Passage dans la vraie vie

Elle était assise sur son lit d'hôpital, remplie de bandages et de blessures qui partiraient seulement avec différentes crèmes qu'elle devra mettre tous les jours. Karol était réveillée mais elle était encore faible. Ça faisait huit heures qu'elle était à l'hôpital et elle avait rejoint une chambre de repos depuis deux heures. Ruggero était venu la voir et restait à ses côtés. Les autres avaient dû rentré chez eux avec la nuit qui tombait mais Ruggero n'était absolument pas d'accord pour laisser Karol toute seule ici.
Celle-ci essayait tant bien que mal de sourire pour lui montrer qu'elle allait bien mais il savait très bien qu'il était impossible qu'elle soit bien après avoir vu l'état dans laquelle il l'avait retrouvé. Et ce fut davantage difficile pour lui de lui confirmer la mort de sa petite sœur et de lui dévoiler que son frère avait essayé de se suicider et qu'il était dans le coma.

Karol perdit le petit éclat qu'il y avait toujours dans ses yeux malgré la souffrance qu'elle ressentait, et cette fois-ci, ses yeux devinrent plus sombres et commencèrent à se remplir d'eau. Elle regarda Ruggero en secouant la tête en attendant qu'il lui dise que c'était une blague mais quand il s'assît sur le lit en face d'elle en prenant son visage dans ses mains et qu'il la regarda avec douleur, elle comprit que c'était la réalité. Alors elle commença à pleurer et Ruggero colla son front contre celui de Karol avant de la prendre dans ses bras. Là, elle éclata complètement en sanglots. Elle se doutait déjà pour Renata mais l'apprendre c'était comme recevoir un couteau dans le cœur. Mais savoir qu'Agustin s'était retrouvé dans l'état dans lequel était Renata lui déchirait complètement le cœur. Et elle doutait du fait que son cœur ne soit pas vraiment en train de se déchirer lorsqu'elle commença à suffoquer.

Ruggero la serra davantage et lui déposait des baisers sur le haut de sa crâne. Il avait les larmes aux yeux en entendant les sanglots de Karol car il pouvait ressentir un peu de sa douleur rien qu'en la regardant dans les yeux. Il lâcha lui aussi un sanglot quand elle commença à crier de douleur comme ci on était en train de lui déchirer le cœur. Mais c'était ce qu'elle ressentait émotionnellement parlant.

Une nuit de sanglots et de cri de désespoir commença pour Karol qui se soulageait dans les bras de Ruggero. Il tentait de la calmer mais elle avait tellement à faire sortir. Il se contenta simplement de la serrer contre lui et de lui montrer qu'il était là pour elle. Karol cria plusieurs fois le nom de ses parents, de sa petite sœur et de son grand frère ce qui fit pleurer Ruggero qui ne supportait pas de voir la fille qu'il aimait dans cet état, mais c'était inévitable.

Après trois longues heures à sangloter, les pleurs de Karol se calmèrent un peu. Elle pleurait toujours mais plus silencieusement. Ruggero prit le visage de Karol dans ses mains et déposa des baisers sur chaque partie de son visage. Il voulait juste lui donner de l'amour, de la tendresse, du soutient comme ses yeux le lui demandaient.

- Je me sens exactement comme quand j'ai perdu mes parents... - Chuchota-t-elle.

Ruggero la serra contre lui en l'embrassant sur le front et lui fit savoir qu'il était là pour l'écouter. Maintenant qu'elle avait pleuré, elle avait besoin de parler.

Karol lui raconte ce qu'il s'était passé lors de la mort de ses parents dans un accident de voiture. Toute la famille Sevilla était sur la route. Les parents devant et les enfants à l'arrière. Karol et Agustin avait dix ans et Renata en avait quatre. La famille roulait depuis dix minutes lorsque le père, Diego, appuya sur la pédale du frein pour ralentir mais constata que celle-ci ne fonctionnait pas. Inquiet, il en fit part à sa femme, Carolina, alors qu'il cherchait un moyen d'arrêter la voiture. Les enfants commencèrent à s'inquiéter lorsqu'ils virent que la voiture ne ralentissait pas alors qu'il y avait un précipice à quelques mètres. Carolina cria avec horreur tandis que Diego essayait par tous les moyens d'arrêter la voiture mais rien n'y faisait. La voiture continua de rouler jusqu'au précipice. Les deux adultes fermèrent les yeux lorsqu'ils virent le vide. Karol et Agustin se prirent dans les bras et Renata eut à peine le temps de demander ce qu'il se passait lorsque la voiture dégringola une pente de plusieurs mètres. La voiture rebondit plusieurs fois avant de s'écraser tout en bas. Tout le monde avait perdu connaissance pendant la chute sauf Karol. Elle était la seule à se souvenir des moindres détails de l'accident. Comme quand elle vit sa mère passait par le pare-brise et le crâne de son père s'ouvrir contre le volant. Elle vit sa petite sœur se cogner la tête contre la vitre à côté d'elle. Elle vit Agustin qui était évanoui dans ses bras et qui s'était prit l'angle des sièges dans la tête. Elle se souvint qu'elle s'était cognée la tête contre le toit de la voiture mais que ça ne l'avait pas assommé. Karol se souvenait des cris de peur et de douleur de sa famille. Elle se souvenait des sirènes des ambulances qui arrivaient sur les lieux pour tous les emportait à l'hôpital. À partir de là, elle ne su plus rien de sa famille. Elle fut emporter dans une salle où on l'examina pour ensuite lui mettre un bandage sur la tête. Elle avait une grosse cicatrice sur le front. Quand elle sortit d'affaire, elle espérait attendre des bonnes nouvelles concernant sa famille mais on lui annonça la mort de ses parents, le coma de sa petite sœur et que son frère était encore en salle d'opération.

- J'étais toute seule. Il n'y avait personne. J'avais l'impression de mourir intérieurement et j'avais prié et prié pour qu'Agustin s'en sorte lui aussi. C'était horrible cette sensation de me retrouver seule d'un coup, sans personne. Quand mon frère s'en est sorti, je n'ai jamais été aussi heureuse de ma vie. J'ai tant remercié le ciel de l'avoir gardé auprès de moi. Mais maintenant il est dans le coma. Agustin est la seule famille qui me reste et sans lui, je suis seule. Et je ressens exactement le même sentiment que quand je me suis retrouvée toute seule la première fois. - Finît de raconter Karol en reniflant plusieurs fois alors que Ruggero lui caressait les cheveux en l'écoutant attentivement.

C'était la première fois qu'elle racontait cette histoire à quelqu'un et Ruggero avait pleuré pendant qu'il l'écoutait. Il n'en revenait pas de toutes les épreuves Karol avait traversé. Ruggero passa délicatement son doigt sur le front de Karol, là où était la cicatrice de son accident.

- Agustin a à peu près la même au niveau de son sourcil. Je crois que ce qu'il nous a protégé un peu c'est qu'on se soit pris dans les bras juste avant la chute. Si on avait pas fait ça, on serait peut-être morts avec nos parents... Mais on gardera ces cicatrices physiques toute la vie comme on gardera celles psychologiques.

Ruggero continua de caresser doucement sa cicatrice avant de poser ses lèvres sur celle-ci comme pour essayer de l'effacer. Karol lâcha plusieurs larmes avant de se serrer plus fort contre Ruggero. Elle avait tellement besoin de ses bras.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ensuite ? - Lui demanda Ruggero dans un murmure. - Comment vous vous êtes retrouvés chez votre oncle ?

- Les médecins l'ont appelé lorsque Agustin et moi sommes sortis d'affaires. Il est venu à l'hôpital et il nous a dit que c'est lui qui s'occuperait de nous maintenant. On n'y voyait pas d'inconvénients, on l'aimait bien à l'époque et il était gentil avec nous. On était inquiets pour notre sœur alors on lui a demandé ce qui allait se passer avec elle. Il nous a dit qu'il s'occuperait d'elle à condition qu'on soit sage et qu'on promette de lui obéir. On avait que dix ans, on n'aurait jamais imaginé que lui promettre ça c'était le début de l'enfer. Les semaines sont passés. Au début notre oncle nous demandait juste de s'occuper de ses tâches ménagères, rien de bien méchant puis il a commencé à nous insulter, à nous frapper et à nous hurler dessus. On ne comprenait pas, il nous disait simplement qu'on devait lui obéir comme on l'avait promis. En grandissant on s'est rendu compte que ce qu'il nous faisait n'était pas bien, on a essayé de se défendre, de réagir, d'appeler la police et c'est là qu'il nous a menacé de débrancher Renata. Au début on ne l'a pas cru. On avait douze ans Agustin et moi quand notre oncle nous a emmené à l'hôpital pour le voir sur le point de débrancher Renata. Quand on a vu qu'il était capable de faire ça et bien pire, on a décidé de lui obéir et de ne pas le dénoncer pour protéger Renata. Il n'y avait rien d'autres qui comptait pour nous, on voulait juste récupérer notre petite sœur. - Raconta Karol en pleurs. - Mais maintenant elle n'est plus là et on a échoué. Et tout est de ma faute. Je n'ai pas réussi à arrêter mon oncle à temps. Je n'ai pas réussi à la sauver. - Dît-elle avant d'éclater en sanglots.

- Ne dis pas ça. Ce n'est pas ta faute Karol. C'est celle de ton oncle et c'est le seul fautif. Tout ce qu'il avait à faire c'était payer ses soins médicaux pour la sauver mais il a utilisé son état de coma pour vous menacer tous les deux et profiter de votre innocence pour vous faire du mal. C'est le seul coupable, le seul tu m'entends ? - Lui dît Ruggero collant son front contre celui de Karol.

Et les confessions continuèrent. Ruggero insista pour qu'elle continue de parler car il savait que Karol gardait énormément de souffrance en elle et elle avait besoin de les extérioriser du mieux qu'elle pouvait. Alors elle lui raconta alors chaque torture que leur oncle leur infligeait, chaque coup, chaque étranglement. Elle lui raconta même les viols et Ruggero fut choqué d'entendre à quel point ils étaient affreux. C'était difficile à raconter pour elle mais c'était aussi difficile à écouter pour lui. Il éclata complètement en sanglots quand elle lui raconta les différents viols qu'Agustin et elle subissait au quotidien. Ruggero eut envie de vomir en entendant tout ça. Karol pleurait et sanglotait en racontant tout ça. Elle sanglota davantage lorsqu'elle lui parla du viol de la veille avec les cinq hommes en même temps. Ruggero pouvait clairement imaginer chaque scène qu'elle décrivait en se remémorant le piètre état dans lequel il l'avait retrouvé, nue, au sol, inconsciente, remplie de marques et de sperme. Il eut encore envie de vomir en pensant à tout ce que lui avait fait ces hommes pour la retrouver comme ça. Il prit Karol dans ses bras en lui répétant qu'il était désolé pour tout ce qu'ils avaient traversé son frère et elle. Ensuite il lutta, mais il ne put s'empêcher de lâcher des sanglots pour finir en pleurant dans les bras de Karol.

Celle-ci était touchée par sa réaction mais elle ne voulait qu'il se mette dans un état pareil. Elle lui caressa doucement ses cheveux aussi pour le calmer. Elle n'aimait pas le voir comme ça.

- J'ai été ami avec Agus pendant presque cinq ans et je n'ai jamais rien remarqué. C'est horrible. J'ai été le pire des amis. Je m'en veux tellement de rien avoir remarqué pendant toutes ces années alors que je vois Agustin tous les jours. - Pleura Ruggero.

- Rugge, tu n'as pas du tout à t'en vouloir. Agus et moi on a toujours fait tout pour cacher notre réalité. Et je peux te dire que tu te trompes. Tu es le meilleur des amis qui puissent exister. Chaque fois qu'Agus passait du temps avec toi il souriait et il me racontait tout ce que vous faisiez en rigolant. Et chaque fois que je le voyais aussi content je savais que c'était grâce à toi. Parce que même s'en savoir ce qu'il vivait, tu lui donnais le bonheur qu'il ne pouvait pas avoir à la maison. Je t'assure. Tu as été l'une des personnes plus importantes pour lui.

Ruggero sourît tendrement à Karol et lui caressa la joue en la regardant avec amour. Elle n'était clairement pas en état de le consoler et pourtant elle trouvait les mots qu'il fallait pour le calmer.
Cependant, le temps qu'elle avait utilisé pour parler d'Agustin l'inquiétait.

- Princesse.. pourquoi tu parles au passé ?

- Je.. au cas où.. - Dît-elle en versant des larmes.

- Ne parle pas au passé. Agustin va se réveiller. Garde espoir. - Lui dît-il en la regardant dans les yeux.

- Comment tu veux que je garde espoir ? Je n'ai personne. Je vais finir seule. - Dît-elle sur le point d'éclater en sanglots.

Les deux adolescents se regardaient dans les yeux. Ceux de Karol était rouges et gonflés mais ça n'empêchait pas Ruggero de la trouver magnifique.

- Tu m'as moi. Et je serai toujours là. - Lui dît-il en s'approchant d'elle.

- Tu me le promets ? - Demanda-t-elle dans un murmure alors que ses yeux étaient rivés sur les lèvres du brun.

- Je te le promets princesse. Je serai toujours là quoi qu'il arrive. - Répondît-il en frôlant ses lèvres.

Et les deux adolescents scellèrent leurs lèvres à cinq heures et demi du matin après une nuit pleine de sanglots, de confessions, de pleurs mais surtout d'amour car oui, Ruggero n'avait fait que démontrer à quel point il aimait Karol en étant là pour elle pour contenir ses sanglots, calmer ses pleurs et l'écouter attentivement
Et Karol avait aussi démontrer à quel point elle aimait Ruggero en lui accordant sa confiance pour lui raconter absolument toutes ses souffrances et se briser devant lui comme elle ne l'avait jamais fait devant personne d'autre simplement car elle se sentait en sécurité avec lui.

Ils se détachèrent du baiser qui n'avait duré que quelques secondes et collèrent leur front. Ils restèrent quelques minutes dans cette position avant que Karol ne reprenne la parole.

- Il faut que je parle à Agus. Peut-être qu'il m'entendra dans son sommeil et que je pourrais le réveiller.

- Tu es sûre que tu es prête pour le voir ? - Lui demanda Ruggero en caressant sa joue.

- J'en suis sûre et puis je dois le faire. Je ne veux pas le perdre.

KarolSevilla

« Faites de votre vie un rêve et de vos rêves une réalité 🦋»

Aimé par GiovannaReynaud et 903 autres personnes.

KarolSevilla J'aime beaucoup trop les peluches 🧸💕💕

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✨♦️✨

Coucou !♦️
Voilà un nouveau chapitre✨
Ne vous fiez pas aux apparences 😉
Il semblerait que Karol et Ruggero se soient rapprochés à nouveau.

Ok c'était un chapitre long pour un Instagram 😅❤️

Mais ça m'a plu de l'écrire. J'espère qu'il vous a plu aussi.
J'ai hésité à l'écrire mais je trouvais ça important de montrer que Karol a vraiment trouver en Ruggero une personne qui la calme et qui lui apporte tout le soutient dont elle a besoin. Ça renforce leur amour 🥰

Dites-moi ce que vous en avez pensé. 😘

Étant donné la longueur de ce chapitre et des circonstances de ma propre vie privée, j'ai décidé de ne pas le sortir en paire. Désolé pour ce petit désagrément, j'ai passé beaucoup de temps à écrire ce chapitre hier soir mais je devais le finir aujourd'hui mais aujourd'hui est un jour un peu triste pour moi donc je n'avais pas trop envie d'écrire.❤️

Mais je savais que vous attendiez le prochain chapitre avec impatience alors le voilà. L'autre sortira ce soir (si j'y arrive) ou demain. 😉❤️