Chapitre 7: qui était à l'appareil
Dans ma vie et ce encore aujourd'hui et pour toujours, ma mère est celle que j'aime le plus au monde. Elle est toujours la quand j'en ai besoin et elle ne se rendra jamais compte à quel point la phrase « Tout s'est bien passé aujourd'hui » me faisait du bien. Elle n'avait rien du statut de mère stricte. Ma maman, / elle a toujours aimé rigoler de tout et de rien et elle n'a jamais voulu se prendre la tête. Je pense que dans tout ce qui s'est passé cette année-là, j'ai fait les choses en fonction d'elle. La première qui a remarqué ce qui se passait, la première critique ou regard maladroit adressé à mon égard, c'est elle qui l'a vu.
Je pense que je ne réalisais pas forcément la chance que j'ai d'avoir la mère que j'ai. La liste des choses que j'ai appris cette année de 3ème commence à se faire longue, mais autant y rajouter ceci.
Toutes mes amies n'avaient pas les mêmes chances que moi.
Je réaliserais un peu plus tard que ce fait ne se limitait pas qu'a la famille.
Je pense qu'elles ne réalisaient pas que d'autres n'avaient pas de mère ou de personne qui pourrait endosser ce rôle. Ou alors elles réalisaient ? Pour dire vrai je n'en sais rien... La chose que je sais en revanche c'est que Noémie ne réalisait pas cette chance. Peut-être que sa mère était aussi atroce qu'elle me le faisait penser.
Vu comment elle décrivait leur relation, je pensais qu'elle ressemblait à la marâtre de Cendrillon.
Mon imagination vole souvent dans ce genre de monde. Les mondes où l'on ne craint rien, parce que l'on sait d'office que tout se finira bien. Des mondes dans lesquels j'aurai aimé vivre, et dans lesquels je me suis laissé vivre. Ces mondes m'ont trop porté que j'en ai même oublié que la réalité était loin de tout ça. La réalité est ignoble, atroce et infame. Pour dire vrai, j'aurai préféré endosse le rôle de cendrillon que le mien. Le sien est moins fatiguant, et pour en connaitre la fin, je sais déjà que tout se finira bien. Je ne peux pas souffler quelques secondes et me dire que tout se finira bien parce que je ne le sais pas. Ces peut-être tout ça qui me laissais croire ce qu'elle me racontait, et exclusivement à moi.
Sa mère ne l'aime pas, ne lui achète jamais rien et ne la laisse jamais sortir.
Je ne sais pas ce qui la laissais penser ça. Ce que je pensais, c'est que c'était elle qui n'achetait pas ce dont elle avait réellement besoin. Une fois, elle est même allée acheter un autre pantalon noir, identique à celui qu'elle possédait déjà.
Elle avait la manie des magasins chères et n'achetait pas en fonction de la beauté de l'article, mais de la marque qu'y y figurait. Elle devait penser que l'on achetait tous nos vêtements dans ces marques-là, bien prisé de notre génération. Zara, Pimkie, H&M, Jennyfer. J'achetais également dans ce genre de magasins mais pas n'importe quand. Lors des soldes ou d'un réel coup de cœur. Un jean bleu restait un jean bleu, qu'il vienne de Zara ou de Camaïeu. Personnellement, et je ne l'ai jamais caché, mon armoire débordait de vêtements Kiabi. Des sweats en passant par les tee-shirts, jusqu'aux vestes et aux jeans. Des prix abordables et une bonne qualité pour des modèles presque identique aux autres magasins. Parce que comme je l'ai dit, un jean bleu reste un jean bleu !
Il y avait aussi ce site chinois nommé SHEIN. Rien de ma garde-robe ne venait de là-bas, mais ce n'est pas pour autant que je ne possédais pas l'application. J'étais du genre à regarder les nouveautés et à essayer de chercher les mêmes pièces en magasins. Tout le monde possédait un compte, qu'il achetait ou non. On en arrivait souvent à s'envoyer des promotions avec Ambre, sachant pertinemment l'une comme l'autre qu'on les regarderait s'expirer.
Noémie, elle, a mis du temps avant de le faire et je me souviens qu'elle n'avait pas téléchargé l'application. Mais bon, si tout le monde achetait, pourquoi pas elle ? parce qu'au-delà de la phrase si je ne l'ai pas, personne ne l'aura il y avait aussi le Si tu l'as, je dois l'avoir aussi !
Allez savoir pourquoi elle voulait toujours avoir ce que j'avais et pourquoi, même si elle le niait toujours, elle voulait être comme moi.
Les gens avaient l'habitude de définir ma vie comme étant parfaite. Personnellement, je la trouvais plutôt normale. Je n'avais pas non plus une vie de star, et je pense qu'ils ne réalisaient pas que mes parents ne roulent pas sur l'or. Pour ce, téléphone, mes parents ont dû économiser de l'argent, et ma mère m'avait appris que cet achat avait été longuement discuté.
Pour revenir à ce téléphone, je dois avouer qu'il m'a apporté beaucoup de problème.
Les mois sont passés, mais Noémie n'oubliait pas. Pour dire vrai, Noémie n'oubliait jamais.
C'est à partir de ce moment que sa mère fut le centre de beaucoup de nos discussions. Du traditionnel ma mère ne m'achète jamais rien au plus original je dois tout payer de mon argent de poche.
Je n'ai jamais connu le réel budget de cet argent de poche, mais à mon avis, il devait être plutôt élevé.
Au-delà de sa mère, mon pauvre téléphone était souvent le mot qui sortait de sa bouche. Mais comme toujours, à sa façon.
—J'en ai marre ! la honte regarde, même Mathias a un meilleur téléphone que moi ! ma qualité est mauvaise, je ne peux pas prendre de belles photos. J'en ai marre !
Je ne sais pas en quoi c'était la honte de posséder un téléphone de gamme inférieur à celui de Mathias, et en quoi c'était la honte d'avoir le téléphone qu'elle avait. Notre collège était un collège de quartier, entouré de HLM et qui distribuait de grandes bourses. Beaucoup n'avait pas les moyens d'avoir des téléphones à des prix, qu'on se le l'avoue, assez excessif.
Je n'avais pas réalisé que ce détail la rongeait, à l'en rendre malade. Oui, malade est exactement le mot qui conviendrait parce qu'il faudrait être malade mentalement pour faire ce qu'elle a fait.
Un matin, je l'ai trouvé assisent sur le rebord du lavabo des toilettes des filles, étant le seul endroit où l'on pouvait utiliser nos téléphones discrètement. Dans l'une de ses mains, son ancien téléphone et dans l'autre, un nouveau. Du jour au lendemain, sans raison valable et en milieu de semaine, elle avait eu le temps de se trouver un nouveau cellulaire ? J'ai rapidement senti que ça cachait quelque chose de louche, et je ne mettais pas tromper. Elle m'a appris quelques jours après -mais à moi seul vous vous en doutiez bien, qu'elle n'avait eu ni de coque, ni de chargeur, ni d'écouteur. J'en ai donc déduit -et elle ne m'a pas démentie, que son téléphone avait été racheté sur des sites de reventes entre particuliers.
En vrai, je m'en fiche. Ce qui me dérangeait c'est qu'elle n'assumait pas ce qu'elle disait devant les autres, et que si aujourd'hui, 6 mois après, je lui reposais les mêmes questions je mettrais ma main au feu que ses réponses seront différentes.
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Heyyyy
J'espère que ce chapitre vous a plu!
Je vous retrouve en janvier pour le premier chapitre de mon histoire ENTRE nous deux ou des extraits sont dispo sur mon profil.
Cœur sur vous <3
Rose 🥀
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