Chapitre Trente-Quatre
Alyssa
Les jours se ressemblent de plus en plus. J'ai l'impression de revivre éternellement les mêmes scènes. Certes, tout n'est pas exactement pareil en approfondissant dans le détail mais cela s'en approche. Et contrairement à ce que certains pourraient croire, cette routine est loin de m'assommer ou bien de m'ennuyer. Bien au contraire. Elle me garde éveillée. Il faut dire que les conflits ne cessent de fuser ces derniers temps. La tension s'alourdit de jour en jour au fur et à mesure que les Démons se rapprochent de nous. Par conséquent, l'ambiance en devient facilement chaotique.
Cela va faire sûrement plus d'une semaine et demie que je sens constamment la présence de Maxence derrière moi. A tout moment de la journée. Je me sens épiée. J'ignore si parfois je deviens paranoïaque mais cette impression en est presque constante.
En plus de ça, j'ai l'intime conviction que Lucas a décidé de placer une certaine garde personnelle derrière moi. A croire qu'il a bel et bien mis ses paroles en œuvre. Il compte réellement garder un œil sur nous et moi tout particulièrement.
Les yeux clos, je serre mes doigts autour du gobelet chaud qui retient mon chocolat chaud tandis qu'un livre est disposé sur mes cuisses. Je ne sais pas comment je me suis retrouvée là. Toujours est-il que je suis dans le bâtiment principal et que ma garde personnelle est située autour de moi à un périmètre d'une bonne dizaine de mètre. Histoire de me laisser respirer un minimum me dira-t-on. Et malgré cette distance, je n'en demeure pas moins agacée.
«Tu es sous la protection officielle des Anges maintenant ?» Souffle une voix devenue bien trop familière à mon oreille dernièrement.
«Il semblerait bien oui.»
Je rouvre mes yeux et découvre sans l'once d'une surprise mon interlocuteur. Ses entrées théâtrales ont commencé à m'habituer. Tout comme sa présence. J'ai beau ne pas l'apprécier, j'arrive à prendre sur moi dans ces moments difficiles. Je n'ai pas vraiment le choix après tout.
Du coin de l'œil, je constate que mes gardes ont pris un air assez offensif, comme s'ils étaient prêts à agir à n'importe quel moment. De ce que j'avais pu comprendre, ils n'étaient pas chargés d'agir directement. Non. Ils se devaient simplement de me surveiller quand ce démon serait présent et d'intervenir en cas d'extrême danger. Autrement, il serait bien trop dangereux de créer de nouveaux conflits pour une vulgaire affaire de bavardage. Résultat, les choses se jouaient principalement entre le Démon et moi à l'heure actuelle.
«Tu n'es pas censé travailler un peu ?»
«Je t'en pose des questions ? J'étais en pleine pause et je suis tombé sur toi. Certains de mes subordonnés m'avaient informé que tu étais protégée maintenant alors je voulais voir ça de moi-même.»
«Attends, tu me surveilles toi aussi ?» Lançais-je en me redressant un peu.
«Ce n'est pas un fait qui devrait te surprendre désormais. Je surveille toujours mes proies mon petit Ange.»
Je ne pus retenir un air légèrement estomaquée suite à ses mots. Un sourire carnassier venait de se dessiner légèrement sur ses lèvres. Et comme à chaque rare fois que je le voyais sourire, cette expression à son visage n'avait rien de rassurant ou de chaleureuse. Il semblait tel un animal prêt à bondir sur sa proie à n'importe quel moment, guettant le moindre faux pas. Je le voyais même entrain d'imaginer abattre cette pauvre bête sans cœur. Le corps parcouru de frisson, je contenais de mon mieux ma stupeur. Mieux valait-il éviter de montrer cette peur qu'il instaurait en moi.
J'optais rapidement pour changer le sujet de la conversation.
«Je ne te comprendrais jamais.» Lâchais-je finalement.
«C'est pourtant simple au fond. Il n'y a rien à comprendre. Et même si tu le voulais avec toute la bonne volonté du monde, tu en serais incapable.»
«Je ne comprends juste pas pourquoi tu continus à agir de la sorte. Tu me détestes. Je le sais. Et malgré ton plan, tu sais d'avance que je n'apprendrais rien de la part de Lucas. Le fait de m'avoir mise sous surveillance a dû t'informer. Ce plan est voué à l'échec et tu persistes quand même.»
Tandis que je fixais droit devant moi, je le sentis se mouver à mes côtés. Un fin soupire s'échappa de ses lèvres. Il s'enfonçait davantage contre le banc en collant son dos contre le mur. Ses yeux détaillait avec attention chaque passant dans le bâtiment. Et bien qu'ils en mourraient tous d'envie, je voyais bien qu'ils n'osaient point porter une once d'attention vers nous de peur d'y perdre la vie. Je les comprenais tout à fait dans un sens. Il valait mieux éviter de tenter le Diable.
«Je vois que tu es une fille assez rationnelle quand tu le veux. Il est vrai que je déteste tout ce qui se rapporte au côté des gentils et de la Lumière. Et tout particulièrement les Anges, ce qui t'inclue au passage bien évidement. Mais comme je sens que tu ne me résistes pas entièrement malgré tout et que cela agace ton délégué j'en profite. C'est un passe-temps comme un autre.»
«Tu te trompes, je te résiste. Donc je suis un passe-temps à tes yeux ? Un moyen de pression sur ton ennemi ? Tu dois vraiment le détester pour pouvoir arriver à me supporter. Quel sacrifice.»
Aucune réponse ne me parvint et j'en conclus que j'avais tapé dans le mille. Ces deux hommes se haïssaient l'un comme l'autre. D'une haine dont je n'avais jamais été témoin. Certes, plus jeune, j'avais déjà eu affaire à plusieurs altercations entre camarades.Toutefois, jamais ô grand jamais, je n'avais vu un tel sentiment de colère et d'animosité entre deux êtres. Je savais d'avance qu'ils s'en donneraient à cœur joie une fois rendus sur le champs de bataille. Et en toute honnêteté, j'espérais bien ne jamais avoir à assister à une telle scène.
Mon livre en main, je me décidais à replonger ma tête dedans. Je n'avais pas spécialement envie d'approfondir la conversation. D'autant plus sachant que plusieurs pairs d'yeux et d'oreilles pesaient sur nos deux personnes avec insistance. Fait qui ne semblait nullement déranger mon voisin contrairement à moi.
«Je ne savais pas que tu lisais.» Fit-il simplement pour enchaîner sur une autre discussion. Il me semblait étrangement bavard aujourd'hui.
«J'étais dans une section Littéraire dans mon ancien lycée avant d'arriver ici. Donc oui, j'ai un certain goût pour la lecture en toute logique.» Lâchais-je sans trop réfléchir.
«Les détails de ton ancienne vie ne m'intéresse guère.»
«Je ne fais que te répondre tu sais.»
Cette fois-ci, c'était sûr, j'étais bien trop fonceuse dans ma façon d'agir à son égard. Je ne prenais même pas la peine de réfléchir que les mots étaient déjà sortis. Encore une chance que le Démon était étrangement d'humeur passive aujourd'hui. Seules ses remarques cinglantes ne faisaient qu'exprimer son mécontentement face à mon comportement.
Parfois, il m'arrivait de vouloir m'enfoncer la tête dans un mur pour me remettre les idées en place. Réellement.
«Tu as du caractère comparé aux autres Anges pour oser me répondre. Du moins, c'est rare qu'on ose me parle de la sorte chez les premières années voir les secondes.»
«Je me répète à chaque fois mais pour moi, je ne suis pas un Ange. Du moins, pas entièrement. Je suis humaine avant tout. Et tu as beau faire peur à tout le monde, je suppose que tu n'irais pas m'attaquer de suite si je te suis utile à ta vengeance.»
«Les humains sont faibles. Ils ne savent pas résister face aux péchés que nous leur proposons. Ils m'ont toujours ennuyés en général. Pour le peu que j'ai pu en voir, ils ne sont pas si impressionnants qu'on le raconte. N'oublies que chaque chose à une date de péremption. Qui sait quand viendra la tienne ?»
«Vous ne pourrez jamais me comprendre. Vous avez toujours vécu dans ce genre de monde comparé à moi.» Lançais-je sans chercher à répondre à sa dernière remarque sarcastique.
«C'est bien trop facile de se cacher derrière ce genre d'excuse. Tu pourrais presque me faire verser une larme si tu continues à t'apitoyer sur ton sort. Nous non plus nous n'avons pas choisi notre place.» Soufflait-il ironiquement.
Une fois de plus, la conversation tournait dans le mauvais sens. Préférant m'abstenir de toute mauvaise réponse, j'haussais simplement les épaules en poursuivant ma lecture. J'en avais assez fat pour aujourd'hui. Constatant que je ne lui accorderais pas plus d'attention, il se décida à sortir une cigarette d'un paquet enfoui dans sa poche. J'ignorais si on avait le droit de fumer ou non dans l'établissement. Toujours est-il que lui ne se privait pas pour le faire. Je retenais un plissement de nez en sentant l'odeur du tabac se répandre vers mes narines. J'avais toujours eu horreur de cette odeur nauséabonde et les choses ne s'étaient certainement pas atténuées avec le temps.
Après quelques longues minutes passées dans ce silence, des bruits de pas attirèrent mon attention. Contrairement à tout les autres, ceux-ci se rapprochaient de nous. Instinctivement, je relevais la tête. C'est avec une certaine surprise que je reconnu Selena s'approcher de nous. Il est vrai que depuis que Maxence avait commencé à me traîner autour, je l'avais complètement perdu de vue. Même Arian semblait se faire plutôt discret.
Vêtue d'un long pull léger noir porté par dessus un leggins et des boots aux airs de rockeurs, je restais une fois de plus subjuguée par sa beauté enivrante et sombre. La clarté de sa peau reflétait parfaitement la brillance de sa chevelure argentée agrémentée à la noirceur de ses yeux. Un cocktail tout à fait envoûtant. J'avais l'impression que chaque être en ces lieux se trouvaient dotés d'une beauté sans égal. Et il fallait bien avouer que cela avait plutôt tendance à me banaliser à côté d'eux. La peinture que représentait Selena et Maxence semblait parfaite à l'exception de la tâche que je représentais de par ma simple présence sur la toile.
«Que me vaut le plaisir de ta visite Selena ? Ton frère n'est pas avec toi ? Je suis sûr que tu comptes m'annoncer une nouvelle fantastique.» Lança Maxence en se redressant légèrement, une cigarette toujours entre les lèvres. J'ignorais s'il s'agissait de sa seconde ou non. En tout cas, il ne semblait pas spécialement enjoué de la présence de la demoiselle.
«Arian t'attend dans le bureau avec les autres. Apparemment c'est ta mère qui te réclame pour te parler de quelque chose.»
«Tch encore cette vieille greluche qui ne me laisse pas profiter de mon temps libre. Je savais que revenir ne m'apporterait que des ennuis.Si elle compte encore me refiler du travail je vais...» Grogna-t-il.
«C'est important. D'après ses dires. Elle t'attend depuis un bon moment maintenant mais tu étais introuvable.»
«Tout est toujours important avec elle. Allons-y maintenant avant qu'elle n'essaye d'assassiner une de ses pauvres créatures en cage pour faire passer son mécontentement.»
Et sans me prêter une attention particulière, Maxence se releva en déposant le reste de son mégot dans le cendrier placé là pour on ne sait quelle raison. Je me contentais de les observer en silence. Et tandis que la Vampire me lançait un bref regard inexpressif, je constatais que le Démon en fit de même. Il sembla vouloir me dire quelque chose mais je n'en compris pas la signification dans ses yeux.
Sans demander leur reste, ils s'en allèrent vers le lieu de leur rendez-vous. Une fois de plus, je me retrouvais seule. Et cette solitude me rassura plus qu'autre chose. J'en avais bien besoin ces derniers temps.
. . .
Comme j'avais une journée plutôt calme et solitaire, je me décidais à retourner dans ma chambre. Après avoir vérifier l'emploi du temps de ma colocataire, j'avais exposé tout mes outils de travail sur le lit. Une fois de plus, j'allais m'attaquer à ce vieil ouvrage. Il me fallait vraiment avancer sur mes recherches. Et ce, bien qu'elles ne semblaient pas toujours fortes intéressantes en découvertes.
Je prenais soin de m'enfermer à double tour dans la salle avant de me poser finalement sur mon lit. Il valait mieux prévenir que guérir après tout.
L'ouvrage sur les genoux, je faisais tinter mon crayon contre ma jambe en essayant au mieux de comprendre le maximum de chose. Je prenais un bon grand nombre de note sur une feuille que j'avais pris pour habitude de garder dans le livre. Et comme il avait pour habitude d'être scellé à mon nom, je ne me faisais pas tellement d'inquiétude. De toute manière, personne n'aurait l'idée d'aller fouiller dans ma chambre. Il n'y avait rien d'intéressant à trouver à l'exception de ce détail encore inconnu.
Le stylo finalement coincé entre mes dents, je parcourais du regard les nombreuses lignes qui me paraissaient presque sans fin. Le langage, compliqué et particulièrement éprouvant à traduire, était une vraie tâche.
Après deux bonnes heures de travail, je parvins à traduire une page entière. Oui, si peu pour certains mais déjà bien assez pour moi. Regardant ainsi le manuscrit que j'avais pris à moitié en note, j'en lus entièrement le contenu afin d'en apprendre d'avantage.
Au final, je n'apprenais rien de bien intéressant. C'était assez répétitif pour le moment. Lâchant un soupire, je m'affalais sur mon lit en fixant le plafond. Je me décidais néanmoins de me reprendre et de ne pas me laisser abattre. Et pour l'occasion, j'optais pour une nouvelle lecture. Bien que j'avais déjà étudié le sujet peu après mon arrivée, je voulais tout de même me renseigner un peu plus sur le sujet.
«Bon, autant continuer sur des recherches hein...» Conclus-je à voix haute.
Me levant de mon lit, je saisissais un ouvrage dans ma bibliothèque personnelle. Je m'installais ensuite à mon bureau et caressais la couverture du bout des doigts.
«Les Neufs Chœurs Angéliques et la Cité des Anges...» murmurais-je en énonçant le titre.
Sans perdre une minute de plus, j'ouvrais l'ouvrage afin d'en lire le contenu. Malgré ma nouvelle scolarité bien différente de l'ancienne, j'aimais plus ou moins m'informer et en apprendre toujours plus.
«Êtres de la Lumière ou Gardiens.
Les Anges sont la classe privilégiée pour la communication entre Dieu et les Hommes. Plus sensibles que leurs semblables aux problèmes terrestres et entre les Hommes, ils se concentrent d'avantage sur un individu qu'une société entière. Ils guident leur protégé tout au long de sa vie, dans les étapes importantes. On les appelle ainsi les Anges Gardiens. Ils favorisent l'introspection révélant l'ombre et la lumière de chacun. On les considère comme les messagers de la parole divine.»
A cette lecture, je ne pus m'empêcher de réprimer une pensée pour mes deux Anges Gardiens désignés : Keith et Lindsay. Bizarrement, la description faite dans cet ouvrage ne ressemblait pas tellement à celle que je me faisais d'eux à l'heure actuelle. Sûrement parce qu'ils n'étaient pas des Anges après tout. Le rôle ne leur était tout simplement pas adapté et ils n'agissaient pas en tant que tel. Je n'avais pas eu signe de vie de leur part depuis un petit moment d'ailleurs. Tâchant de ne pas m'égarer d'avantage à ce genre de pensées, je reprenais ma lecture.
«Les Archanges représentent une classe spéciale des Anges. Non seulement chargés de la surveillance des Anges, ils constituent également le dernier recours pour les humains qui demandent une aide divine. Porteurs de Connaissance, ils éveillent l'Homme au discernement, mysticisme de la foi et l'héroïsme des œuvres. Ce sont eux qui adaptent les lois divines au monde physique. Ils sont également considérés comme les guerriers les plus émérites de l'armée du Paradis. Les figures les plus célèbres de ce caste sont Gabriel, Michael, Raphaël ainsi que Uriel.
Les Principautés sont chargés de la protection des nations et des cités. Ils assurent les liens entre religion et politique. Leur pouvoir d'action est grand mais le champ lui est limité car ils sont assignés à une zone géographique précise. On les charge des devoirs des Anges et Archanges. Ils sont en relation avec les sept chakras du corps humains et incitent à rechercher la beauté en toute chose.
Les Êtres Intermédiaires.
Les Vertus maintiennent l'agencement de la nature composé du mouvement des corps célestes et les phénomènes météorologiques entre autre. Ils assurent également la réalisation des miracles sur Terre sur impulsion divine. Ce sont eux qui aident les Hommes à découvrir, cultiver et défendre leur identité. On les nomme comme étant des Anges de l'harmonie des désirs humains et besoins spirituels.
Les Puissances sont chargés de l'une des tâches les plus dangereuses : protéger la barrière entre la Terre et le Paradis. Veillant constamment dessus, ils sont toujours en prévention d'une attaque ou incursion démoniaque. Ce sont également la garde d'élite du Jardin d'Éden. S'assurant de la pureté des âmes en arrivant au Paradis, une très grandes majorités des Anges déchus provenaient pourtant de cette caste. Ils aident à trouver le courage dans les épreuve et à s'affranchir des conditionnements extérieurs.
Les Dominations constituent la classe privilégiée des échanges entre les sphères spirituelles et terrestres des Chœurs Angéliques. Ils reçoivent leurs ordres des Séraphins et des Chérubins. Ils sont également responsables du maintien de l'ordre cosmique. Ce sont des dispensateurs des grâces et bénédictions, des dons et vertus. Ils insufflent également la confiance en la vie, l'optimisme et la joie.
Les Êtres Supérieurs.
Les Trônes constituent le chariot de Dieu. Dispensant du jugement de Dieu, ils transmettent sa volonté avec impartialité et humilité. Ils permettent la compréhension des épreuves de la vie. Ce sont également des anges compagnons des planètes.
Les Chérubins détiennent et protègent la Connaissance divine et sont également chargés des plus hautes tâches telles que : l'expulsion d'Adam et Eve, l'Annonciation du Christ... Provenant de l'hébreu kerubim, leur nom signifie semblables à des enfants. Ils protègent l'Arbre de Vie du Jardin d'Éden et sont armés d'une épée flamboyante. Surnommés Esprits des Harmonies, ils redistribuent les vecteurs d'influence issus des douze signes du Zodiaque.
Les Séraphins constituent l'ordre le plus élevé de la hiérarchie angélique, ils sont également en relation directe avec Dieu. On raconte que la lumière qu'ils irradient est si intense que personne, pas même une entité divine, ne peut les fixer. En hébreu, seraphim signifie brûlant. D'où leur nom. D'après l'Apocalypse, on les dénombre comme étant Quatre êtres Sacrés de la Révélation. Ils sont décrit comme des Anges avec quatre visages et six ailes. Ils aident à consumer chacun des sept péchés capitaux et sont les vecteurs de la volonté du Moi supérieur.»
Après plusieurs longues minutes de lecture, je refermais finalement l'ouvrage sur lui-même. Ma tête venait de se remplir de tout un tas d'information. Forçant mes yeux à se fermer, je tentais de faire le tris dans mon esprit. Beaucoup de chose venaient de s'y accumuler et tout un tas de questions venaient à émerger dans mon esprit. Parmi tout les Anges que je côtoyais, dans quel Chœur seraient-ils placés ? De ce que j'avais cru comprendre, notre place au sein de la Cité des Anges serait décidé à la fin de notre formation.
«Bon sang...» Maugréais-je en me massant les tempes.
J'ignorais si cela signifiait rejoindre le paradis, pays des Anges. Pour la première fois, cette question heurtait mon esprit. J'avais accepté de rejoindre cet endroit dans le seul but de protéger ma famille mais aurais-je vraiment l'occasion de les revoir un jour ? Ma gorge se nouait à cette pensée. D'ailleurs, d'où venait ma mère ? Étais-je destinée à suivre ses pas ? Mon esprit oscillait entre mille et une interrogations à la fois.
Tant de choses à étudier n'étaient parfois pas toujours bonnes pour un esprit encore nouveau dans ce Monde.
. . .
Prise d'une soudaine impulsion, je me relevais de mon siège. Nous étions dix huit heures. Je n'avais pas vu le temps passer. La nuit était tombée dehors et Nelly n'allait sûrement pas tarder à revenir. Pesant plusieurs arguments en mon esprit, j'attrapais finalement ma veste pour l'enfiler. Je devais me rendre à la bibliothèque. Martin m'avait évoqué une fois le fait qu'il connaissait ma mère. Peut-être pourrait-il m'en apprendre plus ? Dans tout les cas, j'avais la ferme intention de le confirmer ce soir.
Je parcourais rapidement les bâtiments et les couloirs à la recherche de la porte me menant à la bibliothèque. Une fois celle-ci atteinte, je fis tout de même preuve de discrétion. Après tout, je n'avais certainement pas envie de subir les foudres de la femme de Martin. Elle me semblait toujours aussi effroyable dans ses mauvais jours. J'espérais au passage qu'aujourd'hui n'en faisait pas parti.
Très discrètement, j'arpentais les nombreuses allées de livres à la recherche de Martin. Comme à son habitude, il devait sûrement traîner son habituel chariot de livres derrière afin de les ranger correctement à leur place. Il adorait faire ça. Les livres avaient une place essentielle dans sa vie. Moins que sa femme mais presque tout autant de ce qu'il m'avait confié d'un air rieur une fois.
Après plusieurs minutes de recherche, je restais sans résultat. La lèvre coincée entre mes lèvres, je me décidais à une toute autre option. C'est avec prudence que je m'approchais du bureau de la bibliothécaire. Comme à son habitude, elle portait des vêtements classiques et aux couleurs pastels. Ses lunettes décoraient son visage encadré par sa chevelure grisante tombant sur ses épaules.
«Hum excusez-moi...» Soufflais-je du bout des lèvres, hésitante.
Contrairement à la première fois, la femme m'accorda son attention dès la première seconde. Son regard croisant le mien, je triturais mes doigts entre eux, mal à l'aise. J'avais encore du mal à discerner son comportement mais je me résolue à penser qu'elle était dans sa bonne période.
«En quoi puis-je vous aider mon enfant ?» Répondit-elle d'une voix mi-tremblante dû à la vieillesse de son âge.
«Je suis à la recherche de votre mari. Pardonnez-moi mon dérangement mais j'aimerais le voir au plus vite. Pourriez-vous me renseigner ? Je ne l'ai pas vu ici.»
Je distinguais une once d'hésitation dans son regard. Peut-être hésitait-elle à me répondre ou cherchait-elle simplement réponse à ma question ? Demeurant droite comme un piquet, j'attendais ainsi qu'elle me fournisse l'information nécessaire.
«Il me semble que Martin est parti il n'y a pas si longtemps. Vous le loupez de peu jeune fille. D'après lui, il aurait été convoqué dans le bureau des délégués des Anges pour une affaire importante. Il ne m'a pas informé de son retour par contre.»
Un léger froncement de sourcils menaça de se manifester sur mon visage avant que je n'en efface toutes traces de cette confusion. Je restais simplement devant elle à l'écouter dire tout en hochant simplement mon visage.
«Oh... je vois. Merci de vos renseignements.» Me contentais-je de répondre.
Sans chercher à éterniser la discussion, je lui accordais un sourire qu'elle me rendit aussitôt pour se replonger dans ses affaires. J'en profitais à mon tour pour me diriger rapidement hors de la salle.
Que faisait donc Martin là bas ? Malgré qu'il soit employé ici, j'avais de nombreux soupçons sur sa présence dans un lieu aussi important. Et à mon sens, ils n'iraient sûrement pas parlé de sa profession et de sa place au sein de l'établissement. Autrement, sa femme en aurait été au courant. A quoi bon lui cacher une telle chose après tout ?
Piquée à vif, je tournais en rond tel un lion en cage dans le couloir. Un millier de question venait à envahir mon esprit. J'étais partagée entre une peur sur le sort de Martin ainsi qu'une curiosité maladive sur leur sujet de conversation. Les propositions étaient nombreuses mais aucune ne réussissaient à me convaincre entièrement. Jurant à voix basse en passant mes mains entre mes cheveux, je décidais d'en avoir le cœur net. Oui, une fois de plus.
Et sans réfléchir, je m'élançais en direction du bureau des délégués.
La route fut bien plus rapide qu'à son habitude. Sûrement car je trottinais plus que je ne marchais. Le souffle court, je prenais garde de surveiller soigneusement les alentours. Bizarrement, mes gardiens n'étaient pas présents pour une fois. Mon ouïe m'aidait à confirmer cette hypothèse. Tant mieux.
Calmant mon souffle en portant une main à mon cœur, j'approchais à pas de loups en direction du bureau. La porte close, je n'eus aucun mal à ne pas faire repérer ma présence pour l'instant. Toutefois, par simple précaution, je fis en sorte de me glisser contre le mur.
Et visiblement, mon geste fut mûrement réfléchi. Par on ne sait quel moyen, la porte s'entrouvrit légèrement. Si doucement que les personnes à l'intérieur n'en entendirent rien. Profitant de cette aubaine, je glissais mon regard dans l'ouverture de la porte pour y discerner les silhouettes présentes. Sans trop de grande surprise, j'y découvris Lucas, Keith, Lindsay ainsi que Martin. Tous arboraient un air plutôt sérieux.
Je glissais mon oreille à l'intention de leur dire...
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Bonjour bonjour mes chatons ! On se retrouve aujourd'hui pour le chapitre Trente-Quatre ! Et oui déjà. Bon, je dois bien vous avouez que je ne suis pas très satisfaite d'une partie de ce chapitre mais je me rattraperais au prochain coup. La partie expliquant les différents castes des Anges a dû sûrement vous paraître un peu ennuyante mais je me suis dis qu'il serait peut-être important que vous connaissiez au cas où la hiérarchie de ce monde ! Au passage, j'ai tiré ces informations sur internet alors voilà, histoire de prévenir au cas où. Et puis, de toute manière, je vous promet enfin de l'action et des révélations pour les chapitres à venir alors j'espère que vous ne serez pas déçus !
N'hésitez pas à donner votre ressentit une fois de plus.
Sur ce, je vous fais de gros bisous et je vous souhaite une très bonne semaine jusqu'à samedi les chatons ♥
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