~~ Chapitre 27 Partie 1 ~~

Bonsoir à toutes ! Me voici pour un nouveau chapitre ! Pensez à recharger la page avant de la lire pour éviter les mots collés ;) Sur ce, bonne lecture ! Spécialement pour toi ma chère juriste Laura  ;) <3 

« - Tu peux pleurer Julianne si tu en ressens le besoin. Isaac ne saura jamais pour cette discussion, lui promit-il. »

C'était le signal. La courte trêve qu'elle s'était accordée était dorénavant terminée. Elle lui avait révélé sa faiblesse mais elle ne le laisserait pas intervenir et l'aider comme il le souhaitait. Elle avait désiré son appui mais ne serait jamais allée à s'ouvrir au jeune homme. Bien trop tard pour le faire. Il fallait se reprendre et tout reconstruire à partir de ces ruines. Plus vite elle s'y remettrait et mieux elle se sentirait. Comprenant l'urgence,son corps bougea de lui-même. Sa main vint essuyer ses joues humides et elle recula lentement, laissant le bras de Thomas suspendu en l'air, ses doigts se repliant sur eux-mêmes.

« - Je n'ai besoin de rien du tout, Thomas. Et ton meilleur ami,indiqua-t-elle en ancrant ses pupilles flamboyantes dans celles inquiètes de son interlocuteur, peut aller au diable. »

Sur ces paroles, elle le contourna et s'éloigna de lui. Tandis qu'elle rejoignait la baie vitrée, une bourrasque survint mais elle ne frissonna même pas au contact du vent frais sur ses membres brûlants. Tandis qu'elle montait les marches de l'escalier de la cour, elle se demanda si Thomas l'avait suivie ou s'il se trouvait toujours au bord du ruisseau. Elle se dirigea directement vers la salle de bain de leur étage et s'aspergea plusieurs fois le visage d'eau glacée. Il fallait qu'elle réveille son corps et son cerveau. Relevant le visage, elle aperçut son reflet dans le miroir et le constat était déplorable. Ses yeux attestaient de son état d'accablement et elle était effrayante.

Je suis aussi effrayante que ce que je viens de réaliser.

Elle ressortit de la salle d'eau et se dirigeait vers la chambre reculée qu'était la sienne. Tout en traversant le couloir en s'essuyant le visage à l'aide de son châle, elle ne cessait de penser qu'elle était encore attachée à celui qui s'amusait avec ses nerfs et la considérait comme un jouet. Ses jeux et intentions perverses n'avaient pas cessé, elle l'avait vu à l'oeuvre il y avait seulement quelques heures. Le pauvre Thomas Guerrin était à des années lumières du véritable Isaac. Julianne l'avait vu et son cœur en avait fait les frais. Pourquoi les autres ne le voyait-il pas ?!

Elle fut prise de l'envie subite de quitter aussitôt ces lieux tant ils l'oppressaient avec la proximité de l'autre imbécile. Arrivée devant sa porte elle fut tentée de plier bagage et supplier Thomas de la déposer chez elle tout de suite tant elle ne pouvait plus supporter cette maison. Mais elle ne pouvait guère lui faire unetelle requête. Elle avait assez saboté sa soirée de la sorte et ne voulait pas l'embêter davantage.

Elle tourna la poignée dorée de la porte blanche et s'engouffra dans la pièce qui était plongée dans l'obscurité. Eclairant la chambre en actionnant l'interrupteur, elle accrocha son châle au porte manteau puis allait la refermer lorsqu'un obstacle apparût dans l'embrasure. Une main masculine bloquait sa tentative.

« - Pas si vite, Davis. »

Son cœur malmené se mit à battre furieusement et elle pouvait entendre les pulsations effrénés résonner en elle. C'était un vacarme assourdissant. Qu'avait-elle fait, bon sang ? Pourquoi le destin s'acharnait-il sur elle de la sorte ? Pourquoi Isaac apparaissait-il devant elle à ce moment peu propice ?!

Elle fut prise d'une pulsion terrible, celle de claquer la porte avec violence en espérant que ses phalanges seraient écrasées.Néanmoins, malgré les frissons dans ses doigts, elle s'arma d'un faux sourire et se planta face à lui.

« - Que me vaut le déplaisir de ta visite ? Demanda-t-elle, les lèvres étirées. »

Un rictus narquois naquit sur les lèvres de son visiteur indésiré et elle fut heureuse et malheureuse d'assister au retour de l'exécrable Isaac. Il l'observa un instant, les yeux légèrement plissés, tentant sans doute de comprendre pourquoi elle avait les traits tirés, les yeux rougis. Elle baissa la tête, ne pouvant plus supporter davantage la vue de ce visage aux traits parfaits si détestables. Elle s'intéressa donc à ses habits en attendant une réponse.

« - Je voulais une visite guidée des lieux, Davis. Alors je t'ai sagement attendue, lui apprit-il lentement en passant le pas de la porte, sans y avoir été invité.

- Une visite guidée ? Railla-t-elle, fatiguée par les humeurs de ce jeune homme. De ta propre maison ?

- Tout à fait. Mais comme cette chambre t'as été attribuée, je ne pouvais pas y mettre les pieds sans ton accord. Je n'oserais pas violer ton intimité, Julianne Davis.

- Pourtant tu viens de pénétrer dans la pièce, sans mon accord, para-t-elle avec un signe de tête. »

Il ricana en roulant des yeux.

« - J'ai interprété ton attente comme une invitation à entrer,voilà tout. »

Il entreprit de s'avancer et elle de reculer. Se postant sur le côté,elle le vit entrer et refermer la porte derrière elle. Elle fronça les sourcils à ce geste. Il se tourna vers elle et se permit de diminuer l'intensité de l'éclairage, plongeant la chambre dans une faible lumière tamisée.

A quoi rimait son manège et ces propos mystérieux ? Elle aurait bien voulu le prendre par le col et le jeter dans le couloir,seulement c'était impossible. De un, elle n'en avait pas la force,de deux elle était dans sa propriété. Se détournant de lui, elles'approcha de la grande armoire qui faisait face à son lit en bois et l'entrouvrit. Elle sortit de son cabas son baume cerise et l'appliqua sur ses lèvres. Saisissant un élastique blanc, elle remonta ses cheveux et les coiffa en un gros chignon. En prenant  tout son temps, elle lui montrait clairement qu'elle se moquait de sa présence alors que celle-ci la gênait grandement. Il était bien la dernière personne qu'elle aurait souhaité voir. Non, elle aurait tout simplement ne plus jamais voulu le revoir. Elle finit par faire volte-face au bout de quelques minutes.

« - Tu n'as pas envie de t'excuser ? lança-t-il de but en blanc en se dirigeant vers la fenêtre. »

Elle crut s'étouffer avec sa propre salive et le regarda, effarée.De quoi devait-elle s'excuser au juste ?

« - Pour quelle raison te faut-il des excuses, Evans ? A cette heure en plus...

- Pour l'eau que tu m'as jeté en pleine figure, lâcha-t-il en se tournant à moitié dans sa direction. »

Sa carrure cachait le panorama et son profil baignait dans la pâle lumière lunaire. Elle crut apercevoir une furtive lueur amusée dans son regard. Qu'avait-il en tête en venant dans sa chambre ?Qu'allait-il lui faire pendant que tous les étaient aurez-de-chaussée ? Ces questions tournoyaient dans sa tête.

« - Je ne compte pas te présenter d'excuse. Cet acte était justifié, lui signala-t-elle calmement, toujours adossée aux battants de l'armoire. »

Elle baissa la tête en essayant d'étouffer le trouble qui la prenait. S'il était venu en quête d'excuses de sa part, elle pouvait être certaine qu'elle ne se débarrasserait pas de lui de sitôt. Isaac se révélait souvent têtu. Elle reportait son regard sur lui au moment où une esquisse de sourire effleurait ses lèvres.Et comprit aussitôt que ce qui allait suivre n'allait pas lui plaire. Pas lui plaire du tout. Il ne se doutait nullement de ce qu'elle venait de vivre et était déjà prêt pour un nouveau round auquel il allait la forcer à participer.

« - Justifiée par ce que c'était la vérité que tu craignais ?Demanda-t-il calmement, malgré sa moue moqueuse. »

Elle sentit le duvet de son dos se hérisser. Il était trop tôt pour replonger dans cette soirée chaotique, surtout après la douloureuse et catastrophique discussion qu'elle avait eu avec Thomas. Il fallait qu'elle se reprenne en main et qu'elle récupère le contrôle avant qu'il ne lui échappe totalement. Il s'était détourné de la vue sur la cour et la toisait pleinement,maintenant. Il fit un pas en avant.

« - Ne fais pas cette tête, tu sais très bien de quoi je parle, Julianne, dit-il d'une voix traînante, ayant atteint le centre de la pièce. »

Son cœur eut un raté. Elle le savait très bien mais ne voulait pas en parler. Elle ne pouvait pas en parler. Surtout avec lui. Son sang commença à affluer à son visage tant la situation était difficile, tandis que ses mains devenaient moites.

« - Tu as été gênée que cette information me parvienne, parce que c'était la dernière chose que tu souhaitais.

- Du tout, répliqua-t-elle. Je n'ai jamais voulu danser avec toi, au lycée ou ici, lui apprit-elle en changeant de sujet. »

Il fallait reconnaître que mensonge et vérité s'entremêlaient en ce moment même, néanmoins Isaac n'avait nullement besoin d'être alerté. Il fallait qu'elle lui fasse comprendre qu'il n'obtiendrait rien de sa part, aucune concession, aucune excuse.

« - Tu crois me tromper, aussi aisément ? Je sentais tes regards pendant les fêtes de fin d'année et les anniversaires de nos amis communs.

- Qu-quoi ? Fit-elle, ayant mal entendu.

- Tu m'observais toute la soirée avec l'espoir que je t'inviterais à danser, Julianne. Mais je ne l'ai jamais fait, parce que l'idée ne m'a jamais tenté. »

Elle savait d'ores et déjà toutes ces choses, à cette absence d'envie s'ajoutait le secret de leur relation. Alors s'armant d'un sourire froid, elle lança :

« - Je rêve où tu me surveillais quand on était ensemble !N'avais-tu rien de plus intéressant à faire, Isaac ?L'attaqua-t-elle.

- Je le faisais parce qu'effectivement, je n'avais rien de mieux à faire. J'aimais lire ces désirs dans tes yeux et ne pas y répondre me grisait. »

Monstre. Elle pouffa de rire.

« - Tu sais ce qui me grise, moi, Isaac ? Lança-t-elle en riant. C'est de voir que tu te souviennes encore de tout ceci. Ton jouet t'aurait-il autant marqué ? Siffla-t-elle d'une voix perfide.

- Je n'oublie rien, Julianne, confia-t-il en continuant sa marche.

- Toi qui prétendais te ficher de moi, tu m'observais toutes ces soirées, le coupa-t-elle. Toi qui prétendais que notre couple ne t'importait pas , tu te souviens définitivement de beaucoup de choses. Comme je te l'avais dit Dimanche dernier, Isaac et c'est déplorable pour toi, tu t'es atta...

- Je m'étais attaché à toi, oui, la coupa-t-il. Je m' étais attachée à toi comme on le ferait avec une chose, précisa-t-il, mauvais. »

Elle le savait parfaitement qu'elle n'avait été que cela mais il ne pouvait occulter cet attachement avec l'objet de ses jeux malsains qu'elle avait été. Elle avait visé juste Dimanche dernier en lui balançant qu'elle lui manquait et se souvenait aussi de sa drôle de réaction lui prouvant ainsi qu'il s'était lié à elle. Et le mettre face à ce constat qui contredisait toutes les paroles d'Isaac et pouvait le noyer de honte vis-à-vis de lui-même avait rendu Julianne heureuse. Auparavant il aurait nié avec flegme un quelconque lien entre eux et voir qu'aujourd'hui il le proclamait haut et fort était intéressant. Il avait donc fini par accepter.

« - Par contre, aujourd'hui, tout ça n'a plus lieu d'être,signala-t-il clairement.

- Ah bon ? Se permit-elle. Tu n'étais pas dans l'optique de jouer avec moi toute la soirée ? »

Il hocha la tête en signe de dénégation tout en faisant un pas vers elle. Elle lui rit au nez.

« - Je ne suis pas idiote, Isaac. Tes petites manigances à coup de sourires bienveillants et de boissons offertes n'ont pas marché sur moi, cracha-t-elle. »

Il esquissa un nouveau pas. Pourquoi se rapprochait-il de la sorte ?Elle entreprit de se poster devant le deuxième battant.

« - Tu penses que je vais avaler cette salade, Davis ? Tu es tombée dans le panneau... »

Elle le savait ! Il y avait une raison perverse derrière toute cette attention. Isaac ne pouvait définitivement pas agir avec des intentions honorables.

« - Le but était de te charmer. Et tu l'as définitivement été. »

Son cœur rata un battement. Charmer. Charmer Julianne Davis.Pourquoi aurait-il voulu essayer cela ? Est-ce que comme Thomas, il avait des doutes et avait deviné bien avant elle, qu'elle ressentait encore quelque chose pour lui ? A cette idée, une panique sourde s'empara d'elle. Si c'était le cas, comment allait-elle se sortir de ce pétrin ? Comment allait-elle l'affronter en sachant qu'elle savait qu'il avait raison ? Sa tête se mit à tourner,c'était définitivement trop d'émotions pour une même soirée.Elle se demandait encore comment elle tenait debout après tout ce qu'elle avait vécu.

« - Laisse-moi rire, Isaac. Je n'ai pris part à aucun de tes petits jeux, lui rappela-t-elle.

- Sans doute, mais tu as bu le cocktail comme une enfant. J'aurais pu verser n'importe quelle substance étrange dedans et tu l'aurais avalée sans t'inquiéter. Tu m'as fait confiance parce que je t'ai mise à l'aise avec mes confidences. »

Il marquait un point et cela énerva la brune. Par ailleurs, elle nota l'emploi du terme « confidence », ainsi donc il prétendait être sincère lorsqu'il lui avait avoué que sa présence lui plaisait. Elle peinait encore à le croire.

Il avait bien construit son plan et avait compris comment la piéger. Il avait dû guetter ses réactions, chaque coup d'oeil, chaque haussement de sourcil comme un lynx et les interpréter silencieusement. Avec Isaac tout était calculé, elle en avait une énième preuve devant les yeux.

« - Sur ce coup-ci, je reconnais que j'ai baissé ma garde en décidant simplement de te faire confiance une fois dans ma vie. Par contre, il ne s'est rien passé par la suite pour que tu cries victoire, Isaac.

- Tu te trompes, Davis. »

Cette phrase la fit frissonner tant elle retrouvait un écho troublant aux mêmes mots prononcés par Thomas, quelques minutes plus tôt.

« - Me voir boire ce cocktail, c'est ce qui te rend heureux, Isaac ? 

- La boisson n'était pas la seule étape de la soirée charme, Davis. Tu dois t'en douter, après l'avoir si bien vécue. »

Elle plissa ses yeux, ne comprenant guère où il voulait en venir.

« - Réfléchis. Tu es assez intelligente pour te rendre compte que je t'ai bernée à ce moment-là. »

Ces paroles lui déplurent fortement, mais elle ne savait s'il disait la vérité ou s'il mentait effrontément. De quelle autre étape parlait-il ? Il ne lui avait rien offert d'autre à part cette boisson, elle en était certaine. Elle avait été proche de lui que lorsqu'il lui avait essuyé la bouche après qu'elle ait bu le cocktail d'une traite et lorsqu'il l'avait plaquée contre le mur,fou de rage. Elle repensa à sa blessure et eut envie de masser son omoplate mais se retint de le faire devant lui. Durant ces moment Isaac avait été loin d'être doux et taquin comme il aurait pu l'être s'il voulait vraiment la charmer comme il prétendait l'avoir fait. Sa définition de charme était tout de même inaccoutumée et inquiétante.

« - Concentre-toi, Davis. Tu la trouveras, j'en suis certain. »

Elle n'aimait pas le ton joueur qu'il employait et cette certitude quant au fait qu'elle allait véritablement trouvé le moment ou il l'avait bernée. Cela sous-entendait qu'elle avait vainement cru à un geste ou une parole sincère, et elle avait beau réfléchir elle ne trouvait pas. A aucun moment il lui avait proposé ou imposé quoique ce soit. Lorsqu'il s'était rapproché d'elle pour enlever la trace sur ses lèvres, elle n'avait lu aucune malice dans ses yeux ou de quelconque désir, idem lorsqu'ils avaient été très proches contre le mur après qu'elle lui ait vidé le verre au visage. Dans le premier cas, il avait été d'un sérieux déconcertant et dans le second énervé comme jamais. Alors, elle se demandait bien à quel moment s'était-il moqué d'elle comme il le prétendait. A voir le rictus narquois qui colorait ses lèvres, c'était un sujet assez drôle et il s'était définitivement bien amusé.

Seule la scène de la boisson lui revenait en mémoire. Celle-ci aurait pu paraître clownesque tant elle avait apprécié le mélange mangue-noix de coco mais il ne s'agissait pas de celle-ci. Isaac s'attendait à autre chose et à en voir ses yeux qui la fixaient comme un chat guettant une souris, pour rire à la minute même où elle découvrirait la seconde étape, elle se dit que cela avait dû être drôlement distrayant pour lui. Cela la frustrait et l'énervait en même temps de ne pas trouver à quel moment il avait pu se jouer d'elle.

Et soudain, elle réalisa quelque chose de crucial. C'était aberrant  de voir à quel point il pouvait la manipuler comme il le souhaitait.La faire rugir comme une lionne, lui donner des envie des meurtres et la faire réfléchir comme une folle à une heure aussi tardive. Il était définitivement taré et il l'entraînait avec lui. Elle aurait pu lui crier de partir tant elle avait envie qu'il disparaisse de son champ de vision, mais d'un autre côté, elle ne voulait qu'ils'en aille en sachant qu'il s'amusait en cachette tandis qu'elle pensait qu'il avait été, une fois dans sa vie, sincère.

Pour récapituler, l'idée qu'Isaac avait donc eu était la suivante : berner Julianne tout en se distrayant. La scène induisait donc des paroles ou un comportement assez étrange de la part d'Isaac ou d'elle-même. Un moment où il aurait pu lui faire croire quelque chose qui n'avait pas lieu, quelque chose qu'il aurait pu inventé pour se rapprocher d'elle ou l'attirer vers lui. Tandis que toutes les étapes de la soirée défilaient sous ses paupières fatiguées, lui faisant revivre diverses émotions, ses yeux se plissèrent un peu plus fortement au souvenir d'une qui sortait du lot par son étrangeté. En effet, celle-ci était anormale tant dans sa cause que les paroles qui avaient suivi. Elle ouvrit brusquement les yeux, le cœur battant à tout rompre. Elle s'était faîte avoir comme une débutante ! Elle était déçue. Pourtant elle y avait cru, elle avait cru en son aide et elle avait espéré qu'il avait été inquiet à son sujet. Elle était blessée parce qu'il avait ride sa faiblesse en l'amenant au grand jour. Il était détestable,exécrable et elle ne cesserait jamais de le crier à haute voix. Un être sans cœur et un monstre qu'elle rêvait d'étrangler.

Elle croisa ses iris amusés qui venaient d'assister à tout le cheminement et eut envie de lui balancer quelque chose en pleine face pour faire disparaître ce sourire goguenard qui lui mangeait la moitié du visage.

« - Alors, Davis, qu'est-ce que t'en dis ? Lança-t-il avec un clin d'oeil.

- Tu voulais me charmer avec une araignée ?! En me faisant croire à ta soudaine inquiétude à mon égard ? Il ne te manquait plus que le costume de Sangoku et tu étais définitivement un héros, railla-t-elle en dardant sur lui un regard noir. »

Dire qu'elle avait été apeurée et tendue à l'extrême pour une bête qui ne se trouvait même pas sur elle. Elle aurait dû se poser des questions lorsqu'elle n'avait senti aucun déplacement sur sa nuque ou sur ses épaules. On sentait un corps étranger la plupart du temps, parfois le toucher des ces bestioles était similaire à un cheveu qui vous frôle. Et elle n'avait rien ressenti de semblable.Il avait calmement dit qu'elle avait une araignée sur son épaule et elle, peureuse comme l'était l'avait bêtement cru. Il s'était amusé de sa peur et cela la dégoûtait grandement. Comment un homme aussi horrible et mauvais que lui avait réussi à se faire aimer par elle. Tout ceci lui échappait depuis le début.

« - Les sentiments ne se contrôlent pas. »

Cette phrase prenait tout son sens avec Isaac et elle eut envie de rire. Par ailleurs, tant qu'elle y pensait, où avait-il pu apprendre qu'elle craignait les araignées ? Peut-être qu'il s'y attendait avec elle et avait dû être heureux de la voir dans cet état pitoyable ... Mais tandis qu'elle y était, à quoi pouvait-elle être dû la lueur de culpabilité qu'elle avait lu dans son regard ? Etait-il un excellent comédien ou bien avait-il été sincère ? Il la faisait tourner en bourrique ...

« - Il faut que j'éclaire un point important, Davis. Je n'avais pas pour but en tête de te charmer pour passer du bon temps ensemble. »

Elle le dévisagea sans répondre, les traits esquissant une moue dégoûtée. Elle n'était pas intéressée par ses explications de pacotille.

« - Je voulais simplement, commença-t-il en réduisant la distance entre eux, te montrer un Isaac gentil et bienveillant et voir qu'au fond je pouvais te plaire. Et je t'ai définitivement plu.

- Tu te trompes, Isaac, opposa-t-elle calmement malgré le trouble qui s'était emparé d'elle.

- Je ne crois pas, la contredit-il aussitôt. Par plaire, j'entends bien entendu intéressé, intrigué, se sentit-il obligé de préciser. Et tu l'étais indéniablement. Toutes les questions qui fusaient dans ta tête étaient visibles dans tes grands yeux hagards, se moqua-t-il sans gêne. »

Julianne Davis était définitivement tombée amoureuse d'un psychopathe.

« - Et je cherchais à éveiller ton intérêt et non ton dégoût comme d'habitude.

- Pourtant ça revient au galop avec toi. Ton naturel repousse les gens et moi la première, ne put-elle s'empêcher d'arquer.

- Soit, Davis. Mais j'ai eu ton attention et ta confiance pour quelques minutes et ça m'a amplement suffit pour t'approcher. »

Elle était choquée par ces propos et la nouveauté qu'il avait instauré.

« - D'habitude, tu ne procèdes pas ainsi. Tu ne cherches pas à demander mon avis, lui rappela-t-elle.

- Cette fois-ci aussi je ne t'ai rien demandée. Par le pouvoir de la proximité physique tu m'as gentiment laissé venir à toi et à aucun moment tu ne m'as repoussé. »

Il venait de lui apprendre qu'il l'avait étudiée au lycée. Il lui en donnait maintenant les preuves. Tout comme Julianne savait qu'il était mauvais de se retrouver proche d'Isaac, ce dernier savait aussi quel effet il avait sur elle et comment exploiter ces faiblesses. C'était effrayant et regrettable.

« - Je voulais que tu m'acceptes et que tu te laisses approcher.»

Il ne se trouvait plus qu'à deux pas d'elle et elle ne voulait pas faire de mouvement vers la droite par peur de lui montrer qu'elle craignait encore un rapprochement. Elle resta donc sagement collée au battant droit de l'armoire et lui lança ce qu'elle pensait de lui, depuis un bon bout de temps.

« - Tu es fou ! »

Il esquissa un pas en avant et réduisit la distance qui les séparait. Malgré le fait qu'un nœud se formait dans son estomac,elle tint bon et soutint son regard d'où disparaissait l'éclat joueur. Il se fit profond et elle crut y lire un dilemme.

« - Non, Julianne. Tu m'as rendu fou. »

Elle nota l'emploi soudain de son prénom après tous les Davis balancés de manière narquoise, mais ne releva pas. Il était maintenant trop près d'elle et elle sentit clairement ses jambes faiblir quelque peu. Ses iris semblaient la sonder, à la recherche de ses secrets les plus enfouis. Elle se sentait comme mise à nue face à l'intensité de ses orbes noires qui paraissaient lui reprocher quelque chose. Déroutée, elle secoua légèrement la tête, les yeux plissés.

« - Et j'ai voulu te faire partager mon état en cette soirée. »

Elle ne s 'intéressa pas à l'état en question, il fallait qu'elle riposte rapidement.

« - Mais tu as échoué, dit-elle précipitamment. »

En un pas, il fut sur elle, réduisant d'un coup l'écart qu'il y avait entre eux. Son cœur rata un battement tandis qu'elle se figeait. Elle aurait dû s'éloigner, quitte à contourner le lit s'il le fallait pour l'éviter, mais elle aurait dû mettre de la distance entre eux. Grave erreur d'être restée à cet endroit. Lentement il leva sa main, prenant son temps, jouant avec les battements que son organe vital manquait. Elle pensait qu'il allait la poser sur elle, sur son épaule ou sur sa joue. Mais il n'en fit rien, plaçant sa paume sur le battant droit de l'armoire, à quelques centimètres de son visage.

« - Non, je n'ai pas échoué. Tu t'es laissée toucher, Julianne etc'est ce que je voulais.Tu m'as laissé t'enlacer. »

Il l'observait avec attention, ses iris scrutateurs étaient à l'affût de la moindre expression qui lui laisserait entendre une quelconque émotion. Sa voix avait baissé d'une octave et elle prit une tournure douce, qu'elle trouva dangereuse. Oui, elle s'était laissée toucher parce qu'il s'y était pris avec une tendresse qui était surprenante venant de sa part. Il avait tout calculé pour qu'elle se sente à l'aise en sa présence. Elle lui accordait donc ce point même si c'était effrayant. Par contre sa deuxième phrase était fausse, elle ne s'était pas laissée enlacer mais avait été clairement prise au dépourvu et c'était sans doute l'effet de surprise qu'il avait voulu créer pour la rendre muette et docile.

« - Depuis quelques temps, je me souvenais de ton trouble au lycée quand j'était trop proche de toi, Julianne, lui apprit-il. Je trouvais ça grisant, confia-t-il, les yeux scintillants. Le cas Julianne Davis me fascinait. »

Même si elle était interdite et figée par ce soudain rapprochement indésiré de leur corps, son cerveau fonctionnait toujours et il lui rappela avec aigreur qu'elle était encore ce sujet d'étude aux yeux d'Evans. Toujours là à considérer l'impact de ses mots sur elle,du plus mauvais au plus bon.

« - J'ai voulu l'étudier de près et cette soirée était un bon moyen pour voir si ton corps s'intéresserait à moi ... »

Son cœur manqua un battement tandis que son souffle se faisait court. Qu'est-ce qu'il débitait, cet idiot ?! Elle se sentait devenir toute petite tandis qu'il la dominait de long en large.

« - S'il répondrait à l'appel du mien. »

Son organe vital ne répondait définitivement plus et elle se sentait comprimée de l'intérieur tandis qu'il s'amusait à l'écraser comme d'habitude. Elle fut tentée de le repousser tant elle avait besoin de retrouver de l'air et de la liberté. Mais son corps ne lui obéissait plus et son cerveau refusait de faire autre chose que d'analyser les dires d'Isaac qui étaient bien trop flous pour elle. Pourquoi et comment voulait-il que son corps s'intéresse à lui ? De l'attirance physique ? Du désir ? Pourquoi se prenait-il autant la tête sur le sujet Julianne Davis ? Jouer seulement avec ses nerfs en usant de répliques vipérines ne lui suffisait-il pas, jusqu'à vouloir rajouter à tout ceci l'expression corporelle ? Il était incompréhensible et irrécupérable par-dessus le marché.

« - Pourquoi reprendre tes recherches sur le trouble que tu pensais faire naître en moi au lycée ? Qu'est-ce ce que tout cela va te rapporter de voir si mon corps s'intéresse au tien ?Enchaîna-t-elle, totalement perdue. »

Il baissa sa tête vers elle, se rapprochant du même coup plus qu'il ne l'était et plongea ses yeux dans les siens. Tout en étant détendu, parce qu'il savait qu'il menait la barque, elle perçut tout de même une tension qui émanait de son corps.

« - Je te l'ai déjà dit : je voulais que tu partages mon état,répéta-t-il, sa voix s'affaiblissant. »

Ainsi il voulait donc qu'elle partage son état. Mais bon sang de quel état s'agissait-il ? Il n'était pas clair du tout dans ses propos, les rendant mystérieux au possible ! Que traversait-il depuis le début de cette soirée ? Qu'espérait-il ? Qu'elle lui sourirait toute la nuit, lui offrirait elle aussi un cocktail à la mangue et le débarrasserait d'une araignée si cette dernière venait à se balader sur lui ?

Elle laissa un échapper un petit rire nerveux et las, tant tout ceci la dépassait.

Elle sentit soudain la main placée à côté de sa tête se déplacer vers le bas, mais n'en tint pas compte.

« - Et j'ai vu le résultat, Juli, dévoila-t-il tout bas, son souffle chaud heurtant le visage de la brune. Ton corps à répondu à cet appel et j'ai lu de l'envie dans tes yeux. »

Piégée. Elle était tout bonnement piégée. Son sang se mit à circuler à une vitesse folle dans son corps, faisant naître une chaleur folle. Elle le détestait de l'avoir étudiée et se détestait elle d'avoir succombé pour lui. Le temps pressait, il fallait qu'elle réfléchisse, qu'elle dise quelque chose d'intelligent qui viendrait le contredire et lui remettre les idées en place. Seulement, en plus de sa proximité et de sa cervelle tout bonnement fatiguée, elle ne trouvait rien de pertinent et ne pouvait tout simplement pas lui dire le fameux « tu te trompes, Isaac. ».Il avait raison et il savait parfaitement qu'elle était du même avis que lui. Il était persuadé du résultat, l'ayant sans aucun doute vu et senti. Julianne avait été prête à presque se jeter sur lui tant elle brûlait de sceller leurs lèvres sur la terrasse.

Elle remit son cerveau en marche, se donna de la contenance avant de prendre la parole pour lui clouer le bec. Mais, il ne fut pas de cet avis et la devança superbement. Sans crier gare il noua ses doigts au siens tandis que son autre main libre venait s'enquérir du poignet de Julianne pour le placer au-dessus de sa tête contre le battant de l'armoire. Stupéfaite par la tournure de la situation, sa réplique mourut sur sa langue. Et elle ne put que former ses mots ridicules.

« - Qu'est-ce que ..., commença-t-elle avant qu'il ne se presse contre elle, le regard fou. »

Il rapprocha son visage du sien et leur nez se frôlèrent. Son cœur manqua lâchement un battement et les yeux écarquillés elle le vit fermer les siens. Il caressa lentement sa tempe de son front et elle se laissa faire, pétrifiée.

« - S'il y a bien une chose que j'ai appris avec toi, Juli, c'est de toujours te prendre au dépourvu, chuchota-t-il au creux de son oreille, provoquant des frissons le long de son épine dorsale Tu ne me donnerais jamais ton feu vert et en plus de ça, tu es une grande bavarde, railla-t-il, un sourire mutin naissant. »

Ses doigts noués à ceux d'Isaac la démangeaient. Cette prise possessive comme si elle lui appartenait ne lui plaisait pas du tout.

« - Je ne te demanderais pas pourquoi tu sens le parfum de Thomas,murmura-t-il contre ses cheveux. »

Surprise et refusant de lui expliquer ce qu'elle avait fait avant de le retrouver elle fit abstraction de ce commentaire. Elle essayait tant bien que mal de retrouver la liberté rêvée de cette main ainsi que de l'autre poignet mais il n'était pas enclin à la lui accorder de sitôt. Elle se tortillait contre l'armoire en remuant ses bras mais il ne l'entendait pas de cette manière. Le fusillant du regard, elle vit une lueur de malice traverser ces yeux joueurs.Le dingue qu'il était devait se délecter de cette situation et de cette position de dominée dans laquelle il l'avait placée.

« - Tu es complètement à côté de la plaque Isaac ! Je n'ai ressenti aucune envie de la soirée, à part un bonheur terrible quand je t'ai vidé mon verre sur la tête, plaqua-t-elle avec le peu de force qu'il lui restait. »

Il sonda ses yeux quelques instants, puis ses lèvres s'étirèrent davantage si cela était encore possible, lui conférant un air de gamin de huit ans, ravi devant un ballon de foot.

« - Mais bien sûr ! Fit-il plaisantin. Et j'imagine aussi que c'est le même bonheur qui t'as traversée quand je t'ai plaquée contre le mur. Tu pensais sûrement que nous deux, ça allait être torride comme dans les séries US. »

Elle tiqua sérieusement. Comment pouvait-il penser ce genre de choses ? Et comment ces mots pouvaient-ils passer la barrière de ses lèvres ? Où était passée la pudeur qu'ils avaient connu depuis leur début ?! S'il se permettait de faire ce type de remarque, elle le pouvait aussi.

« - Le torride ne rime pas avec toi Isaac ! Il suffit de te regarder, tu ne saurais même pas amener une femme au plaisir. Et cela se confirme lorsque je vois que tu cherches encore ton bord,siffla-t-elle perfide, une lueur mauvaise dans les yeux. »

Un éclair de fureur traversa ses pupilles et l'emprise sur son poignet se durcit, lui arrachant une grimace.

« - Foutaises, Davis ! Mais je vois que tu essayes de te remettre du choc subi suite à ce que je viens de t'avouer,analysa-t-il en frôlant son lobe droit. Tu faisais ça tout à l'heure aussi, quand tu as eu envie de te jeter sur moi. »

Honteuse et énervée, elle réagit au quart de tour. Son genou se leva de lui-même avec la conviction de flirter avec une partie sensible chez la gent masculine pour lui remettre les idées en place. Elle avait presque atteint la cuisse du brun, lorsque sa propre jambe survint pour écraser celle de Julianne et la soumettre au sol. Il réagit avec une telle rapidité qu'elle se demanda aussitôt s'il la surveillait tout en exerçant son petit manège et s'il s'attendait à une telle attaque de sa part.

Elle poussa un cri de douleur lorsqu'il bloqua son genou.

« - Ce n'est qu'une question de temps avant que tu ne tombes, Davis,la prévint-il, transpirant de certitude, et je me demande bien combien de secondes tu vas tenir avant de succomber à l'effet que je te fais, susurra-t-il en frôlant sa mâchoire.»

Son sang se glaça dans ses veines et ses yeux s'écarquillèrent.Que cela signifiait-il ? Avoir vu le désir qui avait traversé Julianne n'était-il pas amplement suffisant pour cette fichue étude qu'il menait sur elle ?! Pourquoi s'acharnait-il à ce qu'elle tombe réellement ? Voulait-il à ce point l'embrasser et se délecter d'une Julianne accrochée à son cou? Son petit jeu devenait cruel et se révélait de plus en plus effrayant. S'il la détestait tant que cela, il ne devait pas avoir envie de provoquer et de vivre ce genre d'échange... Par ailleurs s'il s'en était rendu compte sur la terrasse, pourquoi ne l'avait-il pas agressée comme il le faisait maintenant, plus tôt ? Pourquoi avoir attendu autant d'heures pour faire sa petite étude dans cette chambre?! Cela n'avait pas de sens, quelque chose lui échappait véritablement !

« - Alors on commence, chérie ? Lança-t-il, prêt à jouer. »

Avant que la jeune fille n'ait pu sortir des sables mouvants de ses analyses, il l'avait plaquée plus fermement contre l'armoire et sa bouche avait investi sa gorge. Son cœur cessa tout bonnement de battre tandis qu'elle le sentait déposer un baiser appuyé là où sa veine pulsait. Sous le coup du choc et des caresses prodiguées par ces lèvres hideuses dans le creux de son cou, ses jambes traîtresses faiblirent un instant. Ayant perçu son trouble et très fier de ce résultat, Isaac dénoua leur main jointes et vint passer un bras autour de sa taille.

Pas le moins du monde touchée ou attendrie par ce geste, elle se servit de sa main libérée pour pouvoir le repousser du mieux qu'elle le pouvait et arrêter ces caprices. Elle ne voulait pas défaillir dans ses bras et lui laisser entendre qu'elle avait aimé cela. Elle continua de le pousser et de le frapper de sa paume mais cela se révéla vain. En effet, il ne bougea pas d'un millimètre et au lieu de cela, se mit à ricaner contre sa peau. Enervée et rendue fébrile par ses manigances buccales, elle planta allègrement ses doigts dans ses épaules dans l'espoir de lui arracher une grimace.En réponse, il remonta lentement son visage tout en embrassant le haut de son cou, la ligne de sa mâchoire, son lobe droit et sa joue sur laquelle il s'arrêta quelques instants.

« - Fais ce que tu veux. Dans quelques secondes tu me supplieras de t'embrasser, prédit-il sûr de lui. »

Son cœur violentait sa poitrine et le sang affluait à toute vitesse à ses tempes.

« - Rêve tou-toujours, ab-ruti, parvint-elle difficilement à articuler.»

Son état de faiblesse était maintenant certain, elle ne parvenait plus à tenir debout et seul le bras d'Isaac la maintenait. Avec un cri de désespoir elle rendit les armes, mettant ainsi fin à ce combat intérieur. Même si elle souhaitait grandement qu'il cesse ses petits jeux qui n'étaient là que pour l'énerver, elle aimait trop pour son propre bien ce qu'il lui faisait en ce moment même.

Une chaleur sourde s'emparait d'elle et elle pouvait sentir les battements effrénés dans tout son corps, dans son cerveau et même au creux de son aine. Des frissons incontrôlables la parcouraient et sa respiration était maintenant tristement bancale. Complètement possédée par ces assauts, elle en vint à lâcher un soupir de plaisir et de frustration tant elle voulait sentir ses lèvres et ses mains ailleurs. Sa main vint s'enquérir de sa nuque qu'elle agrippa comme s'il était son seul pilier et elle se mit inconsciemment à guider sa tête pour qu'il s'attarde sur sa clavicule et au creux de son cou.

« - Je n'ai pas oublié ton point faible, Davis, chuchota-t-il dans son oreille avant d'embrasser sa tempe. »

Il marmonnait des paroles qu'elle était dans l'incapacité d'entendre et surtout de comprendre. Son cerveau s'était mis en mode off et avait laissé le contrôle à ce traître de corps qui appréciait bien trop ce qui était en train de se passer pour faire quoi que ce soit. Elle le sentit bouger et elle ouvrit les yeux pourvoir qu'il avait quelque peu reculé. Un semblant d'air frais passa entre eux pour les rafraîchir et leur faire prendre conscience de la chaleur qui émanait d'eux.

Bien trop obnubilée par la lueur joueuse de ses pupilles, elle ne pensa pas à retirer sa main des cheveux d'Isaac. Il ne s'en formalisa pas non plus. Ils s'étudièrent quelques instants et elle tenta de reprendre une respiration normale, toutefois il ne l'entendait pas de cette manière.

« - Dis le avant que je ne te fasse gémir, Juli. »

Il embrassa de nouveau son cou et cette fois-ci un contact chaud et humide s'imposa contre sa chair. Elle comprit aussitôt ce qu'il allait faire et se mit à paniquer. Retirant sa main de la nuque,elle se mit à repousser Isaac avant qu'il n'entame son piège. Elle ne pourrait pas y résister longtemps et les mots qu'il souhaitait entendre s'échapperaient de ses lèvres. C'était son point faible.

Foudres abattues !

Les lèvres mal intentionnées se posèrent sur sa jugulaire et signèrent sa perte. Sa langue y apposa une lente et terrible pression qui lui fit tout bonnement et délicieusement perdre la tête. Puis, cette dernière entreprit de dessiner des arabesques à cet endroit, laissant sa peau à la fois brûlante et glacée.C'était plus qu'elle ne pouvait supporter et malgré le fait qu'elle devait lutter contre lui, les mots s'échappèrent d'eux-mêmes,comme elle l'avait craint quelques secondes plus tôt.

« - Embrass... »

Il plaqua ses lèvres contre les siennes avant même qu'elle n'ait entièrement formulé une supplique, lui arrachant un gémissement tant l'attente avait été longue et douloureuse.  


Voilà pour la première partie de ce long chapitre. J'espère qu'elle vous aura plu, on comprend mieux le comportement et les raisons d'Isaac. Elle le détraque complètement, le pauvre ... mais nous en conviendrons, volontiers, il le mérite amplement. J'espère que vous aimerez sa manière de procéder, il ne peut définitivement pas se comporter comme un gentleman. Etre une brute, froide et méchante lui sied, n'est-ce pas ? ;) 

Merci de me lire, de me suivre. Merci d'être là et d'être vous tout simplement. :) 

Fidèlement vôtre, 

Que Dieu vous garde, 

Miss-Key. 

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