Chapitre 21: help me... it's urgently...
Vous savez, dans la vie, la pire chose qui puisse exister c'est d'être seule face à des mensonges qui sont considérés comme véridiques. Être seule face au monde entier. Face à un collège où la confiance n'a plus lieu d'être. C'est fou parce qu'on m'a toujours désigné comme une fille sociable, souriante et qui s'entend avec tout le monde. Le problème, c'est que ce jeudi 2 juin dans cette salle d'anglais, j'étais seule face à une classe avec qui j'avais un gros problème, et dans laquelle je faisais semblant de sourire.
Je n'ai pas envie de mentir alors pour être honnête, je n'étais pas de mauvaise humeur, au contraire. Je me souviens que ma place était au fond de la salle, le long du mur, à côté d'Hugo. On parlait de tout et de rien, mais si j'avais su, je ne serais jamais venu, ou alors j'aurais apporté mes propres feuilles.
On va arrêter de tourner autour du pot et entrer directement dans le vif du sujet. Notre professeure nous avait demandé de sortir une feuille pour je ne sais plus trop quel exercice et franchement, une simple feuille perforé à carreau de taille A4 à détruit mon moral.
Je ne vous présente plus cette classe hein, vous vous doutiez bien qu'aucuns de nous n'avaient de feuilles. Je voyais Hugo essayer de se démener à en chercher une auprès de Louis et Simon assit juste devant nous. Il s'est tourné vers moi pour m'en demander une mais a explosé de rire quand il m'a surprise entrain de déchirer une page de mon cahier.
—Des fois je me demande ce qui se passe dans ta tête. A-t-il rigolé.
Oh s'il savait... s'il savait que je n'arrive plus à être celle que j'étais ; s'il savait que je n'arrivais plus à sortir du collège sans paniquer ; s'il savait que Noémie Fisher avait anéanti Garance Meyer. Mais même à ce moment-là, je ne savais pas ce qui m'attendais. Je ne savais toujours pas qu'on me réservait un allée-simple vers un enfer amèrement difficile à oublier. Parce que c'était une feuille qui a révélé à tout ce collège que depuis le début, je faisais comme ci tout allait bien. Or, les choses, n'allaient pas bien. Je faisais comme ci c'était le cas pour ne pas attirer l'attention plus que je ne l'avais déjà fais en espagnol. Je souriais parce que c'était l'étiquette qu'on m'avait collé au visage. La fille innocente qui ne comprend pas la vie... ou alors c'est la vie qui ne veut pas que je la comprenne... Je n'en sais rien, mais s'il y a bien une chose que je sais, c'est qu'en ce jeudi après-midi, j'ai vu sur qui je pouvais vraiment compter... et ils étaient très peu.
—Noémie. Chuchota Hugo en se penchant en avant pour qu'elle l'entende. Tu as des feuilles ?
Elle a sorti sa pochette alors que je présentais ma copie.
—Passe s'en une autre pour Garance s'to plait.
Et c'est-là, dans cette innocente classe d'anglais que tout à commencé. Mais le pire de tout, c'est que c'est celui qui a essuyé mes larmes qui les a indirectement enclenché.
Elle m' regardé de haut en bas un sourire en coin, comme heureuse que Hugo lui offre cette opportunité de me rabaisser. Elle a rigolé et a dit :
—Celle-là ? Et puis quoi encore !
—C'est drôle quand même ça aurait été quelqu'un d'autres tu te serais empressé de lui en donner une. Mais j'en veux pas de ta feuille sale.
—Mes feuilles sales ? Tu t'es pas vue ma pauvre !
—Tiens ça fais plaisir tu montres enfin ton vrai visage aux gens. Depuis le temps qu'on attend tous ça !
—Taisez-vous au fond. Souffla la profe exaspéré.
Sauf que le problème, c'est que c'était maintenant impossible pour moi de me taire. Une voix dans ma tête hurlait ne te tais pas. Garance, je surtout, ne te tais pas. J'en avais marre de me taire. On dit souvent que c'est la goutte d'eau qui a fait débordé le vase, mais je sais que j'aurais pu en accumuler encore. Peut-être d'autres regards de travers où j'aurais du garder la tête haute, ou bien des chuchotements indiscrets parlant de choses qu'ils ne connaissaient pas. Sauf que son rire qui tournait dans ma tête, c'était la pierre qui a cassé ce même vase ou alors le bruit qui a brisé ce même vase, fanant ces pauvres fleurs qui n'avaient rien demandé. Pauvres, pauvres, pauvres ont les tous mais pas de la même façon. Elle a été pauvre de cœur et j'ai été pauvre de soutiens, de regards qui me disaient que tout irai bien. J'ai été pauvre pour ce court moment qui m'a valu des mois de réflexion sur mes amitiés. J'ai tout remis en cause pour le meilleure et pour le pire. À partir de là, j'ai compris que je ne pouvais compter que sur mes seules épaules, parce que celles des autres pouvaient me salir plus que je ne l'étais déjà.
Alors j'ai continué de parler sans m'arrêter au grand dam d'Hugo qui devait supporter ça.
—Tu me soûle vraiment. A faire la maline à tout va mais critiquer les gens dans leur dos alors qu'ils ne t'ont jamais rien fait. Tu es juste une fille cruel. Tu me critiques avec Capucine et Syenna parce que tu t'acceptes pas et que ça te vide l'esprit de t'en prendre à moi. Tu es juste une fille sans personnalité qui copie tout ce qu'elle voit. Mes vêtements, mon téléphone que tu as copié jusqu'à la couleur du mien. Tu es malhonnête envers toi même. Tu me fais de la peine vraiment.
Elle faisait semblant de ne pas m'entendre mais rien à faire. J'avais besoin de vider mon cœur, vider mon esprit et dire tous ce que j'avais besoin de dire. Même si mes paroles ont je l'assume, pu être méchante et blessantes, ce n'est rien face à ce que j'ai pu vivre par sa faute.
Je ne sais pas pourquoi, mais Hugo commentait chacune de mes paroles.
—Noémie ! L'appelait-il, c'est vrai que tu as acheté le même téléphone qu'elle ? La honte !
—Je ne savais pas que son père était le PDG de Apple.
—T'aurais aimé hein. Une raison de plus pour me détester.
—Tu fais pitié ! Rigola-t-elle.
Et comme-ci un simple mot allait régler tout mes problèmes, j'ai soufflé un peu trop fort :
—Connasse !
Tous les regards se sont tournés lentement vers moi. Ils paraissaient tous choqués de ce que je venais de dire, comme ci j'avais insulté sa mère. Le problème, c'est que c'était insulté l'aura fait passer pour la victime.
—Bon vous vous taisez ! Hurla la professeure d'anglais. Hugo, je ne veux plus t'entendre.
—Mais madame, j'ai rien fais. C'est entre elles deux pas avec moi.
—Même quand tu ne fais rien on dit que c'est toi. Rigole Mathias. J'en peux plus de rire !
—Force à toi Hugo ! Rigole Nicolas.
Moi, je n'avais pas envie de rire de cette situation. Au contraire. Noémie avait arrêté de parler et s'était reconcentrée sur le cour mais pour moi, c'était tout bonnement impossible. Je ne pouvais pas faire comme si de rien était parce que je commençais à être à bout. Toute ces fois où elle s'est servit de moi pour se faire accepter, toutes ces fois où elle a craché dans mon dos pour faire de ses amis mes ennemis... De la plus petite chose comme les regards de travers et les rires, jusqu'à plus compliqué à vivre comme ce cours de chimie. Je revoyais toute ces scènes et je me disais que j'avais trop subi. Je me demandais même comment j'avais fait pour ne pas craquer avant. Sauf que tout arrive un jour ou l'autre. Une larme a dévalé le long de ma joue, mais je l'ai essuyé d'un revers de manche, presque sous le choc que j'en arrive à craquer pour elle, ou plutôt à cause d'elle... J'ai ouvert grand les yeux et je me suis mise à inspirer et expirer bruillament. Le problème était telle que je ne voyais plus rien. La salle rétrécissait à mesure que les secondes défilaient. J'avais aussi des bouffées de chaleur mais ça m'importait peu, du moins moins que le faite de pleurer devant tout ce monde. J'ai alors croisée ma tête dans mes bras en continuant d'inspirer. J'essayais de me concentrer sur ma respiration mais son rire tournait sans cesse dans ma tête. J'avais envie que toute cette histoire s'arrête, alors pleurer devant la classe n'allait rien arranger du tout. J'ai relevé la tête pour voir l'heure. Encore deux minutes. Je n'ai jamais trouvé un temps aussi long qu'en ces deux minutes. Alors, pour passer le temps, je me suis parlé à moi-même.
« Garance, je t'en supplie ne me fais pas ça. Ne me fais pas subir une chose aussi affreuse et cruel que de pleurer devant ces gens. Par pitié Garance, tout sauf des larmes. Pas à moi je te le demandes comme je n'ai jamais rien demandé comme je n'ai jamais rien demandé à personne. Personne t'en voudras si tu sors de la salle maintenant, à une minute de la fin du cours. Si tu veux que personne ne te vois, prends la porte de derrière et à partir de là tu seras libre de pleurer comme tu le souhaites. Sors de la salle, va sur la cour ou pire encore sors du collège... Je t'assures que personne ne t'en voudras. Enferme-toi dans les toilettes et sèche le cours d'après. Personne n'aura le droit de t'en vouloir parce que personne ne peut comprendre ce qu'il t'arrive vraiment. Ni la profe d'anglais, ni la profe principale, ni tes parents et encore moins les élèves de cette classe. Sauf que, moi je t'en voudrais si tu pleures ici, maintenant, à trente secondes de la fin de l'heure. Si une larme coule à nouveau sur tes joues, ces trente secondes deviendront le début d'un cauchemar que seul les vacances d'été pourront arrêter. Je t'en supplie Garance pas... »
Je n'ai jamais fini cette phrase parce que comme un torrent, mes larmes ont coulé. Sur le moment, je ne sais pas si quelqu'un m'a vu. J'ai été prise d'une angoisse incroyable qu'aujourd'hui encore, me souvenir de ces images est douloureux. J'ai continué à inspirer et expirer et j'ai rangé mes affaires. La sonnerie a sonné alors je me suis levée, et j'ai fais la plus grosse erreur de toute ma vie. Prise de panique, j'ai fais tomber ma chaise et tout s'est enchaîné très vite. Je me souviens des mains de Simon qui ont attrapé mon sac, et ceux d'Hugo qui m'ont tenu les épaules. Je pense que s'ils ne m'avaient pas tenu à cet instant, je me serais retrouvée à l'hôpital parce que le choc de ma tête sur la chaise aurait été puissant. Mais même ce choc la aurait été moins dure à vivre que celui au quelle j'ai fais face. Et même si jusque-là personne ne m'avait vu pleurer, le bruit sourd de la chaise a fait que, contre mon gré, on m'avait remis au centre des regards.
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c'est l'un des chapitres les plus dures et plus longs. j'espere qu'il vous aura plu.
mon pinterest: rose_ecrivaine
coeur sur vous <3
Rose 🥀
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