Chapitre 12: l'épée de Damoclès

L'épée était là, au-dessus de ma tête. Elle ne tenait qu'à un fil très fin même si je ne l'avais toujours pas senti. Le mois de mars commençait, ramenant avec lui une légère douceur même si le froid de l'hiver qui se terminait à peine régnait encore sur notre ville de l'ouest. Quoi de mieux que de commencer le mois de mars avec un jeudi à horaire allégé ? Une seule heure de physique de 9 heure à 10 heure et une seule heure d'art que la professeure avait déplacé pour finir plus tôt le lendemain, dernier jour avant les vacances de paques. Peut-être que ça aurait été plus confortable sans cette épée de Damoclès au-dessus de ma tête. Epée qui a failli tomber durant cette heure de chimie qui m'a paru être une éternité.

D'ordinaire, Noémie, Capucine, Simon, Zoé et Alice ne sont pas dans notre groupe de science. Ils font parti de la classe de Syenna et d'Ambre. Cette heure-ci ils ont décidé de venir sous l'accord du professeur et ce sont installées un peu partout dans la salle. J'étais normalement à côté de Zoé, devant Camille et Elza. Qui a dit qu'un plan de classe était toujours respecté ? Si ça avait été le cas, je ne me serais pas retrouvée seule sur cette paillasse de trois places au milieu de cette classe affreusement blanche.

Noé' et Capu' sont passées à côté de moi, la poitrine gonflée sans s'arrêter, ne m'adressant pas même un bonjour de politesse. Je les ai entendu s'installer au fond de la salle. Zoé son sac sur la chaise à coté de moi et m'a salué. Si on aurait compté le temps qu'elle a passé à mes côtés, elle n'a pas dû atteindre une minute que Noémie l'a appelé. Elles ont discuté toute les trois et Zoé s'est installée entre elle et Capucine. Était-ce une haine profonde envers moi ou simplement voulaient-elles que Zoé s'installe à côté d'elles ? Vu à ce qui a suivi, la première option est malheureusement la bonne. Me retrouver seule, voilà son objectif premier et elle y a ajouté Capucine et désormais Zoé, même si j'apprendrais bien plus tard qu'entre moi et Zoé il n'y a aucun problème.

J'ai donc fait comme si de rien était et j'ai sorti mes affaires. Derrière moi se trouvaient Camille, Elza et Alice qui s'était ajoutée sur leur table. Noémie et Capucine était deux rangées plus loin, derrière Math', Nico' et Hugo. Les garçons et elles rigolaient jusqu'à ce que la question de Camille vienne tout chambouler. Je ne me suis pas retournée parce que ce n'était pas à moi qu'elle s'adressait et vue la manière dont elle l'a chuchoté, j'en ai déduit que je ne devais pas l'entendre. Pour dire vrai, je n'aurais préféré rien entendre.

—C'est qui à coté de Garance normalement ? Demanda-t-elle.

C'est à partir de ce moment que tout a fusé dans mon esprit. Leurs réponses n'étaient que des rires glaçants. Des rires qui faisaient trembler encore plus cette épée au-dessus de ma tête.

Leurs rires ont rempli la salle que le professeur fut obligé de leur demander de se taire mais est-ce que ça a vraiment marché ? Les rires se sont stoppés, mais les chuchotements ont commencé. Chacun donnait son avis sur cette situation, et il n'y a rien de pire que d'avoir l'épée de Damoclès au-dessus de la tête et qu'une dizaine de personnes donnent son avis sur toi. Déjà que je n'aimais pas être au centre des discussions, l'être quand je suis dans une situation inconfortable est encore pire.

Ils ont décidé d'ouvrir un débat affreux pour mon moral. C'est à ce moment que l'épée c'est mis à caresser le dessus de mes cheveux pour me prévenir de sa présence et qu'au moindre faux-pas de n'importe qui, elle me trancherait la tête, laissant ainsi échapper tout ce que je pense d'elles et les larmes qui habilles ces pensées. Ça ne devait pas arriver et encore moins aujourd'hui, à deux jours des vacances.

—Elle me fait de la peine. La pauvre... Souffle Alice.

Je la voyais du coin de l'œil me regarder presque démuni de tous ce qui était dit depuis le début de cette heure. Mes yeux n'arrêtaient pas de se reporter à l'horloge. Encore trente-cinq minutes. Je ne savais même plus de quoi parlait le cours tellement je ne le suivais plus. Je me suis mise à dessiner. Heureusement qu'ils étaient tous simplement en train de faire la correction des exercices. J'aurais été bien embêté avec le brevet blanc qui arrivait après les vacances.

—Moi aussi. A répondu Hugo presque dévasté.

De tous les garçons de cette classe, ce que je préférais étaient sans aucun doute Hugo et Nicolas. Derrière leurs aspects de sécheur de cours et de perturbateur, c'était les plus vrai. Ils n'avaient d'hypocrisie et on toujours dit ce qu'ils pensaient contrairement à d'autres. Ils n'avaient pris le parti de personnes et au fond, c'était mieux aussi.

Hugo faisait belle et bien partie des personnes qui m'avaient beaucoup aidé et ce encore plus quand il m'avait écouté me plaindre en cours d'anglais le jour ou l'épée avait cédé. Je n'avais pas besoin qu'il réponde, juste qu'il m'écoute.

Nico' Mathias et Elza n'avait pas réagi et Elza non plus. Peut-être qu'ils se lançaient tous des regards, mais je ne les voyais pas et c'était le mieux pour moi et pour tout le monde dans cette salle. Je me battais déjà contre les larmes alors je préférais éviter de me battre contre Capucine et Noémie même si je voyais bien que ça n'allait pas tarder. Pas aujourd'hui ni même demain, mais à la rentrée tout allait basculer. Duquel coté je ne savais toujours pas, mais je savais que ça allait faire mal.

La sonnerie a enfin sonné et je suis sortie la première de la salle. J'ai dévalé les escaliers et j'ai croisé Ambre dans le hall. Elle n'était au courant de rien et ne le saura jamais parce que je venais de reprendre un léger sourire. Je lui ai fais et signe de la main et comme tous les autres élèves de ma classe, je suis sorti par la grille. Je ne me suis pas attardé devant le collège, mais j'ai croisé le regard d'Alice. On aurait cru qu'elle aussi n'oubliera pas ce moment... Je pense que personnes ne pourra l'oublier.

J'ai commencé à descendre la rue lorsque j'ai vu Hugo, Simon et Louis assit sut un bloc de béton le long du trottoir. Sim' montrait quelque chose à Louis sur son téléphone, j'ai donc souri à Hugo mais il ne me l'a pas rendu. Il a hoché la tête gauche à droite comme pour confirmer ses propos de l'autre fois et qu'il serait préférable que j'arrête de sourire... La métaphore de l'épée se confirmait peu à peu.
Elles voulaient me voir tomber... Elle, voulait me voir tomber.
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Heyyyy
How are you today?
J'espère que le chapitre vous a plus! 🫶🏼
L'aesthetic en média est mon préféré depuis le début! Et vous? ————————————————>>>

coeur sur vous <3

Rose 🥀

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