Média: Adrien Anderson.

Premier râteau. ( sans vouloir me vanter )

Je suis venu ici en gentleman chercher ma belle Mélina pour une escapade de nuit, mais là aussi, j'ai dû faire fausse route. Bah quoi, c'est la première fois que je drague une fille comme elle ! Je ne peux pas m'y connaitre en tout... je suis venu à vélo, car je ne supporte vraiment plus les voitures. Même lors de la dernière fois où j'ai tenté ma chance, j'ai passé le restant de la semaine avec des plaques rouges sur les bras. Le docteur dit que c'est du stress, mais il ne comprend pas ce qui me met dans cet état. Je me suis gelé les mains à vélo, parce que j'avais bien évidemment oublié mes gants, pour être accueilli comme un voleur. J'ai beau sonner à son appartement et jeter des petits cailloux à sa fenêtre comme dans les films ( d'ailleurs, je ne sais toujours pas si c'est celle du voisin où non ), elle ne me répond pas. Et il fait un froid de canard. J'avais l'intention de l'amener faire un tour dans cette ville de ploucs qu'est Calais, mais elle ne veut visiblement rien entendre. Et mes petits cailloux commencent à viser de moins en moins juste... je sens la fatigue me dérailler le cerveau, et mes yeux se ferment d'eux-même. Je lutte pour ne pas m'endormir, mais je finis par me blottir près de mon vélo, et à sombrer dans le sommeil... je rêve de ma mère qui parle un langage de martien au téléphone, de mon père qui fait cuire trois saucisses avec ma tête et celle de mes soeurs sur un grill, de Léonie et Valentin qui ne prononcent plus qu'un seul mot en boucle: "fêlé" bien sûr. Et puis je vois Mélina qui saute du toit du lycée, et je me réveille instinctivement...