Quelque part en Russie

Allongé sur le sol, une paire de jumelle entre mes mains, j'observe les agents d'Hydra. Ils sont postés devant un bâtiment, ils surveillent les alentours. Ils sont lourdement armés. C'est donc bien ici qu'ils gardent les jeunes femmes. D'après les informations reçu, ils font des expériences sur des jeunes femmes. Ils souhaitent créer le soldat parfait.

Le bâtiment est plutôt grand avec peu d'ouverture. Il y a en une devant qui est lourdement gardée. Il faut passer une grille pour pouvoir y accéder. Il faut un badge et il y a la reconnaissance faciale. Trop long et trop compliqué à craquer.

Celle de l'arrière est fermée de l'intérieure donc impossible d'y entrer.

Ce bâtiment me fait penser à celui qui m'a transformé en Soldat de l'Hiver. J'aimerai mettre cette histoire derrière moi, mais il faut croire que je ne peux pas. Dès que je fais une mission pour le SHIELD, je suis confronté à mon passé. Un frisson me parcourt lorsque je me souviens des tortures.
J'ai l'impression que mon corps est de nouveau parcouru par des décharges électriques.
Je secoue ma tête pour essayer de faire disparaître ces souvenirs.

Derrière moi, j'entends Tony faire les cent pas. Cette mission ne semble pas lui plaire. Depuis qu'on a quitté la base, il semble mal à l'aise.

— Eh Tony, tu veux bien t'asseoir ou arrêter de bouger comme ça ? lui demande Nat en soupirant.

— Je suis désolé mais je ne la sens pas cette mission. Enfin, il n'y a que moi qui trouve ça bizarre ? Je veux dire on a reçu un message d'un mort.

— S'il a envoyé un message, c'est qu'il n'est pas mort, intervient Sam, tout en se posant à côté de moi.

Je me retourne pour lui faire face. J'ai encore un peu du mal à faire confiance à Sam. Il a beau être sympa, son comportement me gêne. Je ne sais pas si c'est le fait qu'il sorte avec l'ex de Steve ou si c'est autre chose.

— Merci l'oiseau, rétorque Tony. Je ne suis pas débile, si j'ai autant d'argent, c'est grâce à mon intelligence et mon charme.

J'entends un soupir à côté de moi et je me retiens de lever les yeux au ciel.

— C'est toi qui a commencé.

Tony ouvre la bouche mais une voix féminine avec un fort accent russe l'en empêche :
— Vous ne voulez pas vous taire ? Juste trente seconde, le temps que je sache comment rentrer dans ce bâtiment.

— Désolé, répondent bêtement les deux autres.

Je me tourne vers la voix pour faire face à Ivy. Ses cheveux cheveux d'argents sont attachés en une tresse. Son regard est braqué sur le bâtiment.

— Déjà pourquoi on a emmené l'infirmière ? demande Tony. Je me suis tu pendant trente secondes.

Ivy marmonne un truc en russe faisant rire Nat et moi.

— L'infirmière comme tu dis, elle est là pour vous soignez si vous faites les cons et aussi car elle a fait parti de la Marine. Donc elle a des compétences qui peuvent aider, rétorque Ivy en se relevant.

— Alors tu as une idée ? lui demande Nat en se tournant.

—Nope pas la moindre. Ils sont trop nombreux. (Elle se tourne vers Sam). Tu as vu quoi de là haut ?

— Ils ont des hangars remplis d'armes et encore une vingtaine de soldats qui attendent les ordres.

Un soupir sort de la bouche d'Ivy.

— Je savais que cette mission était impossible. De plus, si Steve apprend qu'on est ici, on va se faire dégommer, soupire Sam.

— Il n'a pas de raison de savoir qu'on est ici. Et puis, Steve ne me fait pas peur, lui répond Nat.
— Il s'inquiète pour toi, interviens-je doucement.

Mon amie roule des yeux tout en secouant sa tête de droite à gauche.

— Il n'a pas à s'inquiéter pour moi. Je sais me défendre. Et ne me sortez pas le coup de l'accouchement, car cette histoire date d'il y a quatre ans.

— Tu t'es fait tirer dessus, la semaine passée, dis-je doucement.

— La balle l'a frôlé, argue Ivy.

Nat se tourne vers elle et la remercie par un sourire.

— Je n'aime pas mentir à Steve, continue Sam.

Une envie de le frapper me démange. Je sais que ce n'est pas bien ce qu'on fait mais on n'avait pas le choix. Steve a tendance à surprotéger Natasha depuis quelques semaines. Ce qui a le don d'énerver la jeune femme. Je peux comprendre son inquiétude car j'ai la même. Sauf que si je la montre trop, je risque d'avoir des problèmes. Natasha a besoin de pouvoir faire des missions sans avoir sans compagnon sur le dos.

— J'ai peut-être une idée mais elle ne va pas plaire, intervient Ivy. Elle ne va pas plaire aux garçons.

En disant sa dernière phrase, elle se tourne vers Nat. Un grand sourire illumine le visage de cette dernière face à ces mots.

— Qu'est-ce qui ne va pas nous plaire ? ose demander Tony.

— L'homme qu'on essaie de capturer et qui est dans ce bâtiment, c'est un chasseur. Les chasseurs aiment les belles proies. 

— Je ne suis pas sûre de te suivre, dit Natasha tout doucement.

— Il est connu pour enlever et vendre les jeunes femmes, reprend Ivy. Nat, toi et moi, on est des femmes. On fait toutes les deux parties ce qu'il aime chez les femmes. Il est fan des russes. On a plus qu'à jouer aux jolies proies. Il commande des danseuses tous les jours. On doit juste se faire passer pour des danseuses.

— NON ! m'écrié-je en même temps que Sam et Tony.

— Oui, répond Nat en même temps que nous. C'est une bonne idée.

— Désolé mais on n'est pas d'accord, intervient Tony en pointant Sam et moi avec son doigt.

— On ne demandait pas votre avis, rétorque Natasha.

— Steve va nous tuer, marmonne Sam.

Ivy attrape ses affaires sur le sol et se dirige vers le SUV noir. Nat la suit de près. Je m'apprête à les suivre quand Tony pose sa main sur mon bras. Il me force à le tourner vers lui.

— Il faut que tu lui fasses changer d'avis. On ne peut pas les laisser faire ça.

— C'est beaucoup trop dangereux, ajoute Sam. Ce mec, il aime droguer et violer, les jeunes femmes. Si on laisse Nat et Ivy faire ça, c'est lui servir de la viande fraîche sur un plateau d'argent.

— Je sais, soupiré-je. Mais quand elle a une idée, je ne peux rien faire. Je ne suis pas du tout d'accord avec son idée mais on n'en pas d'autre. On ne peut le laisser continuer son trafic. Il y aussi le frère d'une amie qui est entre ses mains.

— Écoute, on n'a juste que ce soir pour trouver un autre plan. Donc il faut qu'on en trouve un.

— Moi, j'en ai un, avoue Sam.

***

Je sens qu'on va se faire tuer les filles.
Je me demande encore pourquoi j'ai dit oui.
Je passe une main sur mon visage et laisse l'eau couler sur mon corps.
Je sens une main se glisser autour de ma taille. Une tête se pose sur mon dos.

— Eh, souffle la voix de l'intruse.

Je me retourne pour faire face à la personne.
Ivy se tient devant moi, de l'eau coulant dans ses cheveux.
Elle me fixe de ses yeux bleus-gris polaires.

— Tout va bien ? me demande-t-elle en glissant sa main sur ma joue.

J'embrasse la paume de sa main.

— Je ne suis juste pas à l'aise avec ce plan, lui avoué-je.

— Je sais mais on n'a pas vraiment le choix.

Ma main glisse le long de son dos, provoquant des frissons sur son échine. Je m'apprête à l'embrasser quand la porte de la salle de bain s'ouvre à la volée. Je sursaute avant de placer Ivy dans mon dos.

— Putain mais vous ne pouvez pas mettre des vêtements, grogne Tony en plaçant ses mains devant des yeux.

— A quel moment tu te douches habillé ? lui demande Ivy énervé par Tony.

— Jamais. Il faut que vous vous habillez avant que la rouquine tue Captain.

— Captain ? répète doucement Ivy.

— Oui comme dans Captain America.

Même dos à la jeune femme, je sais qu'elle est en train de me fusiller du regard.

— Tu t'énerveras plus tard, dit rapidement Tony avant de sortir de la salle de bain.

Ivy est la première à sortir de la douche. Elle attrape rapidement une serviette, avant de sortir de la salle de bain en claquant la porte.

***

Nat est assise sur un des lits de la chambre. La chambre se compose de deux lits doubles. La chambre est très sombre dû aux stores fermés et aux deux petites lampes allumés. Les murs sont dans les tons orangés. Ce qui est censé apporter de la lumière mais faut croire que non. En face, des deux lits, il y a un bureau avec une table en verre. Les plans du bâtiment y sont étalés.
Ivy est assise sur l'autre lit et tape sur son ordinateur. Je ne sais pas ce qu'elle cherche mais elle a l'air énervé. Elle ne m'a pas adressé la paroles depuis qu'on est venu ici. Tony est assis dans le canapé mauve en face du lit de Nat. Steve se tient face à la fenêtre juste à côté de Nat.
Sam est au téléphone avec le service de l'hôtel. Il est donc entre les deux lits.

— Tu es sûr que c'est une bonne idée de commander à manger ? lui demande Tony. Je veux dire, regarde dans la chambre. Il y a des papiers partout et des plans. ça montre bien qu'on prépare un truc.

— Et alors ? J'ai faim alors je commande.

Nat pousse un soupir, avant de s'allonger sur le lit. Nat et Ivy, elles ont décidé de ne plus nous parler. Elles le prennent mal qu'on est saboté leur plan, en appelant Steve. Elles pourraient sortir en douce et réaliser leur plan mais je sais qu'elles ne le feront pas. Ivy finit par déposer son ordinateur sur le lit. Elle se passe une main sur le visage, tout en soupirant.

— Tout va bien ? lui demande Steve.

Elle le regarde sans lui répondre.

— Ecoutez, les filles, je suis désolé d'avoir gâché votre plan mais il était trop risqué. Je ne peux pas me permettre de vous perdre toutes les deux.

Ivy secoue sa tête de droite à gauche avant de s'approcher de Sam. Elle ne lui laisse pas le temps de réagir qu'elle le gifle. La tête de Sam part sur le côté. Il dépose sa main sur sa joue qui rougit face à l'attaque. Il la regarde sans comprendre.

— Pourquoi ? demande-t-il.

— Pour te faire comprendre que parfois, il faut attaquer avant d'avoir pour les autres. Je te jure que si on ne l'attrape pas, je ne te le pardonnerai jamais ! Et c'est une promesse.
Ivy, intervient Steve. Tu n'es pas obligée de réagir comme ça.

Elle se tourne vers Steve et le fusille du regard.

— Je n'ai pas besoin des conseils du héros national. Tout ce que j'ai besoin, c'est d'un plan pour arrêter cet enfoiré. Alors soit tu m'en donnes un ou tu te tais et tu me laisses bosser.

Je n'ai jamais vu Ivy aussi en colère pour quelque chose. Je sais que cette mission la prend très à coeur et je peux comprendre. Il faut quand même qu'elle fasse la part des choses.
Steve ne lui répond ce qui est une bonne idée.

Ivy attrape son téléphone lorsque ce dernier sonne. Son visage pâlit en lisant le contact. Elle décroche et commence à parler dans une langue qui m'est inconnue.
Ivy commence à faire les cent pas dans la chambre. Elle fait ça seulement quand elle est contrariée.

— Putain ! jure-t-elle en lançant son téléphone sur le sol après avoir raccroché.

— Qu'est-ce qui se passe ? lui demande Nat en s'avançant.

— Il se passe que ton imbécile de compagnon a signé des autographes à des enfants.

— Et ?

— Les hommes d'Igor l'ont vu. Ils l'ont prévenus et ils sont partis. Le bâtiment a été vidé avant d'être incendié.

Elle attrape la télécommande de la télé pour mettre les infos. On peut y voir un journaliste devant le bâtiment qui est en train de brûler. Selon le journaliste, il s'agit d'un incendie volontaire, tu m'étonnes. Il serait vide, pas de victimes, c'est déjà ça.
Ivy attrape son ordinateur.

— Vous faites ce que vous vous voulez mais moi, je vais essayer de retrouver sa trace. A cause de vos bêtises, on ne trouvera peut-être pas votre ami !
— Et si c'était un piège ! l'attaque Sam. Le mec qui t'a envoyé un message est mort depuis près de cinq ans ! Il s'est fait tué pour sauver Clint ! Donc, c'est sûrement un piège pour nous attirer là-bas !

— Si c'était un piège comme tu le dis si bien, pourquoi est-ce qu'il serait parti ?

Elle ne lui laisse pas le temps de répondre qu'elle quitte la chambre. Elle fait bien attention à faire claquer la porte. Steve s'assit près de Nat.

— Je suis désolé, dit-il doucement. Quand Sam m'a appelé pour m'expliquer votre plan, j'ai paniqué. Je sais que tu es capable de te défendre mais j'ai trop peur de te perdre. Cette mission ne me concerne même pas.

Nat se tourne vers lui.

— Je sais ça mais ce que tu ne comprends pas, ce que vous ne comprenez pas, c'est que ce n'est pas pour lui qu'elle fait ça. Elle le fait aussi pour elle.

— Comment ça ? demande Tony.

Natasha lève les yeux vers moi et j'acquiesce. Ils ont le droit de savoir même si j'aurai aimé que ça vienne d'Ivy. La jeune femme a beaucoup de mal à faire confiance aux autres. Même si elle connaît les Avengers depuis quatre ans, elle reste sur ses réserves.

— Igor Carter, il l'a enlevé et tué toute sa famille. Elle est sa première victime, avoue Nat. Il est fou d'elle. Il l'a enlevé quand elle avait quatre ans et elle a réussi à s'enfuir à l'âge de seize ans. Je vous laisse imaginer ce qu'elle a vécu. On a tous lu les dossiers d'Igor Carter. On sait comment il travaille et ce qu'il aime faire subir aux jeunes femmes. Alors imaginez-vous une seule seconde, être entre ses mains pendant douze ans.

Plus Nat parle, plus les autres pâlissent. Je suis au courant que d'une partie infime de ce qu'il est lui arrivé. Elle ne veut pas m'en parler et c'est son droit.

— Je vais aller la voir, dis-je doucement.

Je n'ai pas envie d'entendre leur piété et qu'ils sont désolés. Je sors doucement de la chambre pour me diriger vers la sienne. Elle est censée la partager avec Nat. La chambre se trouve juste à côté de l'autre. Elle est identique à celle où j'étais.
Ivy est allongée sur un des lits. Ses yeux fixent le plafond. Je m'approche doucement d'elle et me glisse à ses côtés. Instinctivement, elle se colle à moi. Je passe un bras autour de sa taille pour qu'elle soit encore plus proche. Sa tête se pose sur mon torse. Je joue distraitement avec la pointe de sa tresse. Aucun de nous deux ne parle.
Je sais qu'elle a juste besoin de savoir que je suis là. Ivy m'a permis de me reconstruire après mes monstruosités en tant que le Soldat de l'Hiver. Elle ne m'a jugé là-dessus puisque pour elle, ce n'est pas de ma faute car je n'étais pas conscient. Je n'avais pas libre arbitre alors je ne dois pas m'en vouloir. Je suis conscient qu'elle a raison mais ce n'est pas facile.
Comment oublier des années à être un monstre ?

Voilà le premier chapitre.
J'espère que ça vous a plu.
N'hésitez pas à laisser un commentaire et une étoile.
Bises et bonne soirée