Le lieu de la mort
— Mademoiselle Tanaka Azarov, autorisation accordée pour entrer dans la base. Bombes désactivées.
Je relâche l'air emprisonné dans mes poumons, j'ose enfin respirer.
— Tu es sûre que les bombes sont désactivées ? demande Steve.
Tanaka acquiesce positivement de la tête.
J'attrape le coude de Tanaka pour la retourner de force face à moi.
— C'est la dernière fois que tu fais un truc pareil ! crié-je.
Elle me regarde avec des yeux noirs et croise les bras sur sa poitrine.
— Je t'interdis de me parler sur ce ton ! Je ne suis pas ton chien mais une humaine. De plus, tu n'es pas mon père !
— Je ne suis peut-être pas ton père mais je reste le père de ton bébé. Alors, s'il te plaît, arrête de faire comme si ta vie ne comptait pas.
Je pose ma main sur son ventre même si le gilet par balle masque sa grossesse. J'ai besoin de poser ma main dessus. Elle pose la sienne sur la mienne.
— Je suis désolée, finit-elle par me dire. C'est juste que j'ai besoin de trouver ces informations. Pas seulement pour moi mais pour toutes les autres femmes.
J'acquiesce doucement et embrasse son front. Elle finit par se blottir contre moi.
— Bon, ce n'est pas que vous m'ennuyer mais je n'ai pas envie de passer ma journée ici, intervient Tony.
Il ne prend pas la peine de nous attendre qu'il descend les différentes marches. En arrivant devant la porte, il se tourne vers Tanaka.
— Est-ce que je peux avoir le code ? demande-t-il.
Elle lui fait un sourire avant de dire :
— Tu aimes dire que tu le meilleur hackeur. Je te laisse l'opportunité de me montrer ton talent.
— Tu me dis ça parce que tu ne connais pas le code. Je suis sûr que tu ne l'oses pas l'avouer.
Elle le rejoint et sans lui laisser le temps de réagir, elle tape le code. La porte s'ouvre dans un grondement vers le haut.
— Bienvenue en enfer, souffle Pietro en s'approchant. En partant d'ici, j'ai souhaité de ne jamais revenir ici. Il faut croire que le souhait ne se réalise pas.
Je vois bien que le jeune homme n'est pas à l'aise avec l'idée de devoir revenir ici. Je n'ose pas imaginer ce qu'il a dû subir par Hydra. Quand Hydra a décidé de mener des expériences sur toi, tu ne t'en sors jamais indemne. J'en connais un rayon là-dessus.
— Pourquoi est-ce que je ne sens plus ma magie ? demande Wanda.
— Les dons sont inutilisable ici, intervient doucement Ivy.
Je me tourne vers elle, surpris qu'elle sache ça.
— Quoi ?
— Comment tu sais ça ? l'interroge Tanaka. Je ne savais pas qu'Hydra t'avait enlevé.
— Oh non, pas Hydra, un homme bien pire qu'Hydra. Vous pensez qu'Hydra est un monstre mais attendez de rencontrer Igor Carter et de rester son jouet pendant dix ans. Vous verrez à quoi ressemble un monstre. (Elle s'approche d'un des murs et pose sa main dessus. Je ne suis pas sûr de comprendre ce qu'elle fait). Tous les murs ici sont construit de la même façon que ceux d'Igor. Ils empêchent toutes les communications d'entrer ou de sortir, de même pour les dons. Ils sont impossibles à casser ou à détruire. Même une bombe ne les détruirait pas. Je le sais car j'ai essayé. Comme quoi, ses propres inventions peuvent se retourner contre soit.
— Comment ça ? s'approche Pietro, dangereusement de la jeune femme. (Il a encore du mal à lui faire confiance. Il est sûr qu'Ivy travaillait pour Hydra alors que c'est faux). Tu es en train de dire que tu as construit ces murs ?
— Pietro, je veux bien être douée pour craquer des trucs et construire des objets mais les murs, ce n'est pas mon truc. Mon père travaillait pour le SHIELD, il rêvait de construire des murs comme ceux des coffres forts pour protéger les autres. Il voulait protéger sa famille contre Hydra, ça il a réussi. Il a créé un prototype de mur et Igor les a repris.
Je m'approche de la jeune femme pour la serrer contre moi et elle se laisse faire.
— Tu n'imagines pas la joie que ça lui a fait, de se rendre compte qu'il m'avait enfermé dans quelque chose que mon père avait construit.
— Je suis désolé, lui murmuré-je à l'oreille.
— Tu n'es pas Igor Carter et tu ne m'as pas enlevé, tu m'as sauvé.
Sur ces mots, elle se tourne vers moi et pose ses lèvres sur les miennes. C'est un baiser léger mais remplit d'amour.
— On devrait continuer, intervient Pietro. Je ne veux pas rester ici, trop longtemps.
Steve passe une main sur mon épaule pour me montrer qu'il est avec moi. C'est ça que j'aime dans ma relation avec Steve, c'est qu'un geste veut tout dire. La parole est superflue entre lui et moi. Un geste ou un regard veut tout dire.
Dans un sens, je suis content qu'il soit là car je sais que je n'aurais jamais réussi tout seul. Même à cent ans, j'ai besoin de mon meilleur ami. Dans un autre côté, j'ai peur que le regard de Steve change quand il va voir ce que j'ai subi.
Je ne suis pas devenu un monstre par choix mais par j'ai été forcé.
— Arrête de penser à toi comme d'un monstre, râle Steve.
Je lève les yeux vers lui et le regarde sans comprendre.
— Je te rappelle qu'on a grandi ensemble. Je lis facilement en toi et je sais dire à quoi tu penses. Si tu étais vraiment un monstre, tu crois vraiment que Nat te laisserait t'approcher de James ?
Je secoue négativement aux paroles de mon ami. Nat est tellement protectrice avec son fils que tu dois faire patte blanche pour pouvoir l'approcher. Si elle me pensait être un danger pour sa famille, je ne serai même pas autoriser à être dans la même ville qu'eux.
Je pousse un soupir pour me donner du courage et finis par redescendre. Tanaka est à l'entrée, elle ne semble pas à l'aise non plus.
— C'est toi qui a voulu revenir ici, lui reproche Pietro en souriant à son amie.
Elle lui fait un petit sourire.
— Je commence à le regretter, vois-tu.
— On peut toujours partir, dit doucement Steve.
Steve a bien compris que personne n'a envie de rester ici. Il y a trop de mauvais souvenirs dans cet endroit.
— Si je n'avais pas besoin de trouver un dossier, je t'aurai dit oui tout de suite, lui répond Tanaka.
— Pourquoi as-tu tellement besoin de ce dossier ? l'interroge le jumeau de Wanda.
Elle s'apprête à répondre quand Tony s'écrie :
— Il n'y a pas le moindre signe de vie.
Pietro et Tanaka se regardent. Les deux amis semblent perdus par les mots de Tony.
— Comment ça ? demande Tanaka.
— Eh bien, tous les occupants de cette base ont été tués.
Tanaka s'avance rapidement et son visage pâlit violemment. Je me dirige vers elle. Une nausée me monte dans la gorge quand je sens cette odeur. C'est l'odeur de la mort et de la décomposition. Dans le couloir, il y a les corps de d'agents d'Hydra. D'après l'état des corps, ils sont sûrement morts depuis un petit mois. Ils ont tous une balle dans la tête. Certains portent la tenue noir signe qu'ils sont agents de terrains. D'autres portent une blouse médicale.
Tanaka écarquille les yeux face à cette scène macabre. Elle s'approche du mur pour s'y tenir. Je me rends compte qu'elle a les jambes qui tremblent, sa respiration est saccadée.
— Tu vas bien ? lui demandé-je inquiet.
Elle me répond par un léger hochement de tête. Elle déglutit difficilement.
— Je ne pensais pas que la mort d'agents d'Hydra te toucherait autant, intervient Pietro. Je veux dire, tu as vu ce qu'ils nous ont fait ? Ce qu'ils t'ont fait ? Certains agents t'ont...
— NON ! crie Tanaka d'une voix tremblante. Je t'interdis de terminer ta phrase. Tu m'as promis qu'on n'en parlerait plus jamais dès qu'on sortirait d'ici. Alors tu as intérêt à tenir ta promesse.
Pietro s'approche de la jeune femme et la serre dans ses bras.
— Tu sais bien que je vais la tenir. Je ne comprends juste pas pourquoi tu réagis comme ça. Tu as l'air triste de leur mort.
Elle ricane doucement.
— Je ne suis pas triste de leur mort. J'ai juste envie de vomir à cause de ma grossesse et des odeurs. Ces agents, ils ont mérité de mourir mais ils auraient dû souffrir plus.
Pietro acquiesce. Je me demande ce qu'ils nous cachent tous les deux mais je ne pose pas de questions. La réaction de Tanaka me pousse à me taire. Je me dis que si elle veut me parler, elle le fera.
— Où doit-on aller ? demande Steve qui veut quitter cet endroit le plus rapidement possible.
— Le bureau doit se trouver au fond du couloir, après les labos.
Steve acquiesce et se met en marche. Nat juste à côté de lui. Je me dirige vers Tanaka et prend sa main dans la sienne. Je vois bien dans ses yeux qu'elle revoit tout ce qu'elle a subi. Je sais ce qu'elle ressent car j'ai vécu la même chose. En passant devant les labos, je me rends compte que sur les lits, il n'y a que des cadavres. Ils ont été tués de la même façon, d'une balle dans la tête. La ou les personnes qui ont fait ça, on fait un travail de pro. Il ne reste pas le moindre survivant.
— Pourquoi avoir tué tout le monde ? demande soudainement Sam brisant le silence.
Depuis qu'on s'enfonce dans les couloirs, personne n'a ouvert la bouche.
— Pour ne laisser aucune trace, répond Tanaka. Je veux dire si toutes les personnes sont mortes, il n'y a plus de preuves. Le sérum qu'Hydra récré disparaît lorsque la personne décède. De cette façon, on ne peut pas remonter jusqu'à eux.
— Hydra ne pouvait pas savoir qu'on allait venir ici, intervient Pietro.
— Il devait se douter que Tanaka reviendrait ou toi, rétorque Tony.
— Non, ce n'est pas possible, reprend Pietro. (Il se tourne vers Tanaka qui acquiesce à la question silencieuse de son ami). Lorsque je suis arrivé ici, ils m'ont injecté un produit. Ce produit sert à modifier ma mémoire. Grâce à ça, je voyais ce qu'ils voulaient me faire voir et de même pour mon ouïe.
— En clair, ça modifie notre perception de ce qui nous entoure. Comme ça, si tu t'enfuis, tu ne sais pas retrouver la base. Tu ne peux pas donner des informations précises sur ce qu'il t'est arrivé. Ton témoignage ne vaut rien et la justice ne t'aide pas, complète Tanaka. Nos souvenirs remontent doucement à la surface par bribes.
— Ils ont réussi à me montrer Wanda heureuse de ma mort. Tout ça pour me forcer à collaborer avec eux. (Pietro regarde Natasha). C'est ce qu'ils veulent faire avec toi. Te rendre encore plus mauvaise qu'avant pour que tu sois encore plus forte.
Plus Tanaka et Pietro parlent de cette drogue, plus Ivy pâlit. J'ai l'impression qu'elle sait des choses sur cette drogue.
Tanaka se stoppe net. Steve n'aillant pas vu qu'elle s'est arrêtée,
percute la jeune femme.
— Pourquoi est-ce que tu t'es arrêtée comme ça ? demande mon meilleur ami.
Le regard de Tanaka est posé sur une porte. Sur la porte, il y a une plaque avec écrit Garderie.
— Ne me dis pas qu'ils ont aussi tués les enfants ? demande doucement Wanda.
— Les filles oui mais pas les garçons, lui répond son frère. Ils ne voulaient pas des filles.
— Mon dieu, soupire Tony. Hydra est totalement fou.
Tanaka dépose sa main sur la poignée. Elle pousse un soupir pour se donner du courage.
—Ce n'est pas la garderie mais les archives, dit-elle calmement. La garderie se trouve à côté de la morgue. Pour dire aux enfants que c'est là qu'ils vont s'ils n'obéissent pas.
Sa phrase me fait frissonner et me donne envie de vomir.
— Il n'y qu'un pas qui te sépare de la mort, murmure doucement Pietro.
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