25. Adrien

Média: Pile, tu es à moi. Face, je suis à toi.

Le soir où les gens normaux dorment.

Alors alors... un quatre en physique chimie, un deux en art plastique, un trois en EPS, un zéro en mathématiques et un six en espagnol. Ma meilleure note reste le français: neuf sur vingt. Il faut dire que j'ai une période de déprime, en ce moment. J'aurais bien aimé en parler, mais Monsieur Millet est très occupé en ce moment. À moins que ce ne soit un réflexe pour ne pas m'avoir dans les pattes. Mais après tout, je sais que je suis aussi responsable mon propre cas, comme je lui avais dit. Je profite à fond de mon expulsion pour brûler un dessin que j'avais fait à mon papounet chéri, mettre une vidéo de moi sur Facebook écoutant du métal, chanter une comptine pour me réconforter de cette torture, faire de la méditation afin de ne ressentir aucune culpabilité et penser à Mélina. Voilà ce que je fais de mes heures perdues. Je jette même un coup d'oeil à son fameux blog où il est écrit ceci:

Aujourd'hui, je crois bien que j'ai fait une sorte de crise d'angoisse. Je ne sais pas si vous voyez le genre: le monde se met à tourner, je deviens rouge tomate et j'ai un terrible mal de crâne. Le pourquoi reste confidentiel, car je sais que des éléments indésirables lisent ce blog. Mais si vous voulez le savoir, venez me parler en privé et je verrai ce que je pourrai faire.

Sans plus d'hésitation, je lui envoie un message en privé, même si je sais que cet élément indésirable, c'est moi. J'écris:
Je voudrais savoir le pourquoi. 
Elle ne me répond pas, alors je décide de sortir le grand jeu.
Déjà que je me doute de quelque chose, si tu ne me réponds pas ça sera encore pire. Be careful Moulinet.
Bizarrement, ça marche:
Le pourquoi de quoi ?
Ha ha ha. Mystérieuse mystérieuse... ton blog.
Ah, ça.
Alors ?...
Alors quoi ?
Je pousse un long soupir en me frottant le ventre et en me reculant sur ma chaise. Quelle petite maligne...
Je ne lâcherai pas l'affaire, tu le sais bien.
Je le sais bien.
Tu le sais bien ?
Bien sûr que je le sais bien.
Et...
Et... quoi donc ?
Je commence à m'impatienter, Moulinet. Ce n'est pas bon pour toi.
Il faudrait d'abord que je sache de quoi tu veux parler pour te répondre.
Je l'imagine bien derrière son écran, les sourcils dans une contorsion étrange et les yeux désormais vides d'inspiration. Je rigole tout seul d'un rire diabolique en le frottant les mains.
Je te pose une dernière fois la question, et si tu ne me donnes pas une réponse, je viens chez toi: je voudrais savoir pourquoi tu as fait une crise d'angoisse. C'est écrit dans ton blog, je n'invente rien.
Elle met une bonne dizaine de minutes à me répondre.
Ah, ça y est j'ai compris. Il fallait le dire plus tôt.
Réponse ?
J'ai eu des notes pourries, et ça m'a fait baisser ma moyenne générale de deux points.
Je dirais... qu'elle me raconte le mensonge le plus absurde du monde. Nous ne savons pas mentir tous les deux. Ça nous fait un point commun de plus !
Je ne te crois pas. Sinon, pourquoi ce serait si confidentiel ? Hein ?
Tu es obligé de me croire, parce que je n'aurais rien d'autre à te dire. Na.
Je veux la vérité, sinon je ne te lâcherai jamais.
Et si je ne veux pas te dire la vérité ?
Et voilà, elle a avoué qu'elle mentait. Mais soudain, je me mets à envisager le pire sur ce qu'elle aurait pu découvrir. Peut-être qu'elle sait, désormais... elle a surement dû aller à la rencontre de Cédric Sanchez !
Tu ne serais pas allée voir Cédric Sanchez, par hasard ?
Bien sûr que non.
J'arrive.
Quoi ?
Je viens chez toi.
Je ferme brusquement mon ordinateur portable, prends une veste et sors de la maison, en furie.

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