chapitre 3: granny of drama

Chaque enfants à sa passion. J'ai toujours trouvé que c'était important de pouvoir faire une chose que l'on aime, loin des cours et de la vie familiale. Une activité rien qu'à nous dont on pouvait se vanter lors des repas de famille. Ma sœur faisait du violon, du piano et allez savoir quand est-ce qu'elle trouvait le temps de pouvoir faire également de l'escrime. Lily était en terminale, gérait le bac et toutes ces occupations extrascolaires en plus de ses engagement dans notre lycée. Je me trouvais parfois ridicule quand je disais ne pas avoir le temps de faire certaines choses, parce que je ne faisais que du théâtre. 

« Lily a toujours le temps, elle »
« Si tu n'as déjà pas le temps de faire quoi que ce soit juste à cause du théâtre, imagine plus tard » 
« prends tes responsabilités Alba. Tiens tes engagements. »

     j'ai donc décidé de pratiquer cette activité et aucune autre. Quand on fait quelques choses, il vaux mieux se donner à 3000 % que d'en avoir plusieurs mais ne pas si mettre sérieusement. Au début, je cherchais un moyen de montrer que je pouvais moi aussi réussir dans quelques choses. Je voulais montrer que Lily n'est pas la seule fille Verron a être cultivé. 

     J'avais passé des journées entières à chercher quelle activité serait digne d'intérêt. Assez que même ma grand-mère me pose des questions à son sujet, comme elle le fait avec ma sœur. J'ai donc commencé par la natation, mais je mettais trop de temps à me changer. Est ensuite venue la gymnastique. Je me souviens que ça me plaisait énormément. Je n'étais peut-être pas la plus souple mais je m'en sortais plutôt bien. Sauf que toute chose à une fin. Maman a, du jour au lendemain, arrêté de m'y emmener. Je pensais au début que c'était à cause de moi, d'une bêtise que j'avais pu faire, mais non. Elle s'était disputé avec mon ancienne professeur de danse au sujet de son cabinet, et c'est moi qui en ai payé les frais. 

     J'avais six ans, et je pensais avoir trouvé ma voie. Après quelques larmes, j'ai repris mes recherches. Je participais à toute les portes ouvertes, la plupart du temps avec papa, cherchant désespérément une activité faite pour moi. Un passe-temps qui pourrait me plaire et qui ne salirait pas l'image que les gens se faisaient des Verron. S'ils savaient que la fille benjamine d'un chef d'entreprise et d'une avocates passe ses journées à dévaler des pentes et des escaliers sur une planche de bois, ça m'aurait étonné qu'ils continuent à faire confiance à mes parents. Cela pouvait même salir leur vie et professionnelle et sociable. On ne me l'a jamais dit, mais j'ai fini par le comprendre moi même. Je ne suis pas aveugle et même à cette âge souvent rapporté à l'innocence, je savais faire la différence entre un regard qui nous veut du bien d'un regard qui ne voulait que l'inverse. J'ai toujours eu cette impression de répugner certaines personne. Comme si je ne méritais pas ma place au sein de la famille. Au sein de ma famille. Je n'avais pas les mêmes droits que Charlize, et même si nous étions amies elle et moi, nous appartenions à deux mondes différents. Elle avait le droit de faire ses propres choix mais pas moi. Elle pouvait descendre une rame d'escalier sur un vélo ou une trottinette en criant les bras vers le ciel. Pas moi. Pas parce qu'on me l'a interdit non. Simplement parce que je me le suis interdit à moi-même. Le regard que les gens portent sur vous peut être la raison qui brise la confiance en soi. Parce que c'est plus facile de juger les actes des autres que de corriger les nôtres. 

     Après quelques mois de recherches, j'ai trouvé l'activité parfaite. C'était quelques jours après notre ballade dans le parc. J'attendais patiemment d'entrer en classe, seule. Ma grande sœur venait de passer devant moi, entourée d'une dizaine de filles. La première possibilité est qu'elle ne m'avait pas vu ou alors, elle l'avait exprès. Je ne m'en souviens plus très bien, mais ce dont je suis sure en revanche, c'est qu'elle ne m'a adressé aucun signe pour me montrer que m'a présence avait été remarqué. Le seul souvenir qui me revient d'une de mes pensées était que je l'avais envié, comme toutes les autres filles de ma classe. Je me trouvais tellement plus proche d'elles que de Lily. Ma sœur avait tout de l'image que je me faisais d'une famille royale, riche, influente. L'image que les gens se faisaient de ceux qui pourtant le nom Verron. Elle avait tout d'une Verron alors que moi je n'ait que le sang. 

     Je ne connaissais toujours pas Charlize à cet âge-là, mais je sais qu'elle m'aurait dit d'arrêter de la regarder. D'arrêter d'envie une personne dont je partage la même vie -en théorie- et de penser à autres choses. Sauf que je ne la connaissais toujours pas alors j'ai fait tout l'inverse. J'ai continué à l'admirer pleine d'envie, rêvant secrètement de devenir comme elle un jour, jusqu'à qu'elle entre dans sa salle. Ainsi, j'ai tourné vers mon porte-manteau et j'ai déposé ma veste en cuir rose sur le portant. À moins qu'elle était rouge ? La mémoire m'a tellement fait défaut que je n'arrive plus à me souvenir de la période de ma vie où j'étais heureuse. C'est peut-être le choc, ou alors tout le monde vit ça. La mémoire se vide et tout ce qui n'a plus d'importance est jeté au oubliette. Mais si j'ai envie de retrouver ces souvenirs ? Juste un laps de temps, remodeler dans ma tête cette autre vie dans laquelle je ne vivait pas avec ce manque de confiance en moi.  

     J'ai donc posé la veste dont je ne me souviens plus approximativement la couleur et est fixé le mur au-dessus de moi. Pleins de petites affiches y étaient positionnées. Je ne savais toujours pas bien lire à cette période de l'année, mais j'avais compris les petits dessins blancs sur fond rouge qui décoraient la feuille centre sur le mur. L'affiche parlait de théâtre ! Je ne sais pas vraiment à quoi elle faisait réellement référence, mais tout au long de la journée ce mot tournait dans ma tête. C'était peut-être une pub pour laver des masques ou en créer, peindre ou découper des feuilles rouges. Ça n'avait plus rien à voir avec l'image d'une scène et de costume que je dessinais petit à petit dans ma tête mais j'avais envie d'essayer. Voir s'il y avait quelques choses à creuser de ce côté là. Je voulais croire en l'idée que je pouvais trouver une activité dans laquelle j'allais m'épanouir pleinement. 

Papa était venu me chercher ce soir-là, tout seul. Je m'en souviens parce que Lily lui avait demandé où était maman parce que c'était étrange qu'elle ne soit pas venue. Mes parents mettaient un point d'honneur à venir nous récupérer. Ils trouvaient ça important. Je n'ai jamais trouvé l'utilité mais quand on nous habitue à certaine choses, on ne comprend pas pourquoi elles se sont arrêté aussi brusquement. 

—Maman travaille encore sur un dossier très très important ce qui veut dire que ce soir, nous serons que tout les trois !

Il nous porta chacune sur une de ses épaules et nous essayions de nous débattre tout en riant aux éclats. Ça ne m'étonnerait même pas que certains de nos camarades nous regardaient avec envie, que des mamans étaient attendrit par le spectacles et que les papas, jaloux, copiaient le notre pour des raisons qui m'échappent. 

Nous sommes montés dans la voiture et après une bonne dizaine de minutes à écouter Lilly ronchonner pour s'asseoir devant, papa a démarré. 

—Votre journée s'est bien passée ?  Demanda-t-il en nous regardant dans le rétroviseur. 
—Oh oui ! J'ai fait de la peinture, après avoir fait des mathématiques et mon amie Alizé m'invite chez elle ce week-end. Je pourrais y aller ? S'il te plaît papa ! 
—Pardon ? Tu comptes nous laisser seule ta sœur et moi ?
—Allez ! Hurla-t-elle d'une voix stridente. Dit oui ! 
—À une seule condition, dit-il en se garant devant un endroit qui ressemble à tout sauf à notre maison. 
—Tout ce que tu voudras ! Lily agita ses bras dans tout les sens en me barrant la vue. 
—Que tu nous apprennes à moi et ta sœur à peindre !

Nous descendions de la voiture. Je replaça mes cheveux derrière mon oreille en ronchonnant que je savais déjà peindre. Quand j'ai vu les tableaux de Lily, j'avais compris que c'était faux. Elle savait le faire ; pas moi. 

—Qu'est-ce qu'on fait ici demandais-je en remarquant un bâtiment un peu vieux. 

Les fenêtres étaient en bois grisés et la porte, d'une couleur bleu, paraissait très sale. Papa n'avait pas répondu. Il nous a pris la main, moi à sa gauche et ma sœur à sa droite. Nous avons avancé jusqu'à l'entrée et sans avoir eu le temps de négocier, j'ai sonné. 

—Mais... Je voulais le faire... 

Le regard de Lily devenait humides. Je me suis sentie un peu gênée d'avoir eu ce geste, sachant très bien qu'elle l'aurait voulu elle aussi. Tout devenait une compétition pour moi. Le fait de sonner avant elle et d'opter un air innocent, comme si je ne savais pas qu'elle avait la même envie que moi révélait bien mon air de jalouse. J'ai toujours été jalouse de Lily mais je ne me souvenais plus que ça remontait d'aussi loin. 

—Ne t'en fait pas, la prochaine fois d'accord ? Dit mon père calmement. Sèche tes larmes, ça ne te vas pas bien. 

Elle a essuyé ses yeux avec le revers de sa manche juste au moment où une vieille dame a ouvert la porte. 

—David ! Hurla-t-elle en enlaçant le concerné. 

La façon dont elle avait prononcé le prénom de mon père m'avait beaucoup plus. À partir de là, à chaque fois qu'on me demandait son nom, j'imitais la même intonation qu'elle. Je trouvais que ça lui donnait un air plus jeune et une nuance plus moderne. Un accent entre l'anglais et l'espagnol.

La vieille dame nous détailla avec un aspect rayonnant. 
Son visage était un peu ridée et ses cheveux possédait des mèches grisées quand le soleil se reflétait dessus. J'étais vraiment très méchante quand il s'agissait de donner un age à un visage mais je lui donnerait la soixantaine. 

Elle nous fit entrer jusqu'à une grande pièce lumineuse qui ne ressemblait en rien à l'image que donnait la maison de l'extérieur. C'était grand, très jolie et rempli de fauteuil moelleux. Nous avons couru avec ma grande sœur jusqu'à un grand ourson brun posé dans l'un des angles de la pièce. 

—Tes filles sont magnifiques. 
—Mes chéries je vous présente mamie Gaëlle. C'est grâce à elle et à cet endroit que j'ai pu monter mon entreprise. C'est elle qui m'a soutenue     alors alors même si ce n'est pas ma vraie mère, je l'a considère comme telle. 
—Arrête jeune chenapan tu vas me faire pleurer. (Elle s'est approchée de nous encore assise entre les mains de la grande peluche. Mamie a enroulé une mèche de mes cheveux sur son index et m'a fait un clin d'œil.  Je ne me souviens plus des détails, mais je sais que ce geste précis m'a marqué. Elle m'a fait un signe à moi mais pas à mon aînée. Uniquement à moi, comme si j'avais une chose que Lily n'avait pas pour le mérité. Même si elle ne m'avait toujours pas parlé, je me suis attachée à elle par ce simple signe dont je ne me souviens plus. 
—Qu'elle est votre passion mes chéries ? Nous demanda-t-elle en reculant. 
—Le violon et le piano ! Répond aussitôt Lily. J'aimerais faire de l'escrime aussi mais papa me trouve trop jeune. 

—On parle d'une épée Li' !
—Et toi ? Alba, c'est ça ? 
—Le théâtre ! 

Ma sœur et mon père m'ont regardé stupéfait. Je n'avais toujours pas eu le temps de leur en parler et temps donné qu'elle ne s'est pas tait depuis notre sortie de l'école. 

—Depuis quand ? Demanda mon père. 
—Euh... depuis que j'ai vu une affiche. Tu pourras m'y inscrire papounet ?

J'avais opter pour la méthode de Lily. Faire un poing avec mes poing et les placer devant mon visage pour le supplier. 

—Bien sûre qu'il va t'y inscrire n'est-ce pas David ? Et s'il ne le fait pas, ce sera moi qui le ferait. (Elle positionna sa bouche entre nous deux oreilles pour ne pas que papa l'entende.) Je vous soutiendrais toujours, peu importe vos décisions. 

Sa voix donnait froid dans le dos et je me souviens qu'elle avait fait peur à Lily. Elle s'était levée pour s'agripper au pied de notre père en insultant la dame de sorcière. Moi, j'avais confiance en elle. C'est la première à m'avoir soutenue pour le théâtre et c'est la seule qui m'a soutenue pour mon spectacle, là où tout le monde m'avait tourné le dos. 

Mamie avait aidé mon père à se faire un nom dans cette ville en l'aidant à créer son entreprise, et elle m'a aidé moi à créer ce spectacle... pour briser le nom de David.

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hello :)
ça fait longtemps oui je sais je plaide coupable!
j'espère que vous avez aimé ce nouveau chapitre!
on se retrouve bientôt.
Ps= vous avez jusqu'au 30 juin pour lire Ne Te Tais Pas alors dépêchez vous!
avec amour <3
Rose 🥀

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