Chapitre 9.
Bonjour à toutes ! Voici un nouveau chapitre avec seulement Isaac pour personnage :) Bonne lecture ! Je te dédie ce chapitre, chère Vinie, un Isaac, charmant, énervé, furaax, rien que pour toi ;)
Isaac Evans jeta son portable sur son lit après avoir répondu au coup de fil de cette Wendy qui était beaucoup trop entreprenante à son goût. Il était énervé, cela faisait maintenant, quatre jours, qu'il recevait sans arrêt des messages de jeunes femmes de tout âge. Au bout de deux jours, ce problème avait cessé, puis le troisième jour, l'enfer avait recommencé. Elles ne connaissaient pas son prénom, et l'appelait « Aurélien », en lui envoyant des photos, très explicites. C'était la première fois qu'il se faisait harceler de la sorte. Il fulminait contre l'abruti qui avait mal enregistré son numéro sur le site de rencontre.
« - Quel enfoiré ! »
Comment pouvait-on être à ce point être idiot pour enregistrer un mauvais numéro, ne pas s'en rendre compte, et ne pas corriger son erreur ? Pendant que l'utilisateur vivait tranquillement, Isaac Evans était lui, harcelé par des femmes à l'appétit très grand. Il en avait ras le bol, marre de cette situation. Lui qui maîtrisait sa vie, si bien, se voyait perturbé de la sorte par des femmes … C'était inacceptable ! Honteux ! Il avait demandé le nom du site du rencontre et était parti faire un tour sur la page. Mais il n'avait plus trouvé le nom de l'utilisateur, cet idiot l'avait supprimé. Cependant, dans le fil d'actualité, le numéro d'Isaac était toujours visible, avec une photo représentant cet Aurélien. Isaac était persuadé que sa photo de profil ne devait même pas lui appartenir, tant elle ressemblait au mannequin que l'on pouvait aisément trouver sur Google. Il aurait bien voulu lui laisser un message assez gentil, pour lui transmettre toute l'amitié qu'il éprouvait pour lui. Mais on ne pouvait plus joindre. Enervé, il tapa du pied contre son bureau et se laissa tomber contre son fauteuil.
Il ferma les yeux, et entreprit de se masser les tempes pour calmer la tension qui montait en lui...
Il pouvait aller voir son opérateur et demander à changer de numéro. Il ne pouvait pas le quitter, son engagement de deux ans, obligatoire, n'était pas terminé. Et puis cet opérateur lui convenait parfaitement. Mais cette situation n'avait pas d'issue : Il pouvait bloquer certains numéros, mais il ne pouvait pas bloquer les « nouveaux arrivants ». Et puis changer de numéro reviendrait à le renvoyer à tous ses contacts et c'était beaucoup trop longs, surtout que certains amis qu'ils n'avaient pas dans son répertoire possédaient ce même numéro... Il ne pouvait, définitivement , pas le changer !
Il rejeta la tête en arrière, en passant une main sur son visage. Beaucoup trop de pensées traversaient son esprit, fusant comme des pétards, par-ci par-là. Il était bien incapable de réfléchir correctement, trop de questions se trouvaient sans réponses. Toutes ces femmes décrivaient cet Aurélien, qui quelque part, lui ressemblait un peu. La couleur noire de ses yeux, sa taille ; un mètre quatre-vingt-cinq ; son ancien poste de quaterback. Ce n'était pas de grandes similitudes, mais ça restait des similitudes...
Et quelque part, au fond de lui, il trouvait ça étrange. Il aurait bien voulu en parler à Thomas, mais il était trop occupé avec Naomie, ces derniers temps. En parler à Mamie ? Jamais. C'était une honte, totale. Mamie aurait bien ri sur lui, puis elle lui aurait dit que tout cela passerait rapidement, qu'il ne fallait pas s'inquiéter pour ce genre de broutilles... Mais ce n'était pas des broutilles, Isaac devenait fou à lire ces message tous plus dégoûtants les uns que les autres. Il n'était pas homme à se jeter ni aux pieds d'une femme, ni dans son lit. Il avait une certaine fierté, et une réputation dont il était bien fier !
Il repensait aux derniers messages, chaque expéditrice habitait dans des villes voisines. Ce qui signifiait que ce soi-disant Aurélien habitait aussi dans les environs... Mais impossible de le retrouver avec cette fausse image, et peut-être ce faux nom ? Peut-être qu'il ne s'agissait que d'un pseudonyme ...Cet enfoiré vivait tranquillement à côté d'Isaac, et pourtant, il était bien incapable de mettre la main sur lui !
Il se leva et récupéra son téléphone pour relire les derniers messages. Il y avait tous les âges et beaucoup de nationalité vu les noms ! On y trouvait même une Chinoise et une Pakistanaise du nom de Hasna ! Lorsque le jeune homme avait appris sa nationalité, il s'était figé de stupeur. Certaines mentionnaient leur ville, d'autres parlaient d'elles et de leur préférence, d'autres érigeaient cet Aurélien en professionnel de sport de chambre, d'après les informations et précisions que ce dernier aurait donné. Il était en train de lire le message d'une certaine Emma, qu'il venait de découvrir, lorsqu'il se figea.
« Heureuse de voir qu'on habite dans la même ville, Aurélien aka le quaterback sexy de son lycée. J'habite aussi Mantes. »
Comment savait-elle qu'il habitait Mantes-la-Jolie ? La ville n'était pas mentionnée sur le profil d'Aurélien, il en était certain. Il n'avait vu aucune mention de la localisation. Et aucune autre n'avait écrit « aussi ». Aurélien habitait Mantes … Aurélien habitait Mantes …Aurélien ressemblait un peu trop à Isaac Evans … Il eut l'impression que le monde se mettait à tourner autour de lui, il revoyait tous ses messages, toutes ses photos, la page, la photo d'Aurélien, qui avait un physique similaire au sien … Seul son lycée proposait le Foot US … aucun autre aux alentours.
Une pensée, horrible, traversa son esprit furtivement, mais y laissa une trace, non négligeable. Aurélien habitait Mantes-la-Jolie. Aurélien mesurait un mètre quatre-vingt-cinq. Aurélien avait les yeux noirs. Aurélien avait le même gabarit. Aurélien avait fait du foot US au lycée. Aurélien avait été Quaterback … La vérité le foudroya, le laissant stupéfait … Aurélien ressemblait à Isaac parce qu'Aurélien était Isaac. Il se remit droit et fixa le parquet de sa chambre. Aurélien était Isaac. Il en était persuadé.
Ces femmes semblaient avoir reçu une description précise de son corps, voilà pourquoi la photo d'Aurélien était celle d'un mannequin ayant le même corps que lui. Il serra son poing tandis que son corps et sa tête chauffaient, énormément. Ces femmes ne se trompaient pas de destinataire. Elles le visaient lui. C'est lui qu'elles imaginaient, espéraient et attendaient. Il fut dégoûté. Ecoeuré de celui qui était derrière tout ça. A quoi jouait-il ? Pourquoi s'en prenait-il de cette façon ? Il se releva d'un coup de son fauteuil, quelque chose lui échappait. Pourquoi est-ce-qu'on l'avait pris pour cible ? Pourquoi est-ce-qu'on voulait lui faire subir quelque chose ? Et surtout, ça.
Il se mit à tourner en rond dans sa chambre, quelque chose lui échappait. Il ne comprenait pas ce petit jeu, parce que c'était un jeu. On s'amusait de ce qu'il vivait. On s'amusait de ce qu'il traversait. Et la personne savait qu'il allait réagir de cette manière. Cette personne le connaissait bien, ou bien elle prétendait le connaître sur certains points. Il prit sa tête entre ses mains, les yeux grands ouverts.
« - On est en train de se foutre de moi ! Et je suis là en train de me prendre la tête ! Réfléchis Isaac, réfléchis ! »
Il inspira longuement et s'assit sur son lit. Il ferma les yeux et se mit à réfléchir à une quelconque raison qui aurait pu pousser quelqu'un à lui faire cette blague. Il n'avait actuellement pas de copines. Il n'en cherchait pas non plus. Il ne draguait pas les copines de ses potes, ni leur sœurs ou quoi que ce soit, quoique Thomas, Zach, Dan et Gabriel n'avaient pas de sœurs plus jeunes qu'eux... Il ne courrait pas après les filles, d'ailleurs il ne l'avait jamais fait. Ni au lycée, ni maintenant. Il n'avait fait de coup bas à personne, provocation ou trahison ne rentraient pas dans son vocabulaire et dans son comportement de tous les jours. Alors, pourquoi ?
« - Merde ! »
Il s'énervait trop rapidement. Il fallait qu'il reste calme pour comprendre la situation et trouver l'identité de celui qui lui jouait ce mauvais tour. Il ne pouvait pas le laisser filer de la sorte.
Il fallait qu'il se reprenne. Il ferma les yeux, et les cacha avec ses paumes. Il fit abstraction de toutes ses pensées, et une fois la tête vidée, il revit tous les messages et les expéditrices. Toutes lui parlaient avec familiarité, comme si elles le connaissaient déjà, ou comme si elles avaient déjà eu affaire à des hommes comme lui. Elles installaient toutes, cette proximité, et ce jeu quasi sexuel, comme si elles savaient qu'il allait y répondre favorablement dès le premier message, et se retrouver chez elles, une rose à la main.
Si elles se comportaient de la sorte, c'est bien parce qu'elles avaient déjà correspondu avec cet Aurélien, et qu'il leur avait mis l'eau à la bouche... Ces femmes connaissaient Isaac sans vraiment le connaître... Quatre mots tournoyaient dans sa tête : Blague. Sites de rencontre. Femmes. Fou.
Ces quatre mots décrivaient parfaitement ce qu'il traversait. Il devait se concentrer sur ces quatre mots pour parvenir jusqu'à celui qui s'amusait de sa situation. Blague correspondait à ce qu'on lui faisait vivre. Il était persuadé que la personne faisait ça dans le but de se moquer, et de s'amuser de son état mental. On ne souhaitait pas l'atteindre avec ces vulgaires messages, qui faisaient tout de même un sacré effet, non négligeable. Pour l'atteindre, il fallait s'en prendre à lui physiquement ou bien à sa famille, surtout à ses grands-parents. Et ça, Isaac Evans, était persuadé que personne n'oserait le faire. Personne.
Venait ensuite « Site de rencontres », quoi de plus simple que d'embêter un homme avec des femmes, lorsqu'il n'en voulait pas. Avec ce site et les femmes qui le contactaient, Isaac était tenté de croire que la personne voulait lui faire passer un message. Message qui disait qu'il était soit incapable de séduire une femme, et qu'il avait besoin d'aide. Message qui disait aussi qu'il ne pouvait satisfaire une femme, ou qu'il ne savait pas comme s'y prendre, ce qui expliquait tous les refus qu'il leur adressait. La personne savait donc d'avance, qu'il allait leur dire non... Et la personne savait d'avance qu'il allait devenir Fou face à cette situation.
« - Je vais te rendre fou, Evans. »
ll rouvrit ses yeux d'un coup, le cœur battant à tout rompre, le visage figé. Dans sa tête, tous ces souvenirs l'assaillirent, toutes ces images lui revenaient. Les différentes altercations, les mots échangés, les paroles échangés. Il revoyait tout. Il entendait de nouveau ces menaces..Il revoyait ces yeux couleur noisette qui le provoquaient avec amusement, et avec fierté. Il revoyait cette bouche qui se déformait en un sourire provocateur. Il se rappelait de cette menace, qui sonnait comme une promesse qu'elle allait tenir, coûte que coûte.
Il la revoyait, sûre d'elle et de la réussite qu'elle imaginait déjà. Tous les événements concordaient avec ces paroles. Il le savait, c'était elle. Et personne d'autre. Il en était certain, maintenant. La colère jaillit de nouveau, ses pupilles noires se rétrécirent et devinrent encore plus sombre. Sa mâchoire se contracta tandis que son point venait s'abattre sur son matelas.
« - Tu ne perds rien pour attendre »
Il changea rapidement son t-shirt vert kaki contre son sweat bordeaux clair aux cordons blancs, et sortit en claquant la porte de sa chambre. Il descendit rapidement les escaliers, et lança un simple « Je reviens Mamie » avant de refermer la porte derrière lui, un peu trop fort. Il ne vit pas Rosalie s'arrêter et lui demander si tout allait bien, de toute manière, rien n'allait plus..
Il mit la clé de contact, un peu brusquement, et démarra sa A4 noire. Il connaissait son adresse, quoi de plus chic que leur grand Boulevard... Il était tellement furieux qu'il dépassait largement la vitesse autorisée en ville. Il passa au rouge deux feux, et remercia intérieurement le Ciel de ne pas avoir croisé le chemin de policiers. Il espérait qu'elle serait chez elle, et toute seule. De toute manière, d'après ce qu'il avait compris, il n'y avait personne chez elle. Il avait besoin de la voir et de tout mettre au clair, tout de suite, avant que les choses ne dérapent...
Une fois qu'il atteignit le Boulevard, il se gara rapidement devant la demeure qui se dressait, majestueuse, face à lui. Il sortit de sa voiture et alla se poster devant la grande porte d'entrée. Il appuya fortement sur la sonnette qu'il entendit retentir. Il attendit quelques secondes, aucune réponse. Il appuya une deuxième fois, plus longuement. Il entendait de nouveau le bruit qui se propageait dans la maison. Aucune réponse, personne ne venait ouvrir, pourtant il avait remarqué que la fenêtre du deuxième étage était entrouverte. Elle était chez elle, aucun doute. Elle se cachait de lui, ayant compris qu'il avait percé à jour son petit jeu. Il écrasa sa sonnerie, une troisième fois.
« - Tu es morte, J... !! »
La porte s'ouvrit en grand, et la tenante de la maison semblait énervée...
Voilàà pour aujourd'hui ! :) Alors ce n'est que du Isaac, je trouvais ça important de n'avoir que son point de vue. C'était assez dur à écrire, j'avais peur de ne pas rendre ses réflexions réalistes. Dites-moi ce que vous en pensez :)
A Bientôt !
Fidèlement vôtre,
Miss-Key.
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