~ Chapitre Quarante-Deux partie 1 ~

Bonjour à toutes ! Me voici pour vous poster la suite. Comme c'est mon anniversaire aujourd'hui ( mdrr ) et que j'aime être heureuse pour très peu, j'ai eu envie de partager cette joie avec vous. Et bien sûr vous aurez toutes une belle part de ce merveilleux gâteau en photo *_* . Ce que je vous offre n'est pas extraordinaire en soi, mais j'espère que vous aimerez lire cette suite postée en cette charmante journée du 9 août. Excusez les fautes que vous trouverez, la correction va bientôt suivre avec la réécriture de l'histoire. Sur ces petits mots, je vous souhaite une bonne lecture, Isaac est dans les parages ;)

A neuf heures tapantes, Julianne se présenta à l'accueil de l'Ambassade. Habillée comme il avait été convenu la veille. Nous étions mardi matin, et hier avec sa voisine de palier, Adélaide, elles avaient décidé de se lancer un défi. Un qui restait un peu puéril mais qui s'avérait être marrant tout de même. Assumer un look que toutes les deux n'adoptaient jamais au travail et avec des couleurs rarement portés. Adélaide avait eu cette idée au déjeuner en voyant que Julianne abusait sur le gris, le marron foncé et le bordeaux. Elle avait accepté son défi à condition que son amie y participe aussi, ce à quoi cette dernière avait répondu un « t'inquiète » bien enjoué. Tae Kim qui avait suivi la discussion avec une moue rieuse avait donné les couleurs  : elles avaient le choix entre le vert pomme, orange, et jaune qui pouvait se marier avec du bleu ou du noir.

Alors, elle s'était présentée vêtue d'une chemise jaune légèrement transparente, entrée dans son pantalon noir taille haute. Le tout perché sur des talons hauts de dix centimètres qu'elle s'était empressée de chausser une fois arrivée à l'Ambassade. Il était hors de question qu'elle les porte dans le train.

Sous le regard appréciateur d'Adélaide, elle tourna sur elle-même et sa collègue finit par lâcher un  :

- Ce jaune te va à merveille  ! Et je ne te parle même pas de ce cul d'enfer qui nous donne envie de le claquer, pouffa-t-elle.

Julianne leva les yeux au ciel face à la remarque de la brune. Cela l'amusait autant que cela la confortait dans son choix de pantalon qui moulait sa taille et ses jambes à merveille. La plupart du temps, elle était en jupe ou en robe courte qui ne l'avait jamais autant moulé qu'à ce jour.

Pari tenu pour sa part elle invita sa collègue à montrer ce qu'elle avait prévu pour aujourd'hui.

Elle retira son manteau noir qui lui tombait aux genoux et lui dévoila une robe orange retombant à la mi-cuisse, recouverte d'un ruban doré à la taille et habillant les bras de dentelle.

- Ca te va comme un gant, commenta-t-elle. Pari tenu, lança-t-elle en lui faisant un high-five.

Finalement, porter des couleurs vives agissait sur le moral et éclairait notre mine. Le jaune d'aujourd'hui lui donnait l'impression d'avoir été réveillée après un moment de vapes. Et quitter le gris et le bordeaux pour quelques temps ne pouvait que lui faire du bien.

Elle intercepta le regard de sa collègue sur ses chaussures à talons et comprit ce qu'elle allait dire avant même qu'elle ne formule sa phrase  :

- Tu n'es pas obligée de les garder toute la journée, Juli.

- Ne t'inquiètes pas, j'ai prévu mes derby noirs de toute manière, quand ça deviendra douloureux, lui souffla-t-elle en se penchant vers elle.

Adélaide s'esclaffa et acquiesça.

- Tu as tout prévu, alors.

- C'est le cas  ! Et puis je porte des semelles pour talons hauts, lui confia-t-elle, du coup je peux les supporter un bon moment et veiller à ne pas me casser la figure.

Elle était parvenue avec efforts et persévérance à marcher correctement avec des talons hauts, chose qui n'était pas donnée à tout le monde. On le voyait tous les jours dans le train et dans le métro, des femmes portaient des dix centimètres pour jouer sur leur allure et avoir l'air sexy mais faire un pas était un supplice ou alors elles finissaient par ressembler à des canards, sous le regard amusé des passants.

Elle avait appris et maintenant elle s'en sortait bien même si elle ne dépassait pas les quatre heures.

Tandis qu'elle papotait avec Adélaide qui lui racontait son nouveau crush du moment qu'elle avait rencontré dans un bar du coin, elle entendit la porte d'entrée s'ouvrir et au regard appréciateur de sa collègue, elle en déduisit qu'il s'agissait d'hommes plutôt que de femmes. Et tandis qu'elle continuait sur sa lancée, elle lâcha un «  le grand est vraiment trop sexy ».

Elle jeta un rapide coup d'oeil pour y découvrir au bas des cinq grandes marches deux hommes de dos vêtus de costumes noirs, l'un bien grand et l'autre un peu moins, avoisinant le mètre soixante dix. Elle se détourna, il ne s'agissait pas de ses clients qui devaient arriver dans vingt minutes, soit à neuf heures trente. Ces derniers devaient certainement être là pour le rendez-vous concernait la prochaine conférence qui allait débuter dans cinq minutes.

Elle entendit des bruits de pas derrière elle tandis qu'elle faisait pivoter l'écran de l'ordinateur vers elle et qu'elle ouvrait la page des rendez-vous de ce jour. Aucun changement n'avait été signalé la concernant.

Adélaide contourna le comptoir et alla se présenter aux clients.

- Bonjour Monsieur, que puis-je pour vous  ?

- Bonjour, nous avons rendez-vous avec Mme Jin Han à neuf heures trente.

A ces mots, elle releva la tête  ! Il s'agissait tout compte fait des siens ! Elle se retourner et alla le saluer tandis que son grand collègue avait visiblement disparu.

- Bonjour, Julianne Davis, je vous accompagne dans les bureaux dans quelques petites minutes.

- Merci. J'attends mon collègue et puis nous pourrons y aller.

Elle acquiesça et passa à côté de sa collègue qui lui murmura « pas lui, son collègue » avec un clin d'oeil discret. Elle leva les yeux au plafond. Même en ayant un homme dans le collimateur, Adélaide restait trop gourmande  ! Elle aimait regarder les belles créatures et le grand brun avait certainement de quoi retenir son attention.

Elle alla dans le bureau de Madame Jin Han pour la mettre au courant de l'arrivée des clients de la compagnie Dan Mason. Elle toqua deux fois, n'ayant pas obtenu pas de réponse. Et face au silence persistant, elle se permit d'ouvrir la porte. Comme elle le pressentait, la cheffe était bel et bien absente pour le moment. Chose étrange pour celle qui était toujours à l'heure. Jetant un coup d'oeil à sa montre habillant son poignet, elle vit qu'il leur restait quinze petites minutes avant le commencement de l'entretien.

Elle se rendit dans son bureau et depuis son téléphone appela sa patronne qui lui répondit au bout de trois longues sonneries.

- Bonjour Madame, ici Julianne.

- Bonjour Julianne, je ne pourrais être présente à notre entretien de neuf heures trente, ma fille vient de tomber dans les escaliers et je pense bien qu'elle s'est cassé la jambe. Nous sommes aux urgences et le médecin ne devrait pas tarder à la prendre en charge maintenant.

- Oh la pauvre Annie, souffla-t-elle choquée. Mais ne vous en faîtes pas, bien soignée sa jambe guérira vite.

- Je l'espère. Excuse-moi Julianne, je vais devoir couper, le médecin nous appelle. Je t'envoie les instructions pour l'entretien.

- Je vous en remercie, dit-elle rapidement, et ne vous en faîtes pas trop, ajouta-t-elle rapidement tandis qu'elle entendait la communication se couper.

Elle lui avait raccroché au nez mais dans des situations comme celles-ci, personne ne se souciait de ces règles là. Et elle était en mesure de comprendre les sentiments de sa cheffe.

Cinq minutes plus tard, elle recevait les instructions par mail et après les avoir lus une fois, elle sortit de son bureau pour rejoindre l'accueil au rez-de-chaussée. Le dossier Dan Mason à la main, elle expliqua rapidement la situation à Adélaide qui s'étonnait de ne pas voir la cheffe à dix minutes de l'entretien.

- Oh la merde  ! C'est pas vraiment le jour des Jin Han aujourd'hui, souffla-t-elle.

La brune acquiesça et Adélaide vit le stress marquer ses traits. Elle avait été présente lors d'entretien pour accompagner ou poser quelques questions pertinentes. Mais elle n'en avait jamais mené jusqu'à ce jour. Et avait encore moins été aussi peu préparée. D'autant plus qu'elle devait se douter que les commerciaux étaient tous des requins intéressés que par les chiffres.

- Tu vas gérer ne t'en fait pas. Et puis même si Madame Jin Han s'occupait elle-même de ce dossier, il traîne depuis un mois et tout le monde a fini par en prendre connaissance. Ne te laisse surtout pas faire par la belle gueule au regard noir qui a maté ton cul bien trop longtemps, dit-elle en le fixant.

Et à la manière dont elle le regarda, la brune en déduisit qu'il avait compris son manège et qu'il n'y avait pas du tout répondu ... Elle ne prit pas en compte les derniers mots de son amie, occupée à gérer le stress positif qui grandissait en elle. Dos à eux, elle souffla un bon coup en fermant les yeux. Son premier entretien ne serait pas un fiasco, c'était certain. Elle conclurait ce contrat et au prix que Madame Jin Han avait arrêté, pas à celui que Dan Mason voulait leur faire surtout pas pour les huit grosses machines qu'ils allaient leur acheter.

Fighting !

Adélaide mit ses mains manucurées sur ses joues pour croiser son regard et lorsque le contact fut établi, elle chuchota  :

- Tu es la meilleure, Juli  ! Claqua-t-elle en déposant un baiser sur sa joue.

Elle acquiesça et récupérant le dossier Mason se retourna pour aller chercher ses clients qui s'étaient assis sur les fauteuils de la salle d'accueil à la moquette bordeaux épaisse. Elle avançait tout en regardant la première feuille où figurait le logo de l'entreprise montante qui concurrençait Canon.

Ils se levèrent lorsqu'ils l'entendirent arriver et elle s'apprêtait à les saluer lorsqu'elle fut ahurie par l'identité des deux hommes qui lui faisaient face. 

Le choc fut tel qu'elle rata comme il fallait la marche qui menait à la salle d'accueil. Son talon de dix centimètres ne trouva jamais le point d'ancrage et c'était le déséquilibre qui vint la saluer avant de la faire vaciller pour qu'elle aille s'étaler sur la moquette. Ses yeux s'écarquillèrent quittant le coupable pour tenter de se sauver de cette honte imminente. Elle était sur le point de tomber lorsque deux bras la retinrent in extremis, la sauvant de ce gag. Levant la tête vers le brun qui lui avait prêté ses bras, elle s'appuya sur eux pour se remettre droite, le cœur cognant contre ses côtes et le sang lui montant aux joues.

Bordel  ! Plus jamais elle ne mettrait d'aussi grands talons  !

- Vous allez bien  ? Fit-il tout en se détachant d'elle.

Elle récupéra son dossier qui lui était tombé des mains et releva la tête pour remercier le seul qui était intervenu et qui n'avait pas voulu profiter du spectacle gratuit offert par la maison.

- Je vous remercie de votre aide, Monsieur ...

- Raphael Vidal, se présenta-t-il. Et je vous en prie pour l'intervention, je n'allais pas vous laisser tomber non plus.

Elle sourit légèrement à sa réponse, encore sonnée par son malheur et la douleur qui tirait sa cheville malmenée. Quelle honte de porter des talons aussi hauts et de rater une marche aussi familière. Elle devait passer pour une belle autruche face aux deux hommes et surtout face à celui qui la scannait avec son regard noir caractériel.

Quelle poisse qu'il travaille chez Dan Mason et que ce soit elle qui soit tombée sur ce dossier. C'était véritablement pas sa journée  ! Toute sa confiance venait de s'envoler en un éclair  ! Voilà qu'elle se retrouvait seule pour un dossier aussi gros et qu'en plus Isaac Evans se trouvait être le commercial avec qui elle allait négocier. Il ne lui avait jamais caché quel job il faisait mais ne lui avait jamais révélé qu'il travaillait pour cette entreprise.

Tandis qu'elle les dirigerait vers le bureau de Madame Jin Han, elle décida de ne se concentrer les échanges qu'avec son collègue qui était intervenu, mettant ainsi Isaac de côté. Ils rejoignirent la porte à une vitesse fulgurante ... bon sang, elle n'avait même pas le temps d'y songer, d'en rire ou d'en pleurer. Et puis elle avait tellement honte.

- Entrez, je vous prie, les invita-t-elle après avoir ouvert la porte en grand.

Son collègue passa le premier en murmurant un « je vous remercie » tandis qu'Isaac, ayant certainement compris que Madame Jin Han était absente et que c'était elle qui allait les recevoir, prit son temps pour observer la configuration des lieux avant de reporter son regard froid sur elle. Elle savait qu'il ne voulait pas la provoquer, seulement lui montrer qu'il était indifférent que ce soit elle qui soit là, devant lui.

Face à un tel détachement, son propre choc disparaissait et elle avait envie de lui faire comprendre qu'elle aussi n'en avait rien à faire que ce soit lui, qui soit face à elle aujourd'hui. Il posa son regard sur elle et elle l'imita, tâchant d'éloigner les souvenirs de leur rencontre pour rester de marbre. Il fit glisser le sien lentement sur son corps, dénué de lueur et d'éclat, passant en revue sa chemise jaune légèrement transparente laissant entrevoir son soutien-gorge noir, sa taille marquée par son pantalon taille haute et ses chaussures qui lui donnaient ses dix centimètres qu'elle avait toujours rêvé d'avoir pour atteindre le mètre soixante-cinq. Il devait certainement s'intéresser à cette soudaine volonté de s'habiller d' habits jamais portés avant. Et elle reconnaissait que pour le brun, il était légitime qu'il relie ce constat à leur discussion d'il y a trois semaines. Alors qu'il n'en était rien.

Enfin qu'à moitié...

Il s'avança d'un pas, tout en la fixant et elle contrôla du mieux qu'elle put son esprit pour éviter qu'il ne la projette dans les souvenirs de leur rupture. C'était ardu mais il fallait qu'elle réussisse sinon elle ne mènerait pas sa mission à bout. Au regard de sa mine, il avait l'air d'aller bien. Mieux si elle se référait aux dires de Célia. Elle ne s'était pas trompée. Il avait cette capacité de se remettre rapidement, surprenant tout le monde.

D'un sourire faux et hypocrite, elle invita d'un signe de la main à entrer dans la pièce. Il arriva à sa hauteur, son parfum de bois de santal se répandant autour de lui. Et tandis qu'elle s'attendait à ce qu'il la dépasse, il lui prit le bras, la rapprochant de lui après avoir jeté un coup d'oeil à son collègue qui ne faisait pas attention à eux.

Quasiment collée à lui, surprise de surcroît, elle recula pour pouvoir le questionner du regard sans attirer l'attention sur eux.

- Qu'est-ce qui te prend  ? Lâcha-t-elle tout bas.

- Ne porte pas ce que tu ne peux pas assumer, Davis, conseilla-t-il avant de la relâcher comme une malpropre et d'entrer la pièce.

BIM  !

Elle venait de se faire humilier dans son propre territoire par celui qu'elle devait affronter dans quelques instants. Cet enfoiré n'allait donner aucun crédit à leurs exigences. Elle ruminait contre lui tout en l'observant retirer sa veste et la poser sur le dossier de sa chaise, les insultes fusaient dans sa tête, comme avant. Mais le regard qu'elle voulait indifférent changea de lueur lorsqu'elle eut sous les yeux cette carrure familière si virile. Le tissu immaculé embrassait à merveille l'arrondi de ses épaules, la fermeté de ses bras et la forme cobra de son dos. Puis plus bas.

Bon sang.

Une taille que tous les hommes voulaient avoir et ce- première fois qu'elle s'attardait dessus alors qu'elle connaissait Isaac depuis ses seize ans- fessier rond et musclé. Elle sentit une chaleur bienfaisante naître dans son ventre tandis que le rouge lui montait aux joues de s'attarder autant sur cette partie qui avait l'air particulièrement sexy.

La vue de son derrière rebondi eut un violent écho aux dernières paroles d'Adélaide  :

« Ne te laisse surtout pas faire par la belle gueule au regard noir qui a maté ton cul bien trop longtemps. »

Elle rougit instantanément tandis que ses oreilles chauffaient énormément. Isaac était la belle gueule de sa collègue et comme, vêtue de la sorte elle proposait à tout le monde de lorgner les belles formes que ce pantalon noir lui faisait, répondant à sa demande muette il avait réagi comme tout homme le ferait. En temps normal, elle se fichait pas mal qu'on la lorgne de haut en bas et sous tous les angles, mais là, il s'agissait de lui précisément et le fait de savoir qu'il l'avait fait la dérangeait tout comme cela lui plaisait. Elle avait de toute manière, quoi qu'il arrive, toujours aimé qu'il pose sur elle un regard appréciateur et force était d'avouer que cette situation perdurait. Et tandis que la honte persistait également, le plaisir s'enracinait aussi. A tel point qu'une voix vipérine lui souffla  :

J'espère qu'il a tellement aimé mon ptit derrière qu'il rêvera de le fesser.

Revenant à elle-même et s'estimant être à égalité avec le brun, elle referma la porte derrière elle et retira son chouchou pour camoufler la rougeur de ses oreilles qui témoigneraient dangereusement de son trouble. Elle se fichait de son changement de coiffure qu'ils allaient tous les deux sûrement remarquer. Dans les deux cas, elle ne les reverrait plus.

S'asseyant sur le fauteuil de sa cheffe, elle ouvrit le dossier préparé à la seconde page et fit face à Monsieur Vidal, laissant de côté Isaac. Etouffant le stress qui revenait depuis qu'elle avait posé ses fesses sur le cuir du siège, elle prit une grande inspiration avant de se lancer  :

- Madame Jin Han a eu un imprévu qui l'empêche d'être présente à cet entretien. Je vais la remplacer. Elle a fait parvenir à vos services le choix des machines, leur nombre ainsi qu'une demande d'arrangement de prix. J'imagine que vous avez eu connaissance de ce document.

- Nous avons tout reçu, rassurez-vous, avança Monsieur Vidal après avoir jeté un regard à son collègue muet qui regardait sa pochette ouverte. Mais la facture que nous vous avons envoyé est celle que vous trouverez sur le marché du numérique.

Elle sourit légèrement à l'adresse du brun qui la regardait avec sympathie. Elle aurait ce rabais qui avait été demandé. Et elle l'aurait aussi pour saouler celui qui lui faisait face.

- J'entends bien votre constat, Monsieur. Mais nous avons décidé de nous tourner vers vous pour vous acheter huit machines. Quatre imprimantes multifonctions pour nos différents services avoisinant les cinq cent euros, dont nous n'ignorons pas la performance et quatre imprimantes laser pour les bureaux avoisinant les 300 euros chacune. Ce qui nous fait un total de 3200 euros, tel que vous nous le demandez. Ce n'est pas la première fois que notre Ambassade passe une commande chez vous, et si nous l'avons fait dans le passé, nous le ferons à coup sûr à l'avenir si vos produits nous conviennent, que nos rapports sont bons et que nous sommes satisfaits.

Isaac, muet depuis le début de l'entretien, ricana les surprenant tous les deux. Elle lui lança un regard noir, il voulait la décrédibiliser à coup sûr alors qu'elle était persuadée que Monsieur Vidal mordrait à l'hameçon. Il l'imita, certainement choqué par son comportement. Un comportement qu'il ne serait jamais permis devant sa patronne mais qu'il se permettait devant elle car il savait pertinemment qu'elle ne le balancerait jamais à sa cheffe pour qu'elle le rapporte à leur patron. Sa cheffe connaissait bien le patron de l'entreprise Dan Mason  . Isaac ne serait jamais décrédibiliser par elle sur le plan professionnel mais s'il refusait ce rabais, Dan Mason perdrait ce contrat.

- Madame Davis, commença-t-il en se calant contre le dossier de sa chaise et en posant ses bras sur les accoudoirs, je sais que votre Ambassade a par le passé déjà acheté nos produits, et nous vous remercions pour votre confiance, mais je peux voir dans ce bureau que l'ordinateur et l'imprimante présents ne viennent pas de chez nous. Mais vous êtes en votre bon droit d'acheter du matériel où bon vous semble, même lorsqu'il s'agit chez un de nos concurrents. Nos catalogues n'ont pas dû vous plaire ou bien nous n'avons pas su gagner votre confiance pour ces produits. Ca peut arriver sur le marché avec toutes ces marques et les produits que l'on propose. L'entreprise Dan Mason est proche de tous ses clients et entretient de bons rapports avec chaque, proposant des promotions toute l'année et au moins une offre exceptionnelle par mois. Je rajoute aussi que vos choix ne se sont pas portés sur celles-ci. Tout comme votre Ambassade, nous cherchons à trouver un bon accord avec nos clients afin que les deux parties soient satisfaites, termina-t-il en appuyant sur ces derniers mots avec un regard se portant sur le tableau accroché derrière elle représentant un palais coréen.

Qu'il était culotté d'utiliser sa propre expression et de lui faire comprendre qu'elle cherchait à instaurer de la confiance alors que l'Ambassade s'était procuré du matériel chez un de leurs concurrents. Il venait de déclarer qu'ils avaient été déloyaux. Bon sang, ils étaient en droit d'acheter où ils voulaient  ! L'Ambassade n'était pas non plus mariée à Dan Mason  ! Aucune clause ou loi ne leur interdisait de le faire. Et tandis que Monsieur Vidal se lançait dans des explications sur les prix du numérique sur le marché et des offres qu'eux avaient faîtes ces derniers temps, elle ne l'écouta que d'une oreille distraite, hochant ci et là pour lui offrir un auditoire. Son cerveau réfléchissait rapidement à une solution pour qu'elle obtienne cette somme. Il ne pouvait pas s'en sortir comme ça, elle savait qu'il ne faisait pas cela pour son entreprise, son patron et lui devaient certainement rouler sur l'or à l'heure qu'il était tant il était décontracté et dans son élément, montrant par là qu'il maîtrisait tout sur le bout des doigts. Et elle dans tout cela ... elle voulait bien faire, sentant la détermination et la crainte évoluer de manière égale en elle et c'était déroutant. Ils ne débattaient plus seulement pour leurs deux chefs mais avaient tous les deux ramené cet échange sur leur expérience commune.

Elle risqua un regard vers lui et le vit, un coude sur l'accoudoir ayant pris son menton en coupe et observant les babioles présentes. Il en observant une tout particulièrement qui représentant un maneki-neko ou chat porte-bonheur en japonais que Madame Jin Han avait rapporté de vacances.

Bon sang, il n'en avait rien à faire d'eux ...

Et face à ce détachement qui virait clairement à l'irrespect, elle se rappela que quoi qu'il advienne, il resterait le sale enfoiré qu'il avait toujours été. Même sur le plan professionnel, il ne pouvait pas être sérieux et respectueux de ce qu'elle pouvait faire ou demander. Il la rabaissait pour lui prouver qu'elle ne serait jamais à sa hauteur. Elle l'observa les ignorer tout en sachant que son collègue les regardaient tous les deux, tâchant de comprendre ce qu'il se tramait dans ce bureau.

- Monsieur Vidal, je comprends tout à fait votre position. Mais je ne suis pas sans savoir, et vous ne l'êtes pas non plus, que par le passé lors de nos précédents achats dans votre entreprise, il y a déjà eu un arrangement de prix demandé par Madame Jin Han en personne et accepté par votre patron. Je suis certaine que même aujourd'hui, vous êtes en mesure de faire un geste commercial pour un client loyal qui est en mesure de vous apporter d'autres clients.

- Ca va les chevilles, Davis  ? Lança-t-il en se redressant, un sourire moqueur aux lèvres. 

La suite, de suite ! J'espère que cela vous aura plu et que la deuxième partie ira dans ce sens :p N'hésitez pas à commenter d'ailleurs. J'aime vous lire :)

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