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TykenaProduction.©

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2 ans plus tôt.







Je met un bandage, le septième je pense, autour de mon poignet et mon avant-bras tout en souffrant.

Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit aujourd'hui.

"Heureusement" que je n'ai pas pu sectionner mes veines, par manque de force et surtout par douleur.

Mes mains ne faisaient que trembler.

Je me regarde au miroir et me vois là avec mes cernes et mes yeux rouges.

Qu'est-ce que...- qu'est-ce que je deviens.. ?

Je pose mes mains tremblantes sur mes cheveux et fond en larmes.

Je pleurais comme un vrai bébé.

J'étais mal, je me sens laissé, perdue, abattue, touché.. enfin bref, mal.

Moi qui, pendant toute ma vie, ai essayé d'oublier mon passé... ça me hante jusqu'aujourd'hui.

J'entends qu'on toque à la porte de ma chambre.

C'est la cinquième fois qu'il toque à ma chambre et que je ne réponds pas. Je me sens faible, je ne sais pas si c'est à cause de mes mutilations et du sang qui coulaient mais je me sentais faible...

Il est 9h00 je pense et je n'ai pas fermé l'œil de la nuit.

Naïlam - Eleyzia, ouvre moi la porte s'il te plaît.

Je ne veux pas qu'il me voit comme ça.. je ne sais pas comment je vais cacher mes bandages mais en tout cas je ne veux pas qu'il me voit comme ça.

Naïlam - Il est 9 heures ! De base t'es debout là, qu'est-ce qui t'arrive ?!

Aujourd'hui aucun de nous deux ne travaille. Malheureusement.

Je me lève en me soutenant a la baignoire et passe de l'eau sur mon visage.

J'essuie les dernières tâches de sang sur le lavabo et enroule l'essuie pour le mettre dans le panier à laver.

Je jète la lame a là poubelle et vais dans la chambre pour mettre mon pull qui traînait sur la chaise.

Je souffle et vais enfin ouvrir la porte.

Naïlam - Tu joues a qu-

Il me regarde en fronçant les sourcils et pour l'esquiver je vais vers le lit et me recouche sous la couverture.

Naïlam - C'est quoi cette tête Eleyzia ?

- Rien du tout.

Naïlam - Et pourquoi tu portes un gros pull comme ça.

- Je vais bien Naïlam, laisse moi un peu, pars s'il te plaît.

J'avais terriblement mal aux bras, terriblement.

Et j'avais tellement peur qu'il sache que j'ai essayé de me vider de mon sang en me taillant les- *soupir* juste le dire, ça me dégoûte, je me dégoûte.

Naïlam s'accroupit devant moi face au lit.

Naïlam - T'es pâle.. qu'est-ce qui t'arrives ?

- Rien.

Franchement lui.. depuis hier que je n'ai même plus envie de le voir, plus envie du tout.

En fait j'ai l'impression d'être.. dégoûté par lui, j'ai pas envie de vite conclure mais.. ça ne colle plus comme avant avec Naïlam, je ne sais pas si c'est une simple impression ou... encore pire.. je sais pas.

- Laisse moi dormir. Laisse moi !

Il me regarde et soupir avant de se lever.

Il approche sa bouche de la mienne mais..

- Recule.

Il s'arrête, soupir de nouveau et me fait un bisou sur le front.

Et il part.

Une fois la porte fermée, ma lèvre se met à trembler.

Je ne sens plus mon corps, j'ai mal, j'ai peur, j'ai froid, je..-

Je ferme les yeux et la seule chose qui m'est venue en tête c'est prier.

Je suis dans une très mauvaise posture, que Dieu me pardonne mais je n'ai plus de force..

Je me suis endormie dans la seconde d'après sans force.

__

Je me réveille avec le tournis, je voyais très très mal.

Je me redresse et souffle en fermant les yeux.

Pourquoi j'ai fait ça..

Pourquoi, pourquoi, pourquoi..

Je me lève et fais la grimace en me soutenant au mur.

J'avance petit à petit vers la salle de bain et me regarde au miroir.

On aurait dit un cadavre bordel..

Je regarde mes bandages et vois qu'elles sont ensanglantés. Je soupir et m'assieds au bord de la baignoire pour les changer.

Je regarde l'horloge et vois qu'il était 14 heures moins 15.

Une fois mes bandes changé, je brosse mes dents toujours assise sur la baignoire par fatigue.

J'enlève mon pull qui était faiblement taché de sang et le met dans le panier a laver.

Putain.. mes autres pulls sont dans l'autre chambre...

Je regarde dans la chambre et vois le pull Nike de Naïlam.

Putain.. si je le met, il va se sentir aimé.

Pas de choix.

Je le met et sors de la chambre pour descendre.

Je descendais comme une grand-mère. Truc de fou.

J'arrive à l'étage inférieur et souffle.

Je dois sérieusement aller a l'hôpital..

Je vais a la cuisine et le vois assis sur le plan de travail avec les bras croisés semblant un peu pensif.

Un plateau bien garni était posé sur la table haute de la cuisine. Putain j'ai faim.

A ma vue, il est descendu du plan de travail et m'a regardé.

Naïlam - Comment tu te sens ?

Je hoche la te tête positivement.

- ..ça va.

Naïlam - Il fait 25 degrés, enlève ton pull non ?

- J'ai froid Naïlam.

Il ne dit rien pour la première fois.

Je monte sur la chaise haute et pose ma tête sur la table.

Naïlam - Mange, c'est pour toi ça.

Je regarde le plateau.

- Merci.

Je sers bien sur mon pull en approchant ma main de la crêpe.

Naïlam - Ç- ça te dit qu'on sorte un peu aujourd'hui ?

Je le regarde en mode.. mec depuis quand tu me proposes un truc ?

Naïlam - Shopping ou un truc qu'tu kiffes quoi.

- Pourquoi ?

Il me regarde avec incompréhension.

- Pourquoi tu veux faire ça d'un coup ?

Naïlam - Je veux te faire plaisir.

- Ohw.. tu veux me faire plaisir maintenant ?

Naïlam - J'ai toujours voulu te faire plaisir.

Je souris nerveusement en mangeant ma crêpe.

- Sache que tu m'as fait beaucoup plaisir hier.

Il ne dit rien et c'est tant mieux.

Je continue à manger avec tant de difficultés.

Naïlam s'assoit près de moi et me regarde.

Naïlam - ...tu m'aimes Eleyzia ?

J'ai arrêté de manger et le regarde.

Mais alors lui..

Pourquoi cette question d'un coup et maintenant en plus.

Il a du comprendre mon incompréhension par mon regard.

Naïlam - Réponds moi s'il te plaît.

- Qu'est-ce que tu as dit ?

Naïlam - Est-ce que c'est moi que tu aimes aujourd'hui Eleyzia ?

Je ricane nerveusement.

- C'est bien ça le problème, c'est que je t'aime comme une bête. Je suis folle de toi et c'est ça le problème, c'est ça mon problème !

Il me regarde sans rien dire comme toujours.

- Même après tout ce que toi tu m'as fait subir avec toutes tes petites petasse a gauche et a droite, je suis encore la. Tu t'en rends compte ?

Naïlam - ...je n'ai jamais couché avec l'une d'elles.

- Et alors ? Tu sais que juste mater une autre meuf que moi c'est tromper ? Tu le sais ou pas ? Si je me met dans la rue a faire des yeux doux ou à calculer la taille de la bite d'un monsieur juste par sa bosse, tu vas me faire quoi ?

Naïlam - Je vais te tuer.

Je le regarde sans rien dire, il a compris par mon regard qu'il commence à m'énerver avec ses réponses zoba zoba.

Je continue à manger sans le calculer. J'ai trop parlé.

Beaucoup trop.

Tout retombait maintenant.

Ma tentative de suicide, le rejet formel de Warren, la douleur qui me remonte à la tête, Naïlam et ses conneries.. j'en peux plus.

J'ai envie de pleurer.

Me cacher et pleurer. C'est tout ce que j'ai envie de faire.

Naïlam - Pleure pas..

Alors lui.

Je passe ma manche sous mes yeux pour essuyer une larme et me redresse pour ensuite descendre de la chaise.

Naïlam - Eleyzia !

Il me rattrape par le bras et je vous dis pas la douleur que j'ai eu. Encore lui il a une main on dirait une massue donc là.. il a bien serré là où il ne faut pas.

J'ai simulé en enlevant violemment ma main du genre "me touche pas".

Mon bras brûle putain.

Naïlam - Chérie écoute moi s'il te plaît.

Je ne le calcule pas et monte les escaliers pour aller à l'étage supérieur. Il me suivait, logique.

Je rentre dans la chambre d'ami en essayant de fermer la porte mais il l'a bloqué avec ses mains.

J'ai pas eu assez de force donc j'ai cédé et il est rentré.

Naïlam - Ley' je veux me faire pardonner putain ! Pourquoi tu ne veux pas m'écouter, pourquoi ?! 

- Te faire pardonner de quoi ?!

Naïlam - De tout, de tout le mal que je t'ai fait, de toutes les fois où je t'ai fait pleurer, de tout ! J'ai p-

- J'en ai marre de ce mariage.

Il s'est tu et m'a regardé en défronçant ses sourcils. Je venais de lui mettre un couteau dans le dos.

- J'en peux plus, c'est toxique pour nous d- *soupir* pour moi.

Naïlam - ...n- non non, qu'est-ce que tu racontes ?

- Tu ne remarques pas Naïlam ? Tu ne remarques rien ? Je pleure beaucoup trop pour une femme venant tout juste de se marier, je passe plus de temps à dormir dans la chambre d'ami que dans notre chambre commune... j- je n'en peux plus..

Naïlam - ...tu ne regrettes pas Eleyzia.. dis-moi que tu ne regrettes pas b- bébé, s'il te plaît..

Je le regarde pour lui répondre par le regard.

Je venais de l'atterrer, il était pâle, moribond limite, ses muscles se sont décontractés, il avait le visage si triste.. je n'ai jamais vu Naïlam comme ça.

- Je ne sais pas si je dois a-

Je me suis arrêté parce que je n'arrivais pas à parler en pleurant en même temps, ma voix diminuait constamment et tout mon speech allait être incompréhensible.

Je vais m'asseoir de mon côté du lit en enfouissant ma tête sur mes mains. Je n'en peux plus.

J'entends la porte se fermer et les pas de Naïlam partir vers sa chambre..

Et voilà.

Le début de matinée d'un vrai couple.

Sad.

__

J'ai changé les draps car mon sang les avait taché.

J'ai aéré la pièce et suis sortie de la chambre pour aller dans l'autre.

Naïlam était endormi sur le lit.

Je le regarde et le couvre. Il a tout le temps froid, qu'il fasse chaud ou bouillant, dès qu'il dort, il a froid.

Je vais dans mon dressing et me change pour mettre un ensemble jogging.

Je met mes chaussures et ma capuche.

Je sors du dressing ainsi que la chambre.

J'envoie un message à Naïlam lui disant que je suis sortie faire les courses et puis hop, bye.

J'ai besoin d'air.

__

J'avais mes airpods aux oreilles donc là fallait pas me soûler.

Je souris à la caissière et m'en vais.

Arrivée au parking j'ai entendu un rire que je connaissais très bien, je tourne la tête et le vois arriver avec son fils.

Pitié qu'il me voit pas, pitié qu'il me v-

Nathanaël - TATAAAAAA !

Je me retourne et souris en le voyant courir vers moi.

Il me saute dessus et je rigole en l'attrapant.

Je regarde Warren qui a croisé ses bras en attendant son fils.

- Mon amouuuur !

Il me fait un million de bisou et je le fais descendre.

Je m'accroupis et lui fais un bisou sur le nez.

Il regarde son père en sautillant et en me désignant du doigt.

Nathanaël - Papa papa papa ! Regarde c'est tata !

Warren - J'ai vu bonhomme, t'inquiète.

Nathanaël - Bah..? Et bisou tu fais pas ?

- Nathanaël, papa est pressé chéri, c'est pas grave.

Il me regarde avec ses grosses joues et il passe ses bras autour de mon cou pour me faire un câlin.

Je rigole et j'ai eu l'erreur de passer mes bras derrière son dos. Une manche s'est retroussée et mon bandage fût visible.

Warren l'a vue et a froncé les sourcils.

Je remonte très vite ma manche et dévie son regard.

Nathanaël se détache.

Nathanaël - Tu viens me voir à la maison ?

- Oui je vais passer un jour mon cœur, ne t'inquiète pas.

Cet enfant est un amour. Il n'a que 4 ans et putain comment tu t'attaches vite à lui.

Il sautille et regarde son père.

Warren - Va chez maman, va lui demander 1 euro pour le chariot.

Nathanaël se dirige donc vers la voiture. Warren le regarde jusqu'à ce qu'il arrive puis s'approche de moi et attrape mon bras pour relever ma manche.

Warren - C'est quoi ça ?

- Je me suis coupé, rien de grave.

Il prend l'autre bras et remonte encore une fois la manche.

Warren - Tu te coupes des deux côtés toi ?

Je me suis détachée de ses mains sans rien dire.

- Ce n'est rien Warr-

Warren - Donne moi ton bras.

- C'est r-

Warren - Dépêche toi !

Je soupir et lui tend mon bras.

Il détache l'attache élastique et déroule la bande de mon bras.

J'avais mal et j'avais peur, un supplice.

Il reste "choqué" face aux plusieurs coupures qui était sur mon avant-bras.

Le sang n'avait pas littéralement séché et j'avoue que j'ai peur de tomber dans les pommes par manque de sang.

Warren - ...putain.

- ..c- c'est rien, laisse moi partir s'il te plaît.

Mes mains tremblaient et mes larmes menaçaient.

Il me regarde et j'ai cru voir une once de compassion dans ses yeux.

Warren - Tu t'es fait ça quand ?

- C'est pas important, je veux juste par-

Warren - QUAND ?!

C'était le cri de trop, mes larmes m'ont lâchés et la peur, de je ne sais pas quoi, m'a envahie.

- Ne crie pas.. s'il te plaît !

Il me regarde quelques secondes sans rien dire et soupir ensuite.

Warren - Tu t'es fait ça quand ?

- ...je ne sais plus trop quand.

Je savais exactement que c'était juste après son "appel" mais je ne voulais pas le dire, je ne voulais pas qu'il se sente responsable de ça.

- Je s-

Warren - Je vois quand tu mens, tu as fait ça quand ?!

Nathanaël - Papa ?

Warren se met devant le bras et moi je tourne mon visage.

Warren - J'arrive bébé, va dans la voiture, reste un peu avec maman et je viens te chercher.

Nathanaël - D'accooord !

Je le regarde partir en courant vers la voiture.

Warren me regarde et moi aussi.

Warren - Dis-moi la vérité. Maintenant.

- ...

Warren - Eleyzia !

- ...après ton appel.

Il lâche mon bras et me regarde.

J'ai esquivé son regard et j'ai remis le bandage autour de mon bras.

J'ai chargé les 3 sacs dans ma voiture avec difficulté sous le regard de Warren qui semblait... mal ?

J'ai fermé le coffre et heureusement que l'abri pour chariot était juste à côté sinon..

Je remet le chariot et prends ma pièce.

Je monte dans ma voiture et démarre.

Je regarde dans le rétroviseur et vois qu'il s'est déplacé en mettant ses mains sur sa nuque.

Je soupir et m'en vais.

__

J'ai fait rentrer les 3 sacs en même temps, j'avais l'impression que mon bras se déchirait petit à petit tellement la douleur était horrible.

Je ferme la porte derrière et vais à la cuisine.

Naïlam était là avec sa bouteille d'eau en main et son regard noir habituel.

Je ne le calcule pas et me met face au plan de travail.

Je reprends ma respiration et arrange les courses.

J'étais au dernier produit du dernier sac quand j'ai senti des mains sur mes hanches.

Je me suis arrêté et j'ai senti son souffle sur ma nuque.

Il enroule ses gros bras autour de ma taille et me colle lentement à lui.

Hum.

- Naïlam.

Naïlam - On est en train de se tuer à petit feu..

- Je sais.

Naïlam - Pourquoi on remédie pas ensemble ?

- Et tu veux faire quoi ? Que je te pardonne et hop c'est bon ?

Il cherche quelque chose dans sa poche et en sort une petite boîte noir.

- Qu'est-ce que c'est ?

Naïlam - Ouvre.

Je l'ouvre et y'avait une bague. Une belle bague qui brillait de trois milles feu. Elle était magnifique. Une belle bague à diamant.

- Tu comptes te faire pardonner ou me "reprendre" avec une bague ?

Je me retourne vers lui et le regarde.

Naïlam - Non. Tu n'es pas obligé de la mettre. Cette bague était la première bague que mon grand-père a confectionné, il en a confectionné plusieurs avant de créer sa propre bijouterie mais il a toujours gardé l'original avec lui et c'est celle-ci.

Je regarde la bague.

Naïlam - Il est devenu riche et pouvait très bien vendre celle-ci pour l'ajouter dans ses richesses mais non il l'a gardé. Et c'est ça qu'il m'a donné avant de mourir.

- Et pourquoi tu me la donnes ?

Naïlam - Parce que tu es la seule richesse que je garderais quoiqu'il arrive.

Putain, il a bien trouvé cet enfoiré.

Naïlam - Et je me rends compte que j'ai beaucoup trop joué avec toi, je t'ai fait pleurer et je prenais rien au sérieux..

- ..et tu t'en rends compte seulement quand tu entend de ma bouche que j'en ai marre de ce mariage ?

Naïlam - Je le savais mais je ne voulais pas l'assumer. Pour moi tout était bon, pour moi tout était parfait, pour moi.. j'avais grandi mais en vérité non.

- ...

Naïlam - Je te changerais pour rien au monde Eleyzia, pour rien.

Il me regarde et moi aussi.

Il dépose un bisou sur mes lèvres à laquelle je n'ai pas répondu.

Il se détache, regarde mes lèvres et m'embrasse et cette fois-ci j'ai répondu. Sauf que 5 secondes après je l'ai arrêté en hochant la tête négativement.

- ...laisse-moi le temps.

Il me fait un bisou dans le cou et je le repousse tout doucement avant de m'éclipser à l'étage.












2 ans plus tard.








- La naïveté d'un homme est une mine d'or inépuisable. C'est pour ça que tant d'escrocs l'exploitent.

Luna - Absolument.

- Je retombais toujours dans le même ravin. Toujours.

Luna - Mais tu en es sortie aujourd'hui ?

Je hausse les épaules.

- ...

_

E.

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