Chapitre Vingt-Quatre

     Alyssa

Les semaines ont continué de défiler sans que je n'y prête réellement attention. Tout me semblait si rapide maintenant. Dernièrement, j'ai décidé de m'impliquer au maximum dans ma formation. Je ne sais pas vraiment le pourquoi du comment de cette motivation. Nelly et Benjamin m'ont fortement conseillé de ne plus m'impliquer auprès des démons. De toute manière, je n'ai pas eu l'occasion de les recroiser. Il semble que depuis le retour de Maxence, les choses aient changé. Ils sont toujours les mêmes quand ils me voient mais ces fois-là sont très rares.

Bien évidement, je continue mes cours avec Anna. Concernant l'avancée de ces séances, je ne peux pas vraiment en parler. Elle aussi a été débordée ces derniers temps alors je travaille surtout seule et sur moi-même. C'est assez étrange mais j'essaye de le faire chaque soir. Rien d'exceptionnel n'a changé dans ma vie à l'heure actuelle.

«Alyssa concentres-toi. Tu n'es pas assez attentive là.»

«Oui oui monsieur Guzman.» Soupirais-je.

Monsieur Guzman est notre professeur de capacité. Notamment celui pour contrôler le feu. Il s'agit d'un Salamandre. Quoi de mieux qu'un élémentaire pour cette matière après tout ? De ce que j'en ai déduis, il a des origines latines. On le constate tout particulièrement à la teinte hâlée de sa peau, ses cheveux bruns ondulés et ses yeux noirs. Il doit avoir la trentaine tout au plus. C'est un homme charmant en apparence mais qui possède un tempérament bien trempé quand il le faut.

«Bon sang, ça va faire plus d'un mois que l'on a commencé les cours ensemble et tu n'as toujours pas réussi. Je veux bien comprendre que c'est compliqué pour toi miss mais je te demande un minimum d'attention et d'effort. Allez, on recommence.» Ajoute mon professeur.

«Oui oui je vais essayer.»

J'ai passé la nuit dernière à apprendre mes cours. Résultat, je me suis couchée bien trop tard. A croire que le comportement de Nelly déteint sur moi. Je ne sais pas si c'est réellement une bonne chose au fond mais au moins mes efforts se font ressentir sur mes résultats. Du moins, sur la partie théorique. La pratique est un peu plus compliquée...

Suite aux réclamations de mon professeur, je retente à nouveau l'opération. Étant dans une classe à capacité de feu, il est plutôt normal que je sois capable de l'utiliser. Toutefois, les choses ne sont jamais faciles pour moi il faut le croire. Depuis plus d'un mois que j'essaye et rien n'y fait. Je n'y arrive pas. J'ai beau essayer un nombre incalculable de fois, aucune flamme ne veut s'échapper de mon corps. Je ne fais que ressentir une chaleur. Elle est différente de celle que j'ai ressenti le soir de ma rencontre avec Maxence mais elle est là. Agacée de ne pas réussir une fois de plus, je soupire longuement en me traitant intérieurement.

«Je n'y arrive pas.» Grommelais-je sous le regard de la Salamandre.

J'entends un soupire provenir d'entre ses lèvres. Je peux le comprendre. Avoir une élève qui n'est pas foutue d'utiliser sa capacité est assez embêtant. Les dents serrées, je relève le visage en voyant Benjamin à mes côtés, la main sur mon épaule.

«Alyssa est assez fatiguée ces derniers temps monsieur. Excusez-la. Je sais que c'est assez embêtant qu'elle n'y arrive pas mais vous devez bien vous doutez qu'elle y arrivera un jour ou l'autre. Après tout, vous même vous avez pu entendre parler de son fameux match. Vous n'avez pas à douter d'elle sur ce sujet là.»

Le match. Voilà que l'on ramène encore ce sujet sur le tapis. Cette journée semble avoir marqué la plupart des esprits. Combien de fois en ai-je entendu parler ? Sans en oublier toutes ces rumeurs à mon sujet. Les petites pimbêches de la dernière fois n'avaient pas hésité à faire circuler tout un tas de rumeurs à mon sujet suite à l'épisode de l'infirmerie avec Lucas. J'avais préféré ne pas m'en mêler. Histoire de ne pas tâcher la réputation de notre délégué. Elles pouvaient penser ce qu'elles voulaient, je n'en avais que faire.

«Bien, je te la laisse dans ce cas Benjamin. J'ai d'autres élèves à aller voir.»

Sur ces mots, monsieur Guzman partit. Soulagée de n'avoir plus ce regard pesant sur ma personne, je me tournais vers mon ami en forçant un sourire.

«Merci. Heureusement que tu es là.»

«Je sais mais bon tu n'auras pas toujours cette excuse sous la main et tu le sais. Tu n'y arrive toujours pas ? Tu t'entraînes au moins ?»

«Je ne fais que ça de mon temps libre Benjamin ! Dès que je le peux, j'essaye. Je ressens juste cette chaleur mais rien ne veut en sortir. Je te jure, je vais devenir folle. Je me sens clairement inutile. Pourquoi est-ce que je le pouvais la dernière fois et maintenant plus rien ?!» Grognais-je de frustration.

«Hé du calme Alyssa. Ne vas pas te prendre la tête avec ça. Je comprends, c'est pas grave. Ça finira bien par venir. Chaque chose en son temps. Tu as déjà assez à penser en ce moment, non ? Détends-toi un peu.»

J'accordais un léger sourire face aux mots de mon ami. Pour le coup, je lui étais plus que reconnaissante d'être dans la même classe que moi. Autrement, j'aurais rapidement perdu pied depuis bien longtemps. J'avais beau m'impliquer au maximum dans ma scolarité, je ne pouvais pas assumer de tout gérer. Chaque être avait ses limites et je craignais que les miennes ne soient bientôt atteintes.

«Allez, c'est bientôt la fin. Ranges tes affaires je t'attends dehors.»

Sans attendre d'avantage de consignes, je rangeais rapidement mes affaires. Monsieur Guzman n'en dirait rien de toute manière. Une fois le tout plié et rangé, je sortais rapidement de la salle. Comme il me l'avait dit, ma Salamandre m'attendait dehors. Je venais donc vers lui tandis qu'il enroulait rapidement son bras autour de mes épaules. Nous étions vraiment devenus proches avec le temps. Je le considérais même comme un meilleur ami et inversement.

«Nelly et Mélina sont en cours elles aussi. Si on allait se chercher quelque chose de chaud à boire en attendant ?» Me proposait-il.

«Oh oui avec plaisir !» M'exclamais-je, enchantée par son idée.

Nous étions donc assieds sur un banc à l'intérieur de notre bâtiment. Il faisait un peu trop frais aujourd'hui pour pouvoir traîner dehors. Et ce, bien que nous étions en plein mois de mars. Triste vie. J'attendais avec impatience de pouvoir enfin voir les beaux jours.

«Comment se passe tes entraînements le soir ?» Me questionna Benjamin en sirotant son chocolat chaud.

«Disons qu'on avance lentement mais sûrement. Elle continue de me demander de travailler sur la partie transformation. Je devrais la voir ce soir normalement. Sauf si elle est occupée.» Répondis-je en buvant une gorgée à mon tour.

«Et avec les deux autres ? Toujours aussi tendu ?»

«Je ne dirais pas que c'est tendu. Ils sont bizarres c'est tout mais je sens qu'ils sont moins sur mon dos. D'après Anna, ils sont souvent convoqués à voir le directeur pour parler de certaines affaires donc je les vois beaucoup moins.»

C'était tout à fait vrai. En plus de ne plus voir énormément les démons, je voyais de moins en moins Keith, Lindsay ou même Lucas. Ils semblaient constamment occupés. Non que je voulais les voir. Ils avaient bien mieux à faire, surtout Lucas mais tout de même. J'étais assez perturbée par toutes ces absences.

Je sortais soudainement de mes pensées en voyant Benjamin se lever devant moi. Intriguée, je haussais un sourcil afin de comprendre son geste.

«Qu'est-ce que tu fais ?» Demandais-je.

«Je reviens. Je vais juste aller nous chercher un peu à grignoter. Je ne sais pas toi mais moi je meurs de faim ! Des brownies ça te tente ? Mieux vaut-il en profiter tant qu'on en a encore dans le distributeur ! Et comme Mélina risque d'être de mauvais poil, je prévois d'avance.» Répondit-il en faisant un clin d'œil.

«Je suis d'accord avec toi. Va pour des brownies !» Riais-je.

«J'y vais de suite dans ce cas. Oh et surtout, tu ne bouges pas ! C'est compris ?»

Riant encore, je me contentais de lui répondre positivement afin qu'il ne s'inquiète pas pour moi. Je ne comptais pas vraiment bouger de toute manière. J'étais bien, installé ici dans notre bâtiment réservé aux anges. Le gobelet encore chaud dans mes deux mains, je regardais par terre en attendant. Mes yeux se relevèrent vers devant moi lorsque j'aperçus des pieds féminins au sol.

«Tiens tiens mais ce ne serait pas notre petite nouvelle ? Qu'est-ce que tu fais ici toute seule ? Encore abandonnée par tout le monde ?» Ricana-t-elle.

Cette fille. Encore elle. La même que celle que j'avais croisé le premier jour et qui avait lancé tout un tas de rumeur à mon sujet. J'ignorais son prénom et sa classe ici. Toujours est-il que je la détestais. Était-ce mal en tant qu'Ange ? Très honnêtement, je n'en avais que faire de  ce détail. Qu'elle aille se faire voir cette pimbêche. Je me décidais à rester silencieuse pour ne pas rentrer dans son jeu.

«Ce que tu peux être pathétique quand même. Essayer de t'envoyer en l'air avec le délégué. Je ne sais pas par quel moyen tu as réussi à le charmer mais en tout cas tu es tombée bien bas maintenant.» Fit la blonde en pestant.

«Il n'ose même plus t'approcher maintenant. Pauvre idiote.» Rajouta l'une de ses amies dont j'ignorais l'identité.

Malgré le fait que je bouillonnais intérieurement, je faisais de mon mieux pour conserver mon calme. Je ne devais pas. Je ne devais pas. Zen Alyssa. Elles finiront bien par se lasser, non ? Je l'espère dans tout les cas...

«Oh tu vas nous répondre quand on te parle.» Cracha de nouveau la chef de bande en me bousculant un peu.

«Que veux-tu que je te dise ? Tu penses te rendre intéressante en créant tout un tas de fausses rumeurs sur moi ? Je te félicite. Tu passes pour la plus belle imbécile. Bravo. Sincèrement. Je t'applaudis.» Fis-je en effectuant le geste.

Les mots étaient sortis d'eux-mêmes. Mince. Encore une fois, mon mauvais caractère me perdra. J'avais essayé de conserver bonne allure en refermant ce côté peut-être un peu trop explosif aux autres mais avec elle non. Cela ne servait à rien. Elle semblait être une tête vide qui ne comprendrait jamais rien. Et à choisir, je n'allais certainement pas me laisser faire par une plus faible que moi. Je la fixais intensément, la défiant du regard sans aucune gêne.

«Tu peux me répéter ce que tu viens de me dire là ?» Grogna-t-elle.

«En plus d'être cruche tu es sourde. Un beau combo. C'est de mieux en mieux dis donc.» Soufflais-je ironiquement.

«Sale petite ...!»

Je n'avais même pas cherché à éviter son coup. J'étais restée statique. Non par peur mais plutôt par indifférence. Cette idiote n'avait trouvé rien de mieux que de m'attraper les cheveux et tirer dessus. Un peu plus et je manquais de renverser mon gobelet encore chaud !

«Tu pourrais me lâcher maintenant ?» Lançais-je, lasse.

Celle-ci n'en fit rien. Au contraire, il me sembla que je l'avais encore plus énervé. Décidément, j'allais en avoir pour longtemps avec elle. Agacée, je déposais mon gobelet à côté de moi avant de lui saisir le poignet retenant mes cheveux.

«Je t'ai dis de me lâcher. Maintenant.» Ordonnais-je avec calme.

«Comme si j'allais obéir à une pauvre traînée comme toi. Ce serait plutôt à moi de te dire ça avec tes sales pattes sur ma peau.» Lâcha-t-elle avec une mine écœurée.

Comme si ce n'était pas déjà assez tendu entre nous deux, l'une de ses amies se décida à se mêler de l'affaire. Sans crier garde, elle saisit mon gobelet avant de le vider entièrement sur moi. J'étais trempée de la tête au pied. Bon dieu que c'était chaud ! Je retenais un cris, la mâchoire serrée.

«Espèce de petite...» Me retenais-je de la tuer.

«Tu es vraiment pathétique. Trempée de la tête au pied ah ah.» Ricana-t-elle avec tout le reste de sa bande.

La colère était palpable. Si je le pouvais, je l'étriperais entre mes mains. Je sais, ce n'est pas raisonnable comme genre de pensée mais c'est plus fort que moi. Elles le méritent amplement. Rien que d'entendre leur rire me met hors de moi.

«Bon sang mais c'est quoi ce bordel ?!»

Benjamin était tenu derrière nous, les bras chargés de friandises en tout genre. Son expression semblait coléreuse, aigri. Je le voyais bien. Il se retenait de ne pas brûler ces filles sur place. D'ailleurs, elles avaient toutes cesser de rire avant de déguerpir rapidement comme de pauvres voleuses. Nelly et Mélina étaient également là. Cela expliquait sûrement le temps que Benjamin avaient mis à revenir ici. Tout les trois fusillaient ces filles du regard.

«Alyssa tu vas bien ?! Tu es trempée !» S'exclama Benjamin en accourant vers moi avec les autres.

«Je l'avais assez bien remarqué ça tu sais...» Soufflais-je ironiquement.

«Je vais les tuer celle-là je te jure que...» Déclara Mélina, le regard sombre tout en faisant déjà craquer ses doigts.

«Ça va aller. Ne vous en faites pas pour moi. Laissez-les. Elles n'en valent pas la peine.»

«Tu en es sûre Alyssa ? Tu sais, ce n'est pas la première fois qu'elles t'embêtent de la sorte. En parler au directeur serait peut-être une bonne idée tu sais.» Répondit Nelly, calme mais soucieuse.

«Cela ne servira à rien. Ne t'en fait pas. Je vais aller à l'infirmerie demander de la pommade pour mes blessures et j'irais ensuite me changer.»

«Tu veux qu'on t'accompagne ?» Ajouta-t-elle.

«Non ça ira. On se rejoint plus tard d'accord ? J'ai entraînement de toute manière.»

Sur mes mots, Nelly se contenta de me répondre positivement tandis que les deux autres derrière continuaient de fulminer suite à ce qui venait de se passer.

Je me dirigeais alors vers l'infirmerie situé au rez-de-chaussée dans notre bâtiment. J'évitais au maximum de croiser les gens. Je ne tenais pas à ce que l'on me voit dans cet état. On ne savait pas ce qui pouvait-être encore dit à mon sujet.

«Mon dieu ! Mais que t'est-il arrivée jeune fille ?!» S'exclama l'infirmière en découvrant mon état.

«Rien de grave. Juste un accident. Vous auriez de la pommade pour moi s'il vous plaît ? Je crois que j'ai quelques brûlures mais elles ne doivent être que superficielles.»

«Bien sûr. Vas-y installes toi. J'arrive tout de suite.»

Sans chercher à discuter, je m'asseyais sagement sur le lit. Un soupire m'échappait par la même occasion. Encore une journée déprimante à mon calendrier. Alors que j'étais encore perdue dans mes pensées, je sentis rapidement la paume délicate de l'infirmière déposer de la pommade sur mes blessures. Je la laissais faire calmement.

«Voilà maintenant, si je peux te conseiller quelque chose, vas te laver et reposes-toi. Vos cours sont finis de toute manière n'est-ce pas ? Tu en as bien besoin.»

«J'aurais aimé mais j'ai entraînement ce soir...» Soufflais-je.

«Oh tu es l'élève sous formation ? Alyssa c'est ça si je me souviens de ton dossier ? Je vais te faire un mot à donner aux délégués dans ce cas. Au vu de ton état il est plus que préférable que tu dormes.»

La jeune femme se releva rapidement de sa chaise afin de se diriger vers son bureau. Elle griffonna quelque chose sur un papier avant de me l'apporter tout en déposant une serviette sur mes épaules.

«Tiens prends-ça. Amènes leur. Et si jamais tu ne vas pas bien n'hésites surtout pas à revenir me voir. D'accord ?»

Une réponse positive s'échappe faiblement d'entre mes lèvres tandis que je la remercie par la même occasion. Très honnêtement, je n'ai pas envie de me rendre dans ce bureau vu mon état. Mais bon. Il faut croire que je n'ai pas vraiment le choix à l'heure actuelle.

La serviette enroulée autour des épaules, je me dirige donc vers le bureau. Heureusement pour moi, je me souviens encore du chemin à prendre depuis la première et unique fois où j'y suis allée. J'ignore qui y est. J'espère intérieurement que ni Lucas ni Mila n'y sont. Je n'ai pas envie de les voir pour des raisons plus ou moins différentes mais valables selon moi.

Alors que je m'apprête à frapper à la porte, des voix s'élèvent et attirent tout particulièrement mon attention. La porte n'est pas bien close. Je décide de regarder discrètement par l'ouverture.

«Comment ça vous n'avez rien trouvé de plus ? Ça fait depuis des mois que vous travaillez sur cette affaire.»

«Je sais bien mais le problème n'est pas là. J'ai l'impression que l'on essaye de nous cacher certaines choses. On nous empêche de les découvrir.»

Lucas, Keith et Lindsay. Tout les trois étaient tenus dans le bureau. Le déléguée était assied à son bureau, les doigts croisés entre eux avec un air pensif au visage. Les deux autres étaient quant à eux devant lui. Lindsay assise et Keith debout adossé contre son siège. J'ignorais de quoi ils pouvaient bien parler. Et en plus de ça, je savais pertinemment qu'écouter aux portes était une des pires choses à faire. Malgré tout, je continuais ma faute.

«Ce n'est pas possible. Il doit bien y avoir des traces. Ne serait-ce qu'infime sur cet homme ! On a besoin d'en savoir plus et vous le savez. C'est important.» Souffla Lucas, plongeant son visage dans ses mains.

«Calmes-toi Lucas. On finira bien par trouver quelque chose. Je sais que ton oncle te met tout particulièrement la pression par rapport à ça mais laisses nous nous en charger. C'est bien pour ça qu'on a été envoyés pour la chercher après tout ?» Déclare Lindsay calmement.

«Lindsay a raison. Tu ne dois pas t'inquiéter pour ça. On a essayé d'approfondir au maximum nos recherches ces derniers mois et je suis sûr que ça portera tôt ou tard ses fruits.» Ajouta Keith, se voulant convainquant.

Mes sourcils se sont légèrement froncés et je sens que le papier se froisse dans ma main. De quoi parlent-ils ? Je n'y comprends rien.

«On doit en savoir plus. L'identité de son père reste inconnu.» Fit Lucas en se relevant de son fauteuil pour faire les cents pas dans la salle.

«Émilie a toujours su rester discrète sur les raisons de sa disparition dans nos rangs. Nous ne savons rien de son mari. Tout ce que nous savons c'est qu'ils se sont quittés il y a de ça plusieurs années. Il n'y a aucun papier sur lui. Rien. Nous ne savons rien. Les origines d'Alyssa restent inconnues sur le point paternel.» Conclu Keith.

«C'est bien pour cela que nous devons nous assurer de ses origines.»

Émilie ? Sont-ils entrain de parler de ma mère ? Et pourquoi parlent-ils également de mon père ? Que veulent-ils savoir ? Et surtout pourquoi ?

Un nombre incalculable de questions vient hanter mon esprit. Je n'y comprends rien. Je ne sais pas depuis combien de temps je suis devant cette porte. Toujours est-il que je ne bouge pas d'un poil. J'aimerais en apprendre d'avantage mais il y a aussi le risque que je me fasse repérer. Et par la même occasion, je risque de m'attirer pas mal de problème.

Après avoir peser le pour et le contre pendant un long moment, je décide de faire comme si de rien n'était. Mieux vaut-il agir de la sorte. Je dois jouer avec intelligence si je veux en apprendre d'avantage. L'air tout à fait innocent, je prend une expression accablée. Je suis encore trempée et couverte de pommade. Joues de tes talents d'actrice Alyssa !

Je frappe doucement à la porte avant qu'un silence ne s'abatte dans la pièce située derrière.

     Lindsay

Alors que nous sommes en pleine discussion sur un sujet plus qu'important, un bruit nous interrompt. Quelqu'un vient de frapper. Je tourne instinctivement mon visage vers la porte dans l'attente d'une réponse.

«Entrez.» Déclare Lucas après s'être interrompu dans sa marche réflective.

Je sens mon cœur faire un bond dans ma poitrine. Alyssa vient d'ouvrir la porte. Cela fait depuis tellement longtemps que je n'ai pas eu l'occasion de la voir en face de moi. Nous avons été tellement débordé ces derniers temps que je n'ai pas eu une seule fois l'occasion de pouvoir la voir.

Je ne sais pas ce qui me surprend le plus à l'heure actuelle. Le fait que nous soyons justement entrain de parler d'elle ou bien l'état dans lequel elle se trouve. Et au vu de l'air accablée sur son visage, je me range bien assez vite du côté de la seconde option.

«Mon dieu Alyssa mais que t'est-il arrivé ?!» M'exclamais-je en accourant vers elle.

Fidèle à elle-même, la petite brunette ne manque pas de se montrer froide à mon égard. Ce comportement m'a toujours désolé mais je la comprend. Nous avons été ignobles avec elle. Je le regrette mais nous le devions. Tout ça pour elle. J'espère qu'elle comprendra quand le temps sera venu. Sincèrement.

«Je suis juste venue vous apportez un mot de la part de l'infirmière.» Déclara-t-elle en tendant un petit bout de papier en direction de Lucas.

A l'heure actuelle, je suis plus préoccupée par l'état de son corps. Elle est complètement trempée et semble avoir quelques brûlures superficielles sur son corps. Je ne sais pas quelles horreurs ont pu lui arriver mais je suis plus qu'inquiète. J'aimerais la soigner de suite mais je doute qu'elle accepte mon aide. Je la connais. Mes yeux se détournent sur Keith. Ses sourcils sont froncés. Lui aussi est inquiet. Je le sais. Bien qu'elle ne le sait pas, elle est notre protégée.

Après avoir parcouru le message des yeux, Lucas relève son attention sur elle. Lui aussi ne l'a pas vu depuis un petit moment. J'ignore ce qu'il pense actuellement. Son regard la parcoure longuement. Peut-être est-il lui aussi inquiet de la retrouver dans un état aussi déplorable ?

«Alyssa ne fera pas d'entraînement ce soir. L'infirmière lui a demandé de prendre du repos vu son état actuel. Vous avez donc quartier libre.»

Dans un sens, je suis rassurée par cela. Moi-même, j'aurais refusé à Anna qu'elle lui fasse entraînement dans de telles conditions. Et visiblement, notre cher ami semble aussi de cet avis.

     Alyssa

J'essaye au mieux de garder cet air neutre et distant avec tous. Et ce, bien qu'au fond de moi, j'aimerais éclaircir toutes les questions qui envahissent mon esprit. Retiens-toi. Tais-toi. Pas maintenant. Je me répète ces mots en boucle afin de les appliquer.

«Tu avais quelque chose d'autre à demander ?»

Mes yeux se dirigent sur l'Ange. Il est tenu devant moi. Fidèle à lui même avec sa carrure d'Apollon que je pourrais contempler pendant des heures. Réveilles-toi Alyssa ! Toutes les personnes ici te cachent des choses ! Et surtout par rapport à ton père !

«Non je vais vous laisser. J'ai besoin de repos comme il y est dit sur le mot. Merci de votre compréhension. Au revoir.»

Je m'incline rapidement face à eux et sors de la pièce en refermant la porte derrière moi. Un léger soupire m'échappe tandis que je me précipite rapidement vers ma chambre. Une seule chose hante désormais mon esprit : découvrir ce qui se trame dans mon dos.

- - - - - - - - - - - - - - - -

Hello mes chatons ! On se retrouve aujourd'hui pour le chapitre Vingt-Quatre ! Comme je vous l'avais dis, on apprend petit à petit plus de choses sur nos personnages. Et pour la première fois, on retrouve le point de vue de Lindsay ! Je sais que ce n'est pas un personnage forcément très apprécié avec Keith mais qu'en avez-vous pensé pour le coup ? N'hésitez pas à me le dire je suis ouverte à tout avis. Autrement, nous apprenons également que notre trio semble effectuer de mystérieuses recherches au sujet de la famille d'Alyssa. Étrange, non ? Vous avez des idées en tête ? Proposez j'aime vous voir dans le rôle du détective ahah !

J'ai décidé de faire de la pub pour une de mes plus fidèles lectrices aujourd'hui. Allez voir L'espoir des anges de AmbreHope ! C'est une histoire parlant également d'anges alors n'hésitez pas à aller y jeter un coup d'oeil et l'encourager !  ♪

Je vous fais de gros bisous mes chatons et on se retrouve samedi prochain pour la suite de notre aventure ! ♥


Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top