Secret

Natasha Romanoff
En arrivant devant la chambre de Tanaka, je trouve Ivy. Elle se tient devant la vitre et regarde à travers. Elle semble hésiter à entrer. Même d'ici, je peux entendre les rire et les paroles de mes amis.
Tanaka vient d'accoucher d'un petit garçon. Bucky doit être hyper heureux. Je m'approche doucement de la vitre pour me mettre à côté d'Ivy. Je peux voir Bucky tenir un minuscule bébé dans ses bras. Il semble heureux comme le reste des personnes présent dans la chambre.

— Tu ne rentres pas ? finis-je par demander à la jeune femme.

Elle ne sursaute même pas, signe qu'elle savait que j'étais là. Elle a juste attendu que je parle en premier.

— Ils ont tous l'air heureux, je n'ai pas envie de gâcher leur bonheur.

Je ne comprends pas pourquoi elle me dit ça. Elle se tourne vers moi et je peux lire de la fatigue dans son regard. Depuis quelques semaines, elle enchaîne les gardes. Je sais qu'elle fait ça pour éviter Bucky. Elle ne le montre pas mais je sais que ça la blesse de savoir qu'une autre a eu un enfant avec lui. Elle n'est pas jalouse, elle est même heureuse qu'il puisse avoir un enfant. Ce qui lui fait du mal, c'est que ce n'est pas le sien. D'après ce qu'elle m'a avoué, elle ne peut pas avoir d'enfants, pas qu'elle soit stérile, juste qu'elle a déjà fait plusieurs fausses couches.

— Tu ne vas pas gâcher leur bonheur, murmuré-je doucement. Bucky est heureux avec toi et il t'aime. Tanaka, il ne l'aime pas de la même façon qu'il t'aime. Dès qu'il te voit son regard s'illumine. Tu es bien plus précieuse pour lui que n'importe quel enfant.
— Il ne me l'a jamais dit, mais depuis que vous avez tous des enfants, il aimerait en avoir. Tanaka peut lui donner ce qu'il veut. Il serait mieux avec une femme comme Tanaka que comme moi. De plus, il ne se souvient pas de moi, donc je n'ai rien à faire ici.

Je glisse ma main sur son bras. Elle est brisée par le fait que l'homme qu'elle aime ne la reconnaît pas. Je peux la comprendre, mais si Bucky est tombé amoureux d'elle, une première fois, il retombera une seconde fois.

— Ne dis pas ça.

Elle croise les bras sur sa poitrine et soupire doucement.

— Tu n'es pas censée rester assise et ne pas marcher avant quelques mois ?

Je souris face aux mots de la jeune femme. Même quand elle souffre, elle arrive encore à s'inquiéter pour les autres. Elle pense plus à ses proches qu'à elle.
Je secoue ma tête de droite à gauche avant de lui répondre :
— Le médecin a dit que je pouvais marcher.
— Non, me reprend-elle. Il a dit que tu pouvais te lever maximum dix minutes par jour pour ne pas perdre de muscles.
— C'est la même chose.
— Natalia Alienova Romanova Rogers ! gronde la jeune femme.
— Et puis déjà, on parlait de toi et non de moi. Alors qu'est-ce que tu vas faire ?

Je sens que j'ai touché un point sensible en disant ça. Elle me regarde avec tristesse avant de me dire :

— J'ai accepté une mission de cinq mois, dans un hôpital pour enfants, en Afrique. Ils ont besoin de mon aide. Je pars ce soir.

Mon coeur se serre quand elle me dit ça. Je me rends compte que la situation lui fait plus de mal que ce qu'elle montre vraiment.
—Tu lui as dit ?

Elle secoue négativement la tête.

— Je lui ai laissé une lettre à la maison.
— C'est pour ça que tu as dit que tu ne veux pas lui gâcher son bonheur ?
— Oui. Il mérite de passer du temps avec son fils.

Elle se recule tout doucement de la vitre.

— Ne lui dis rien, s'il te plait.

J'acquiesce doucement même si ça me fait mal de savoir ça et de ne rien pouvoir dire à mon ami. C'est vrai que je lui en ai voulu pour la mort des parents de Tony mais ça a changé. Maintenant que je sais que ce n'est pas lui, ma vision des choses a changé. Ivy a réussi à me faire comprendre que Bucky n'était pas responsable de ses actes. Et que tant qu'on ne lui pardonnait pas, Bucky ne pourrait pas avancer.

Ivy s'approche de moi et m'embrasse sur la joue.

— Tu prendras soin d'eux ?
— Oui, bien sûr.

Elle me remercie par un sourire avant de s'éloigner dans le couloir. Après quelques secondes d'hésitations, je finis par courir derrière la jeune femme.

— Ivy, attends ! dis-je en l'attrapant par le bras. Est-ce que je peux t'offrir un dernier verre ?

Elle réfléchit quelques secondes avant de regarder l'heure.

— D'accord, me murmure-t-elle. J'ai fini ma garde pour aujourd'hui.
— Cool.

Je marche vers la cafétéria en compagnie de la jeune femme. Le garçon derrière le comptoir ne me dit rien. Je me rends compte qu'Ivy pense la même chose car elle dit :
— Vous êtes nouveau ? Je demande ça car je ne vois ai jamais vu avant.

Ivy est la seule personne que je connaisse qui essaie de connaître toutes les personnes avec qui elle travaille. Elle fait atteinte aux gens qui l'entourent. Elle fait des petits cadeaux à tous ses collègues lors de leur anniversaire. Elle a vraiment un grand cœur. Elle fait tout pour rendre les autres heureux, quitte à se brimer. Elle pense aux autres avant elle.

— Oh, je suis juste un remplaçant car mon collègue est malade.
— Oh, j'espère qu'il va vite s'en remettre.
— J'espère aussi, répond-il avec un sourire. Que puis-je vous servir ?
— Un thé, s'il vous plait.
— Et un café.
Il nous fait un sourire avant de s'occuper de la commande.

— Et voici.
— Merci, lui répond Ivy avec un sourire.
— Avec plaisir.

En sortant pour s'asseoir sur un des bancs, je pense à ce serveur. J'ai l'impression d'avoir déjà vu son visage mais je ne serai pas dire d'où.

— Tu n'as pas l'impression qu'on l'a déjà vu ? lui demandé-je quand Ivy prend place sur le banc.

Elle secoue négativement la tête.

— Non, pourquoi ?
— J'ai l'impression de l'avoir déjà vu mais je ne serai pas dire où.
— Tu vois beaucoup de gens avec tes soirées donc tu l'as peut-être vu là.
— Oui, c'est vrai. Tu as sûrement raison.

Elle me fait un petit sourire.

— Comment va Victoria ? me demande-t-elle.
— Elle va très bien même si elle se faufile dans le labo de Tony pour lui voler des objets. La dernière fois, elle lui volé une partie de sa tenue d'Iron Man. Elle l'avait caché dans la chambre de Morgan. Elles font des bêtises toutes les deux.(Tout en disant ça, je souris.) Il lui a fallu une semaine pour la retrouver.

Elle me sourit face à cette anecdote.

— Elle est une mini espionne comme ça maman. Tu lui feras un gros bisou de ma part ?
— Bien sûr. Quand tu reviendras, tu viendras manger à la maison car elle n'arrête pas de me demander de tes nouvelles.
— Promis et je lui ramènerai une peluche.
— Elle en a déjà beaucoup, surtout grâce à toi.

Ivy s'amuse à ramener des peluches à Victoria de tous ses voyages. Victoria est contente et Steve et moi un peu moins car on ne sait pas où les mettre.

Ivy boit doucement son thé tout en regardant l'horizon. Le soleil brille doucement mais il ne fait pas chaud. Le mois de mars touche à sa fin pour laisser place à mai. La chaleur va sûrement bientôt revenir.

Ivy se tourne vers moi, elle me fixe comme si elle hésitait à me dire quelque chose.

— Qu'est-ce qu'il y a ? Il y a un problème ? J'ai un truc sur le visage ?
— Non, je vais te dire un truc mais il faut que tu le gardes pour toi.
— Bien sûr, tu sais que tu peux me faire confiance.

Elle prend une grande inspiration.

— Je crois que je suis enceinte.
— Quoi ?! m'écrie-je choqué.

Je ne m'attendais pas à ce qu'elle m'annonce ça. Elle cache sa tête dans ses mains et soupire.

— Qu'est-ce que tu vas faire ?
— Je vais le garder bien sûr.
— Je sais mais par rapport à Bucky et ton séjour ?
— Je vais partir et je ne préfère rien dire à Bucky. J'ai peur de le perdre donc je ne veux pas lui donner des faux espoirs.
— Mais...
— S'il te plait, ne lui dis rien, me coupe mon amie.
— Je ne comptais pas le faire.

Je m'approche d'elle et serre la jeune femme dans mes bras.

— Je suis là quoi qu'il arrive.
— Merci.
— Tu es enceinte de combien ?
— De presque deux mois, je pense.
— Il date d'avant l'accident alors.
— Oui, vu que je n'ai plus eu de relations intimes avec lui. Et je ne l'ai pas trompé.
— Je n'ai jamais pensé que tu aurais pu le tromper.
— Je sais, souffle la jeune femme.

Elle se recule de mon étreinte et je peux voir qu'elle est d'une pâleur effrayante.

— Ivy, ça va ?
— Je ne sais pas trop, j'ai la tête qui tourne.
— Ne bouge pas, je vais chercher quelqu'un.
— D'accord.

Je me relève et faisant ça, je me souviens où j'ai vu son visage. Il est dans le dossier sur Igor Carter, c'est un de ses associés.

— Tu aurais dû boire ton café, me dit une voix.

Je me retourne vers la voix pour voir un homme s'approcher de moi. Derrière lui, il y a un van et deux hommes qui attrapent Ivy pour la mettre dedans. Je n'ai pas le temps de réagir qu'il me frappe à la tête. Je sens le noir m'envahir et des bras m'attraper.

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