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TykenaProduction.©
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2 ans plus tôt.
Perdue.
C'est avec ce sentiment là que j'ai ouvert les yeux.
Couché sur la banquette arrière de cette voiture.
Je ne sentais point de force en moi alors je n'ai même pas essayé de me redresser.
Je sentais une forte douleur dans mon entre-jambes. Je ne sais pas ce qu'il m'a fait mais je sentais beaucoup de douleur dans le bas de mon corps.
J'avais aussi mal au dos, très mal. Surtout au bas du dos. C'est à cet endroit là qu'il appuyait beaucoup et donnait des coups.
Je ne sentais presque plus mon corps.
Je suis resté couché.
Je me sentais partir. Partir de la ville où je suis née, partir de la ville où j'ai grandis, partir de la ville où est ma famille.. enfin bref partir de la ville qui me gardait encore en vie.
Je ne sais pas où on allait, je ne sais pas.
Je regarde Naïlam conduire.
Il était en soucis, je le voyais qu'il était tracassé par quelque chose.
Hier, il m'a forcée à lui dire que je l'aimais pendant je ne sais combien de temps.
A tout moment je le lui disais.
Je t'aime.
Je t'aime.
Je t'aime.
*rire*
C'est encré dans ma tête.
Et lui me disait qu'il m'aimait en retour, qu'il faisait ça seulement pour mon bien, qu'il pouvait mourir pour moi, etc.
Peut-être qu'il a raison.
Peut-être qu'en fin de compte c'est moi qui met la merde dans mon couple depuis le début.
C'est moi qui fout la merde dans ce couple qui était parfait.
C'est a cause de moi tout ça. Tout ça est de ma faute.
Il fait ça parce qu'il m'aime.
Démon - *rire* Le lavage de cerveau a bien fonctionné.. parfait.
Je ferme les yeux et soupire.
Je sens une main sur ma joue quelques secondes après.
J'ouvre les yeux pour voir la main de Naïlam me caresser de devant. Il me regardait à travers le rétroviseur.
Naïlam - Déjà réveillée princesse..
Je ne réponds pas.
Naïlam - Tu as envie de manger un truc ?
J'avais juste envie de me reposer, c'est tout ce dont j'avais envie.
Je hoche la tête négativement.
Naïlam - T'es encore fatiguée on dirait, rendors-toi.
Je n'arrivais pas à sortir un mot.
Je ne sais pas si j'avais peur ou autre mais aucun mot ne voulait sortir de ma bouche.
- On arrive bientôt, ne t'inquiète pas.
Il continuait à parler mais j'ai cessé d'écouter.
J'ai préférée m'assoupir tout doucement..
__
Je me réveille sur un lit douillet.
J'ai pu reprendre quelques forces mais j'étais constamment faible.
J'ai détaillé la pièce qui m'entourais. Ça ressemble-
A une chambre d'hôtel ?!
Je me redresse lentement et regarde autour de moi.
Ça ressemble fortement à une chambre d'hôtel.
Mais je suis où putain ?!
Naïlam était endormi paisiblement près de moi.
Je me met assise sur le lit et reste là sans bouger.
J'ouvre le tiroir et vois prospectus.
Ah, nous sommes bien dans un hôtel.
Mais où ?
Je lis et reste ensuite bouche bée.
- ...Bordeaux..
C'est à plus de 5 heures ou plus de Paris.
Je dépose le prospectus et soupire.
Je suis perdue..
J'ai l'impression de retomber dans les années de mon adolescence :
La jeune fille perdue, seule, isolée, apeurée, etc.
Eh bien tout était revenu au galop.
J'étais redevenue la fille qui baisse les yeux et ne les remontait jamais.
C'est grave ?
Je n'en sais rien.
Peut-être qu'en fin de compte c'est mieux.
Naïlam l'a dit : quand je ferme ma gueule, je plais à tout le monde.
Peut-être qu'en fermant ma g-
Je sens une main sur mon dos.
J'ai sursauté avant de me lever du lit pour reculer.
Naïlam - Hé, hé, hé... c'est moi, n'aies pas peur.
Ma respiration était saccadée et mes mains se sont mise à trembler faiblement.
Je ne comprenais pas cette réaction..
Pourquoi étais-je sur une si grande défensive.
Je le regarde et lui se lève sans faire de geste brusque sûrement pour pas m'apeurer.
Naïlam - C'est moi, calme-toi d'accord ?
Il s'approche de moi mais je ne pouvais pas m'empêcher de reculer.
Il m'attrape le poignet mais j'ai fit une grimace dû à la douleur.
Naïlam - Ohw.. pardon.
Je regarde mon poignet pour voir une trace bleutée. Ah oui.. il m'avait bloqué les poignets avec sa ceinture, il avait serré si fort.
Je n'osa pas le regarder juste après alors j'ai gardé mes yeux rivés vers les poignets.
Naïlam posa ses mains légèrement sur mes poignets.
Il approche sa bouche vers mon oreille et me susurra.
Naïlam - Je suis désolé, je ne voulais pas te faire du mal..
Il passe sa main sur ma hanche pour la caresser.
Naïlam - Je n'aime pas te faire du mal mon amour, je te jure que je recommencerai plus.
Il me l'a toujours dit..
Naïlam - Comme maintenant on va commencer une toute nouvelle vie, je veux qu'on redevienne comme avant...
Il relève ma tête vers lui.
Naïlam - Je veux qu'on s'aime comme avant Eleyzia. J'ai envie de te rendre heureuse.
Sa main s'est posé sur mon ventre.
Je regarde sa main sur mon ventre.
Naïlam - On va faire grandir notre enfant dans cette ville, toi et moi. J'ai acheté une magnifique maison juste pour toi, tu l'as décorera comme tu voudras et on vivra notre vie à deux.
J'avais les larmes aux yeux.
Pas parce que ce qu'il dit est mignon. Non, ça ne l'est pas du tout.
Mais surtout parce que je viens de me rendre compte que pour survivre et pour faire vivre mon enfant : je suis obligée de faire semblant.
Je suis obligée de faire ce qu'il désire, faire ce qui lui plaît, faire ce que je n'ai nullement envie de faire.
Et tout ça, dans le silence.
J'étais résistante au début de ma séquestration, je lui tenais tête mais à présent, je ne pouvais plus l'être.
Je dois me taire, il me l'a dit.
C'est pour mon bébé..
Que pour lui.
Naïlam - D'accord, ça te va ?
Je hoche la tête positivement.
Il essuie une larme en souriant.
Naïlam - C'est parfait alors.. t'as faim ?
Je hoche encore la tête positivement.
Naïlam - Bébé, sois pas vener contre moi s'il te plaît... parle moi.
Je le regarde et souris faiblement d'un sourire hypocrite.
Naïlam - Tu veux manger quoi ? Je t'achète ton plat de salade préféré ?
- ...oui, s'il te plaît.
Naïlam - D'accord, je vais t'acheter tout ça.
Il m'aide à me rassoir sur le lit et me tend un bouquin de décoration d'intérieur.
Naïlam - Tu choisis absolument ce que tu veux, on le fait comme tu as toujours voulu. Même pour la chambre de bébé, tu fais ce que tu veux.
Je prends le bouquin même si je n'allais même pas bouquiner.
Naïlam - Repose toi.
Je n'arrivais même pas à le regarder.
Je regardais seulement le bouquin.
Il rentre dans la salle de bain faire je ne sais quoi.
J'inspecte la pièce.
Je n'avais pas envie de la trouver belle alors je l'ai trouvé moche.
Je pose ma main sur mon ventre avant de soulever mon t-shirt et remarquer un bandage autour du ventre.
La douleur des balafres qu'il m'a faite me revient encore.
Je n'arrive pas à oublier. Je n'arrive pas.
Naïlam ressort de la salle de bain avec son ensemble Nike.
J'étais obligée de lui demander d'une voix presque inaudible.
- Et- et le bébé va bien ?
Il regarde ma main qui caressait mon ventre.
Il se met accroupi devant moi et pose ses mains sur mes cuisses.
Naïlam - Notre enfant va bien bébé, ne t'inquiète pas.
- ...tu es sûr ?
Parce que moi je ne l'étais pas.
Il me regarde et regarde mon ventre, il n'était même pas sûr.
- Je veux en être sûre Naïlam, je t'en supplie.
Il me fait un bisou sur le front.
Naïlam - Il va bien.
- Naïlam..
Il se lève et met ses chaussures.
Il s'en fout ?
- Naïlam, je veux juste savoir si l'état de santé de mon bébé va b-
Naïlam - Je te dis qu'il va bien Eleyzia.
- Mais tu n'es même pas sûr..
Il me regarde intensément sans rien dire.
Il voulait me faire comprendre que je devais me la fermer pour éviter des problèmes.
- ...c'est mon bébé, je t'en prie.
Il me regarde et prends la clé de voiture ainsi que celle de la pièce.
Premier hôtel, que je vois, qui a des chambres s'ouvrant à clé.
Il a sûrement fait exprès afin qu'il soit sûr que je ne puisse pas m'enfuir.
Naïlam - On ira pas à l'hôpital Eleyzia, sois-en sûre.
Et il s'en va après avoir pris son téléphone et mis sa capuche.
Ma lèvre se met à trembler.
Je posa ma tête sur le coussin et me mit à caresser mon ventre tout en versant des larmes.
Je ne peux même pas savoir s'il va bien.
Putain, quel supplice.
Je veux mourir.
Bryan G.
- Ce soir, 20h30.
Maman - Et tu veux pas me dire pourquoi tu pars ?
Je la regarde en prenant mon paquet de cigarette.
- Non.
Elle attrape mon paquet qu'elle lance dans la piscine.
Maman - Et depuis quand tu t'est remis à fumer toi ?!
Je soupire et ne dit rien.
Ma jambe droite tremblait depuis hier soir. J'arrive pas à me calmer.
Maman - Qu'est-ce qui t'arrive Bryan ?!
- Rien.
Maman - Rien ?! Rien ?! Depuis qu'on est arrivé ici tu ne fais absolument rien ! Tu restes à la maison à rien faire ! Tu ne sors même pas avec tes cousins pour aller te mettre 2-3 verres de tequila dans la bouche !
Je ricane nerveusement.
- Bravo Paola, tu incites ton fils à se soûler.
Maman - J'ai l'air de rire Bryan ?
Je me suis arrêté pour regarder mes mains.
Maman - Mírame !
Je la regarde. Mieux vaut obéir avec elle.
Maman - Est-ce que j'ai l'air de rire ?
Je soupire.
- Non mama, tu rigoles pas.
Je pose mes mains sur mon visage et souffle.
Je suis en soucis les gars.
Je suis pas bien.
Il eût un silence pendant quelques secondes.
Maman - C'est Eleyzia c'est ça ?
Je la regarde sans rien dire.
Je soupire d'un soupir rempli de réponse.
Elle s'assied sur le transat juste à côté du mien. Cette maison au Venezuela est la seule chose qui me fait plaisir vu qu'elle me remémore quelques souvenirs avec mon père.
Maman - Tu n'as jamais voulu venir au Venezuela mh ?
Je souris nerveusement.
- Si.
Maman - Mais tu voulais venir avec elle..
- ...mh.
Maman - Pourquoi tu ne lui as pas demandé ?
- Elle a une vie. Elle a un travail. Et puis on est même pas ensemble, j'avais pas le droit de le lui demander.
Maman - Alors pourquoi tu n'es pas resté avec elle ?
Je tourne la tête vers elle.
Quelques fois j'ai l'impression que je parle à une pote.
Je la regarde sans rien dire pendant quelques secondes.
- Elle ne voulait pas me séparer de toi.
Elle me regarde et pose sa main sur son cœur. C'est sa manière de dire "oh trop chou".
- Alors elle m'a défendu de rester.
Je mord ma lèvre de frustration.
Je re-regarde la piscine et soupire.
Maman - Et toi.. tu voulais rester là-bas avec elle ?
- Maman, je ne veux pas te laisser ici toute seule, j'aime pas ç-
Maman - *rire* Bryan j'ai 49 ans.
Je ne dis rien.
Maman - Je sais que le décès prématuré de ton père t'a forcé à jouer le pilier de tes frangins et moi mais tu perds énormément de temps à ne faire que ça chéri..
Je n'aime pas vraiment mentionner mon père, ça me met toujours une envie de tout casser.
- J'ai un rôle à jouer mama, je p-
Maman - Mais ton cœur est brisé.
Je la regarde.
Maman - Tu as 26 ans et tu es le plus bel homme que je n'ai jamais vu.
Je ricane et elle caresse ma joue en souriant.
Maman - Tu ne peux pas gâcher tout ça. Alors je te repose la question : tu voulais rester là-bas avec elle ?
- Je veux juste qu'on soit ensemble, peu importe l'endroit.
Il eut un silence un peu plus long.
Maman - Alors va-t-en.
Je la regarde et fronce les sourcils.
Maman - Je veux que tu sois heureux alors va-t-en.
- Mam-
Maman - Je veux que tu t'en ailles d'ici et que tu ailles faire seulement ce que toi tu désires au plus profond de ton cœur. Seulement ça.
Je la regarde quelques secondes et elle aussi avec son sourire satisfait.
Maman - Marché conclu ?
J'attrape sa mâchoire pour déposer un bisou sur le front.
- Marché conclu.
Eleyzia O.
Je répétais le même numéro.
Le numéro de Bryan que j'avais réussi à mémoriser quand Naïlam m'avait forcé à lui parler.
Je ne sais pas pourquoi mais je ne voulais pas que le numéro me sorte de la tête.
Pourtant je n'avais aucun téléphone.
Mais-
Attendez une minute.
Je me retourne vers la table de nuit de Naïlam.
Je m'avance et ouvre le tiroir pour y voir le téléphone de l'hôtel mis à disposition.
Je reste quelques secondes hésitante.
J'avais terriblement peur.
Mais d'un autre côté je sentais le besoin d'essayer.
Je prends le téléphone à fil et note le numéro d'une main tremblante.
Mon cœur battait à la chamade.
Je ne me sentais pas bien.
J'avais peur, Naïlam pouvait rentrer à tout moment.
Le "bip" résonnait et j'avais l'impression d'en avoir entendue au moins 61619830 milles.
Il ne va jam-
Bryan - Allô ?
2 ans plus tard.
- Mon taux d'espérance est remonté d'une vitesse..
_
E.
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