Bonjour à toutes ! Pour vous remercier de votre enthousiasme et des commentaires reçus qui convergeaient vers mon constat, je vous poste la seconde partie de ce chapitre. Elle est écrite suivant le même ton. Bonne lecture tout de même :p 

Penser à elle en des termes élogieux faisait du bien mais penser à elle avec une chaleur naissant dans son coeur et ne demandant qu'à prendre le contrôle était bien au-dessus tout ce qu'il avait pu connaître. Ca n'avait pas de nom. Ou peut-être celui de l'amour. Un qui donnait envie de sourire tout le temps, de rire et de vivre avec la personne aimée.

Une telle plénitude prenait possession de lui en même temps qu'une terrible envie de se confier. D'en vivre et d'en être fier. Ne plus être dans le secret et dans l'indifférence.

Il termina le fond de sa pinte et la reposa lourdement sur la table, attirant l'attention de ses amis bruyants. Une lueur inquiète traversa les yeux de son meilleur ami. Elle n'avait plus lieu d'être.

- Qu'est-ce qu'il y a, Isaac ? Demanda Gabriel en se tournant vers lui.

- J'aime une fille moi aussi, lâcha-t-il avec un grand sérieux qui dans un tout autre contexte aurait pu donner envie de rire.

Les yeux de Dan s'écarquillèrent de choc tandis que Gabriel attendait vivement la suite. Tous choqués. Thomas quant à lui récupéra sa boisson et se cala confortablement contre son siège, l'esprit apaisé.

- Et c'est qui l'heureuse élue ? Putain c'est qui la fille qui t'a mis KO ? S'emporta Dan, chamboulé.

Un rire fit vibrer sa poitrine avant qu'il ne franchisse la barrière de ses lèvres. Personne n'en reviendrait.

- Julianne Davis, Dan.

Un ange passa clairement à leur table. Il se retrouva être le centre d'une attention toute particulière encore jamais accordée.

Comme si tu venais de leur annoncer que tu aimais les hommes !

L'effet devait être le même si Julianne n'avait rien d'un homme, évidemment !

Dan avait sa bouche grande ouverte, tellement ouverte que sa mâchoire pouvait toucher le bois de leur table. Thomas, quant à lui, souriait comme un abruti qui se retenait difficilement d'exploser de rire. Il échangea un regard amusé avec lui.

- Est-ce que tu as bu avant de venir ? Demanda Gabriel en posant une main sur son épaule. Tu étais déjà trop détendu quand tu es arrivé ...

- C'est ma première bière de la soirée, promis juré !

- D'accord... Si tu le dis alors, bafouilla-t-il, complètement perdu. C'est la Julianne du lycée ? Pas une autre qui porterait le même nom, hein ?

Il leur accorda un très grand sourire.

- La seule Juli que nous connaissons tous. Aucune autre.

Gabriel acquiesça lentement, le regard perdu dans le vide. Il avait l'air complètement à côté de la plaque. S'il n'avait pas lui-même été une telle énigme pour ses propres amis, il aurait fortement soupçonné Gabriel de lui cacher quelque chose de grave. Comme un amour illicite qu'il lui aurait porté au lycée, ou une attirance licencieuse qu'il nourrirait en ce moment même. Mais c'était impossible et insensé.

- D'accord. Le grand Isaac qui aime notre petite Juli, accepta-t-il finalement en souriant. Ça passe, au final.

- Mais t'es complètement malade, Gab ! S'exclama Dan. C'est Juli dont on parle ! Comment veux-tu que ça passe ?! Lâcha-t-il en se tournant vers son frère. Elle te déteste Isaac et toi aussi jusqu'à dernièrement tu ne la supportais pas. Rien qu'à se remémorer les regards haineux que tu lui lançais au stade ! Qu'est-ce qui s'est passé pour que tu dépasses un ressentiment qui date depuis des années ? Tu es tombé sur la tête ou quoi ?! Fit-il en riant nerveusement, ahuri.

Le rappel du stade et de la mésaventure avec les gays ne lui fit rien. Cet épisode n'éveillait plus aucune colère ou douleur. La chaleur qui naissait dans son coeur avait ce pouvoir de le calmer et d'apposer un baume là où les plaies s'étaient creusées.

- Arrête Dan, intervint son frère. Tu te doutes bien qu'il ne va pas t'expliquer comment et quand il est tombé amoureux de Julianne. Ca ne s'explique pas, ça se vit c'est tout. Et même si c'est improbable et incroyable, c'est arrivé. Et c'est génial que tu sois amoureux d'elle parce que c'est une fille géniale, déclara-t-il en posant une main fraternelle sur son épaule.

- Je ne saurai pas l'expliquer, c'est vrai. Je peux juste dire que ça dure depuis un moment.

- Désolé les gars, mais moi j'ai trop du mal à vous suivre, alerta Dan, un brin têtu. Déjà que te savoir amoureux ça me retourne le cerveau et d'imaginer que c'est Julianne qui te fait rêver, y a de quoi réveiller un mort, merde ! Certes l'amour ne s'explique pas ... mais vous les copains, vous n'êtes pas comme les autres. Déjà au lycée, personne ne comprenait pourquoi vous vous engueuliez toujours ... Elle avait toujours un truc à te reprocher et toi tu la surveillais toujours avant que tu ne proclames qu'elle n'était que ton jouet. Vous n'étiez pas normaux.

- On est sortit ensemble au lycée, les acheva-t-il avec un sourire d'où pointait un éclat de fierté purement masculine.

Les jumeaux se figèrent tandis que Thomas éclatait d'un rire sonore. Gabriel le regarda comme s'il était fou avant d'être touché par son amusement et d'en rire lui aussi. Dan le regardait comme si des oreilles d'âne lui avaient poussé sur la tête.

- Pourquoi tu t'acharnes sur nos pauvres coeurs, Evans ? C'est une soirée gag ou quoi ? Parce que si c'est le cas, j'appelle Julianne tout de suite et je lui dévoile tout ce que tu racontes depuis tout à l'heure.

- Croix de bois, croix de fer, si je mens je vais en enfer, fit-il en levant les mains et en plaidant son innocence.

Dan secoua la tête, complètement perdu.

- Attends Isaac, il y a un truc qui m'échappe, l'interpella Gabriel en faisant tourner sa pinte entre ses mains. Tu es sorti avec elle au lycée mais on ne t'a jamais vu avec elle. Vous êtes restés ensemble quelques jours et avez cassé ? Ou c'était une relation top secrète ? Quoi que venant de toi, ça ne m'étonne pas non plus...

- On est resté ensemble un an et demi, avoua-t-il.

- Un an et demi ?! Pourquoi avoir voulu nous garder dans la confidence à l'époque alors que votre couple était solide.

- Parce qu'Isaac était bien trop timide pour s'afficher aux côtés d'une fille comme Julianne, lâcha un Thomas moqueur en soulevant sa pinte avec un signe de tête à leur adresse.

Il fusilla son meilleur ami du regard.

- On avait une relation instable à l'époque, commença-t-il.

- Laisse-moi te rappeler que ça ne s'est pas amélioré avec le temps, rajouta Gabriel en se mettant à rire.

Trouble-fête, il était devenu.

- Il y a un truc pas louche dans votre histoire. Vous avez eu une relation secrète instable au lycée. Ok. Ca fait plus de quatre ans alors comment ça se fait que tu sois amoureux d'elle aujourd'hui ? Il t'a fallu quatre ans pour tomber amoureux d'elle ou quatre ans pour réaliser que tu l'étais ? Ma question peut paraître bête mais je suis complètement largué, Isaac, se lamenta Dan en faisant signe au serveur de leur apporter une nouvelle tournée qu'il régla.

Un frisson lui parcourut tout le corps. Dan et Gabriel ne prenaient pas en compte leur années de prépa. Et sa question était légitime et avait lieu d'être. Pour des gens aussi tordus qu'eux, cette question n'était pas bizarre. Elle leur correspondait parfaitement et cela était effrayant. Aussi effrayant qu'amusant.

Il sentit le regard de Thomas, redevenu sérieux, peser sur lui. Amoureux de Julianne il l'était depuis le lycée. Mais ce sentiment brûlant qu'il s'était mis à ressentir en revenant vers elle, celui-là n'avait rien à avoir avec celui de ses dix-huit ans. Il était beaucoup plus fort, beaucoup plus exigeant et paradoxalement il s'était moins laissé aller à ses désirs quand ils étaient brûlants. Comme s'il avait appris à résister.

Bon garçon.

- J'en sais rien les mecs, mentit-il en secouant la tête. Je sais juste que j'aime Juli et c'est tout, je ne veux plus en parler maintenant.

Thomas éclata de rire tandis que Gabriel faisait de même en se remettant à boire comme s'il souhaitait ravaler toutes les questions qui lui brûlaient les lèvres.

- Franchement Isaac, c'est aussi bizarre que c'est mignon, lança un Dan gonflé à bloc. Sérieusement, vous deux vous êtes vraiment mignons, s'esclaffa-t-il. Julianne est exquise comme fille, toi tu es un boss, alors indéniablement vous êtes un beau couple.

- C'est clair ! Renchérit Gabriel hilare. Vous avez nos bénédictions, avoua-t-il en posant une main solennelle sur sa nuque.

Ils se mirent à rire de concert. Quelle soirée ...

- Je peux savoir ce qui vous fait autant rire, les gars ? Lâcha Zach en apparaissant subitement.

Tous les regards convergèrent vers le fauteuil en velours bordeaux qui fut tirée sur la gauche de Gabriel. Un Zach rayonnant leur apparût.

- Ca fait plaisir de vous voir aussi en forme à une heure aussi tardive, rit-il en se servant à boire dans la choppe de Dan qui ne protesta pas.

- Où est-ce que tu étais ? lança Thomas en commandant deux assiettes de charcuterie.

Zach s'installa confortablement et roula des épaules avant de répondre.

- Vous ne devinerez jamais avec quelle beauté j'ai passé deux heures à manger une pizza, lâcha-t-il rêveur et comblé...

- Balance vite, Zach. Personne n'aime attendre ici.

- Tu me files ta bière ?

- Prends-là, concéda Dan.

- Julianne Davis.

Un silence se fit de nouveau et il entendit Gabriel retenir sa respiration, comme craignant une parole déplacée ou une réaction qui mettrait Isaac à nu.

Mais il s'en moquait complètement de ce qu'il pouvait susciter. La seule chose qui l'importait était cette nouvelle, cette mention de la brune. Il n'avait plus eu aucune nouvelle d'elle et il ne devait pas non plus en avoir vu qu'ils n'étaient tout simplement pas en contact même s'il avait son numéro de téléphone.

Il n'avait rien à lui demander tout comme elle n'avait aucun compte à lui rendre. Elle avait toujours été ami avec Zach ... Mais le fait était que Zach n'avait jamais caché à quel point Julianne lui plaisait depuis le lycée et s'il n'avait jamais rien tenté avec elle c'était bien parce qu'elle avait toujours eu l'esprit ailleurs, comme occupé. Mais aujourd'hui, elle était libre. Libre comme l'air. Il avait cessé de l'embêter tout comme il lui avait présenté ses excuses qui étaient censées mettre fin complètement, radicalement à leur relation désastreuse ...

Sauf qu'il n'en était rien bon sang ! La morsure de la jalousie planta ses crocs acérés dans son coeur et lui fit comprendre à quel point la réconciliation s'avérerait rude et douloureuse.

Aimer ne signifiait pas tout. Il fallait avoir les mots et les actes pour reconquérir un coeur lassé et désabusé.

- Range ton sourire, Zach. Julianne est une chasse gardée depuis des années, l'avertit Dan avec un sourire en piochant dans l'assiette de charcuterie d'Isaac et en adressant à ce dernier un clin d'oeil.

Il lui accorda un vague sourire en guise de réponse. Dan était dorénavant confiant et amusé par la tournure qu'avait pris la vie de son ami. Il lui transmit cette confiance et cette joie, malgré la difficulté de ce qui l'attendrait.

Son vendredi se passa de la même manière et il défila à une vitesse fulgurante. L'esprit reposé et en pleine forme, après une bonne nuit de sommeil chez les Guerrin, il parvint à boucler le nouveau dossier sur lequel il bûchait depuis plusieurs jours. Sa semaine se conclut sur la réunion hebdomadaire de l'équipe. Il présenta les conclusions du dossier Ambassade Coréenne, accompagné de Raphael qui progressait comme un champion et qui se ferait à coup sûr une place chez Dan Mason à la fin de son stage.

Parler de ce dossier le projeta automatiquement en arrière, si bien qu'il eut l'impression que leur interlocutrice sexy était de nouveau face à eux en train de les évaluer, pendant que Raphael prenait la parole, l'esprit embrouillé par tout ce que cette vue avait fait naître en lui. Cette chemise jaune transparente qui laissait entrevoir de manière subtile ses seins enfermés dans ce soutif sexy et ce pantalon noir qui l'avait moulée comme s'il avait été conçu spécialement pour elle. Malgré la colère qu'il avait ressenti face à une Julianne déambulant dans ses locaux vêtue de la sorte, une qui donnait à tout homme normalement constitué l'envie de laisser son regard s'attarder sur ses courbes sensuelles, il avait rapidement succombé à son tour. Promenant son regard de loup sur les jambes de la jolie gazelle et sur sa chute de rein qui le faisait saliver, pendant qu'elle avait le dos tourné. Il avait pensé passer inaperçu et nourir sa soif d'admiration face à cette créature que Dieu avait conçu avec un amour tout particulier, mais le fait était qu'il avait été pris la main dans le sac par sa collègue croqueuse d'hommes.

Qu'est-ce qu'une fille comme Julianne pouvait avoir à faire avec une fille comme elle ?! Elle sentait la fille ultra open à plein nez. Il espérait fortement qu'elle ne passait pas ses journées à lui donner des anecdotes et des conseils pour avoir tous les gars à ses pieds. Ou pire à l'encourager à avoir sa première relation sexuelle avant le mariage ! Il n'était pas blanc comme neige sur ce plan là mais pour Julianne il voulait le meilleur et rien de précipité qui entraînerait un quelconque regret.

Elle méritait et évidemment il lui souhaitait le meilleur. Un commençant par un I et se terminant par un C...

- Isaac ? L'appela une voix forte.

Il sortit de ses songes et le sourire niais typiquement masculin qui flottait sur ses lèvres disparut aussitôt face à son chef qui l'apostrophait en s'étant levé.

Il balaya la salle du regard et découvrit un Raphael qui était retourné à sa place, qui se retenait difficilement de rire, tandis que d'autres collègues amusés par la situation rangeaient leurs affaires.

- La réunion est finie, lui fit comprendre Dan Mason avec un sourire en se rapprochant de lui.

- Oui, Monsieur, répondit-il en se redressant.

- Bien. Très bon rapport aujourd'hui et je suis fier de la manière dont tu coaches Raphael. Tu peux aller retrouver celle à qui tu pensais maintenant et passer un bon week-end en sa compagnie. A lundi, le salua-t-il.

Gêné par cette confidence et ce souhait, il répondit par un hochement de tête. Son patron rit et lui tapota l'épaule avant de quitter la salle de réunion. Chose qu'il finit par faire à son tour après avoir rassemblé ses affaires. Il passa une dernière fois par son bureau pour reposer ses dossiers et retrouva les marches qui menaient à l'entrée de l'entreprise.

Il salua ses collègues et s'apprêtait à mettre ses écouteurs branchés à son Ipod quand il fut attiré par un manteau gris qu'il connaissait par coeur. Un ressemblant comme deux goutes d'eau à celui du Chaperon Rouge avec cette énorme capuche bordée de fourrure noire.

Son coeur s'accéléra sous l'effet de surprise. Elle était si grande qu'il avait l'impression de rêver. Alors, hébété, il ferma les yeux et les rouvrit avec la certitude que cette image allait s'évaporer. Ce qui n'arriva guère. Au contraire, leurs regards finirent par se croiser, elle qui regardait son téléphone auparavant.

Un frisson lui parcourut l'échine. Croiser ces perles ambrées après en avoir rêvé et les avoir imaginées en pleine réunion, cela n'avait pas de prix. Elle avança de quelques pas et vint se poster face à lui au même moment où Raphael débarquait à ses côtés, l'air pressé. Sûrement qu'il allait retrouver sa fiancée Marie.

- Allez bon week ..., commença-t-il avant de s'arrêter brusquement en découvrant Julianne en face lui, les yeux écarquillés. Madame Davis ? Questionna-t-il. Il y a un problème avec le dossier ? Demanda-t-il en avança d'un pas prêt à l'accueillir s'il le fallait.

- Non, Monsieur Vidal, il n'y a aucun souci avec le dossier. Nous avons reçu le matériel commandé.

- Tant mieux, Madame. Alors je pense qu'il s'agit de la deuxième option, conclut-il en se tournant vers Isaac. C'est ce dont je me doutais, lui souffla-t-il tout bas. Madame Davis, bonne soirée. Isaac, le salua-t-il avant de les quitter.

Il acquiesça à son adresse puis il le vit partir. Il reporta son attention sur la brune qui l'attendait. Sa présence en face de lui était un cadeau inestimé de Dieu. Il n'imaginerait rien de bien grandiloquent quant à sa venue aux locaux de Dan Mason. Indéniablement, elle était venue pour lui mais ce qui l'avait poussée à faire tout ce trajet restait un mystère. Alors, avant de s'exciter pour rien, il lui laisserait le temps de venir à lui.

- Bonsoir Isaac, le salua-t-elle avec un léger sourire qui n'atteignit pas ses yeux.

- Salut, fit-il en s'avançant.

Il ne savait pas ce qu'elle avait prévu. Il ne savait pas ce qu'ils allaient bien pouvoir faire de cette soirée, mais la seule chose dont il était certain était qu'il allait profiter à fond de l'avoir à ses côtés. 

Voilà pour ce chapitre quarante-cinq :) Il est dans le même ton un peu léger que la première partie. Dîtes-moi s'il vous convient ou si vous voudriez qu'il soit davantage développé notamment sur les nouveaux désirs d'Isaac : joie, envie d'exprimer sur ce qu'il ressent pour Julianne. l'envie de vivre tout simplement avec elle. 

Parce que je vous avoue que je suis un peu perdue pour le moment. Je suis tellement peu habituée à écrire de la sorte sur Isaac et Julianne avec de la joie dans l'air que je n'arrive pas à savoir si c'es crédible ou non :( et j'ai l'impression que les chapitres perdent en profondeur et deviennent fades clairement. Alors si vous pouviez éclairer ma lanterne, vous auriez ma gratitude pour l'éternité <3

Affectueusement vôtre, 

Célestine.