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TykenaProduction.©


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2 ans plus tôt.















Ma lèvre s'est mise à trembler.

Mes deux mains tremblaient.

Bryan - Allô ?!

- Bryan..

J'arrivais pas à parler, j'étais quand même apeurée. Imaginez seulement si Naïlam apprend que j'ai fait ça ? Il va me tuer dans le bon sens du terme.

Bryan - C'est qu-... Eleyzia ?!

Je me suis limite effondré au sol.

J'ai posé ma tête sur le lit par manque de force.

- ..j'en peux plus, j'ai peur, il va me tuer..

Bryan - Qu'est-ce qu'il t'a fait ?!

Je pleurais comme un enfant qui dénonce quelqu'un à ses parents.

- Tout.. il m'a frappé, il m'a violé, il m'a drogué.. il a tout fait.. j'en peux plus.. je vais mourir..

Bryan - Putain, je devais pas partir, je devais pas !

- J'ai peur..

Bryan - Écoute moi, là je suis à l'aéroport, j'embarque dans 20 minutes. Je viens te chercher et je le tuerais au passage, ne t'inquiète pas.

Je respirais mal, j'avais du mal, mon adrénaline avait beaucoup augmenté. J'avais du mal à reprendre de l'oxygène.

Bryan - Calme toi Ley', repose-toi et à ton réveil je serai là. Vous êtes à la maison ?

- Non.. on est à Bordeaux, dans un hôtel.. l'hôtel Mercure.

Bryan - Bordeaux ?!

- ...

Bryan - Putain de merde..

Je passe ma main tremblante sous mes yeux même si les larmes ont continué à couler.

- ...il a des photos de moi Bryan.

Bryan - Quelles photos ?

Je reste quelques secondes silencieuse. Je ne savais pas comment lui dire et en plus mes pleurs s'amplifiaient et j'avais un peu de mal à parler.

- ...des photos sales de moi sur son téléphone.

Bryan - Com-

Et je pense qu'il a compris.

Bryan - Il te fait du chantage ?

- Oui.. et il dit qu'il ne se gênera pas de tuer mon bébé si je préviens quelqu'un ou quoi. Tout mais pas mon enfant..

Bryan - *soupire*

Je ne dit rien attendant qu'il parle.

Bryan - Et comment va le bébé ?

Ma lèvre s'est remise à trembler et mes larmes ont doublé d'intensité.

- Je ne sais pas... je ne sais pas Bryan.. il ne veut pas aller a l'hôpital.

J'étais boulversée.

Je veux savoir si mon enfant va bien mais Naïlam refuse d'aller voir un médecin. Peut-être que le bébé a besoin d'aide. Peut-être que quelque chose ne va pas.

Ou peut-être qu'il est tout simplement mort...

...

Tout sauf ça.

Bryan - ...calme-toi. Je suis sûr que ton enfant va bien. Maintenant écoute-moi attentivement.

J'essaye de me calmer et rester attentive.

Bryan - Couche-toi et endors toi. Je veux que tu te reposes, concentre-toi sur ton bébé et ton état de santé.

Je pose ma tête sur le lit en mode exténuée. Mon côté de bébé était ressortie. D'une petite voix, tel un bébé je dis :

- Tu viens me chercher mh ?

Bryan - Je te le promets sur ma propre vie que je vais venir te chercher. Je ne te laisserais plus jamais avec lui. Ça a trop duré.

C'est rassurant mais pas assez parce que je ne le vois pas.

Bryan - Je vais te sortir de là, pro-

J'entends le bruit des clés contre la porte.

Je ne dis rien et raccroche. Je remet le téléphone dans le tiroir pour ensuite monter sur le lit et ouvrir son bouquin de merde et faire genre que je cherchais

Je vais jouer la femme parfaite pour ne pas l'énerver.

J'essuie mes larmes et la porte s'ouvre sur Naïlam avec mon plat de salade et d'autres petits trucs.

Il enlève un AirPods et me fait un bisou sur la joue.

Déjà depuis quand il a des AirPods lui ?

Naïlam - Je t'ai acheté ce que tu voulais et je t'ai pris d'autres trucs que tu aimes.

Je dépose le bouquin sur le coussin et je prends mon plat qu'il avait déposé près de moi.

Il s'assied près de moi et passe sa main sur mon dos.

Mon cœur s'est mis à battre plus rapidement que d'habitude.

La peur m'envahit très rapidement quand je suis près de lui.

Je n'osais pas le regarder.

J'ouvre le plastique avec ma main légèrement tremblante. J'essayais de me calmer mais je n'y arrivais pas.

Et il l'a remarqué.

Naïlam - Qu'est-ce qu'il y a ?

Sa voix avait changé. Je le regarde et hoche la tête négativement.

- R- rien. Rien du tout.

Je ne voulais pas qu'il s'énerve par peur de subir d'autres violence.

Naïlam - Pourquoi tu trembles comme ça ?

- J'ai froid, un peu..

Il regarde vers le régulateur de chauffage et se lève ensuite.

Naïlam - J'augmente un peu d'accord ?

Je hoche la tête positivement et soupire, faiblement, de soulagement.

Je fais le mélange de ma salade et commence à manger en ayant le regard fixé au sol.

Le regarder ?

Pour quoi faire ?

Naïlam - Tu as choisi quelques meubles et tout ?

Je hoche la tête négativement.

Naïlam - Tu as déjà des idées pour la couleur des décorations, murs et tout ?

- Blanc et gris.

J'ai dit au hasard.

Naïlam - Pourquoi pas blanc et noir ? C'est pas mal non ?

- ...mh, oui.

Il ne dit rien pendant quelques secondes et il soupire.

Il se met accroupis pour capter mon regard.

Je le regarde et arrête de mâcher.

Naïlam - Je t'en supplie, arrête de me bouder, j'ai l'impression de parler au vent. Tu n'as plus de sujet de conversation, j'ai l'impression de parler à un robot putain !

Ça le frustrais et pas qu'un peu on dirait.

- ...ne t'énerve pas s'il te pl-

Naïlam - Je m'énerve pas !

Je n'ai rien dit et il se relève.

Naïlam - Mais je risque de le devenir si tu continues à me rendre ouf ! Putain Eleyzia, je parle tout seul ou quoi ?!

Mais putain j'ai fait quoi siouplait ?

- ...non je suis l-

Naïlam - Mais tu parles pas putain ! T'es toute renfermée wesh ! T'as reup de quoi ? Je t'ai dit que je te toucherai plus !

Ça l'énervait en fait. Je crois qu'il a des troubles cet homme.

- Pardon..

Il pouvait voir dans mes yeux la peur que j'avais et il l'a remarqué on dirait.

Il souffle et passe sa main sur son visage.

Il se remet accroupi et pose ses mains sur mes cuisses.

- ...arrête de t'énerver, s'il te plaît.

Je suis devenue trop apeurée, ça devient grave là.

Il me regarde quelques secondes et soupire.

Naïlam - D'accord.. c'est bon j'arrête.

Il caresse ma cuisse et me regarde.

Naïlam - Embrasse moi..

*souffle*

Il soûle.

J'hésite pendant quelques secondes avant de déposer un "baiser" sur ses lèvres.

Il me regarde et revient vers pour m'embrasser.

J'ai répondu à son baiser mais hors de question que je touche sa sale langue.

Ça me dégoûtait et dans toutes les formes du bail. J'avais envie de vomir, de tout vomir.

Et je parlais sérieusement là.

Je l'arrête au bout d'une dizaine de secondes.

Il mord sa lèvre et sourit.

Y'a rien de cute la.

Naïlam - Putain ça m'avait manqué ça..

Je tourne le visage vers ma salade sans même le calculer.

Il se relève et me fait un bisou sur le front.

Naïlam - Dans 2-3 j-

Son téléphone se met à sonner.

Il regarde.

Naïlam - Ah c'est ton frère.

Je regarde le téléphone tellement mal et je continue à manger.

Il décroche et met haut-parleur.

Naïlam - Ouais frère, bien ?

Warren - Vous êtes où ?

Ah bon, il est devenu méchant maintenant ?

Naïlam - On a quitté Paris.

Warren - Quoi ?

Naïlam - On a quitté Paris. On a voulu s'installer plus loin. À Bordeaux.

Warren - T'es sincère là ? Et tu préviens personne ? Tu embarques ma petite sœur et tu ne préviens personne Naïlam ?!

Mais l'enfant du diable a grave pris la confiance par contre.

Naïlam - Je penses pas que tu as un truc à dire dessus. C'est ma femme et je fais absolument ce que je veux. Toi même tu l'as dit.

Warren - *soupir*

Naïlam n'a rien dit et moi j'ai pris la dernière bouchée de ma fourchette. J'avais faim.

Warren - Vous êtes où ?

A ce moment-là j'ai relevé la tête vers lui et l'ai regardé.

Il m'a aussi regardé et à froncé les sourcils.

J'ai baissé mes yeux vers la barre de chocolat que je venais de prendre dans le sachet. Je suis enceinte et je me fais plaisir, m'enfou.

Naïlam - Pourquoi ?

Warren - Parce que j'ai le droit de savoir. C'est ma sœur ou pas ?

Mais ferme ta bouche. 

Naïlam reste quelques secondes silencieux, il était entrain de réfléchir.

Naïlam - Depuis quand c'est devenue ta sœur ? Tu l'as considérait pas non ?

Warren - Ça reste ma sœur et tu le sais.

Naïlam - Non, plus maintenant.

Warren - Je ne vais rien faire putain ! Juste savoir où vous êtes.

Naïlam me regarde.

Naïlam - C'est pas ton problème.

bip, bip.

Je lève la tête vers lui et le regarde.

Il me regarde aussi comme s'il cherchait quelque chose.

Naïlam - Tu l'as appelé ?

Je le regarde avec incompréhension.

- Qu- quoi ?

Naïlam - Tu as appelé ton frère quand j'étais pas là ?

Mon cœur a accéléré de rythme.

- Comment veux-tu que je l'appelle ?

Il m'a regardé et a soupiré avant d'aller se réfugier dans la salle de bain.

J'ai jeté toutes les crasses et me suis couché sur le lit.

J'ai soufflé et j'ai prié vu que c'est le seul truc que je peux faire.

Il ressort de la salle de bain me faisant ouvrir les yeux.

Naïlam - On s'en va ce soir.

Je le regarde et me redresse.

- ...comment ça ?

Naïlam - On se barre ce soir. On part d'ici.

- Mais pourquoi ? C'est pas mal ici non ? Le temps que la maison soit emm-

Naïlam - On va pas en faire un débat, on dégage.

- Mais Naïlam on vient à peine d'arriver ! Et puis c'est vraiment pas mal du tout ici, pourquoi tu v-

Naïlam - Depuis quand l'endroit où on loge t'importe ?!

J'ai arrêté de parler et je l'ai regardé.

Naïlam - Mh ? Depuis quand ?!

Depuis que je sais que Bryan va venir..

Mais si on part.. il me retrouvera pas...

- ...je trouvais juste qu'on était bien ici.

Naïlam - Qu'on était bien ? Alors que tu me parles même pas ?! On est bien là ?!

- ...

Naïlam - Pourquoi d'un coup tu veux rester ?!

- ...

Naïlam - POURQUOI ?!

Je sursaute et le regarde.

Il me regarde mal tout en réfléchissant.

Il regarde derrière moi vers son tiroir.

Bon, allez adieu.

Il fait le tour du lit et ouvre le tiroir.

Il regarde le téléphone et sort un rire mi-nerveux mi-psychopathe.

Mon cœur battait à la chamade, il voulait sortir de sa cage thoracique.

J'avais mal. J'avais peur. Je vais mourir.

Naïlam - Putain quel con.

Il me regarde.

Naïlam - Tu as appelé quelqu'un ?

- Non, j'ai appelé personne..

Il me regarde pendant quelques secondes et je voyais ses poings se refermer.

- Je n'ai appelé personne Naïlam, je te le ju-

Naïlam - Écoute moi bien si tu me dis pas la vérité : je vais te faire des trucs qui te choqueront à vie.

J'eus un frisson de peur me parcourir le dos.

Naïlam - Je vais te défoncer dans tous les sens du terme Eleyzia alors si je serais toi, je dirais la vérité. Tu as appelé avec ce téléphone, oui ou non ?

- ...

Naïlam - Dernière chance avant que je te fasse mal : as-tu appelé quelqu'un avec ce téléphone alors que je t'ai interdit tout contact ?

Je le regarde et mes larmes se sont mises à couler.

Peur.

C'est le seul mot qui tournait dans mon crâne.

Je hoche la tête négativement en le regardant dans les yeux.

- *chuchote*... j'ai rien fait, je t'assure..

Il me regarde et souffle en posant ses mains sur son visage.

Il me croit ?

- ...je te jure.

Il me regarde et hoche la tête positivement.

Naïlam - D'accord, c'est bon.. calme toi, je te crois.

Il monte sur le lit pour s'approcher de moi et poser sa main sur mon dos.

Il essayait de me calmer.

Naïlam - Je te crois, calme toi bébé sinon tu vas faire une crise.

Il ne me calmait pas du tout.

J'ai carrément changé. Je suis devenue à fleur de peau mais d'une manière tellement rapide.

C'est même plus à fleur de peau là, c'est à fleur de l'os. Ou même pire. J'ai peur pour tout et pour rien.

Je suis devenue une femme apeurée.

Voilà tout.

Il approche sa bouche de mon oreille toujours en caressant mon dos.

Naïlam - Tu sais ce que je déteste le plus ?

Je sens, violemment, une main sur mon cou.

Naïlam - Les putains de menteuses.





















Bryan G.




















Je viens d'arriver en France.

Ça ne m'a pas manqué du tout.

Je remercie mon chauffeur uber et descends de la voiture.

J'ai rien ramené, aucun sac, flemme.

Il me reste des habits dans mon ancien appartement que mon cousin a pris le temps qu'il se trouve une maison. Et de là je prendrais quelques affaires pour m'en aller à Bordeaux dans 2 heures.

Première escale ?

Warren.

Il m'attend chez lui, aujourd'hui il ne travaille a ce que j'ai compris.

Je sonne et souffle.

J'ai pas dormi. Ça fait plus de 24 heures que je ne dors pas bien.

Putain.

La porte s'ouvre sur le petit Nathanaël.

Warren - JE T'AI DÉJÀ DIT DE PAS OUVRIR SANS ME DEMANDER !

Nathanaël me regarde et sourit ensuite pour se coller à ma cuisse et y faire un câlin. Ce petit gars est si attachant.

Je souris et le porte.

- Ça va bonhomme ?

Il hoche la tête et je rentre pour ensuite fermer la porte derrière moi.

Warren - Ah c'est toi. Bien ?

Je le tchek et laisse Nathanaël descendre.

Warren - Hep. T'ouvres encore la porte sans demander et tu vas vraiment me voir énerver, Nathanaël. Je t'ai déjà dit de pas l'ouvrir tant que je t'ai pas dit d'ouvrir ! C'est clair ?

Nathanaël le regarde et hoche la tête sans rien dire sûrement en culpabilisant.

Il a des airs d'Eleyzia.. la même mine d'ange..

Warren - Maintenant vas-y.

Et il s'en va en courant.

- Tu vas pas bien toi par contre. Tu as l'air sur les nerfs.

Il me regarde et passe sa main sur son visage.

- Des problèmes avec madame ?

Warren - *rire nerveux* Chloé m'a quitté.

Je hausse un sourcil. Ca m'étonne pas tant que ça. Eleyzia m'a toujours dit que Warren n'allait jamais durer avec Chloé. Et j'ai fini par y croire aussi.

Warren - Et la daronne de Nathanaël est enceinte de moi, tahu le bourbier ?

J'écarquille les yeux.

- Fany est enceinte ?!

Warren - Mh.

- Vous avez ken alors que t'étais avec Chloé ?!

Warren - Je lui avais menti ce jour-là. Je lui avais dit qu'avec Chloé c'était fini et tout, je sais pas ce qui m'a pris mais je te jure que je ressentais le besoin d'être avec elle. On s'est cherché et c'est parti en couille. Et boum, un deuxième gosse est en route.

- Eleyzia à toujours raison on dirait.

Je voulais le piquer.

Il me regarde et il avait l'air d'être mal à l'aise. Je ne sais pas pourquoi.

- Gros, je pars à Bordeaux dans 4 heures et quelques. Je voulais faire un saut juste pour te prévenir d'un truc de très grave.

Il me regarde et j'arrivais pas vraiment à comprendre son expression.

Il était bizarre. Il semblait mal à l'aise, triste, furieux, déçu, etc. Enfin bref, un mélange d'humeurs négatifs.

- Naïlam bat ta sœur. Je sais que c'est chaud à avaler mais au moins je suis cash avec toi. Elle m'a appelé en pleurs, elle était en pleine crise d'angoisse, je ne l'ai jamais vu comme ça. Naïlam lève la main sur elle, il l-

Je le regarde, cherchant une exclamation, un choque, un énervement mais... rien.

- Warren.

Il lève les yeux vers moi et passe une main sur sa nuque.

- Je te dis que ta s-

Warren - J'ai fait une grosse connerie Bryan.

Je le regarde quelques secondes et lui aussi.

Ses mains qui se sont posés sur sa nuque étaient tremblantes.

Je regarde ses mains et le regarde ensuite pour froncer les sourcils.

- Qu'est-ce que tu racontes ?

Warren - J'ai fait une énorme connerie, j'-

Il s'est arrêté pour poser ses mains sur son visage et souffler.

Je ne voulais rien dire et je ne sais pas pourquoi. Sûrement que je savais déjà que ce qu'il allait me dire n'allait pas me plaire.

Warren - Je sais tout ce que fais Naïlam.

Je le regarde sans bouger.

L'information n'est pas arrivée.

Il me regarde attendant aussi ma réaction.

- Tu as dis quoi ?

Warren - Je suis au courant mais je te jure que je ne pensais pas qu'il irait aussi loin, pour moi c'était juste une histoire de 2 claques, j- je voulais même qu'il la frappe, c'était un mauvais conseil et je t-

J'ai arrêté de l'écouter à partir de là.

Là j'essayais de comprendre, j'essayais de récapituler.

Il continuait à parler, je voyais ses lèvres bouger, je voyais qu'il se justifiait encore mais moi là dans ma tête, ça n'allait pas du tout. Rien n'allait.

Warren - Je n'ai jamais voulu lui faire ça mais je ne savais pas comment m'en sortir, j'allais perdre mon métier si Naïlam sortait tout mes vocaux, j'aurai été perdu. Putain Bryan ! C'est la prunelle de mes yeux cette fille, je n'ai jamais voulu lui faire du mal, jamais !

Il était mal en point.

Warren - J'aime ma sœur plus que tout, c'est ma princesse putain !

S'il était sincère ?

J'en ai rien à foutre.

Parce que toutes excuses qui sortira de sa bouche ne sera jamais valable.

Il attendait que je parle.

Et dans une sérénité complète, je dis :

- Tu es donc conscient que ta sœur se fait violer, frapper, droguer et d'autres conneries de la sorte par   ton beau-frère ? Tout ça alors qu'elle a un enfant dans le ventre ?

Il me regarde comme si je venais de lui annoncer la mort de quelqu'un.

Démon - C'est un peu comme non ?

- Tu es donc, toi, Warren Ayesa, policier en chef d'une brigade, tu es au courant de tout ça mais tu n'as rien fait ?

Je le regarde avec la rage qui me montait mais que j'essayais de cacher.

Warren - ...je ne savais pas que ça allait arriver à ce stade là.

Je voulais le tuer.

Et quand je vous dis ça, je vous parle du premier sens du terme, pas en blague, non non, je veux vraiment le tuer, le voir mourir, c'est tout ce que je désire à présent.

Il se retourne et pose ses mains sur sa tête.

Il se répétait "qu'est-ce que j'ai fait" en boucle.

Warren - Qu'est-ce que j'ai fait !

Il avait les larmes aux yeux, il culpabilisait, il était terriblement mal mais pour moi il ne méritait pas ça.

Je voulais lui mettre un coup sur son visage, je voulais juste avoir son sang sur mes mains mais un enfant de 4 ans se trouve dans la pièce à côté alors je me suis abstenu.

J'ai envie de meurtre.

J'ai trop de haine en moi.

Voyant que je restais dans le silence, il se retourne vers moi sûrement pour chercher à me faire réagir.

Je le regarde et me redresse.

- Je vais prévenir les autorités de Bordeaux et je m'y rends aussi. Une fois qu'elle sera en sécurité et que lui sera en enfer : je veux que tu ailles te dénoncer à la police, seul.

Il ne s'y attendait pas.

- Si tu ne le fais, je te donnerai une bonne raison de vouloir t'enfermer en prison pour t'éloigner de moi. Une très bonne raison.



















Eleyzia O.



















Sur un lit d'hôpital.

Maintenant c'est sur un lit d'hôpital que je me suis réveillé.

Chaque jour un nouveau décor.

J'avais mal.

C'est la souffrance que j'ai sentie en premier lieu.

Je ne sentais plus mes jambes.

Plus rien.

Je me suis tortillée de douleur.

Quelque chose ne va pas les gars..

Je regarde autour de moi tout en étant apeurée.

Je cherchais de l'aide.

Je ne savais pas quoi faire. Qu'est-ce qui se passe ?!

J'étais rentré dans une crise d'angoisse, j'étais apeurée, je suffoquais, mon cœur avait des palpitations, je faisais une réelle crise.

Je sentais quelque chose en moins chez moi. Quelque chose n'allait pas. Rien ne va.

J'ai complètement déliré.

Je criais. Demandant qu'on me rende ce qu'on m'avait pris. Je ne savais absolument pas ce qu'on m'avait pris mais je sentais qu'on m'a pris quelque chose.

Alors je criais, demandant qu'on me le rende.

Quelques infirmiers ont dû me calmer.

Ils sont rentrés en courant, apeurée par mes cris.

3 infirmiers ont dû me bloquer les membres afin que je me calme. Mais rien ne marchait. Je me débattais comme une lionne.

Je criais, je leurs suppliais de ne pas me toucher, de ne pas me faire du mal, je leurs suppliais comme..-

Comme..- comme je suppliais Naïlam quand il me frappait.

Comme je suppliais Naïlam d'arrêter de me violer, de me mettre des coups sur tout mon corps.

J'avais l'impression qu'eux tous avaient le visage de Naïlam.

J'étais terrorisée à l'idée qu'ils posent leurs mains sur moi.

J'avais peur.

Ils ne me veulent que du mal, j'en suis sûre.

Je pleurais, criais, j'essayais de me débattre mais non rien.

J'entends qu'une infirmière cria quelque chose avant qu'ils ne me lâchent tous.

J'ai pris la couverture et me suis recroquevillée vers le haut du lit.

L'infirmière posa ses cahiers et me regarda en levant légèrement les mains pour me montrer qu'elle n'avait rien.

Mon corps tremblait, je n'arrivais pas à me contrôler, je ne sais pas ce qui m'arrivait.

Infirmière - Tout va bien... ils ne vont plus te toucher, plus personne va te toucher.

Je la regardais tout en pleurant silencieusement.

Je voulais mon père. Je le voulais maintenant, à côté de moi. J'ai besoin de lui.

Infirmière - Calme toi, je ne veux que ton bien Eleyzia, que ton bien.

Je serrais sur mon drap d'une force.

Infirmière - Je veux juste t'examiner, je veux voir comment tu vas.. tu comprends ?

Elle s'approchait lentement.

Elle fait signe aux hommes de partir, nous laissant donc à deux.

Infirmière - Moi c'est Enora. Appelle-moi Eno' si tu te sens à l'aise avec d'accord ?

- ...j'ai droit de vous parler ?

Je l'ai dit dans un chuchotement apeurée.

Je ne voulais pas qu'il revienne me frapper.

Il m'a quand même interdit de parler à d'autres personnes..

Enora - Absolument ! Je serais ton infirmière pendant tout ton séjour.. si tu as une question : tu n'auras qu'a demandé après moi.

Je ne dit rien et ma lèvre se met à trembler.

- ...mon bébé.. je veux savoir comment il va...

Elle regarde mon ventre et me regarde ensuite.





















2 ans plus tard.






















J'ai fondue en larmes d'un coup.

Mais des vraies larmes.

Des larmes de tristesse.

Des larmes que je ne souhaite voir sur aucun visage au monde.

Les larmes d'une mère.

Les larmes d'une mère désespérée.

Une mère qui, en fin de compte, ne le sera jamais.

- ...j'ai perdu mon enfant.

_

E.

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