~~ Chapitre Quarante-Huit partie 2 ~~
Prisonnier des sables mouvants qui étaient fanatiques de Julianne Davis, lui vouant un véritable culte, il cousit ses lèvres au fil rouge des sentiments brûlants qui lui étreignaient la poitrine depuis ses dix-sept ans. Et s'apprêta à souffrir en silence, à se torturer par une énième déchirure de plaies qui ne cicatriseront jamais.
Retiens-le Julianne, mon silence est un je t'aime criant.
- Ca fait un mois, voire plus, que tu es à Paris, Isaac. Je pense qu'il est temps que tu retournes les voir maintenant.
- Qui te dit que je n'ai pas repris contact ? Opposa-t-il.
Un faible sourire vint papillonner sur ses lèvres bougrement attirantes.
- C'est à Carlos que tu dois parler et je dis bien parler parce que je suis certaine que tu n'as pas remis les pieds à Mantes depuis.
Vaincu, il baissa la tête. Elle savait parfaitement que c'était la seule chose qu'il avait faite. Communiquer avec Carlos parce que c'était plus simple avant de le faire avec Rosalie.
- Ils t'attendent, Isaac. Rosalie doit vivre dans l'attente de te voir franchir le pas de la porte. Comme le ferait n'importe quelle mère pour son fils.
Bon sang, à l'entendre parler, il avait cette certitude effrayante qu'elle avait raison et qu'il devait absolument y retourner. Voilà le pouvoir de persuasion de la femme. Utiliser les bons mots fracassants tout en vous maintenant dans le piège de leur regard.
Rosalie avait-elle eu assez de temps pour taire sa colère et se préparer à le revoir ? Il n'en savait rien et était inapte à répondre. Leur mascarade durait depuis tellement longtemps, qu'un mois à côté ne représentait quasiment rien. Il avait cette impression qu'ils leur fallait beaucoup plus de temps à tous pour pouvoir se revoir.
- Il faut que tu y retournes. Rester seul à Paris, en te coupant de toute visite et d'appel à Rosalie ne t'aidera pas à guérir et à retrouver un semblant de vie familiale. Tu as besoin de leur parler de vive voix maintenant et de les voir en chair et en os pour savoir comment aborder le silence qui existe entre vous. Vous avez besoin de mettre des mots sur ceux qui ont été trop longtemps tus et surtout tu as besoin de la prendre dans tes bras. Et je suis persuadée qu'elle aussi.
Comment expliquer à la brune qu'il lui fallait encore du temps, que ce repli sur lui-même le faisait moins souffrir que devoir les confronter en se rappelant douloureusement tout ce qui avait été dit et tout ce qui était encore tu entre eux tous. Les mots étaient destructeurs, mais le silence aussi. Et lui avait toujours su, comment s'auto-détruire.
Mais, à l'instant présent, la brune avait besoin de promesses et il allait les lui donner, tout en ne lui livrant pas la date à laquelle il se présenterait de nouveau devant ses grands-parents.
- J'irais Julianne. Mais d'abord j'ai d'autres chats à fouetter, déclara-t-il en mettant fin à leur conversation.
- Comme ? Demanda-t-elle, semblant vraiment concernée.
M'occuper de toi, par exemple.
Au lieu de quoi il répondit :
- Rien de bien intéressant.
Et pour clore le sujet, il se mit à machouiller le pain au chocolat qu'elle lui avait passé, sous son regard scrutateur. Il fallait qu'il trouve un moyen de la garder avec lui cette journée, sinon Dieu seul savait quant est-ce qu'il la reverrait. S'il voulait un jour, trouver le courage de lui demander de sortir avec lui, il fallait qu'il lui montre qu'il pouvait sortir avec elle et faire des activités intéressantes telle qu'un cinéma, un restaurant et toutes ces activités que des couples pouvaient faire.
Il avala sa dernière bouchée et finit par terminer son verre de jus avant de lui demander directement :
- Ca te dit qu'on aille voir un film ?
Elle continua de l'observer, laissant un sourire amusé colorer ses lèvres qui lui donnaient l'impression de l'appeler depuis qu'elle avait de nouveau pénétré dans son antre.
Cette bouche rosée l'obsédait depuis qu'il avait dix-sept ans. C'était donc clairement normal qu'il ait cette impression de psychopathe que les lèvres de Julianne appelaient les siennes.
- Je préférerais rentrer maintenant.
Une main glaciale vint broyer son cœur tandis que son poing se formait sous la table. Il baissa la tête et son regard tomba sur ses jointures qui blanchissaient à vue d'oeil tant il se contrôlait pour se contenir du mieux qu'il le pouvait.
Julianne ne voulait pas rester. Elle ne souhaitait pas s'éterniser davantage pour passer du temps avec lui. C'était tout ce qu'il y a avait à retenir.
Son refus était limpide et aussi meurtrier qu'un coup de couteau. Et la douleur qui se réveillait ne lui faisait comprendre encore une fois qu'une chose : récupérer Julianne serait l'épreuve du siècle.
- On a passé un bon moment, Isaac, et je ne veux pas gâcher en restant davantage et abuser de ton hospitalité.
- Arrête avec ça, contra-t-il brutalement.
Elle darda sur lui un regard méfiant contre le sien qui la condamnait ouvertement.
- Arrêter quoi ?
- Ca. De dire que tu ne veux pas abuser de mon hospitalité ! Bon sang, Julianne, explosa-t-il, ça fait tellement de temps qu'on se connaît et qu'on se supporte, que même si on se déteste tellement, tu sais très bien que je ne te mettrais jamais à la porte !
Elle était soufflée par sa crise. Mais elle n'en montra rien.
Foutu contrôle
La rage bouillonnait en lui, lui donnant envie de la secouer et à la fois de l'embrasser sauvagement pour rallumer ces braises éteintes entre eux. Rallumer ce feu qui devait brûler pour l'éternité, parce que vu comment tout cela avait commencé et l'intensité avec laquelle il l'avait détestée et ensuite aimée, même l'éternité elle-même ne viendrait pas à bout de cette flamme qui brûlait son cœur. Le consumant et le ressuscitant à la fois.
- Je ne pense pas t'avoir donné l'impression de te détester, ces derniers temps, souffla-t-elle en se relevant et en contournant la table.
Le gong venait de sonner et en plus d'être lâche, il se sentit minable. Il venait de tout balayer encore une fois avec sa colère dévastatrice. Ses mots avaient dépassé sa pensée, clairement. Et puis, lui balancer qu'il la détestait était tellement plus facile de lui avouer qu'il l'aimait à en crever.
- Et je ne pense pas non plus que tu me hais, Isaac.
Sonné par ce cœur qui se sentait comprimé, il la suivit dans le couloir comme un automate. Il ne la détestait pas et s'était bien décidé à le lui prouver ces derniers temps.
- Je ne te hais pas, Julianne.
Et à la manière de Chimène, il aurait souhaité qu'elle soit Rodrigue et comprenne ses sentiments avoués à par leur contraire.
Elle se retourna vers lui pour chausser ses bottines et tandis qu'elle s'abaissait pour remonter la petite fermeture éclair, ses yeux s'abaissèrent instinctivement mais ne purent aller jusqu'au bout, amoureusement retenus par un tout autre spectacle beaucoup plus attrayant. Son col arrondi dévoila ses jolis seins retenus dans une belle dentelle bordeaux. Une seconde suffit pour le faire saliver d'envie et lui rappeler avec précision le rendu sexy de cet atout julianesque qu'il avait découvert hier, en trichant. A sa demande, il s'était bien retourné comme elle l'avait exigé mais il avait bien calculé son angle pour qu'il puisse suivre le spectacle aux premières loges directement dans la glace de la porte délimitait le salon du couloir menant à la salle de bain. Et il avait tout vu, au grand dam de Julianne. Le haut, le bas, absolument tout. Après tout, il n'était qu'un homme.
La deuxième bottine chaussée, elle se releva aussitôt et il plongea son regard derechef dans le sien. Le charme était rompu et la vue de ses seins oubliée.
- Merci pour tout, Isaac. J'ai vraiment apprécié cette soirée, dit-elle en s'avançant vers lui.
- On peut toujours la continuer, Davis. La messe étant terminée à l'heure qu'il est, je ne vois pas ce qui t'appelle aussi vite à Mantes.
- Tu as une nouvelle paroisse à Paris ? Questionna-t-elle, amusée.
- Il m'arrive d'aller à l'église du quartier mais la Collégiale me manque, indéniablement.
- Alors n'hésite pas à y remettre les pieds.
Il acquiesça. Pour Julianne, tous les chemins menaient à Mantes.
Il alla à elle, animé par cette envie dévorante d'engloutir l'espace insupportable entre leur deux corps. Animé par ce besoin assumé dorénavant de la sentir et de la toucher.
- Où est-ce que j'ai échoué, Julianne ? Lâcha-t-il en se postant face à elle et l'obligeant à reculer pour pouvoir le regarder dans les yeux.
- Echoué ? Répéta-t-elle comme perdue.
- Qu'est-ce qui ne t'a pas plu ici, pour que tu veuilles rentrer ? Lança-t-il en se rapprochant davantage.
- Isaac, souffla-t-elle en posant une main sur son torse.
Geste voulant le stopper et certainement instaurer un toucher entre eux.
Tu as toujours ce besoin de me sentir, hein, Davis. Comme au bon vieux temps.
- C'est pas comme ça que je pense et tu le sais, lui rappela-t-elle avec un regard qui n'appelait pas au débat. Je rentre parce que ce que tu m'as offert m'a suffit.
Mais moi ça ne me suffit pas. Je ne suis jamais rassasié, et bon sang, je crains bien de ne jamais l'être.
Première tentative soldée par un douloureux échec.
- Alors une prochaine fois, lança-t-il pour la piéger.
L'ambre doux se lia à son regard déterminé camouflant des profondeurs suppliantes. Il frissonna. Son regard était un océan capricieux, d'une vague joueuse il pouvait vous faire chavirer en un rien de temps.
- Bien sûr, Evans. A une condition, toutefois, imposa-t-elle en se rapprochant de lui.
Il pencha la tête sur le côté, curieux.
- Il faut que tu aies remis les pieds à Mantes, au moins une fois. Vu tes grands-parents et salué le Père Marc-Olivier, lui rappela-t-elle avant de déposer un baiser appuyé sur sa joue.
Trop loin de ses lèvres. Avant que ses talons ne retrouvent le sol, il la prit doucement par le bras pour la rapprocher davantage, quitte à la faire reposer sur son torse.
- Tu peux mieux faire, Davis.
Ses yeux s'écarquillèrent, comme si elle était choquée par ce qu'il venait de dire. Allons, bien des fois, il avait été beaucoup plus direct.
- Qu'est-ce que tu attends de moi, Isaac ? Questionna-t-elle franchement.
Et l'éclat sérieux de son regard lui fit comprendre qu'elle attendait une réponse sérieuse parce qu'elle semblait aussi comprendre que lui-même l'attendait sur un tout autre terrain de jeux. Encouragé et galvanisé par cette vue et ce regard confiant, comme si elle-même l'appelait à formuler l'inavouable, il se dit qu'il pouvait le faire et peut-être que cette discussion changerait le cours de leur relation et lui donnerait les pleins pouvoirs par la suite... mais, l'encouragement n'était pas assez fort pour que les mots dépassent la barrière de ses lèvres. Le courage lui manquait douloureusement. Et au fond de lui, il pressentait que Julianne n'était pas prête à les entendre.
- Un A bientôt en bonne et due forme, exigea-t-il en caressant la courbe de sa mâchoire avant de ployer sa main sur sa nuque.
Les perles ambrées dévièrent une seconde vers le bas de son visage et celle d'après, leur bouche entrait en collision.
Provoquant un séisme d'une intensité encore jamais décelée. Leurs lèvres scellées, il se sentit revivre et put enfin se considérer comme vivant. Il relâcha son bras pour enfouir ses doigts avides dans sa tignasse indomptable et fit glisser son autre main dans le milieu de son dos pour la plaquer contre lui et enfin la sentir elle et sa chaleur de femme contre son corps quémandant.
Il butina sa bouche et son contour de baisers humides et brûlants, son visage se colorant d'une fierté purement masculine à mesure que la brune fondait et soupirait entre ses bras. Il mordit sa lippe supérieure avec faim pour ensuite lécher celle inférieure avec une connotation bien particulière qui la fit gémir.
J'aime quand tu gémis pour moi, Davis.
Sa langue lécha le contour de sa bouche groseille, rougis par ses attaques, avant d'aller flirter avec la sienne. La léchant, la caressant et s'enroulant avec pour ensuite mieux la soumettre en un claquement. Il la sentit frissonner contre lui, subissant sans aucun contrôle tous les sentiments qu'il lui imposait et qui menaçait de la rendre dingue. Galvanisée, elle se rapprocha davantage comme souhaitant se fondre en lui et plongea ses doigts fins et frais dans ses cheveux, pour s'y agripper et les tirer en arrière.
- Putain, gémit-il excité par son initiative.
S'il aimait indéniablement dominer, paradoxalement, il appréciait qu'elle se montre joueuse et audacieuse et ses dents qui vinrent mordiller sa mâchoire le rendirent toute chose. Si Julianne continuait comme ça, en foutant un bordel sans nom dans sa tête et dans son cœur, il voulait bien devenir son jouet de plaisir à vie. Ses lèvres brûlantes déposèrent une pluie de baisers humides le long de sa nuque et il se retint du mieux qu'il le put pour ne pas la porter jusqu'à son lit et faire d'elle une femme, une vraie. Lui faire l'amour dans un premier temps puis la prendre de manière sauvage parce que c'est ce qu'il voulait au fond de lui-même. Du sexe brut, animal dans lequel il pourrait exprimer toute la colère et la frustration qu'il éprouvait au fond de lui.
Mais par un contrôle et un respect venus d'en haut, après un dernier baiser langoureux, il prit son visage en coupe tout en sentant ses mains qui vinrent se poser sur son torse. Finalement, tous les deux avaient su s'arrêter à temps.
- Est-ce que ça te convient ? Souffla-t-elle en levant vers lui regard criant d'envie, aux pupilles dilatées.
Bon sang que tu es magnifique, ainsi.
Evidemment que ça lui convenait, il n'aurait pas pu rêver mieux comme au revoir. Même s'il n'était clairement pas rassasié après l'aperçu torride qu'elle venait de lui dévoiler. Toutefois ce n'était pas cette réponse qu'il lui apporta. Il était bien trop fasciné par les traces de leur échange sur les traits de la brune. Elle paraissait détendue, heureuse tout en étant frustrée. Et c'était bougrement plaisant de voir à quel point son corps et ses yeux lui criaient de la toucher de nouveau et de ne plus la lâcher.
- Tes yeux dévoilent ce que tes lèvres n'oseront jamais formuler, Davis, murmura-t-il en posant son pouce sur sa lèvre inférieure brûlante, l'abaissant légèrement.
Elle tenta de reculer mais il fondit sur elle comme un aigle sur sa proie et investit sa bouche en la faisant un peu basculer en arrière et en maintenant son visage tel un trophée durement gagné.
Il aspira sa langue et fit clairement l'amour à sa bouche, pour l'entendre de nouveau gémir contre lui. Il voulait mener la barque et ne lui laisser aucune initiative pour qu'il soit commandant à bord et en même temps le seul spectateur, relayant Julianne à l'état de partenaire de jeux de langue bien soumis. S'il se fiait aux soupirs qui s'échappaient de ses lèvres, elle n'avait pas l'air d'être contre.
Tout en caressant sa langue de la sienne, sortant et re-rentrant dans sa bouche, mimant un vas et viens sexuel des plus lascifs, il se dit que même s'il n'avait pas le courage de lui demander de sortir avec lui, il pouvait toujours lui laisser un souvenir torride de cette journée qui la tourmenterait jusqu'à leur prochaine rencontre, boostant sa libido et florissant son imaginaire. A chaque fois qu'elle se toucherait les lèvres, elle se souviendrait de sa bouche qui malmenait la sienne. A chaque fois qu'elle se toucherait le cou, elle se souviendrait de ses mains qui l'enserraient, la maintenant prisonnière de cet échange jusqu'au prochain qui serait encore plus audacieux. Il se le promit.
- Tu as envie de moi, chuchota-t-il, amusé et fier.
- Ne cherches surtout pas à démentir la réciprocité, sinon je te tue.
Je suis à genoux, Juli. Que veux-tu d'autres ?
Il secoua la tête et lui offrit un sourire typiquement masculin.
- Je t'ai toujours balancé que tu ne comptais pas à mes yeux mais je n'ai jamais démenti l'effet que tu me faisais. Et aujourd'hui encore moins. Alors, oui, Julianne Davis j'ai envie de toi autant que tu en as envie. Mais parce que je partage ta foi et respecte ton vœu, je ne dépasserai jamais tes limites.
- Je le sais maintenant.
Et ne l'oublies jamais.
- Alors sur cette promesse, on se dit à bientôt ?
- Oui, Isaac. A bientôt. Mais n'oublie pas mes deux conditions, chuchota-t-elle contre ses lèvres.
Il acquiesça avant de l'embrasser de nouveau, cette fois-ci plus doucement. A l'image de la relation qu'il voulait avec elle. Aimante.
<3 <3 Pluie de gifs sexy et débordants d'amour et de désir ;) n'hésitez pas à commenter, j'aime vous lire :D
La suite se fera un peu attendre par contre, je n'ai pas du tout de chapitres en stock :(
Bonnes vacances à toutes,
Que Dieu vous garde,
Votre Célestine.
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