~~ Chapitre 27 Partie 2 ~~
Bonsoir à tous ! Me voici pour la seconde partie de ce chapitre 27 ! Pardonnez mon retard :/ Pensez à recharger la page avant de lire pour évitez les mots collés les cops' ! Je vous souhaite une bonne lecture et dédie ce chapitre à bêta-choupinette Aurore <3 Mercii Merci ma belle !
« - Fais ce que tu veux. Dans quelques secondes tu me supplieras de t'embrasser, prédit-il sûr de lui. »
Son cœur violentait sa poitrine et le sang affluait à toute vitesse à ses tempes.
« - Rêve tou-toujours, ab-ruti, parvint-elle difficilement à articuler.»
Son état de faiblesse était maintenant certain, elle ne parvenait plus à tenir debout et seul le bras d'Isaac la maintenait. Avec un cri de désespoir elle rendit les armes, mettant ainsi fin à ce combat intérieur. Même si elle souhaitait grandement qu'il cesse ses petits jeux qui n'étaient là que pour l'énerver, elle aimait trop pour son propre bien ce qu'il lui faisait en ce moment même.
Une chaleur sourde s'emparait d'elle et elle pouvait sentir les battements effrénés dans tout son corps, dans son cerveau et même au creux de son aine. Des frissons incontrôlables la parcouraient et sa respiration était maintenant tristement bancale. Complètement possédée par ces assauts, elle en vint à lâcher un soupir de plaisir et de frustration tant elle voulait sentir ses lèvres et ses mains ailleurs. Sa main vint s'enquérir de sa nuque qu'elle agrippa comme s'il était son seul pilier et elle se mit inconsciemment à guider sa tête pour qu'il s'attarde sur sa clavicule et au creux de son cou.
« - Je n'ai pas oublié ton point faible, Davis,chuchota-t-il dans son oreille avant d'embrasser sa tempe. »
Il marmonnait des paroles qu'elle était dans l'incapacité d'entendre et surtout de comprendre. Son cerveau s'était mis en mode off et avait laissé le contrôle à ce traître de corps qui appréciait bien trop ce qui était en train de se passer pour faire quoi que ce soit. Elle le sentit bouger et elle ouvrit les yeux pourvoir qu'il avait quelque peu reculé. Un semblant d'air frais passa entre eux pour les rafraîchir et leur faire prendre conscience de la chaleur qui émanait d'eux.
Bien trop obnubilée par la lueur joueuse de ses pupilles, elle ne pensa pas à retirer sa main des cheveux d'Isaac. Il ne s'en formalisa pas non plus. Ils s'étudièrent quelques instants et elle tenta de reprendre une respiration normale, toutefois il ne l'entendait pas de cette manière.
« - Dis le avant que je ne te fasse gémir, Juli. »
Il embrassa de nouveau son cou et cette fois-ci un contact chaud et humide s'imposa contre sa chair. Elle comprit aussitôt ce qu'il allait faire et se mit à paniquer. Retirant sa main de la nuque,elle se mit à repousser Isaac avant qu'il n'entame son piège. Elle ne pourrait pas y résister longtemps et les mots qu'il souhaitait entendre s'échapperaient de ses lèvres. C'était son point faible.
Foudres abattues !
Les lèvres mal intentionnées se posèrent sur sa jugulaire et signèrent sa perte. Sa langue y apposa une lente et terrible pression qui lui fit tout bonnement et délicieusement perdre la tête. Puis, cette dernière entreprit de dessiner des arabesques à cet endroit, laissant sa peau à la fois brûlante et glacée.C'était plus qu'elle ne pouvait supporter et malgré le fait qu'elle devait lutter contre lui, les mots s'échappèrent d'eux-mêmes,comme elle l'avait craint quelques secondes plus tôt.
« - Embrass... »
Il plaqua ses lèvres contre les siennes avant même qu'elle n'ait entièrement formulé une supplique, lui arrachant un gémissement tant l'attente avait été longue et douloureuse.
Avait-il senti qu'elle était au bord du précipice ? Qu'elle était sur le point de lui offrir ce qu'il voulait ? C'était sans doute le cas tant il avait été rapide. La prise sur son poignet disparut aussitôt et une main vint s'engouffrer dans ses cheveux pour la rapprocher de lui et donner un autre angle au baiser. Il voulait une maîtrise parfaite et il l'obtint aisément.
Le cœur de Julianne enflait dans sa poitrine, heureux et reconnaissant de son sort et à la fois quémandeur de beaucoup plus,comme si cette étreinte éphémère ne lui suffisait pas. Elle eut mal à ce constat mais le sentiment de bien-être honteux étant à son comble contre Isaac, elle ne s'en formalisa pas, pour le moment.Malgré le fait qu'elle embrassait son pire ennemi, celui qui s'était amusé à violenter son corps et son cœur, elle eut l'impression de revivre dans ses bras puissants. Un sang chaud parcourut ses veines,la brûlant d'un souffle de vie qu'elle ne connaissait pas. Malgré l'impossibilité de la situation, malgré le fait qu'elle devait s'éloigner de lui et le plus rapidement possible, elle appréciait cette étreinte plus qu'il ne lui était permis. C'était dégoûtant,contradictoire et destructeur et pourtant elle aurait voulu lui crier de rester près d'elle. L'agressivité dont il faisait preuve, la force avec laquelle il l'avait plaquée contre l'armoire, cette avidité avec laquelle il brutalisait ses lèvres, tout ceci n'était pas souhaitable. Ce n'était pas sain, pas sain du tout. Elle savait qu'elle agissait mal néanmoins elle était dans l'incapacité de se détacher de lui. Malgré l'horreur de sa position et de ce douloureux constat, son corps aimait bien trop ce qu'il subissait et il le prouva de lui-même.
Les doigts de la brune vinrent s'enquérir de la chevelure sombre et elle le pressa davantage contre elle, voulant retrouver cette carrure dure et protectrice de son pire ennemi. Deux années s'étaient écoulées depuis un échange tel qu'aujourd'hui. Elle n'avait rien oublié, tout lui revenait par vague et elle pouvait s'avouer que c'était pareil qu'au lycée. Cette même intensité dans laquelle haine et amour s'affrontaient. Elle s'était nourri de cela et le goûtait encore maintenant. Au moment où elle put enfin se laisser aller à ses désirs enfouis, il descella leurs lèvres et recula subitement, la laissant confuse et pantoise.
S'essuyant la bouche du revers de la main, il la toisa avec un sourire triomphale tandis qu'elle se remettait de ce qu'elle venait de vivre en fixant les lèvres qui venaient de la quitter. Bêtement tombée dans le piège qu'il avait spécialement tendu pour elle,stupidement emportée dans ce tourbillon de désir, elle était maintenant rubiconde d'embarras et bien honteuse de ce petit échange qui avait été il faut le reconnaître électrique.
« - Je t'avais prévenue Davis que tu succomberais et il n'a été question que de deux ou trois minutes, pas plus, déclara-t-il, victorieux.
- La ferme, siffla-t-elle en sentant son cœur peiner à retrouver un rythme normal. »
Contre toute attente, il se mit à rire goguenard en passant une main dans ses cheveux, visiblement très fier de son petit jeu et de la certitude qu'il avait affiché quelques temps plus tôt. Elle eut envie de le gifler et ne sut même pas ce qui la retint d'agir. Se détournant de lui, elle massa sa nuque.
La brune n'en revenait pas de ce qu'il venait de se passer entre eux. Certes, Isaac avait été en grande partie l'initiateur de ce baiser mais elle avait participé et elle avait voulu continuer, continuer et ... mais jusqu'à quand ? La déception et la colère s'emmêlaient parce qu'il y avait mis fin au moment où elle en avait le plus profité. Elle avait envie de se jeter à son cou et de le supplier d'arrêter de jouer avec son cœur. Ces désirs qui bouillaient en elle la rendaient honteuse en plus de cette frustration qui la démangeait. Et tout ceci était le but machiavélique de ce satané jeune homme. Il lui montrait clairement qu'il avait le pouvoir d'éveiller et de mettre un terme aux désirs de Julianne quand il le voulait. Et cet arrêt avait été important pour elle, tellement qu'elle serait même allée jusqu'à le remercier s'il n'avait pas été lui.
Elle s'éloigna quelque peu de l'armoire en bois, les lèvres en feu et les joues rouges.
« - Maintenant est-ce que tu pourrais tout simplement dégager,Isaac ? Je n'ai plus envie de voir ta sale tête, lui confia-t-elle avec une moue dégoûtée. »
Il se rapprocha d'elle en affichant un rictus carnassier.
« - Pas de ça avec moi, Juli. »
Il attrapa son visage en coupe entre ses mains et laissa leur regard se fondre avant de plonger sur ses lèvres. Il l'embrassa avec une douceur qui apaisa son cœur tourmenté et passa lentement sa langue sur la lèvre inférieure de la jeune fille. Face à cet assaut rapide, elle n'eut même pas le temps de le repousser qu' après avoir déposé un dernier baiser à la commissure de sa bouche, ils'éloignait déjà en murmurant :
« - C'est bien ce que je me disais : goût cerise. »
Elle crut rêver, il venait de deviner le goût de son baume à lèvres ! Il était tout bonnement incompréhensible.
« -Tu as défailli dans mes bras, tu as frissonné contre mes lèvres,énuméra-t-il l'air de réfléchir... j'ai le plaisir de t'avouer que tu es toujours sous mon charme ! S'exclama-t-il en levant les bras tel un orateur acclamé par la foule. »
Elle haussa un sourcil interrogateur à son adresse tout en croisant les bras sur sa poitrine.
« - J'en conclus donc que rien n'est fini, Davis,signala-t-il très fier de sa découverte. »
Un frisson la parcourut à l'entente de cette phrase qu'elle avait bien trop entendu avec Thomas. Néanmoins, elle se reprit rapidement.
« - Je t'en prie, Isaac. Ce n'est pas à la suite de ce misérable baiser que tu vas penser que je craque pour toi, formula-t-elle, s'emparant d'un air surpris. Tu m'as clairement forçée en pointant des endroits stratégiques.
- Oh je t'en prie, Julianne, la parodia-t-il, un misérable baiser, vraiment ? Alors il t'en faut vraiment peu pour soupirer d'aise contre mes lèvres. Si ça avait été ardent, que serait-il advenu de toi, ma pauvre fille ? Nargua-t-il. J'ai fait appel aux parties stratégiques de ton corps pour t'encourager à mettre des mots sur tes ressentis ! Et tu devrais me remercier ! »
Elle le fusilla du regard. Elle était encore sous le choc qu'il se soit souvenu de ce jeu de langue qu'il avait souvent exercé durant les premiers mois de relation au lycée. Elle pensait véritablement qu'il oublierait tout ceci et était étonnée de constater qu'il pouvait la surprendre positivement.
Force est de relater qu'il criait victoire bien trop rapidement, le petit Evans, et elle brûlait de briser le sourire qui lui barrait le visage.
« - Ce n'était pas du charme, opposa-t-elle clairement. Tu as fait appel au physique, tout ce qu'il y a de plus facile parce que tu sais pertinemment qu'en temps normal je ne craquerais jamais pour toi. »
L'éclat d'amusement disparut tandis que le sourire perdurait,dorénavant inquiétant.
« - Le venin que tu me réserves, la violence dont tu fais preuve à mon égard et enfin ton caractère d'enfant pourri gâté ... »
Tout en débitant ces paroles, une voix intérieure lui souffla qu'elle ne valait pas mieux que lui... Pendant qu'elle prononçait les premières phrases, il resta de marbre. Mais lorsque survint la dernière ses sourcils froncèrent dangereusement et ceci encouragea vivement la jeune fille à continuer sur cette voie pour détruire sa certitude et reprendre le dessus.
« - Ton passé, ton présent et même à l'avenir, Isaac, je ne serai jamais charmée par ta personne. On séduit avec un bon caractère, des qualités et un cœur ... »
Le contact visuel se perpétuait et ses iris étaient dorénavant froids, l'océan s'agitant de nouveau. Ses paroles avaient eu un effet sur lui, elle pouvait le lire dans la noirceur de son regard.Il était atteint par ces mots. Elle venait d'inverser la balance et de dominer Isaac Evans. La soirée se devait de se terminer ainsi.
« - Et tu n'as définitivement aucun de ces critères et je doute que tu les aies un jour. Ainsi, je ne tomberais plus pour toi, quoique tu tentes, asséna-t-elle posément, renforçant l'impact de cet aveu . »
Elle savait d'ores et déjà qu'il n'avait jamais essayé de la conquérir, mais tenait à lui rappeler ce point et lui assurer que quoi qu'il fasse, il n'atteindrait plus son cœur, à aucun prix.
Elle pensait qu'il allait se mettre à ricaner et l'envoyer paître comme il savait si bien le faire. Au lieu de cela, un éclair passa furtivement dans ses pupilles orageuses et sa mâchoire se contracta.
Tout ceci ne dura qu'un court instant et il se reprit rapidement,recouvrant son masque d'indifférence.
« - Tu es déjà tombée pour moi au lycée, Davis mais je me contrefiche de tout ça, rappela-t-il, glacial. »
Il ne manquait aucune occasion pour la rabaisser et lui montrer l'étendue de l'horreur ambulante qu'il était.
« - La seule chose que je retiens de cette soirée c'est que tu as beau me haïr aussi fort, tu n'as pas résisté longtemps dans mes bras. Alors au lieu de prédire notre futur, tu devrais plutôt t'inquiéter du présent, vieille folle ! Lança-t-il, ses lèvres se colorant d'un sourire mauvais. »
Elle serra les poings, furieuse. En quelques secondes à peine, il venait de renverser la situation et de rétablir la domination en sa faveur. Bon sang qu'il était doué pour mettre les autres mal à l'aise ! C'était du génie !
Cette scène la suivrait toute sa vie et alimenterait sa honte jusque la fin de ses jours, elle en était certaine. Elle aurait espéré être plus forte mais collée à Isaac, c'était impossible.Elle avait l'impression de reproduire une scène du lycée lorsqu'ils se disputaient et qu'Isaac finissait par l'embrasser, envoyant valdinguer toute sa colère pour qu'elle ne se concentre que sur les sentiments qui la traversaient quand elle était dans ses bras. Elle avait la désagréable sensation de redevenir la Julianne de dix-sept ans et d'avoir en face de lui l'Isaac du lycée. Thomas avait presque raison, tout semblait être comme avant entre eux.
Toutefois, elle ne laisserait pas cette sensation perdurer. Le passé était derrière eux, malgré les quelques similitudes que l'on pouvait repérer. Au lycée, Isaac dominait. Aujourd'hui, Julianne ne lui ferait pas ce plaisir. Elle le dominerait par tous les moyens et avait déjà trouvé comment s'y prendre. Il suffisait de quelques paroles et gestes bien placés.
Ayant terminé sa petite enquête de la soirée et étant sans doute ennuyé la tournure, il amorça un pas vers la porte. Toutefois, elle ne comptait pas le laisser partir aussi vite.
« Allons-y, Isaac, parlons du présent et de ton soudain besoin de pause tout à l'heure, proposa-t-elle gaiement en s'approchant de lui.»
Il s'arrêta aussitôt.
« - Qu'est-ce que tu racontes ? Lâcha-t-il, feignant l'incompréhension. »
Elle n'était pas dupe. Il était aussi rusé qu'elle, voire plus tant sa cervelle tordue était créative.
« - Pourquoi avais-tu soudainement besoin de pause, Isaac ? »
Elle le vit se figer et aperçut un éclair d'inquiétude traverser ses iris incertains. C'était le signal. Elle avait son attention, son cerveau étant occupé par la tempête qu'elle venait de réveiller. Elle se souvenait de son état. Il avait été perdu, fixant le sol comme un fou. Elle sentit la mauvaise Julianne qu'il avait créé se réveiller en elle et s'allier à celle qu'elle était véritablement. Elles feraient de nouveau une pour cette soirée. L'ayant perturbé comme il le fallait, elle tissa sa toile à l'image d'une araignée redoutable s'avançant avec détermination vers la proie paralysée.
« - Pourquoi ce bordel était-il lié à ta meilleur ennemie ? »
La tête baissée, il plissa ses yeux comme plus tôt. Les sables mouvants qu'il avait lui-même engendré, elle les recréait de nouveau pour pouvoir l'avoir à sa merci. Il avait été atteint tout à l'heure. Peut-être par les paroles de Julianne ou bien sa propre folie qui devait le ronger de l'intérieur. Elle n'en savait rien mais constatait seulement qu'il avait eu besoin d'aide aujourd'hui,de soutien alors qu'il n'en avait jamais réclamé auparavant. Celui qui se proclamait inébranlable, infaillible avait lui même révélé l'existence de ses failles. Isaac lui avait proposé ou imploré une trêve en pensant qu'elle en avait également besoin. Il avait tellement raison mais paradoxalement si tort. Ils n'avaient aucune attente par rapport à l'autre, cela avait toujours fonctionné ainsi entre eux. Et ce soudain désir de pause en incluant Julianne dans ses paroles, prouvait à la brune qu'il était au bout et qu'elle parvenait à le rendre dingue jusqu'à l'explosion. Cela n'avait effectivement rien de nouveau, elle avait toujours fait jaillir sa colère avec brio mais le fait qu'aujourd'hui il fasse appel à elle l'intriguait. Que se passait-il dans sa tête ? En lui ?Elle ne le saurait sans doute jamais mais pouvait au moins rappeler les démons du brun, pour se débarrasser une bonne fois pour toutes des siens. Il ne lui restait plus beaucoup de temps et elle devait agir, au moins une fois. Au souvenir amer de leur vécu, elles'avança vers lui, lentement, jusqu'à se poster devant lui.
« - Aurais-je autant d'influence sur ton existence pour que celle-ci devienne chaotique ? Questionna-t-elle en posant une main sur son pectoral gauche, l'enjoignant silencieusement à reculer. »
Elle le sentit se tendre aussitôt malgré l'obéissance. En plus de la chaleur de son corps, elle percevait clairement la tension émaner de lui. Le jeune homme lia son regard perdu au sien et elle put lire que la situation lui échappait totalement. Il l'avait provoquée et se retrouvait maintenant sur des sentiers dangereux. Il tenta faiblement d'émerger.
« - Qu'est-ce que tu ...»
Mais l'Isaac qu'elle connaissait n'était plus. Celui de la terrasse venait de réapparaître devant elle.
« - De quoi avais-tu exactement besoin, Isaac ? »
Elle le poussa encore et il répondit comme un pantin. Elle le sentait à sa merci, scotché à son regard, pendu à ses lèvres. Et cela grisait Julianne d'un sentiment de domination entier et puissant. Elle ne l'avait pas eu souvent depuis qu'elle le connaissait et comptait en profiter pleinement ce soir. Elle marquerait leur dernière confrontation par l'exaucement des désirs qui grondaient en elle. Par ce feu qui brûlait toujours. Tout comme lui avait besoin de la colère et de la haine de Julianne pour mesurer son impact sur elle, elle avait besoin de faire trembler le monde d'Isaac pour l'atteindre.
« - Qu'on arrête de se prendre la tête ? »
Peut-être était-ce le cas ? Leurs disputes constantes ne les menaient à rien et il était fort possible qu'il saturait. Elle non plus ne savait jusqu'à quand ces dernières dureraient, mais se disait juste qu'elle continuerait tant qu'il l'attaquerait.
Elle avança d'un pas et il recula d'un autre. Le mouvements'ensuivit jusqu'à ce que ses jambes ne rencontrent le bois. Au choc, il parut refaire surface, mais elle ne lui laissa pas le temps de réagir, qu'il tomba sur le matelas. Il releva aussitôt la tête et parut la questionner lorsqu'elle remonta légèrement sa robe, et sans prévenir, se mit à califourchon sur lui. Elle vit ses yeux s'écarquiller et crut même entendre sa respiration se couper. Elle était elle-même surprise de son initiative, ne se reconnaissant guère, mais applaudissant silencieusement la Julianne qui se manifestait. Elle mettait Isaac au tapis et prenait les devants pour la première et dernière fois. Marquer leur véritable fin par une victoire de Julianne Davis sur Isaac Evans.
« - Que je te prenne dans mes bras et te promette de ne plus recommencer ? »
Leur proximité physique aurait pu les pousser l'un vers l'autre.Elle aurait pu s'écrouler dans ses bras et lui l'enlacer de forces'il avait été à cran. Elle le savait. Pourtant personne n'avait agi, comme s'ils attendaient silencieusement que l'autre réagisse en faisant le premier pas. Peut-être qu'Isaac avait espéré cette réaction de Julianne tout comme elle avait espéré qu'il répondrait à son baiser. Peut-être se trompait-elle réellement, en étant tout bonnement larguée par la tournure. Peut-être qu'Isaac avait été à des années lumières de ce qu'elle avait vu et interprété sur la terrasse. Mais le fait était qu'il était là, muet et docile et qu'elle avait un contrôle sur son état psychique et son corps.Ce même rapprochement qui la troublait tant, venait d'ôter toute défense à Isaac. Il la dévisageait comme si elle était une véritable inconnue.
« - Que je t'embrasse ? Parce que tu avais raison, on aurait pu en arriver à ça tant on était proche. »
Sa triste situation l'encourageait à lui souffler une part de vérité et de ses intentions dans cette dernière étreinte qu'elle était sur le point de s'offrir. Elle profiterait de son mutisme pour se laisser aller. Posant ses mains sur son visage, elle sentit sa mâchoire frémir à son contact et quelque part, au fond d'elle elle fut heureuse de ce petit effet qu'elle eut sur lui. Du pouce, elle caressa la courbe de ses yeux avant de le laisser glisser contre sa tempe. Puis, ses mains plongèrent dans la chevelure sombre qu'elle appréciait tant. Elle pouvait enfin frôler ces mèches indomptables dans laquelle la faible lumière lunaire venait langoureusement se faufiler. Malgré la haine qui la guettait, tapie dans un coin de son cœur, elle laissa la tristesse et la joie poindre sur ses traits.Les yeux mordorés embrassaient ce visage magnifique tandis qu'un sourire triste similaire à un sanglot se formait sur ses lèvres face au cœur de pierre d'Isaac. Malgré les marques indélébiles qu'il avait laissé sur son corps et dans son esprit, elle eut envie de lui avouer pour la première fois qu'elle le trouvait affreusement beau.
Iris ancrés aux siens, elle brisa lentement la distance qui les séparait et posa chastement ses lèvres sur les siennes, ayant remarqué qu'il avait fermé les yeux avant elle. Puis elle recula et colla leur front.
« - Tout aurait pu être tellement différent, Isaac, si tu n'avais pas été aussi horrible, murmura-t-elle.»
Elle le sentit se tendre davantage et avant qu'il n'ait pu dire ou faire quoi que ce soit, elle captura ses lèvres de nouveau. Dans ce dernier contact, elle lui laissait entrevoir sa peine, sa frustration et l'affection qu'elle lui portait, ne pensant pas une seule seconde qu'il la percevrait. Ses doigts se crispèrent dans les cheveux du brun au moment où leur bouche s'entrouvraient pour laisser leur langue se retrouver. Elle se redressa légèrement, faisant plier le brun sous elle pour accorder un baiser plus profond. Lui qui auparavant se moquait d'elle, lui disant qu'elle ne savait embrasser,elle lui prouverait le contraire aujourd'hui.
Sa langue vint caresser celle d'Isaac tout en douceur, tout en langueur, leur laissant le temps de se goûter avant d'imposer sa domination et de la soumettre en un claquement. Elle le sentit frissonner.
Rassasiée, elle allait se détacher de lui lorsqu'un bras s'enroula autour de sa taille la collant fermement au torse du brun. Elle hoqueta de surprise contre sa bouche et essaya de reculer mais il ne la laissa pas agir. Une main frôla ses cuisses découvertes, avant qu'une emprise ne se manifeste sous ses fesses. Elle se sentit partir en arrière lorsqu'elle réalisa qu'il s'était levé en la portant dans ses bras. Inconsciemment, elle noua ses jambes autour de sa taille tandis que son cœur se mettait à battre la chamade. Chamboulée, elle le regarda contourner le lit et se poster sur le côté droit. Que faisait-il ? Pourquoi ne la laissait-il pas partir ? Sans la quitter du regard, il s'abaissa, posant un genou sur le matelas et la déposa ensuite sur l'édredon beige.Surprise elle recula quelque peu. Elle ne comprenait pas ce qu'il se passait, ce qui allait suivre tout en sachant très bien ce qui pouvait se produire si elle le laissait agir. Et il ne fallait pas.Vraiment pas.
Mais elle était incapable de prononcer un mot, ne serait-ce qu'un son, tant elle était dépassée, intriguée et surtout attirée parla situation. C'était mal, mauvais et non souhaitable. Et elle voulait le lui dire. Il grimpa à son tour sur le lit et se posta au-dessus d'elle.
« - Isaac, ce n'est pas ..., commença-t-elle en le regardant droit dans les yeux.
- La ferme, Davis. "
Avant qu'elle n'ait pu se redresser, il plaqua instinctivement ses lèvres contre les siennes, plaçant ses paumes sur le drap de part et d'autre son visage. Elle essaya de le stopper dans sa manœuvre en mettant ses mains sur ses épaules. Il ne fallait pas qu'il continue. Ils ne devaient pas aller plus loin. Elle ne comptait pas se donner à un homme avant son mariage et encore moins à Isaac bon sang ! Célia et elle étaient de l'ancienne école sur ce sujet ! Remarquant qu'il ne bougeait pas, elle lui mordit la lèvre inférieure et il réagit en reculant aussitôt. Il la fusilla du regard et elle l'imita en se redressant sur ses coudes.
« - Non, mais ça ne va pas ! S'offusqua-t-elle. Tu te rends compte de notre posi...»
Deux mains puissantes encerclèrent son visage, la réduisant aussitôt au silence. Deux pupilles tourmentées rencontrèrent les siennes, remuant en elle quelque chose de profondément enfoui. Elle tressaillit face à la force de ses iris qui la clouait sur place. Il émanait de lui une colère familière mais également un soupçon de désespoir qui la toucha de plein fouet.
« - Ne t'éloignes pas, Julianne. Ne t'éloignes plus,murmura-t-il en se rapprochant d'elle. »
La brune ne parvenait guère à se détacher scintillant de peine.Isaac n'était pas ainsi. Il n'avait jamais été ainsi et cette douleur qui l'enveloppait faisait trembler le monde intérieur de Julianne. Balayant ses certitudes, il anéantissait ses espoirs et détruisait ses remparts. Il la rendait tout bonnement faible et elle détestait cela. Elle avait envie de lui crier qu'elle le détestait pour tout ce qu'il lui faisait et de lui avouer qu'elle l'aimait malgré tout. Elle avait envie de cracher sa fureur au visage et de lui ordonner de lui ficher la paix pour le restant de ses jours, de ne plus lui montrer ces traits qu'elle avait envie de griffer et de caresser la minute d'après. Elle voulait qu'il s'en aille,qu'il ne revienne plus jamais et pourtant aucun son ne franchit ses lèvres, alors que ces pensées martelaient son cerveau.
Il l'avait paralysée avec ces paumes sur ses joues et ses lèvres à quelques centimètres des siennes. Elle était incapable de prononcer un mot ou de remuer quoi que ce soit, tant il l'avait de nouveau à sa merci. Il se rapprocha encore et sa bouche frôla la commissure de la sienne.
« - S'il-te-plaît, Juli, chuchota-t-il, son souffle caressant son visage. »
Pourquoi la suppliait-il de la sorte ? Etait-il lui aussi à bout de leur relation, comme elle ? Toutes ces questions tournoyaient dans sa tête tandis que ses mains venaient enserrer le drap froid.
Son monde vola en éclat, emportant ses doutes et ses peines lorsqu'il l'embrassa sur la joue, la tempe et le front. Cette pluie de baisers provoqua une terrible embardée, la pétrifiant. Isaac ne l'avait jamais tenue et embrassée ainsi. La pression de ses lèvres était forte et empreinte d'une tendresse qui bouleversa son équilibre et ravie son âme. Quelle était cette affection qu'il semblait lui communiquer ? Lui était-elle destinée ou était-ce seulement un besoin du moment ? A la manière dont il avait prononcé son prénom comme une supplique, elle tendait à croire qu'il savait qui lui faisait face et ce qu'il était actuellement entrain de faire. Alors d'où pouvait-elle provenir ? Etait-elle le revers caché de ces années passées à se faire du mal ? Elle avait compris qu'il s'était attaché à cette relation malsaine qu'était la leur vu qu'il avait tant de mal à oublier leur passé.Mais de là à ce qu'il développe un sentiment positif frôlant la tendresse, c'était tout bonnement incroyable ! Et pourtant elle en avait fait les frais à la gare, sur le perron et la terrasse.
Plus tôt, Isaac avait été maître de lui-même, elle aurait pu douter de cette nouveauté mais que dire de ce qui se passait en ce moment même ? Elle l'avait déstabilisé comme elle le pouvait et l'avait provoqué en s'asseyant sur ses jambes, elle le reconnaissait volontiers. Toutefois, malgré tout ce qu'elle avait pu faire ou dire, rien n'expliquait ces marques d'affection qu'il lui portait à l'heure actuelle. S'attendait-il à ce qu'elle lui rende la pareille? Avait-il de drôle d'attente d'amitié de sa part ? Il la rendait aussi dingue qu'il était.
Elle aurait amplement compris qu'il utilise la force et l'agressivité pour la soumettre comme d'habitude mais là, tout lui échappait. Cette emprise sur son visage pour l'empêcher des'éloigner, ce ton suppliant, ses baisers au goût de désespoir...Il la retournait toute entière et malmenait son cerveau et son cœur déjà bien épuisés.
Il l'embrassa de nouveau sur la tempe gauche, descendit sur la joue et s'y attarda quelques instants pour finir par son menton. Ses yeux teints d'un éclat brillant fixèrent la partie basse de son visage quelques secondes avant de plonger dans les siens. A l'instant où ils se croisèrent, son cœur manqua douloureusement un battement,tant la peine qu'elle perçut chez lui eut un écho en elle. Elle avait l'impression qu'aujourd'hui plus que jamais, ils étaient sur la même longueur d'onde et qu'en cette soirée Isaac la comprenait.Son organe vital retomba au fond de ses entrailles, éveillant la même douleur qu'elle avait ressenti sur la terrasse. Des frissons incontrôlables parcoururent tout son corps la faisant trembler, et avant qu'elle n'ait pu dire ou faire quoi que ce soit, leurs lèvres se rencontrèrent violemment.
Elle ne sut qui avait réduit l'espace entre eux, mais en était seulement reconnaissante. Elle accueillit cette collision avec un soupir de soulagement et agrippa fermement sa chemise, par peur qu'il ne lui échappe. Isaac passa un bras sous sa taille pour la relever et la plaquer contre lui, tandis que l'autre main était toujours sur sa joue et se faufilait maintenant dans sa chevelure indomptable.Elle soupira de contentement lorsqu'elle sentit sa poitrine entrer en contact avec ce torse d'où émanait une chaleur anormale et elle se sentit à sa place comme jamais. Comme si elle se trouvait là où elle se devait d'être. Cette pensée hérissa le duvet de son dos mais elle ne s'en formalisa pas, n'ayant aucune seconde de répit. Leur bouche s'épousèrent avec le goût du désespoir et ils s'accrochèrent à l'autre, comme s'ils craignaient de le perdre. Petit à petit, la douleur et les doutes s'envolèrent laissant place à des retrouvailles attendues. Leurs lèvres entamèrent une danse folle qui les plongea dans un abîme profond de sensations onctueuses et délicieuses, les déconnectant tout simplement de la réalité et de ce qu'ils étaient sur le point de faire.
Ils entrouvrirent leurs lèvres au même moment et leurs langues se retrouvèrent avec passion. Se caressant lentement, s'enroulant et s'enlaçant avec ferveur, faisant frissonner leur propriétaire simultanément.
Les mains de Julianne vinrent s'enquérir du col de la chemise immaculée, des épaules et de la nuque d'Isaac. Elles se faufilèrent dans ses mèches soyeuses tandis que le brun dévorait sa bouche avec une avidité non feinte, comme s'il vivait leur dernière étreinte avant que l'univers n'explose. Le baiser devint bientôt incontrôlable et la prise d'Isaac sur Julianne se renforça, la serrant à tel point qu'il semblait vouloir fusionner avec elle avant que tout ne vole en éclats. Elle gémit contre lui, leur poitrine se soulevant dans un rythme effréné, le souffle erratique. En réponse à son gémissement, il lui mordilla la lèvre inférieure, lui faisant sans doute part qu'il traversait le même état qu'elle.
Reculant légèrement pour reprendre son souffle, il délaissa ses cheveux, les plaçant d'un côté et promena ses doigts sur sa nuque et ses épaules, lui faisant comprendre qu'il existait d'autres touchers qui éveillaient bien des sensations désirables. Les phalanges laissèrent une empreinte qu'il voulait indélébile sur cette peau dénudée, qu'il dévoila encore plus en faisant glisser l'encolure en bateau en élastique le long de ses bras. Goûtant une dernière fois à chaque recoin de la bouche de Julianne de manière sensuelle et presque érotique, il délaissa les lèvres épuisées de la jeune fille pour s'intéresser de plus près à cette gorge appétissante. Il descendit tout en passant sa langue sur son menton,dévalant avec une lenteur calculée pour la rendre folle cette peau brûlante, secouée de tremblements. Il s'attarda sur la jugulaire,prenant clairement conscience de l'état alarmant du cœur de Julianne. Un sourire fier naquit au coin de sa bouche tandis qu'il continuait son exploration jusqu'à la naissance de sa clavicule qu'il mordit avec envie. Emportée par ce qu'il lui faisait, elle rejeta sa tête en arrière, lui offrant désespérément ce qu'il voulait.
Une main d'Isaac brutalisait le creux de son dos, serrant sa robe à en abîmer le tissu vaporeux tandis que l'autre serrait sa hanche dans une prise bien possessive qui la rendait tout bonnement et délicieusement dingue. Elle se sentait perdre la tête et tout contrôle lui échappait avec joie, mais elle n'en tenait cure, étant enivrée par ce toucher salvateur, qui pansait ses plaies et redonnait vie à son corps. Elle avait l'impression que les paumes d'Isaac réveillaient des zones totalement engourdies avant sa venue,comme mortes avant qu'il ne les ravive de son passage. Un sang ardent parcourait avidement ses veines, violentant sa poitrine et rendant sa respiration complètement bancale. Il était devenu difficile pour eux de reprendre un rythme normal et d'avoir les idées claires tant un tumulte régnait dans leur cerveau, saccagent tout ce qu'il s'y trouvait auparavant. Colère, haine et souffrance venaient de disparaître en un coup de vent et ne subsistait plus que l'appel du corps combiné à celui de l'âme, qui réclamait douloureusement l'autre comme une supplication. Dans sa tête, Julianne n'était plus consciente que d'Isaac, de ses mains sur ses formes, de cette langue insatiable qui malmenait son cou. Conquise, soumise, elle répétait inlassablement ce prénom dans son cerveau.
Les mains fines délaissèrent la chevelure sombre et se posèrent sur les épaules rondes qu'elles pétrirent, avides d'en découvrir davantage tandis qu'il l'allongeait avec brutalité sur le matelas.Un hoquet de surprise lui échappa mais elle n'eut pas le temps de le questionner qu'il déplaçait les paumes de Julianne au-dessus de sa tête et nouaient leurs doigts sur le drap froid. Elle reconnut là,la bête assoiffée de domination qu'il était avant qu'il ne vienne de nouveau s'enquérir de son épaule dénudée, y déposant des baisers brûlants et humides. Il y implanta allègrement ses dents,marquant cette chair qui semblait l'obséder, de son nom, de son corps. Julianne, lointaine, sombrait de plus en plus dans ce puits de sensations délectables. De délicieux spasmes la secouait tandis qu'Isaac dévalait son épaule pour s'attarder sur la naissance de sa poitrine. Ses deux monts se soulevaient dans un rythme effréné.Joueur qu'il était, il y passa un coup de langue lorsqu'ils s'abaissèrent provocant instantanément le cambrement du dos de la jeune fille. Il s'amusait avec ses nerfs, avec son cœur et maintenant avec son corps, elle le savait parfaitement. Pourtant en cet instant, elle était bien incapable de lui en vouloir, le priant même de continuer et la malmener encore et encore.
Et c'était ce qu'Isaac fit avec joie. Il dévora cette partie de peau avec ses dents qui avaient une maîtrise impériale sur son décolleté. Il la marqua une nouvelle fois au fer chaud, laissant une trace rouge de son règne impitoyable sur cette chair immaculée.Satisfait de son œuvre, il déposa un baiser appuyé entre ses seins, à travers le tissu qui cachait tout son buste, et mordit l'endroit en attrapant un morceau de peau. Un tremblement la parcourut sous ce contact osé, allusif, tandis que ses mains étaient broyées sous celles du jeune homme. Elle avait tout l'air d'être sous sa totale domination, et pourtant, paradoxalement, elle ne s'était jamais sentie aussi féminine. Elle aurait pu attribuer cet état aux doigts noués aux siens, à cette langue qui malmenait son buste, mais force était d'avouer que l'état en question était véritablement dû à leur position actuelle. Comme si la jeune fille ne devenait pleinement femme que sous le corps de l'homme.
« - Isaac ... »
Une moue fière colorant son visage, il entama une descente folle ponctuée de baisers appuyés sur son ventre et ses hanches recouvertes de sa tenue fushia. Les doigts de Julianne furent libérés mais elle ne s'en rendit guère compte et les garda au-dessus de sa tête, comme encore sous l'emprise de ceux d'Isaac. Les paumes masculines vinrent s'enquérir des chevilles fines sur lesquelles elles s'attardèrent quelques temps, comme s'il se délectait de ce toucher qui lui avait bel et bien manqué. Il les caressa doucement de la pulpe de ses doigts qui s'intéressèrent ensuite au galbe parfait de ses jambes, pétrissant ses cuisses dévoilées avec hâte et gourmandise. Redescendant ses mains, contrairement à son comportement d'avant, il empoigna ses genoux avec douceur. Les écartant, il se glissa entre les jambes de la jeune fille, tandis qu'il malmenait de sa bouche tout son buste, le couvrant d'assauts avides.
Lorsque ses lèvres tentatrices se posèrent sur son nombril, un frissonnement diabolique parcourut la brune, accélérant les pulsations déjà bien effrénées. Elle percevait la joie de son cœur partout dans son corps. A ses tempes, le sang pulsait violemment, engendrant un tintamarre assourdissant en plus de leur souffle qui se faisait entendre dans la pièce. Sous ses paupières tremblantes, c'était un festival de couleurs, tandis que se répandait une chaleur agréable dans son ventre. Son nombril se souleva une fois encore, anticipant presque douloureusement une nouvelle marque à cet endroit qu'Isaac réitéra volontiers. Un gémissement franchit ses lèvres et elle le sentit rire contre elle.Amusée par le comportement de ce fichu gamin, la jeune fille l'imita en étouffant un rire tout à fait envoûtant.
Découvrant qu'elle avait de nouveau la maîtrise de ses doigts, elle les fit dévaler le drap froissé par leur retrouvailles et les plongea dans les cheveux d'Isaac pour le remonter jusqu'à elle. Il se laissa faire, excité par son initiative et se posta au dessus d'elle, la dominant de toute sa grandeur. Posant ses paumes sur ses côtes féminines, il effleura son sein gauche du pouce. Et c'était à cet instant qu'elle rouvrit ses yeux fermés depuis un long moment. Leurs pupilles se croisèrent derechef pour fusionner. Un océan ardent, perlé de lave avait laissé place à celui tourmenté de tout à l'heure. Le regard qu'ils échangèrent était d'une intensité rare, toute peine disparu, ayant été emportée par le désir violent qui les avait emprisonnés sous son joug. Leurs iris scintillaient d'une soif de l'autre, qu'ils devinèrent insatiable.Un sourire effleura les lèvres pleines de Julianne, geste qu'elle ne sut s'expliquer mais dont elle vit l'écho chez celles d'Isaac, qui s'incurvèrent, amusées.
Face à cette moue qu'elle trouva tout bonnement adorable, ces mots s'échappèrent d'eux-mêmes :
« - Mon Dieu que tu es beau, Isaac, souffla-t-elle en se mordant la lèvre inférieure, totalement chamboulée par le charme dévastateur du brun. »
Le sourire du concerné s'agrandit jusqu'à lui manger la moitié du visage et il s'abaissa vers elle tandis qu'elle se redressait légèrement pour sceller leurs lèvres, rendue dingue par la séparation de leur deux corps. Ils s'embrassèrent fiévreusement,laissant leur langue s'unir avec fougue. Elle se laissa même aller à soupirer de bonheur contre sa bouche tandis que les doigts d'Isaac jouaient avec le tissu de sa robe.
« - Relève-moi, chuchota-t-elle, les pupilles pétillantes de malice. »
Il l'observa quelques secondes avant de lui obéir. Passant un bras sous elle, il la rapprocha aisément de lui. Elle se maintenait sur ses genoux lorsqu'il la fit asseoir sur les siens, s'étant adossé à la tête du lit. Rapide comme l'éclair, il l'avait placée comme elle s'était elle-même installée quelques minutes plus tôt :à califourchon sur ses cuisses. La position le fit sourire et elle en déduisit qu'elle lui plaisait. Avant qu'il ne lui fasse part d'idées loufoques ou de fantasmes en tout genre à réaliser, elle lui intima le silence en collant son index à la bouche du brun.
Pupilles joueuses ancrées aux siennes, intéressées et fascinées,la jeune fille rapprocha son visage du sien avec une lenteur calculée qui visait à le frustrer. Une soudaine envie de le voir ainsi. Elle embrassa légèrement son doigt tout en maintenant le contact visuel.Il la dévisagea une demi-seconde avant de l'abaisser d'un coup sec,laissant leur bouche s'épouser. La brune rit contre lui, attendrie,tandis qu'il déviait vers sa mâchoire, déposant des nuages de baisers. Elle secoua la tête avant d'agripper sa nuque pour stopper tout mouvement. Leurs iris s'accrochèrent de nouveau et elle abaissa ses mains jusqu'à son col dont elle vint lentement défaire les boutons blancs. Délaissant les yeux scrutateurs, une curiosité purement féminine l'enjoignit à embrasser de son regard ambre gourmand les vallées du buste du brun avant de les découvrir de la pulpe de ses doigts. Ces derniers glissèrent sur ses pectoraux saillants et sur ses abdominaux qu'elle sentit se contracter sous le passage de ses phalanges.
Elles rebroussèrent chemin tout en douceur et dévêtirent Isaac de cette chemise dont il n'avait plus besoin, dorénavant. Elle le débarrassa de ses manches encombrantes et remonta lentement le longde ses bras, le faisant frissonner d'anticipation. Un Isaac muet,docile et soumis était un intéressant spécimen d'études.
Elle plaça une paume sur son pectoral gauche, à l'endroit où son cœur avait entamé une danse folle. Les battements étaient célères comme jamais. L'autre vint se poser doucement à l'arrière de sa tête, jouant avec les mèches rebelles du jeune homme. Lorsqu'elle sut qu'elle avait son attention la plus complète, signifiant ainsi qu'elle l'avait à sa totale merci, elle tira sur ses cheveux,dévoilant par là même la gorge d'Isaac. Tandis qu'il retenait sa respiration de surprise, elle plaqua ses lèvres contre la peau appétissante de son cou. Devinant aisément qu'il avait de peu manqué d'avaler sa propre langue, elle sourit pendant que la sienne marquait de son passage la pauvre jugulaire mise à l'épreuve. La veine pulsait follement et la brune fut ravie de ce résultat. Il frissonna et alors la pareille fut rendue.
« - Je vois q-que tu t'a-muses, articula-t-il entre deux respirations, les doigts serrant le drap à l'en déchirer. »
Elle hocha la tête tout en étouffant un petit rire avant de promener ses lèvres humides le long de ses trapèzes, laissant une traînée de feu sur leur sillage. Elle déposa une pluie de baisers appuyés jusqu'à son épaule qu'elle mordilla légèrement seulement pour l'entendre haleter. Lorsqu'elle obtint le son qu'elle souhaitait, poussée par un désir insensé de faire vivre à Isaac les sensations qu'il lui avait procuré, elle revint vers son cou et attrapa un morceau de chair avec ses dents.
Aussitôt, des mains masculines vinrent agripper avec force ses hanches, les pétrissant sans gêne. Elle savait qu'elle le poussait à bout, mais n'avait plus envie de s'arrêter. Ce fichu sentiment de domination qu'elle exerçait sur lui, la grisait dangereusement,réveillant chaque cellule de son corps en faisant courir un souffle de vie brûlant dans ses membres. Elle espérait qu'il partageait son état, et si ce n'était pas le cas, elle l'amènerait à ce stade en explosant ses veines.
Elle malmena longuement cette peau savoureuse, alternant entre lapement et morsures délicieuses qui avaient pour but de faire perdre la tête à Isaac. Elle sentit clairement qu'il était au bord du précipice lorsqu'il remua sous elle, cherchant à s'éloigner quelque peu. La certitude se fit lorsque ces mots charmants fusèrent de ses lèvres pincées :
« - Putain, Juli ..., gémit-il en rejetant la tête en arrière,les paupières tremblantes. »
Elle recula, un sourire triomphale colorant ses lèvres et pommettes.Il la fusilla du regard, haletant, avant de l'attirer brutalement à lui, faisant cogner leur poitrine. Il la dévisagea quelques secondes de ses pupilles dilatées, avant de plaquer sa bouche tout contre la sienne, avec l'espoir d'assouvir le feu qu'elle avait allumé en lui.Tout en glissant une main possessive dans ses mèches rebelles, il enfouit sa langue dans sa bouche et la noua à celle de la brune.Elle l'accueillit avec avidité et prolongea cette étreinte d'une justesse exquise. Tout en l'embrassant fiévreusement, elle enfonçait allègrement ses doigts dans la peau de son torse lorsqu'une voix provenant de la fenêtre se fit entendre malgré le tintamarre qui régnait dans sa tête.
« - Thomas ! ... »
Enivrée par le contact d'Isaac, elle ne saisit pas le contenu. Ses paumes retrouvaient la nuque du brun lorsque la voix se manifesta de nouveau, plus fortement, et cette fois-ci elle perçut clairement.
« - Thomas, où est Julianne ?! »
Ses yeux s'ouvrirent instantanément lorsqu'elle reconnut la voix de Camélia qui devait certainement se trouver dans la cour en bas de sa fenêtre. A la mention de son prénom signifiant clairement qu'elle la cherchait, elle recula brusquement, les mains toujours posées sur les épaules dénudées d'Isaac.
Le choc se peignit sur ses traits lorsqu'elle réalisa que ce dernier n'avait plus de chemise et qu'une trace rouge, œuvre de ses propres jeux de langue, trônait fièrement au bas de son cou. Ses pupilles inquiètes dévalèrent le torse parfait du jeune homme, des frissons naissant au bout de ses doigts, avant de se poser sur les jambes sur lesquelles elle se tenait. Le temps sembla ralentir tandis qu'elle réalisait ce qu'ils venaient de faire, les souvenirs glaçant son sang dans ses veines. Ses cuisses étaient dénudées comme jamais et même la bordure de sa petite culotte noire en coton était offerte à l'admiration. La honte se déversa sur elle tandis qu'elle reculait précipitamment comme si elle craignait qu'il la touche de nouveau et qu'ils ne se perdent pour de bon.
Elle se releva aussi bien qu'elle le pût, en remettant de l'ordre dans sa tenue avant de lancer un dernier regard à Isaac qui était toujours sur le matelas, la dévisageant avec les yeux grands ouverts. Il fallait qu'elle se dépêche de se sortir de ce pétrin avant qu'il ne se mette à parler pour la noyer dans cet océan de honte. Il esquissa un mouvement pour se relever tout en reprenant la parole :
« - Qu'est-ce que tu fais, Juli ? Lâcha-t-il d'une voix rauque d'où percevait des éclats de colère. »
Elle faisait travailler son cerveau qui peinait à se remettre en marche après cette soirée mouvementée, lorsque l'évidences'imposa à elle et ce fut celle-ci qui franchit ses lèvres :
« - C'était une erreur, Evans, asséna-t-elle d'une voix maîtrisée.»
Après un dernier échange visuel pour appuyer ses dires, la jeune fille referma la porte derrière elle en ayant au passage saisit un gilet noir. S'adossant au panneau de bois, elle s'offrit quelques secondes de répit pour remettre de l'ordre dans sa tête et calmer ses battements célères. Elle pouvait encore sentir la pression des paumes masculines sur sa taille et ses hanches, le souffle chaud d'Isaac sur son visage et son regard brûlant la scrutant intensément. C'était bougrement déstabilisant de sentir encore sa présence alors qu'un mur et une porte les séparaient. Il fallait qu'elle se calme et qu'elle oublie ce qu'il venait de se produire, ce qu'elle venait de faire et ce qu'elle aurait pu entraîner ...
Rien qu'à cette idée un frisson parcourut tout son corps. C'était une erreur, une grave erreur qu'elle avait commise en le provoquant de la sorte. Elle ne s'en voulait guère de l'initiative qu'elle avait porté, elle avait eu besoin de cet ultime contact chaste avant de définitivement le sortir de sa vie. Par contre, ce qui avait suivi la gênait grandement tant la situation était condamnable. Il l'avait perturbée avec son regard tourmenté et en retour elle lui avait offert ce qu'il avait sur le coup désiré. Aussi loufoque ait été la soirée avec les stratagèmes pervers d'Isaac et les paroles de Thomas, comment deux personnes aussi opposées avaient-elles pu se retrouver dans un même lit s'embrassant à en perdre la tête et se caressant à s'en fondre les doigts ? Il lui faisait tourner la tête,la poussait dans ses derniers retranchements et parvenait à la mettre dans des situations embarrassantes.
Elle s'en souvenait clairement, son corps avait réagi de lui-même lorsqu' Isaac avait été sur elle et il avait paru revivre. Son coeur n'avait jamais été aussi revigoré d'espoir et de joie, à croire que pendant quelques instants il avait oublié qu'Isaac était celui qui l'avait piétiné. Cet espoir de retourner vers Isaac, d'espérer quelque chose de cet homme provenant tout droit des ténèbres n'était aucunement permis. Ce qui s'était passé dans la chambre n'était qu'une faiblesse d'une Julianne malheureusement amoureuse. Et fort heureusement, elle avait eu la chance nommée Camélia de se réveiller à temps et de se reprendre avant de commettre une erreur magistrale dans laquelle elle aurait tout perdu : sa virginité, sa fierté et son cœur. Plus jamais elle ne se mettrait dans ce type de situation.
Elle rouvrit les yeux et sentit un calme prendre possession d'elle.Elle avait réussi, pensa-t-elle avec soulagement. Cet état d'esprit lui permettrait de se relever et de tourner la page. Dans le langage de Julianne, aimer Isaac ne signifiait nullement le lui avouer et tenter de construire une relation avec lui. Une construction supposait des fondations, si possible solides pour tenir, et eux,n'en avaient pas. Ils n'en avaient jamais eu. L'éloignement définitif allait être son allié et elle s'attellerait du mieux qu'elle pourrait à se débarrasser des sentiments qu'elle lui portait.
Se sentant enfin prête à redescendre, elle traversa le long couloir qui menait à l'escalier qui desservait le salon. C'était en abordant les premières marches qu'elle reconnut la silhouette de Camélia aux bas des escaliers. Elle croisa deux iris azurs qui la toisaient avec soulagement.
« - Julianne ! Mais où étais-tu ?! S'exclama Camélia, légèrement essoufflée par sa marche rapide. »
Un léger sourire de gratitude colora ses lèvres en faisant face à l'Américaine. Elle eut envie de la remercier tant elle venait de la sauver. La brune posa une main froide sur sa manche noire avant des'enquérir de son état.
« - Julianne, tout va bien ? On te cherchait avec Thomas ...
- Oui, rassura-t-elle en hochant la tête. Du cocktail s'était renversé sur ma robe et je suis partie me changer. N'ayant pas d'autres tenues sous la main, j'ai remis celle de ce matin, lui expliqua-t-elle. »
La jeune fille redécouvrit la robe fushia tout en secouant la tête. Julianne fut soulagée qu'elle ne lui pose pas d'autres questions et de ne pas apercevoir un Thomas aux alentours. Pour rien au monde,elle n'aurait voulu se retrouver face aux yeux de lynx du jeune homme par peur qu'il n'interprète la disparition simultanée d'Isaac et Julianne. Elle allait amorcer un pas en avant lorsque Camélia reprit la parole.
« - Tes cheveux sont vraiment emmêlés, Juli, remarqua-t-elle en prenant une mèche nouée à une autre. »
Bon sang... Elle aurait sans doute mieux fait de passer par la salle de bain avant de descendre. La chaleur persistait et ses cheveux devaient être dans un état de guerre. Si l'intérieur était dorénavant stable, l'extérieur devait renvoyer une toute autre image de chaos. Elle cherchait quoi répondre face à une Camélia qui dévisageait sa chevelure ébouriffée lorsqu'elle se souvint de la coiffure qu'elle avait adopté pour la cérémonie.
« - C'est sans doute dû au chignon, Camélia.
- Sans doute, déclara l'Américaine. Ça te va bien en tout cas, apportant un petit côté chat sauvage, ajouta-t-elle avec un clin d'oeil. "
La comparaison lui arracha un petit sourire contrit et elle choisit de ne pas répondre.
Elles descendirent toutes les deux les marches et se retrouvèrent dans le salon bondé éclairé par des néons colorés. Les notes de Copa de la Vida de Ricky Martin s'élevaient dans l'air faisant déhancher les invités encore en pleine forme à cette heure tardive. Soudain, des doigts s'enroulèrent autour de son poignet droit et elle se sentit tirer en avant. Camélia la menait au milieu de la piste tout en remuant les épaules, un large sourire aux lèvres. Julianne se laissa faire et lorsque la brune rejoignit la place qu'elle souhaitait, elle lui fit de nouveau face et l'invita à l'imiter.
Sans lui obéir, Julianne se mit à l'observer s'amusant dans la bulle qu'elle avait créé, remuant bras et hanches au rythme des percussions. Un léger sourire orna ses lèvres face au spectacle d'une Camélia totalement emportée par la voix chaude et suave de Ricky Martin. Une lumière orangée vint envelopper la belle brune de sa teinte et c'était alors que tout lui revint en mémoire. Le baiser de Camélia et Isaac deux heures plus tôt et sa propre perdition qui avait suivi.
Camélia saisit ses mains et l'enjoignit à partager cette danse avec elle mais Julianne en était incapable, une force étrangère se mettait à comprimer sa poitrine.
Après que Célia ait découvert l'existence d'une fan d'Isaac,l'utiliser pour leur stratégie ne leur avait pas paru malsain étant donné que les deux parties étaient gagnantes. Célia et Julianne aurait de l'aide pour camoufler leurs agissements et Camélia gagnerait le cœur du brun en l'épaulant lors de ces situations. De ce qu'elle avait pu voir ce soir, Camélia avait réussi ce pour quoi elle était venue en France, Isaac avait été séduit et de leur côté, les deux meilleures amies avaient réalisé ce qui leur tenait à cœur. Même si elle avait plus tôt confié à Erwan qu'elle ne considérait pas l'Américaine comme une amie, elle lui avait porté de l'affection. Face à ses attentions et ses sourires chaleureux. Certes elles n'avaient pas eu plus de temps pour se connaître et les circonstances ne s'y prêtaient guère étant donné qu'elle était un pion mais l'Américaine avait touché son cœur. Et le faisait de nouveau en cette triste soirée.
« - J'adore faire la fête, avoua-t-elle en prenant le visage de Julianne en coupe. Et avant de partir, je voulais marquer celle-ci ente faisant déhancher, ma Juli, révéla-t-elle, regards ancrés. »
Le cœur de la brune manqua un battement et elle sentit son estomac se tordre. Face à cette marque d'amitié et cette attention qu'elle lui portait, Camélia venait de la secouer. Lui faisant clairement remarquer la perversion qui s'était emparée de Julianne. Auparavant, jamais l'idée de vengeance ne lui aurait effleuré l'esprit et encore moins enrôler quelqu'un dedans. Par ce besoin,elle avait entraîné Célia avec, et cette dernière avait senti qu'elle devait épauler sa meilleure amie dans cette tâche. En soi,les manigances contre Isaac n'était pas bien méchantes et étaient clairement méritées mais le rattachement de Camélia ne la laissait plus indifférente.
Les deux amies avaient véritablement mal agi, malgré les conseils que Célia lui avait fourni. L'aide avait été là mais l'intention,non. Et ce constat la dérangeait et lui faisait mal. Camélias'était attachée à elle et avait eu foi en elle. Et elle dans tout cela ? Qu'avait-elle fait pour elle ? Que lui avait-elle offert ? Rien du tout.
Elle n'avait été qu'à moitié sincère et s'était retrouvée avec l'homme que Camélia appréciait dans un même lit, prête à se perdre dans ses bras. Camélia l'appréciait véritablement et l'avait inconsciemment sauvée d'une grave erreur. Alors face au regret et à la honte qui affluaient en elle, ses yeux s'embuèrent et des larmes perlèrent à ses cils. L'américaine parut s'apercevoir de son état et allait la questionner mais Julianne ne lui en laissa guère le temps. Elle effaça les centimètres qui les séparaient et l'enlaça. Le nez enfoui dans son cou et les bras encerclant son dos, Julianne se confia à elle
« - Pardon, Camy, murmura-t-elle d'une voix étouffée. Et merci du fond du cœur. »
La brune s'était tendue à ces mots mais parut se détendre aussitôt, sentant sans doute que Julianne avait besoin de se libérer d'un poids. Elle répondit à son étreinte et caressa son dos pour la soulager.
Au bout de quelques secondes réparatrices, les deux jeunes filles reculèrent en même temps, un sourire aux lèvres. Camélia mit ses paumes sur les épaules de la brune et lança :
« - Si tu t'excuses, Julianne, c'est que tu t'en voulais. Je ne te demanderais pas pourquoi, mais pour en arriver là, il est possible que j'ai aussi mal agi à un moment donné. Alors pour ça, je te présente aussi mes excuses. »
Le sourire de Julianne s'agrandit et elle sentit son cœur enfler de reconnaissance.
« - C'est déjà fait, Camy, révéla-t-elle en déposant un baiser sur sa joue. Et moi aussi je veux te voir danser, avoua-t-elle en lui prenant la main et la faisant tourner sur elle-même. »
Sous un éclat de rire, Camélia se prêta au jeu et fit tourner Julianne à son tour. Puis s'ensuivit de long moment de rock endiablé et de lentes musiques latines. Plus tard, tandis que Camélia partait dans un fou rire imitant Julianne, cette dernière se dit qu'un filet de lumière parvenait toujours à se frayer un chemin dans le voile obscur de la vie.
Alors qu'en avez-vous pensé ? Je reconnais que ce chapitre était vraiment long mais je n'avais pas le coeur à le couper par contre je diviserai de nouveau le prochain chapitre qui fait 18 pages xD . C'était la première fois que j'écris ce genre de scène ( pardonnez-moi si vous trouver cela fade )ce n'est pas torride torride mais je l'ai trouvée assez expressive. Et vous ? :)
Un grand merci à vous toutes ! Voir vos votes et vos commentaires me fait chaud au coeur, vraiment !
A bientôt,
Fidèlement vôtre,
Miss-Key.
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