Chapitre 64

« Méfier vous des apparences, car n'oubliez pas, Satan lui a été autrefois un ange », auteur inconnu.

***

Je me retrouve comme projetée hors de mon corps. Loin du soulagement de savoir qu'il n'y a rien entre Gabin et Joyce et du plaisir par rapport à son invitation à sortir et du fait que je lui plais. Je suis loin de tout ça.

Honnêtement, je regarde Gabin, mais je ne saurais dire ce qui se passe réellement en moi.

Tout ce que j'arrive à me dire actuellement c'est que jamais, ô grand jamais je ne me suis dis que même si des rumeurs circulaient sur Adam et moi , c'est parce qu'elles pouvaient être fondées. Qu'il pouvait réellement avoir une liaison avec une étudiante.

Mais delà à penser à Joyce...

- Tu ne le savais pas ? , me demande alors Gabin, les sourcils froncés accompagné d'un air inquiet qui pour une raison obscure m'irrite et me fait sortir de mon « état de choc ».

- Bien sûr que non ! Comment j'aurais pus le savoir ?

- Je croyais qu'Ella te l'avait dit. Joyce m'a dit qu'elle était certaine que ma sœur t'avait dit quelque chose.

C'est à mon tour de froncer les sourcils. Encore une fois, pour une raison que j'ignore, je me sens vexée de me rendre compte, que même s'il n'y rien entre ces deux là, ils communiquent plus que jamais Gabin et moi ne l'avons fait.

- Oh mais Ella m'en a dit des trucs, comme par exemple que vous étiez frères et sœurs avec Adam. C'est drôle que tu ne m'en ais jamais parlé, alors que moi je t'ai tout raconté sur moi, ma famille...

- Je ne pensais pas que c'était important, fait-il d'un ton nonchalant et je hoche la tête pour accuser le coup. Cependant, je décide d'en revenir sur Adam et Joyce. Je lui reparlerais de cette histoire de famille plus tard.

- Et comment ça se fait que toi tu le saches ?

Gabin soupire

- Adam est mon frère Gillian

- Ça ne veut rien dire, rétorqué-je piquée face au mensonge de ce dernier.

Je ne sais pas si je peux le dire, mais je le fais quand même : je connais Gabin. Je le sens, je sens qu'il ne me dit pas la vérité.

Gabin soupire encore une fois, et se tourne vers la porte du couloir qui mène à la salle commune et, comme si pour la première fois, je me rends compte du lieu où l'on se trouve.

- Gillian, je pense qu'il vaudrait mieux que l'on continue cette conversation plus tard. Je te propose qu'on se retrouve ce soir à notre endroit à 19H.

- Ok

Il se détourne, et commence à partir quand tout d'un coup ça me percute :

- 20h ? Là j'aurais le temps de dîner avant.

Gabin se retourne d'un air anxieux

- Non 19H. J'amènerai à manger. Et je veux ma réponse.

Ses dires me rendent automatiquement nerveuse, et je me sens rougir tandis que son visage s'éclaire et qu'il me sourit de toutes ses dents.

Il se détourne et repart dans la grande salle.

Toujours debout au beau milieu du couloir, je chuchote :

- A ce soir, avant de me résoudre à aller retrouver Gaia.

**

- J'ai finis

Assise à l'une des tables de la bibliothèque, ça fait comme une demi-heure que je suis ici. Quand je suis arrivée, Gaia était penchée d'un air très concentré sur son guide. Je me suis donc résignée à m'assoir et à l'attendre. Ce qui n'est pas plus mal car j'en ai profité pour me remettre les idées en place, car on peut dire que jusque là j'avais le cerveau en ébullition.

Joyce et Adam...

Adam et Joyce

Voici un drôle de binôme auquel je ne m'étais pas préparée, et pourtant certaines choses deviennent logiques pour moi tout d'un coup. Par exemple toutes ces fois où nous l'avons surpris au QG dans l'autre couloir.

C'était son lieu de rencontre à Joyce et lui.

- Donc tu voulais me parler de Bethany ? , fait Gaia me tirant ainsi de mes pensées.

Je reviens à l'instant présent et à la raison pour laquelle je suis là.

Bethany.

Tout d'un coup mon estomac se noue d'une appréhension mélanger à une excitation sourde.

- Je veux savoir qui est cette fille

- Etait, me corrige d'une voix basse mon interlocutrice et je me sens très mal à l'aise.

- Oui était ... , puis je reprends sur le même ton qu'elle, tu as entendu les rêves de Lau. Tu l'as dis toi-même, donc tu en sais forcément plus que nous.

Gaia sourit, avant de se redresser sur sa chaise.

- Si je te dis ce que je sais, tu dois me promettre d'accepter la proposition d'Elona.

Je reste interdite face à cette déclaration, ma gorge s'assèche.

En moins de deux secondes, c'est la panique totale en moi.

Comment a-t-elle su ?

Qu'est ce qui s'est passé ?

Ces questions fusent dans mon esprit sans que rien n'en ressorte. Cependant ma langue se délit plus vite que ma pensée et je déblaye à tout allure :

- Je ne vois pas de quoi tu parles

Gaia fronce les sourcils, et je la sens se tendre.

- Si tu n'acceptes pas, d'ici demain soir il y aura la réponse quant aux fouilles ici, et ils vont tout de suite découvrir le pot aux roses, celui d'Elona ainsi que le nôtre et je te préviens que nous allons toutes tombées si ça arrive vraiment.

Encore une fois je reste coite.

J'ai peur de me trahir dès que j'ouvrirai la bouche. Cependant je suis vraiment très curieuse quant à la façon dont Gaia a appris ça et qui d'autre le sait.

Nous nous fixons longuement avant qu'elle ne se détourne et s'en aille s'en ajouter un mot de plus.

Par contre je suis en panique totale, et regarde autour de moi comme si ça pouvait me calmer.

Comment Gaia a-t-elle su ? Comment ?

- Attention

Je reste bloquée sur la voix d'Inna. On dirait que ça fait des siècles qu'elle ne m'a pas parlé ? et ma réaction quant à cette réapparition me choque et me terrifie également.

Je me sens apaisée et en même temps soulagée.

Pourquoi ?

Surtout lorsque je sais qu'une seconde a essayé de m'éliminer.

****

Je ne bouge pas de la bibliothèque tout le reste de l'après-midi. Je ne cesse de penser à Gaia puis à Gabin, puis à Gaia puis à Gabin. Et un peu à Ina.

Je ne peux vraiment pas me concentrer sur l'un des deux plus que l'autre.

Au final pour me changer les idées, j'emprunte un livre de contes avant de retourner au QG. Encore une fois à mon arrivée il n'y a personne.

Tout est silencieux. Je ne cherche pas à en savoir plus et vais m'enfermer dans ma chambre avant de me plonger dans ma lecture.

Aux alentours de 18H30, j'émerge de ma bulle de détente. Je décide d'aller me laver avant de m'habiller pour mon « entrevue » avec Gabin.

Soigneusement, je choisis un débardeur blanc à bretelles fines accompagné d'un pantalon cintré sur la taille et ample en toile de couleur crème avec un nœud à l'avant. Je brosse mes cheveux, puis m'asperge d'un peu de parfum.

Lorsque je sors de ma chambre je tombe sur Lau, puisque la sienne est juste en face de la mienne.

Cette dernière a un air inquiet sur le visage et me scrute curieusement.

- Tout ça c'est pour dîner avec nous ? , me lance d'un ton jovial Joyce qui jusque là je n'avais pas remarqué.

- Non, je dîne ailleurs, fais-je en même temps que nos regards se croisent, et je me sens rougir et extrêmement gênée.

- Je vois ça, acquiesce-t-elle avant de s'adresser à Lau, apparemment on sera que trois et c'est ton tour de cuisiner, déclare-t-elle avant de se détourner et de s'en aller.

Je suis cependant très surprise qu'elle n'ait pas cherché à en savoir plus.

Je me concentre à nouveau sur Lau et je me rends compte qu'elle me fixe toujours, mais à présent d'un air grave, elle est livide.

Prudemment je fais un pas vers elle :

- Lau est ce que ça va ?

Ses iris gris se fixent aux miens et je me dis à ce moment là que je n'avais jamais remarqué à quel point elle avait de se beaux yeux.

- Gillian il faut que je te parle très sérieusement

Et vu son ton, je ne peux que la croire.

Je fronce les sourcils, inquiète.

- Qu'est ce qui se passe ? Quelque chose ne va pas ?

- Quelqu'un ne va pas à vrai dire

Il y a comme un tilt dans ma tête à l'entente de ce chuchotement, mais rien de concret ne me viens à l'esprit

- Il faut que je te parler Gillian, mais pas ici. Pas maintenant

Je reste perplexe

- Quand et où alors ?

- Le plutôt possible et quelque part de sécurisé.

Comment ça quelque part de sécurisé ?

J'aimerais lui posé la question mais le visage de Lau devient tout d'un coup impassible avant qu'elle ne m'annonce :

- Je vais allée préparer le dîne

Puis sans que je ne puisse réagir, elle détale vers la sortie du couloir.

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