Réveille toi ~ fin alternative (2/3)
Tous mes souvenirs du reste de la bataille demeurent flous. Je pense que c'est parce que j'étais dans un état second : mon corps se battait, pas mon âme. Clairement, je voulais revenir rapidement près de la table où mon jumeau, évanoui, se faisait soigner par Madame Pomfresh.
Après notre victoire, au lieu de m'incruster dans la foule qui avait entouré Harry pour le féliciter, je me précipitai au chevet de Freddie. J'eus un haut-le-cœur en voyant l'énorme flaque de sang dans laquelle il marinait. Un nouveau bandage beaucoup plus épais que son précédent enroulait sa tête. Je pris sa main mais dès qu'elle entra en contact avec la mienne, je la retirai vivement avec horreur. Je la posai sur son visage pour confirmer ce qu'elle avait ressenti en touchant celle de mon jumeau. Il était froid. Mon oreille que j'avais posé sur son torse me confirma que son coeur battait encore. Fred Weasley était froid mais vivant. J'étais un peu rassuré.
Des pas précipités résonnèrent derrière moi. Maman, papa et Madame Pomfresh déboulèrent au chevet de Fred.
«Il faut faire vite ! cria l'infirmière. Transplanez à la Ste Mangouste. Ils sauront quoi faire là bas !
- Arthur le brancard !»
Tout se passa vite, comme l'avait demandé l'infirmière. Je n'eus même pas le temps de comprendre ce qu'il se passait que j'aidai papa à porter le brancard dans lequel était allongé mon jumeau. Puis on transplana directement dans le hall de l'hôpital Ste Mangouste, ce qui est habituellement impossible. Mais il n'y avait pas de batailles sanglantes d'habitude. J'en déduis que les médecins avaient dû faire une exception sur les règles de transplanage.
À peine eus-je le temps de me faire cette réflexion que les médicomages embarquaient le brancard.
Je les suivis en courant. Ils entrèrent dans une salle d'opération. Je pus voir à travers une vitre qu'ils allongèrent Fred sur un lit et qu'ils se munirent de leurs baguettes pour le soigner. L'un des médicomages détacha son bandage et je pus voir le trou béant duquel s'échappait encore du sang. Mon courage de Gryffondor me fit défaut à ce moment-là et je me détournai de la vitre. J'avais vu trop de sang ces dernières heures et je n'avais clairement pas l'envie d'en revoir.
Lorsque la force mentale de me retourner pour regarder ce spectacle sanglant me revint, je constatai que quelqu'un avait tiré un rideau devant la vitre. Je ne pouvais que voir quelques ombres qui tournaient autour d'un lit. Malgré tout, je restai là à fixer le rideau.
Et si Fred ne survivait pas ? Pourquoi avait-il besoin d'une opération ? Pourquoi avait-il mariné dans une flaque de sang aussi grande ? Pourquoi avait-il pleuré aussi désespérément après la mort de Percy ? Comment Percy est-il mort ? La blessure de Fred avait-elle quelque chose à voir avec la mort de Percy ?
Je n'en savais absolument rien.
Une main se posa sur mon épaule.
«Assied-toi.»
Je m'avachis sur une chaise du couloir. Papa s'assit sur celle d'à côté et me prend dans ses bras. Nous restâmes là à fixer le sol du couloir. Finalement je me décidai à lui demander des explications.
«Papa ?
- Oui ?
- Comment Percy est-il mort ?»
Il lâcha un sanglot. Je devais avoir touché un point sensible. Regrettant d'avoir posé cette question, je dis :
«C'est pas grave. Je demanderai à Fred.
- Non non non, s'affola-t-il. Ne lui parle surtout pas de ce sujet.
- Pourquoi ? On s'est toujours tout dit.
- Tu comprends... Fred est le plus touché par sa mort que nous tous. Ne m'interromps pas s'il-te-plaît. D'après ce que Ron m'a expliqué, Fred et Percy ont combattu ensemble. À un moment Percy avait transformé le ministre en oursin en faisant une blague. Et pendant que Fred riait, il y a eu une explosion dans le mur qui était à côté d'eux...»
Il marqua une pause où il renifla plusieurs fois.
«...Percy s'est jeté sur Fred pour le protéger.»
Quoi ?! Percy a sauvé mon jumeau ?! Je...je...je ne savais pas quoi en penser. Mon cerveau refusa de prendre cette information et je dus me le répéter mentalement plusieurs fois avant qu'il ne l'accepte.
Donc je devais la vie de mon jumeau à Percy qui s'était sacrifié pour lui. C'était le monde à l'envers et j'avais du mal à le réaliser. Des médicomages sortirent de la salle d'opération.
« L'opération est terminée, nous dit l'un d'entre eux. Mais monsieur Weasley est-»
Je me levai d'un bond et me précipitai vers la porte de la salle sans attendre que le médicomage ait terminé ce qu'il voulait dire.
Au milieu de la salle trônait un lit entouré de toutes sortes d'engins que je n'avais jamais vu encore. Je réussis à peine à distinguer Forge à travers mes larmes. Je poussai un siège près du lit et m'écroulai dessus dans l'attente de son réveil.
Une minute passa, puis deux, cinq, dix. Toujours pas de signes de vie. Affolé, je mis ma main sur sa poitrine. Il respirait. Mais pourquoi ne se réveillait-il pas ?
Papa entra dans la salle et espérant trouver des réponses auprès de lui, je le questionnai du regard.
« George, ne panique pas s'il-te-plaît.
- Pourquoi ?»
Il marqua une pause dans la conversation, semblant chercher des mots qui ne lui venaient pas.
« Fred est dans le coma.»
J'eus l'impression d'avoir reçu un volume d'Histoire de la Magie sur la tête. Je sentis mes yeux s'écarquiller d'horreur, des larmes y monter et je me retournai pour qu'il ne me voit pas pleurer.
Il ne pouvait pas être dans le coma, non ce n'était pas possible. Pas lui. Pas celui avec qui j'avais vécu toute ma vie. Avec lequel j'étais né, avait grandi et avait fait les quatre-cent coups.
Au moins il n'était pas mort. C'était ça le plus important.
Mais allait-il survivre ? J'avais déjà entendu que parfois les gens étant dans le coma ne survivaient pas. Enfaite c'est quoi déjà le coma ? Ah oui, c'est un état entre la vie et la mort. Mince, ma réponse ne me rassurait pas du tout.
Un mois s'est écoulé depuis la bataille. Un mois durant lequel j'avais l'impression d'être moi-même dans un coma : je passais toutes mes journées au chevet de mon jumeau, je pleurais et faisais des crises d'angoisses dans l'obscurité de la nuit. Je ne pouvais tout simplement pas dormir sachant que ma moitié peut mourir n'importe quand. Horrible. Tout le monde me disait que j'avais l'air d'un cadavre avec de grosses cernes et un teint aussi blanc qu'un fantôme. Ma famille et mes amis avaient tout essayé : me faire rire (peine perdue), me faire faire des randonnées pour que je puisse respirer du grand air et même m'emmener au cirque moldu (je me suis reconnu dans le clown triste). Tout cela n'avait eu aucun effet sur moi.
Un matin comme les autres, pendant que j'étais au chevet de mon jumeau, sa main bougea de trois millimètres. Enfin, j'ai cru la voir bouger. Je courus avertir les médicomages. Une infirmière vint vérifier l'état de Fred.
« C'est un bon signe, me dit-elle.»
Je fus rassuré et je passai ma journée à l'observer, guettant le moindre signe de vie, aussi indécis qu'il le soit.
Finalement, je m'endormis sur le fauteuil.
Quelque chose m'agrippa le bras.
«Aïe, poussai-je soudain en me réveillant.
- BOUH ! »
Mon derrière rencontra le sol.
___
Des théories ? La fin arrive prochainement.
Câlins virtuels,
Maria.
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