Chapitre 72
« C'est dur de choisir entre ce qu'on veut et ce qui est bon pour nous », auteur inconnu
Note d'auteur : Bonjour ! Désolé de casser un peu la dynamique mais voilà, je voulais vous faire part de quelques changements. Au lieu de publier chaque Mercredi, ce sera à présent chaque Dimanche. Donc le chapitre 73 sera posté Dimanche sur-prochain parce que j'ai fini celui là à l'arrache. Ainsi j'aurais plus le temps pour en produire un de qualité.
Merci encore de me lire, Roxanne .
***
Je reste un moment à fixer bêtement la pénombre, comme si Gabin allait réapparaitre. Je suis toute en ébullition et mes lèvres palpitent.
- Gillian ? , la voix de Reza m'appelle et je me tourne vers ce dernier, troublée. En me dirigeant vers ses amis et lui, je remarque que tous le étudiants ont la tête levé vers le ciel.
- Ca va commencer, fait l'un d'eux. Elona a cessé de parler et seul un silence religieux domine les lieux.
Je ne tarde pas à en faire même.
Un courant d'air froid souffle et je le sens jusque dans mon os.
Dans le ciel des craqures se dessinent, puis tout d'un coup disparaissent, lui donnant un aspect plus « limpide ».
Comme si le temps s'était arrêté, j'entends vaguement le détonateur des poteaux de lumière du terrain s'actionner, avant qu'elle ne jaillisse.
Un tonnerre d'applaudissements ainsi que des sifflements retentissent.
Doucement, je baisse la tête et regarde les élèves autour de moi qui ont repris leur bavardage et qui ont l'air très content.
- Comment tu as trouvé ? , me demande Reza, tandis que son groupe de copains s'éloignent vers des stands qui jusque là n'étaient pas là.
- Impressionnant. Franchement. Je n'avais jamais vu ça avant.
Reza sourit.
- Les portails restent ouvert jusqu'à l'aube.
- Et vous pensez vraiment que des créatures vont les traverser ? , demandé-je septique.
- C'est une légende. Elle n'a jamais été démentie ou confirmée. Mais ce qui est sûr c'est que ça reste un évènement très important dans la culture Domienne parce que c'est comme si les créateurs nous invitaient à communiquer plus facilement avec eux.
Je fronce les sourcils.
- Comment ça ? Qu'est ce que tu veux dire ?
- Par exemple une joueuse doté d'un jeu de l'esprit qui lui permet de communiquer avec plusieurs mondes peut essayer d'établir un contact avec eux.
- C'est déjà arrivé ?
Reza hausse les épaules.
- Pas à ma connaissance
Je hoche la tête, avant de regarder les quatre stands apparus de je ne sais où et qui sont situés à chaque pieds des poteaux de lumière du terrain.
- Ils viennent d'où eux ? , demandé-je en les indiquant du menton.
- Oh ils étaient là bien avant. Les occupants attendaient juste la mise en place du voile. Y'a de quoi manger et boire.
J'acquiesce.
- On y va ? , fait il et à cet instant, seul Gabin me vient en tête et je ne sais pas pourquoi mais alors qu'un « non » s'apprête à jaillir d'entre mes lèvres. Je me fais interpeller.
- Gillian !
J'adresse un sourire d'excuse à Reza et me tourne vers Lau. Cette dernière a une expression agitée au visage.
Elle m'agrippe le bras et se met à m'entrainer loin de mon interlocuteur à qui j'ai à peine le temps de dire :
- On se voit plus tard.
Lorsque nous sommes à l'écart de la foule, Lau me fait à nouveau face.
- Gillian , Gaia a disparu, m'annonce-t-elle alors d'un ton précipité qui me fait froncer les sourcils.
- Quoi ?
- Je te dis que Gaia a disparu , se répète-elle.
Je plisse des yeux.
C'est quoi cette histoire ?
- Comment ça Gaia a disparu ?, demandé-je encore une fois, et mon interlocutrice pousse un soupir exaspéré ou bien alors agacé. Je ne sais pas trop.
- Je ne la trouve plus
Cette fois ci, c'est à mon tour de soupirer.
- Lau , ce n'est pas parce que tu ne la trouve pas ou que tu ne la voie pas qu'elle a disparu. Si ça se trouve elle est juste allée aux toilettes. Moi par exemple je ne sais pas où est Joyce, mais je n'en fais pas toute une histoire.
Lau me lance un mauvais regard.
- Arrête de te foutre de moi Gillian. Je suis sérieuse. Joyce elle est sûrement dans un coin noir entrain de se faire sauter par le machin des Garous là, mais moi je te dis qu'avant le voile, j'ai passé toute la soirée avec Gaia.
Mes yeux s'écarquillent et je ne sais pas par quelle partie de ses propos je suis le plus choquée.
Est ce par le fait qu'elle vient d'insinuer qu'elle est au courant pour Joyce et Adam, ou alors qu'elle est et Gaia sont restées toute la soirée ensemble sans mettre le feu à l'endroit.
- Ne me regarde pas comme ça. Tout le monde le sait hein. Quand j'ai capté que ce n'était pas avec toi qu'il s'envoyait en l'air j'ai tout de suite compris.
Une fois de plus je suis abasourdie.
- Et tu n'as jamais jugé bon de me le dire ?
- Je ne savais pas que tu n'étais pas au courant. En plus ça me semblait évident.
Je me pince l'arrête du nez.
- Bon bref, revenons en à nos moutons, reprend-elle puis d'un ton plus bas avant de continuer, je t'avais déjà dis que je soupçonnais Gaia d'être l'imposteur.
Je hoche la tête.
Effectivement, elle m'en a révélé des choses, sauf le moyen par lequel elle est passée pour être au courant de tout ce qu'elle me divulgue.
- Du coup, comme apparemment tu ne m'aides pas beaucoup, j'ai décidé d'attaquer le problème directement.
- C'est-à-dire ?
- Je lui ai directement posé la question
Je ne peux m'empêcher de rouler des yeux.
- Bien sûr tu lui as demandé et elle t'a répondu oui peut être ? , fais-je alors sarcastiquement.
- Elle a juste sourit, puis rigolé
- C'est débile, ça ne veut rien dire.
Lau prend un air fâché qui commence à m'agacer. Je ne veux pas qu'elle vienne me prendre la tête avec des histoires sans têtes ni queues, alors que je pourrais prendre ce temps là, pour penser à Gabin et à m'imaginer mille et un scénarios à propos de nous.
- Ça n'a rien de débile Gillian. Au contraire. Le voile est l'ouverture des portails naturels qui relient Dom aux autres mondes. Seules de fortes entités spirituelles peuvent les traversées. Quand les lumières se sont éteintes, et qu'Elona a commencé son discours, nous étions côtes à côtes elle et moi. Et puis quand le voile s'est levé, Gillian, je te jure qu'il y a eut un courant d'air glacial qui a soufflé. J'ai eut tellement froid que je me suis retournée vers elle pour lui demander de me prêter son gilet, mais il n'y avait plus personne. Pouf ! Disparue !
Elle fait des gestes avec ses mains en disant les « poufs ». Quant à moi, je mets mon mal en patience pour être capable de simplement lui poser la question suivante :
- Donc ce que tu essais de me dire là, c'est que Gaia serait l'imposteur et une des ces entités spirituelles comme tu les appelles, et qu'avec la levée du voile, elle en aurait profitée pour aller faire une petite balade dans son monde ?
Je ne sais pas si je dois rire ou pleurer, mais Lau ne se déride pas. Pas même au ton un brin ironique de ma question.
Je me rends compte que jusque là, je n'avais en pas vraiment pris au sérieux cette histoire d'imposteur.
Peut être qu'en apparence je me suis laissée emportée, plus par curiosité qu'autre chose. Ou bien alors parce que quand AR m'en parlait elle avait l'air plus crédible que Lau à cet instant. Ce qui est sûr c'est que je ne pense pas pouvoir garder mon calme longtemps si je reste avec elle ici.
- C'est exactement ça, acquiesce alors cette dernière à mes dires.
- Qu'est ce qu'on fait alors ?
- Il faut trouver un de nos responsables et les prévenir.
Je fronce à nouveau les sourcils.
- Et qu'est ce que tu veux qu'on leur dise ?
- Pour le moment que Gaia a disparu
Je ne sens pas du tout ce plan.
- Si tu veux mon avis, je pense qu'on devrait attendre. Si elle n'est pas de retour demain matin on le leur dira. Sinon ça ne sert à rien de paniquer. On est sûre de rien. Si ça trouve elle est juste rentrée au QG, ou alors elle est à la salle commune. Les amis de Reza parlaient d'un After qui auraient soit là bas, soit chez les garous.
Ce que je dis paraît avoir du sens pour elle, puisqu'elle semble y réfléchir. Elle me regarde d'un air absent, et hoche la tête deux fois, ce qui me trouble et me donne envie de reculer.
Au bout de quelques secondes qui me semblent interminable, elle me répond :
- Ok, on va faire ça.
Je me rends compte que j'avais retenu ma respiration jusque là, et j'expire.
- Et sinon tu vas à l'After party ?
Surprise par sa question, j'hausse les épaules.
- Je ne pense pas, non.
- Et toi ?
- Peut être un petit tour. Histoire de voir si je ne vais pas y croiser Gaia et peut être pour vérifier si Joyce est encore en vie.
J'acquiesce et nous nous sourions.
*****
Nous sommes au lendemain du « voile » et je suis la première debout. Je suis également rentrée la première hier soir , laissant Lau aller à l'After party. Etonnement, je n'ai fais aucun rêve étrange où aurait pu apparaître un certain brun ténébreux dont je ne citerais pas le nom.
Je n'ai aucune idée de l'heure à laquelle les autres sont revenues.
Ce qui est sûr c'est que le QG reste silencieux, même lorsque je finis de prendre mon petit déjeuner.
Ce n'est qu'aux alentours de 10h lorsque j'ai commencé le ménage dans la cuisine, que la première belle au bois dormant fait son apparition.
C'est Joyce.
Nos regards se rencontrent tandis qu'elle va au réfrigérateur sortir je ne sais trop quoi. Quant à moi je continue de dépoussiérer.
Gros malaise.
- Bonjour, marmonne cette dernière, en se servant du lait dans un bol qu'elle met au micro ondes avant de remettre le carton au frigo.
- Bonjour, dis-je sur le même ton, alors qu'elle ressort les biscottes et la confiture.
Je prie dieu pour qu'elle ne salisse pas trop le coin parce que je viens de nettoyer.
Il y a un silence assez pesant qui règne, jusqu'à ce que le Start du micro ondes de ne résonne. Comme je suis à côté de l'appareil, je lui sors sa boisson et le la lui donne.
Joyce me fait un petit sourire crispé que je lui rends. Je débranche ma machine et entreprends de la récurer.
Joyce se racle la gorge.
- Comment tu as trouvé hier ? , demande-t-elle et je hausse les épales.
- C'était pas mal. j'ai bien aimé. Seulement quand on est arrivé vous m'avez toutes abandonnées, essayé-je de plaisanter.
- Oui ça...
Je lève les yeux en attente de la suite. Joyce fixe ses tartines pas encore mangées et dit doucement :
- Moi j'étais avec Adam.
- Oh
Double malaise. Surtout compte tenu de notre dernière conversation sur lui.
C'est un sujet très très très macabre à mon avis.
Joyce cependant n'a pas l'air de vouloir s'arrêtez là.
- Il m'a dit qu'il t'avait parlé hier. Après ton service avec Ella, pour te remercier et tout.
C'est bizarre de l'entendre parler de lui comme si c'était un vieux pote à elle alors qu'en fait c'est son copain.
Qui a pratiquement 10 ans de plus qu'elle.
- Je voulais m'excuser pour Gabin avec la proposition d'Elona, fait-elle d'une toute petite voix et c'est alors que je me rappelle de ma sortie avec ce dernier, de notre dispute à propos de Joyce et tout le reste.
Je suis étonnée qu'elle me présente des excuses car j'avais même oublié cette histoire.
- Ça va, c'est bon maintenant, dis-je alors en me re-concentrant sur mon nettoyage.
- Non mais vraiment, tu sais que je ne cherche pas à te faire du mal ? Gabin encore moins. Il m'a dit que tu as dis qu'on parlait derrière ton dos.
Je grince des dents. Est-ce que ce n'est pas ce qu'ils font ?
- On ne parle pas derrière ton dos Gillian
- Je vois ça, laissé-je échapper d'entre me dents.
- Mais je te jure ! Il me raconte juste ce qui le tracasse, ses problèmes.
- Et je suis un problème ? , dis-je alors pleinement vexée. Surtout sortant de sa bouche à elle.
Je m'arrête et plisse les yeux. Je me redresse.
Joyce a cessé de manger, et nous nous fixons.
- Je ne voulais pas dire ça comme ça.
Je ne commente pas.
- Tu prends mal tout ce qui a l'air de se passer entre lui et moi, mais ce n'est pas ça du tout. Avec Gabin c'est comme avoir un meilleur ami gay ! , fait elle d'un ton léger en souriant, mais je ne prends même pas la peine de lui rendre le geste parce que ça ne me fait pas du rire, et encore moins sourire.
- Et je suis censée le prendre bien peut être ?
- Oui et non. Mais tu sais, je te comprends Gillian. Moi aussi j'étais comme ça avant.
Encore une fois, je m'abstiens bien de donner mon avis.
- Tu te rappelles cette période où je me comportais comme une vraie salope avec toi ?
J'acquiesce, même si je ne suis pas sûre que ce temps soit totalement révolu.
- C'était il y a quelques mois, et me relation avec Adam aussi venait de commencer. Je ne le connaissais pas bien et vice versa.
Seigneur, sauve-moi, j'ai la bile qui me monte à la gorge.
Je n'ai aucune envie d'entendre cette histoire .
- Il y avait toutes ces rumeurs sur toi et lui tu sais...
Bien évidemment que je sais.
- Et les premières fois où nous échangions, il ne me parlait que de toi. Après je ne sais pas, apparemment il a vu que c'était peine perdu avec toi, il a commencé à s'intéresser à moi et il s'est mis à me draguer.
A partir de là, je cesse de la regarder droit dans les yeux et détourne le regarde.
Elle soupire.
- Au départ, je n'envisageais rien entre nous. Je ne pouvais même pas imaginer qu'il était sérieux. Et puis tu sais, au fond, ça m'enrageait un max d'être le second choix tu sais.
Cette fois ci n'en pouvant plus :
- Joyce...
- Non mais laisse-moi finir. Je te jure. Du coup bref, tu vois, il est beau, plus âgé, comme tu me l'as si gentiment fait remarquer, et puis j'ai appris à le connaître donc voilà. Ce qui devait arriver est arrivé.
Quoi que je ne pense pas que ça devait obligatoirement arrivé.
- On s'est mis à fricoter ensemble, quand les rumeurs sur toi et lui ont commencés à circuler. Je me suis sentie tellement conne, et je suis devenue folle de jalousie tu comprends ? Je me suis dis : même les autres voient que tu n'es pas son premier choix !
- Joyce..., refais-je dans l'espoir qu'elle cesse, mais elle m'ignore totalement en ajoutant tout simplement :
- A vrai dire, je te détestais. Et je me détestais surtout de m'être fait avoir.
Je sens la douleur et la peine dans sa voix. Cependant j'attends qu'elle me raconte la suite, mais elle ne vient pas.
J'ose à nouveau la regarder dans les yeux
- Tout ça pour dire, que je comprends ce que tu ressens vis-à-vis de Gabin e t moi. C'est clair que ce sont deux situations totalement opposés, mais la jalousie que tu ressens, je la comprends. Mais je t'assure, qu'il n'y a pas du tout de quoi.
Je ne trouve rien à dire, donc je me contente d'acquiescer.
Nous échangeons un sourire
***
Joyce a finit son petit déjeuner dans un silence relativement léger. Elle m'a promit de nettoyer la cuisine donc je me suis déporter vers le salon.
Au bout de deux heures j'ai terminé le QG.
Joyce est sortie, cependant, aucunes nouvelles des deux autres.
Ce n'est que lorsqu'il st est midi et que je commence à réchauffer des restes que Lau apparaît telle une fleur dans la cuisine.
De mes fournaux, c'est d'un œil sceptique que je la regarde s'installer à la table.
- Quoi ? , me demande-t-elle en arquant un sourcil.
- Déjà bonjour mademoiselle, commencé-je d'un ton faussement bourru qui la fait sourire
- Ouai c'est ça bonjour. C'est pas comme si il était déjà midi hein
Je souris à mon tour.
- Effectivement. Qu'est ce que s'est passé hier ? L'After party était bien ?
Lau fait une moue et balaie d'un revers de la main ma question.
- Ouai bof. Ça c'est transformé en buverie mais sans musique. Y'avait que de la bière, mais de chez nous hein. Les canettes et les marques je ne les connaissais pas, et on m'a confirmé que c'était local. Tout le monde était bourré, même Joyce. Je pense qu'elle s'est disputée avec son mec , ou un truc comme ça. Je ne sais plus trop quoi, elle racontait n'importe quoi de toute façon. Ce n'était pas clair du tout.
Joyce s'est disputée avec Adam hier ?
On ne l'aurait pas dit pourtant ce matin quand elle m'a parlé de lui.
- Et en plus je n'ai pas revue Gaia.
- Tu sais si elle est rentrée ?
- Oui elle l'est. J'ai vérifié dans sa chambre avant de venir là.
J'hausse un sourcil à son intention avant de rigoler.
- Tu es grave je te jure
- Moque-toi autant que tu peux, mais je sais ce que je fais et de quoi je parle.
- Du coup tu vas faire quoi ? Faire part de tes suspicions à Elona
- Non. Ça doit rester secret. Tant que je ne saurais pas ce qu'elle veut et cherche vraiment.
Je fronce les sourcils et ne dit rien. Je cesse de faire sauter mon riz et éteins le feu. Je commence à mettre la table.
- Soit dit en passant, j'ai vu Mau hier en rentrant me coucher. Elle m'a demandé de te dire qu'elle voudrait te parler aujourd'hui dans le bureau d'Elona après ton service au réfectoire. Apparemment elle a les résultats de ton test.
J'acquiesce.
****
Rapidement après avoir mangé, je file au réfectoire où je trouve Ella déjà en place.
Je me mets prestement au travail.
Tout comme hier notre service se déroule dans le plus grand des silences. Cependant , je suis assez distraite de par mon entrevue à venir, et je n'ai cessé de guetter ou du moins de craindre l'entrée de Gabin à la cafétéria.
Même si le baiser d'hier a été, comment dire, extraordinaire, je ne peux m'empêcher d'appréhender ce qui vient.
Comment est ce que je suis censée me comporter maintenant ?
Je ne veux certainement pas me prendre la tête, mais est ce que ça veut dire que nous sommes en couple maintenant ? Ou du moins, s'en rapproche-t-on ?
Est-ce que ses « excuses » d'hier suffisent quant à notre dispute lors de notre sortie ? Avons-nous besoin d'une vraie mise au point sans dérapage ?
Tant de questions sans réponses pour moi, sans parler de l'annonce de mes résultats que je suis entrain d'aller chercher.
Je suis aussi nerveuse pour cela.
Lorsque je toque à la porte du bureau d'Elona, qui malgré moi m'ai à présent très familier, je remarque que mes doigts tremblent.
La voix de Mau résonne de l'autre côté, et je rentre.
Assise derrière le bureau de notre mentor, il n'y a que Mau et moi dans la pièce. Cette dernière a un air très sérieux qui ne me dit rien de bon.
- Assois-toi Gillian, m'annonce-t-elle et je m'exécute.
Je sens l'ambiance de la pièce tendue. Par conséquent, mon anxiété monte en flèche.
Mon ogie se racle la gorge avant de commencer :
- Tu te doutes de la raison pour laquelle je voulais te voir.
J'acquiesce.
- Lau m'a dit que tu avais les résultats de ton test
- En effet, j'ai tes résultats.
Un court silence, assez lourd de sens s'en suit, et comme si elle avait longuement pesé ses mots, elle continue :
- A vrai dire, j'ai tes résultats depuis un bon moment et compte tenu de ceux-ci, il me fallait du temps pour les analyser et décider quoi faire.
Ma gorge s'assèche.
- C'est-à-dire ?
Que veut-elle insinuer ?
- Il y a un problème
J'accuse le coup tandis qu'elle ouvre une chemise qui se trouvait sur la table.
Elle en sort des clichés en noirs blancs, qu'elle dispose sur la table.
Je me penche sur ces derniers qui représentent comme des courbes.
Sur la première photographie, la courbe qui y figure est en escalier. La deuxième pareil. Par contre la troisième se propage en ligne droite sans variation. Ce qui me fait froncer les sourcils.
- Les courbes que tu vois sur les photos sont comme le trajet du chercheur à l'intérieur de ton esprit. Les variantes que tu vois témoignent de l'interaction entre la machine et ton subconscient. Ça veut qu''elle te permet d'avoir accès à ton rêve, mais elle peut également y avoir accès.
J'acquiesce à nouveau tandis que mon regard se déporte sur le dernier cliché.
- Voilà où le problème se pose. La machine t'a permit à avoir accès à ces rêves, mais elle ne le peut pas. C'est une chose qui arrive, tu sais ? Par contre quand c'est le cas, les variations sont toutes petites, voire floutées. Mais là il n'y a rien. Ton blocage vient donc de là. Le bémol c'est que nous ne sommes pas encore capables d'identifier à partir de quels rêves, ou alors avec quels rêves, les variations sont nulles.
J'acquiesce à nouveau avant de demander :
- Du coup qu'est ce qu'on fait ?
- Pour le moment rien. Je réfléchis à d'autres séries de test qui pourraient plus nous avancer sur la question. Mais tu vois, nous sommes sur la bonne voie, je le sens.
Elle pose son indexe sur le dernier cliché, et je sens un léger vertige me prendre.
- Tout est ici. Ton jeu il est là, j'en suis sûre. Il faut juste creuser plus. Etant donné que nous n'avons jamais été confrontés à ce genre de cas, qui plus est vous n'êtes pas natives de Dom, je ne sais pas trop comment l'interprétez. Cependant, ce blocage, cette façon dont ton esprit à cet endroit rejette toute intrusion n'est pas normale. C'est plus qu'un simple réflexe
Je ne dis toujours rien, mais je ressens comme une peur.
Une peur viscérale qui me noue l'estomac.
Plus je regarde la dernière photographie, plus je me sens mal.
Est-ce que je veux vraiment connaitre mon jeu ?
- Gillian
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