Chapitre 2 : Anne
- Bonjour chérie allez réveille toi.
J'entends cette voix qui m'appelle au loin.
Chérie ?!
J'ouvre les yeux j'ai vraiment mal partout.
Quelle heure est-il ? Et pourquoi j'ai dormi dans la salle à manger ? Ha oui ça me revient !
Je me redresse douloureusement et m'asseois dos au canapé. Je n'ai qu'une vague idée de cette fin de soirée mais les souvenirs me reviennent par bribes. Je n'ai tout simplement pas atteins mon lit cette nuit car j'ai du sombrer avant. Je porte une main à ma tête. Cette douleur ! J'ai l'impression d'avoir le crâne compressé dans un étau. Les souvenirs sont nets maintenant. Mon conjoint Sylvain avait encore trop bu, et à chaque fois je dérouille sévère ! Hier il s'est emporté car j'ai fait une demie heure d'heure supplémentaire au travail.
- Allez debout ma puce ! Théo va bientôt se lever et tu ne veux pas qu'il te voit comme ça hein ?!
- Donne moi un anti-douleurs et arrête de m'appeler comme ça !
- Oui je te donne ça, et excuse moi pour hier. Je ne recommencerais pas ! En ce moment je croule sous le travail et ça m'a exaspéré que tu ne sois pas presente à mon retour.
Je préfère ne pas lui répondre. Comme à chaque fois il tourne la situation à son avantage et me fait culpabiliser. J'arrive à en croire que je mérite ses coups et sombre encore plus dans une dépression. Comme à chaque fois, il me dit que c'est la dernière fois, et au moindre faux pas il me retombe dessus.
- Excuse moi ! Anne, mon coeur je suis désolé !
- Arrête de t'excuser Sylvain ! Et arrête aussi avec tes "mon coeur" hier soir encore je n'étais qu'une pute !
Je lui crache un peu de venin au visage.
- Je sais que j'ai merdé mais promis je ne le ferais plus.
J'ai envie d'en rire tellement se serait ironique si ce n'étais pas grave à ce point.
- Je vais à la douche, fais le petit dej' de Théo s'il te plaît.
Je fonce en direction de notre salle de bain. Je ne veux pas croiser notre fils de neuf ans, auquel j'essaie de cacher cette triste vérité. La douche tiède me fait un bien fou et détend mes muscles endoloris. Je sors de la cabine et m'essuie doucement. Je me regarde dans le grand miroir face à moi et cette vision est effrayante. Malheuresement je suis habituée à me voir dans cet état, Sylvain me frappe régulièrement et pour n'importe quelle raison. Dans sa fureur, il s'arrange toujours à frapper là où on ne soupçonnera pas. La dernière fois c'était parce qu'un homme a eu le malheur de me demander du feu pour allumer sa cigarette dans la rue. Ce soir là, j'ai couché Théo de bonne heure car à son regard j'ai compris que j'allais prendre. Résultat : deux côtes cassées et des hématomes un peu partout, sauf au visage. Sylvain s'arrange toujours pour ne pas y toucher, pour ne pas laisser de traces trop visibles.
Pourquoi tu ne pars pas ? Je me chuchote face au miroir.
Je reste tout simplement parce que j'aime encore Sylvain, et que malgré sa violence envers moi j'espère sincèrement qu'il changera. Je reste également pour notre fils Théo, je ne veux pas qu'il souffre de tout ça.
Je m'habille rapidement et opte pour un haut à manche longue pour cacher le haut de mon bras.
- Bonjour champion ! Je lance à mon fils en lui embrassant le front.
- Maman pourquoi t'as dormi là ? Questionne t-il en montrant le canapé du doigt.
Je me redresse et lance un regard à Sylvain. Il lit mon angoisse et répond à ma place.
- Maman était fatiguée et je n'ai pas voulu la réveiller donc elle y a passé la nuit. Mais dis-moi comment tu sais ça ?
- Je me suis réveillé pour aller aux toilettes et j'ai vu maman. Tu étais très fatiguée, tu ne m'as même pas entendu.
Il se presse contre moi pour me voler un câlin et me regarde droit dans les yeux. J'ai mal aux côtes mais je refuse de le repousser. Je ne l'ai pas entendu tout simplement parce que mon dernier souvenir est de Sylvain me poussant en arrière et moi tombant à la renverse. Je me suis certainement cognée la tête sur la table basse du salon. Ce n'est pas la première fois que je me réveille dans une autre pièce avec une perte de mémoire et un horrible mal de tête.
- Oui mon coeur j'étais très fatiguée. Fini ton déjeuner je t'emmène à l'école.
J'essaie d'être une femme forte mais au fond de moi je suis brisée.
Avant tout ça j'étais forte, avant tout ça j'étais belle et surtout avant tout ça j'aimais la vie !
Je me prends un rapide café et enfile ma veste pour aller au travail.
- Bonne journée Sylvain.
Je m'approche de lui et l'embrasse.
- Bonne journée et rentre à l'heure aujourd'hui.
Le lui fais oui de la tête et pendant que notre garçon file se brosser les dents il ajoute :
- Et pardonne moi.
- Tu sais très bien que d'ici ce soir tu seras pardonné !
À ces mots il me presse dans ses bras et m'embrasse tendrement. Je grimace de douleur et il relâche son étreinte.
- Je m'arrêterais sur le retour pour te ramener un petit plat du traiteur. Tu n'auras pas à cuisiner.
C'est toujours comme ça le lendemain : il s'excuse, reste doux et prévenant et je n'arrive plus à lui en vouloir. Au contraire même, je culpabilise et cherche où j'ai commis l'erreur.
- À ce soir alors. Je t'aime ! Lui dis-je.
Je le quitte et entame ma journée.
Sur le trajet de l'école, je n'en mène pas large. Je sais très bien que certains voisins entendent nos éclats de voix, mais tous fond la sourde oreille. C'est hallucinant de voir dans certains regards qu'ils savent ce qu'il se passe derrière notre porte, mais jamais aucun n'a osé s'interposer pour calmer les esprits.
- Maman pourquoi t'as pleuré hier ?
Théo me sors de mes pensées et je me dis qu'il commence à être en âge de comprendre et qu'il faut vraiment que Sylvain arrête.
- Pour rien mon coeur j'étais fatiguée et parfois avec la fatigue on pleure c'est tout.
- J'ai entendu papa crier après toi et j'aime pas quand il crie !
- On se disputait un peu mais ne t'inquiète pas papa et maman s'aiment. Ça va s'arranger !
Ce soir je discuterais avec Sylvain. Nous devons vraiment trouver une solution pour arrêter tout ça. Théo commence à comprendre certaines choses et je ne le souhaite pas. Surtout, je souhaite le protéger, je ne voudrais pas que pour me défendre il se retrouve mêler à tout ça ou pire qu'il tombe aussi sous les coups de son père.
***
Coucou les filles. Vous avez maintenant fait la connaissance d'Anne. Dites moi ce que vous en pensez et surtout (même si c'est dur et que là c'est "soft") dites moi si mes scènes de violences font réelles. Vous savez que j'aime à ce que se soit propre de la réalité et je n'ai pas prévue de ménager cette pauvre Anne...
Bises
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