte qu'il n'y avait aucun bouton pour. J'ai tout essayé : ma paume de main, mon doigt. Rien n'y fait.
Vaincue j'ai laissé tombé car en plus de ça j'avais toujours les nerfs à vifs à cause de la dispute dans la salle commune. La soirée s'avançant Steph et Danielle, inquiètes, sont venues me voir pour vérifier que tout allait bien. Je les ai rassurés avant de demander où était AR, elles m'ont alors dit qu'elle n'était toujours pas rentré. Nous avons un peu discutés avant qu'elles ne s'en aillent.
Quelques minutes s'écoulent avant que quelques coups ne retentissent avant que ma porte ne s'ouvre sur Lau sans attendre ma réponse. Depuis notre discussion sur le terrain de sport, nous ne nous étions plus parlées, et même si elle ne m'avait pas montré un quelconque signe pour dire qu'elle ne m'en voulait pas, elle n'avait rien fait non plus pour me dire le contraire.
Certes j'attendais qu'elle se décide à venir me voir pour que l'on parle plus posément, je suis quand même surprise de la voir là.
- Ça va ? , me lance cette dernière en s'adossant sur le mur prés de la porte.
- Oui et toi ?
- Ça va , fait elle d'un ton entendu comme pour me dire qu'elle savait que rien allait. Néanmoins je lui fais un petit sourire qu'elle me renvoie.
- Je voulais te parler de la dernière fois tu sais... commence-t-elle et j'acquiesce.
- Oui je vois ...
- J'étais vraiment furieuse
Je souffle.
- Je sais et tu avais de quoi. On avait convenu que l'on n'en parlerait à personne.
- Ça devait rester secret. Pourquoi tu l'as fais alors ?
- Je veux des réponses Lau. C'est ton droit si tu ne veux pas nous en dire plus, mais c'est encore plus le nôtre de chercher à savoir non ? A comprendre ?
Lau ne répond pas et pince des lèvres.
- De toute les façons à ce que je vois, tu feras comme bon te semble n'est ce pas ?
- J'ai trop souvent fait ce que les autres voulaient, me contenté-je de dire.
Un silence s'installe comme si l'air était en suspens.
- Et vous avez trouvé quelque chose ?
- Non
Une réponse concise et directe.
A moitié vrai, puisque je n'ai pas encore regardé la tablette.
Un sourire étrange prend place sur le visage de cette dernière avant que celui-ci ne se peigne d'une tristesse qui me trouble.
- Tu sais, ce n'est pas juste que je ne veux pas vous dire quoi que ce soit mais c'est aussi parce que je ne peux pas.
Mon estomac se tord à l'entente de cet aveu et alors que je m'apprête à rétorquer, ma porte s'ouvre légèrement laissant apparaître Joyce :
- Salut toi, fait-elle joyeuse à mon encontre avant de voir Lau.
- Oh salut Lau, dit elle à son encore comme si elle était troublée de la voir là.
- Il y a quelqu'un pour toi, poursuis la blonde et je fronce les sourcils.
- Bon je vais y aller. On parlera plus tard, lance Lau tandis que joyce s'écarte pour la laisser passer avant d'elle-même sortir.
Un quart de secondes s'écoulent avant que ma porte ne s'ouvre franchement, laissant cette fois ci apparaître Gabin.
Mon cœur rate un battement alors qu'une soudaine envie de me cacher sous ma couverture me prend. D'autant plus lorsqu'il referme la porte derrière lui.
L'air de ma chambre se charge d'électricité. Maladroitement je sors de mon lit pour me mettre debout alors que lui est toujours debout au pas de la porte m'observant intensément.
Difficilement je déglutis.
- Qu'est ce que tu fais là ? , murmuré-je
Sans me répondre, il s'avance vers moi et telle un zombie j'en fais de même jusqu'à ce que moins d'un pas nous sépare.
- Je n'aurais pas dû te parler comme ça tout à l'heure
C'est vrai.
Mais je suis incapable de parler. Sa voix rocailleuse résonne dans la chambre et vibre en moi. Les poils de mes bras se hérissent.
- Et tu avais raison. S'il y a quelque chose, je devrais t'en parler à toi et pas à quelqu'un d'autre. Parce que c'est toi ma copine.
Oh seigneur aide-moi.
Sans que je puisse m'en empêcher, un sourire idiot prend place sur mes lèvres.
Bien sûr je sais que lui et moi sommes ensemble, mais l'entendre le dire comme ça... . c'est dominateur, c'est sexy, ça fait plaisir.
Je me mets sur la pointe des pieds et entoure son coup de mes bras avant de poser doucement mes lèvres sur le siennes. Il saisit fermement mes hanches avant de les plaquer contre lui et un frisson viscéral longe mon épine dorsale. Je soupire d'aise alors qu'il penche légèrement la tête et entrouvre les lèvres. Il n'en faut pas plus pour que nos langues se rencontrent et se taquinent. Je sens la tension dans la pièce monter quand l'une de ses mains quittent ma hanche pour ma nuque pour encore plus m'incliner la tête et approfondir le baiser. Euphorique je délaisse son coup et laisse mes mains glisser sur son torse.
Brusquement il décolle ses lèvres des miennes, et m'enlace. Mes lippes palpitent, ainsi que mon bas ventre, et j'ai la respiration sifflante. Sur ma faim, j'en veux plus et le serre comme je peux. Il niche sa tête dans ma chevelure.
- Je sais que tu veux que je ne parle plus à Adam, mais je ne peux pas. il m'aide pour quelque chose et je ne peux tout simplement pas arrêter maintenant.
Je le sens se tendre et vouloir se reculer, mais je raffermis ma prise. Nous nous écartons un peu pour pouvoir se faire face :
- Je ne sais pas ce qu'a pu te dire Joyce, mais je lui ai expliqué pourquoi j'ai besoin de l'aide ton frère et je sais qu'elle comprend.
Il ne dit toujours rien et je me sens me noyer dans l'obscurité de ses iris.
- Je ne te tromperais jamais
Les traits de son visage s'adoucissent et je suis même choquée de mon avis.
Parce qu'en plus je le sais. Je ne le tromperais pas.
Jamais.
Furtivement il m'embrasse et garde ses lèvres collées aux miennes tandis qu'il parle :
- Je sais, mais c'est en à Adam que je n'ai pas confiance
- Rien arrivera si moi je ne le veux pas, rétorqué-je fermement.
Un léger silence s'en suit comme si nous venions de conclure un pacte.
Puis sans m'en rendre compte je baille contre lui. Honteuse je me recule mais trop tard.
- Tu es fatiguée ? , demande-t-il en me couvant d'un regard qui ranime désir de le toucher de partout.
Niaisement je souris.
- Un peu.
- Allez viens, fait il en indiquant mon lit et j'hésite un quart de secondes avant de prendre sa main et de m'allonger sur mon matelas et je me colle au mur.
Gabin enlève ses chaussures et s'allonge prés de moi. Un peu mal à l'aise, je m'approche de lui et il me prend dans ses bras. Un bras tenant ma hanche, et de son autre main il caresse mes cheveux.
Sa respiration contre mon oreille et son odeur m'enivrant constituent un parfait aphrodisiaque pour que je sombre dans le sommeil.
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