Media : Believer de Imagine Dragon
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Inspire ...
Rentre la tête...
Expire ...
Et Recommence ...
Voilà trente minutes que j'enchaine les longueurs sous le regard inquiet et scruteur du maître nageur.
Même si cela fait trois ans que je fais de la natation, ma mère n'a pas pu s'empêcher de les prévenir de ma « condition » lors de mon inscription à cette nouvelle piscine. Et depuis, je peux lire une certaine angoisse dans leurs regards lorsque j'arrive pour ma séance hebdomadaire.
Et de la pitié aussi ...
Pas du dégoût ... Non ... Juste de l'angoisse et de la pitié. Ils me regardent comme s'ils s'attendaient à me voir mourir dans les minutes qui vont suivre alors que ce n'est pas le cas.
Ils me regardent tous de cette manière là . Le médecin, les infirmières, mes amis et même mes parents. Je leur fais pitié ... Ils me fixent d'un œil inquiet, me plaignent sans doute, alors que c'est cette même compassion qui m'exaspère.
Dans leurs yeux, je peux voir qu'ils s'attendent à me voir mourir alors que cela ne risque pas d'arriver avant longtemps. De plus, si jamais ma santé venait à se dégrader, la greffe de poumon sera toujours une solution.
Voilà trente minutes que j'enchaine les longueurs et mes poumons commencent à me bruler.
Peu à peu je ralentis et à la première quinte de toux, le maitre nageur me fait signe de rejoindre le bord et de sortir de l'eau. Puis, me donnant une tape sur l'épaule pour me féliciter, il s'en va, me laissant seule.
Je tousse encore.
Et certaines mères, bien trop protectrices, rapprochent leurs enfants d'elles comme si elles avaient peur que je ne les contamines. Qu'elles sont naïves ...
D'ordinaire je leurs aurais lancé un regard noir avant de m'en aller mais quelque chose d'autre attire mon attention : assit sur l'un des gradins qui bordent le bassin, il se tient la, à m'attendre et à me regarder me diriger vers les vestiaires.
Caleb.
Nos regards se croisent et je fronce les sourcils. Lui me réponds par un sourire, l'un de ses plus beaux même.
Je détourne le regard ... Contrairement à ce qu'il croit, je n'ai pas oubliée ... c'est même bien resté encré dans ma mémoire ...
Alors, accélérant le pas, je fais tout mon possible pour qu'il n'ait pas le temps de me rejoindre, quitte à me précipiter sous la douche même je sais que j'y serais jugé ... encore plus que d'habitude....
Cette fois n'échappe pas à la règle et à cause de ma petite course, je me retrouve à tousser parmi d'autres nageurs qui me maudissent sûrement de n'être pas rester chez moi parce que je suis malade.
Si seulement ils savaient ...
S'ils savaient, ils ne me jugeraient pas ... Mais ils ne savent pas ... Ils ne savent pas que j'ai une maladie génétique qui m'empêche de respirer correctement. Ils ne savent que à cause de cette muqueuse plus épaisse que la moyenne je dois pratiquer des exercices avec un kinésithérapeute afin d'éviter que je ne m'étouffe avec. Ils ne savent pas tout ça... Alors, de leurs regards mauvais, ils me reprochent ma présence. Les plus jeunes se contentent de me scruter mais ceux qui ont perdu de leurs innocences ne se gênent pas pour me le signifier.
Mais j'ai l'habitude.
Alors, une fois un long jet d'eau froide passé, je sors de la douche en veillant à bien tous les fusiller du regards un à un. Ils baissent les yeux ... pour la plupart.
Soupirant, je termine de me changer et me dirige vers la sortie, sac à l'épaule.
Dehors, le soleil illumine les fleurs qui bordent la route et je sens une vague de chaleur réchauffer mes joues. Fermant les yeux, je profite de ce temps splendide pour un mois de mars. Je frissonne. Et sursaute en voyant le visage familier que j'essayais d'éviter quinze minutes plus tôt.
Il est encore là ... Il m'a attendue ...
Debout contre sa voiture, il regarde son téléphone pour faire passer le temps. Son bras pende nonchalamment sur le côté et sa position indique qu'il a confiance en lui. Je lève les yeux au ciel. Il m'a attendue alors qu'il savait que je n'avais aucune envie de le voir ... Alors que j'aurais pu le laisser assit près de sa voiture pendant une heure avant d'enfin me décider à sortir.
Avant, cette gentillesse et cette attention m'auraient fait sourire, mais plus maintenant. Désormais je n'ai qu'une envie : sortir mes écouteurs et les planter dans mes oreilles afin qu'on me laisse tranquille. Mais c'est trop espérer de la part de Caleb ...
Dès qu'il me voit, il se précipite vers moi et me lance un autre sourire. J'avais oublié qu'il « distribuait » ses sourires à qui en voulait.
- Salut championne !
En l'entendant m'appeler par ce surnom qu'il me donnait lorsque nous étions plus petit, je tique et prenant toute ma volonté, je tente de lui répondre de la manière la plus froide
- C'est ... C'est Lily pour t-toi ...
Raté. Ma voix, chevrotante, est montée dans les aigus vers la fin de la phrase et le faite que j'ai hésité au début, trahis mon manque de confiance en moi. Visiblement, la volonté n'a pas suffit. Mais je ne me démonte pas et lui lance :
- Qu'est ce que tu fais là ?
Pour le coup, mon ton était froid à en glacer un mort et face à l'éclair de tristesse qui à traversé ses yeux, je m'en veux de lui avoir répondu ainsi. Je suis décidément incapable de répliquer correctement.
- Je n'ai pas le droit de venir chercher ma meilleure amie ?
- Je ne suis plus ta meilleure amie depuis bien longtemps Caleb ... Alors, je répète ma question, qu'est ce que tu fais là ?
Il me fixe un instant comme s'il réfléchissait et finit par me dire
- Ta mère m'a demandé de te ramener.
Il ment.
Je le connais suffisamment pour savoir qu'il ment. Son oeil droit a tiqué et il s'est passé la main dans les cheveux, signe qu'il cache quelque chose. Croisant les bras, je lui signifie clairement que je le crois pas.
- Et pourquoi aurait elle fait ça ? Elle n'a absolument aucune raison de TE demander ça.
- Et pourquoi pas ?
C'est pas possible ... Il le fait exprès ! Son regard innocent qu'il me lance, m'agace au plus haut point et si je n'étais pas curieuse de savoir pourquoi est ce qu'il m'a attendu tout ce temps, j'aurais tourné les talons et serais partie il y a longtemps.
- Tu m'as ignoré pendant un an ! Voilà pourquoi !
Il s'apprête à me répondre mais son téléphone vibre et le regardant, il se contente de me faire un faible sourire avant de me faire signe de monter dans la voiture.
Je la fixe, avec un air de dégoût nettement visible sur mon visage, mais me résigne à monter. Après tout, cela m'évitera le bus bondé. Et donc d'être jugée une fois de plus.
Je lui jète un rapide coup d'œil. Ses sourcils sont froncés et ses mains sont crispés sur le volant. Aussi mesquin que cela puisse être, un sentiment de suffisance me submerge. Si je suis parvenu à le faire culpabiliser, j'en suis ravi. Autant qu'il assume ses actes si c'est pour vouloir me reparler.
L'observant conduire, je ne peux m'empêcher de penser que depuis le temps il s'est bien amélioré : je me rappelle que les premières fois où il a conduit une voiture, il était comme un enfant et j'ai passé l'ensemble du trajet attachée à la ceinture, priant le bon dieu de me laisser vivre, ne serait ce qu'une semaine, histoire de me laisser terminer le roman que j'étais en train de lire.
Soudain, il me coupe dans mes pensées, me posant des questions que j'aurais aimé -naïvement - qu'il ne me pose pas :
- Comment vas tu ?
- Bien.
- Et ta santé ? Et ... Comment vas-tu depuis ...
Je le coupe, agacée. Pas la peine de me le rappeler. De plus, sa tentative d'engager la conversation à lamentablement échouée.
- Très bien. À vrai dire je ne me suis jamais aussi bien portée !
C'est un mensonge bien sur et je doute qu'il me croit. Mais, s'il a vu clair dans mon jeu, il n'en a rien laissé paraître.
Il ouvre la bouche pour continuer mais je ne l'écoute déjà plus, enfournant mes précieux écouteurs dans mes oreilles. La musique de Imagine Dragons démarre alors.
Believer, l'une des meilleurs musiques
Autant que je m'en rappelle, j'ai toujours écouté cette musique lorsque j'étais énervée et que j'avais besoin de me défouler. Toute cette musique est faite pour se défouler : la bass, la batterie, la musique, les paroles ... tout.
« hoping my feeling, they would drown»
Espérant mes émotions, qu'ils coulent
Ces paroles résonnent dans ma tête. Je ne peux que m'identifier à ces paroles.
Je jète un rapide coup d'œil à Caleb qui conduit tranquille parmi les rues vides d'habitants. Il a si peu changé depuis ... Non ... N'y pense pas .... concentre toi sur la musique !
« Pain ... You make me a beliver, believer»
Douleur ... Tu me donne de l'espoir, de l'espoir
Dans ces moments là, cette musique n'a jamais été aussi véridique. C'est la douleur qui nous fait avancer, qui nous donne espoir ... Sans douleur, on n'attendrait plus rien, étant déjà heureux ... on se contenterait de vivre sans s'améliorer, sans ... évoluer
C'est la douleur qui a poussé l'homme à évoluer : sans cette douleur, son instinct de survie ne se serait pas développé et l'espèce humaine se serait éteinte avant même de commencer.
La tête dans les nuages, posée contre la vitre, je ne remarque même pas que nous sommes arrivés.
Je m'attends à ce qu'il se contente de se garer devant ma maison avant de repartir mais il semble avoir d'autre plans : celui ci m'accompagne jusqu'a devant ma porte et m'intimant de l'attendre, il sort de sa poche une feuille.
J'y jète un rapide coup d'oeil. C'est une simple liste vide numérotée de un à dix. Je pourrais l'ignorer et rentrer chez moi mais la curiosité l'emporte.
- Qu'est ce que c'est ?
Il esquisse un sourire. Surement qu'il s'attendait à ce que je pose la question mais étrangement lorsqu'il me réponds, son ton n'est pas moqueur... Il y a comme de ... la tristesse dans sa voix ...
- Je ... j'aimerais que tu remplisse cette feuille, pour moi, pour demain ...
- Et ... pourquoi ?
- Parce que je te le demande.
Voilà pourquoi est ce qu'il a tant tenu à me raccompagner - alors que j'aurais pu le faire attendre - ! Il avait une demande à me faire. Mais que peut bien contenir cette feuille ? Et pourquoi y tient il tant ?
De son côté, je vois qu'il peine à garder son calme et cela m'agace plus que je ne l'étais déjà. Je fais preuve d'une mauvaise volonté sans borne face à son comportement.
- Et si je n'ai pas envie ?
Je le regarde avec un air hautain et je lève même la tête pour souligner mon agacement.
- Juste fais le !
Devant ma mine dubitative, il s'énerve et pousse un long soupir avant de me glisser le papier dans mon sac. Puis, comme pour s'excuser, il me donne une tape amicale à l'épaule, me regarde longuement et finit par m'implorer avant de s'en aller :
- Je t'en prie ...
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Hey ! 👋
Tout d'abord, merci d'avoir lu ce premier chapitre 🙈
J'espère que vous l'avez apprécié autant que j'ai adoré l'écrire 😊
Qu'en avez vous pensez ? Et que pensez vous des personnages de Lily et Caleb ? 🤔
Je dois avouer que j'ai passé pas mal de temps à les travailler, à leurs mettre des qualités et des défauts, alors si vous vous y attachez , cela me fera vraiment plaisir 😇😌
Ensuite, il est fort probable qu'il y ait des (attention aux yeux 🙈😂) fote d'ortogafe (😜😉) si vous en repérez une, n'hésitez pas à me le signaler ici afin de corriger ça au plus vite 🤔😊
Si vous avez aimer ce chapitre, n'hésitez pas à voter 😘⭐️ Je serai sur un petit nuage et cela me motiverai encore plus à vous écrire des chapitres digne de ce nom 😉
Sur ce, à bientôt 🌹😘
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