53
« The truth is all that I can hear
Every time you lie »
Ma nuit avec Adam fut relativement courte. Beaucoup trop courte. J'avais dormi dans les bras de mon « amoureux ». Dormir est un bien grand mot. Adam me tenait fermement dans ses bras et dormait comme un bébé alors que je suis partie dans mes pensées. Est-ce que ça te tenterait que pour tes vingt-deux ans, tu écrives ton nom sur mon torse et qu'en échange, pour mes trente-six ans, je puisse écrire le mien sur ta jolie poitrine ? Cette proposition quelque peu osée d'Adam m'avait complètement troublée. Je ne lui avais pas dit non mais je ne lui avais pas dit oui non plus. L'idée me tente mais en même temps me terrifie. Allongée sur un lit, les seins à l'air, face à un Adam posé à califourchon sur moi, peut-être torse nu, en train d'écrire son nom sur ma poitrine. Sensuel tout ça dites donc. Un sourire en coin se dessine sur mon visage alors que je regarde une des mains d'Adam m'enlaçant fermement. J'attrape doucement mon smartphone pour regarder l'heure. Huit heures et demi. La journée va être longue car je n'ai pas dormi de la nuit quasiment. Je regarde mes messages quand soudainement mon téléphone vibre à plusieurs reprises. Je consulte alors les différents messages que j'ai reçu. Comme chaque jour, j'ai un message de Clément que je ne prends pas la peine de lire. Il va me souler. J'aperçois un message de mes parents. Quelque chose d'exceptionnel. Je lis le message de ma mère qui me demande de la rappeler dès que je pourrais. Oula. J'ai un mauvais pressentiment. Je dépose un baiser sur les mains d'Adam avant de me dégager doucement de son emprise pour m'éclipser dans le salon afin de pouvoir parler à ma mère, me demandant un peu ce qu'il se passe.
- Allô ?
- Salut maman. Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi tu m'as envoyé un message en me demandant de te rappeler le plus vite possible ?
- Qu'est-ce que tu as raconté dans ton scénario pour en faire un film ? Je viens de voir la bande annonce de ton film ... c'est d'ailleurs gentil de nous prévenir ...
- Juste la vérité que vous niez toujours.
- Quelle vérité ? Ton petit cinéma que tu nous as fait durant ta scolarité au collège tout ça parce que mademoiselle ne voulait pas aller à l'école ?
- Cette vérité là effectivement.
- Qu'est-ce que tu as été raconté encore sur ton histoire Célestine ? Tu te rends compte du mensonge grotesque tout ça pour faire un film et devenir célèbre ?
- Quel mensonge ? demandais-je froidement. C'est vous qui avez toujours cru que j'étais une menteuse et que vous n'avez jamais cru quand je vous ai dit être harcelée au collège.
- Célestine ...
- Quoi Célestine ? Je n'ai même pas eu la chance d'avoir été soutenu par mes propres parents quand j'ai été harcelée au collège parce que pour eux, j'étais une menteuse qui ne pensait qu'à une seule chose : sécher les cours. Et pourtant, même si vous aviez remarqué que j'étais en larmes chaque matin car je ne voulais pas aller au collège, vous ne m'avez pas cru. Je me trompe ?
- Célestine ... je n'ai pas envie que l'on se dispute ... mais tu sais que ... tu as exagéré ...
- J'ai exagéré ? Tu veux bien répéter ça ? demandais-je froidement en haussant le ton. Donc pour toi, je faisais exprès de pleurer et de faire des crises de nerfs chaque matin avant d'aller à l'école tout ça dans le seul but de sécher ? Mais tu te rends compte un peu de ce que tu dis comme connerie !?
- Ecoute Célestine ... ce n'est pas le moment que l'on discute de cela ...
- Ce n'est jamais le moment rectifiais je.
- Célestine ...
- Y'a pas de Célestine qui tienne. Quand tu auras l'intelligence de réaliser l'ampleur de tes propos, tu me rappelleras raccrochais je froidement en balançant mon smartphone sur le canapé avant de frapper un grand coup dans la baie vitrée. Putain qu'est-ce que j'en ai marre.
Ne pleure pas Célestine. Ne pleure pas. Ne pleure pas. Ne pleure pas. Ne lui donne pas ce plaisir. Ne pleure pas. Je prends de profondes inspirations dans le but de me calmer et de ne pas exploser en sanglots. Même encore aujourd'hui, elle nie les faits qui sont si évidents. Pourquoi est-ce que mes parents ne m'ont jamais cru alors que ma sœur leur ferait avaler des couleuvres ? C'est tellement injuste. Je soupire alors que je sens deux bras s'enrouler autour de ma taille. Je me blottis un peu plus contre le dos d'Adam qui dépose sa tête dans mon cou, déposant un baiser dans celui-ci. Je ferme les yeux en glissant ma main dans ses cheveux tout en soupirant alors que je sens ma lèvre devenir fébrile. D'ici quelques instants je serais en larmes.
- Si tu as besoin de pleurer, fais-le ma douce. Même si personne ne mérite tes larmes, si ça permet de te soulager, fais-le me murmure Adam à mon oreille.
- J'ai assez pleuré au cours de ma vie je crois soupirais je en ravalant mes larmes.
- Est-ce que tu veux qu'on en parle ?
- Je n'ai pas envie d'en parler.
- Comme tu veux ma belle fit il en embrassant mon front avant de sentir son téléphone vibrer. Excuse-moi je reviens.
Je soupire alors qu'Adam part s'isoler dans la chambre pour parler au téléphone alors que je regarde la ville de Los Angeles à travers la baie vitrée, complètement perdue dans mes pensées. Tellement de choses me viennent à l'esprit à ce moment-là. Je soupire alors qu'Adam dépose ses lèvres sur ma joue et glisse ses mains autour de ma taille. Je souris en caressant ses mains sur ma taille alors qu'il dépose des petits baisers dans mon cou. Ca me rassure.
- Je dois y aller ma douce.
- Déjà ? demandais-je en me tournant.
- Oui. Joanne se demande où je suis et je lui ais dit que je rentrais.
- Je vois fis je en tournant la tête.
- Tu ne m'en veux pas ?
- Non mentis je difficilement.
- C'est super fit il en embrassant mon front avant de m'embrasser pudiquement les lèvres. Ah et pour le tatouage, tu me dis si tu veux le faire je ne te force en rien.
- On en rediscutera plus tard ? fis-je en sentant une larme couler le long de ma joue.
- Bien sûr ma belle.
Un dernier baiser et Adam était parti. Sympa. Je suis juste en train de fondre en larmes à cause de ma mère qui vient de me prendre de nouveau la tête sur mon passé et Adam s'en fiche, préférant partir voir sa femme. Je sais qu'on ne s'est rien promis mais si tu vois la fille à laquelle tu tiens en larmes, tu ne pars pas retrouver ta femme et tu la rassures, tu la calmes. Enfin après c'est mon point-de-vue. Je fonds complètement en larmes alors que je sens mon téléphone vibrer dans la main.
- Allô ? reniflais-je en décrochant.
- Celly chou ? Ça ne va pas ? Tu pleures !
- Ce n'est rien. T'inquiètes pas Oscar fis je en essuyant mes larmes.
- On est à cinq minutes de l'appartement avec Elvira et Eugene. Tu veux qu'on vienne ?
- Je veux bien. Je préfère ça qu'être toute seule.
- On arrive fit Oscar en raccrochant.
J'essuie mes larmes lentement en soupirant avant de ranger mon smartphone dans la poche de mon jean. Au moins à défaut d'être seule, j'aurais la famille Isaac qui m'a un peu adopté comme si j'étais leur fille. La porte sonne soudainement et j'aperçois Oscar qui a son fils dans les bras et sa femme à côté. Je les fais entrer et alors que je referme la porte, Oscar donne Eugene à Elvira qui s'assoit sur le canapé alors qu'il me prend dans ses bras. Je ferme lentement les yeux pour retenir mes larmes alors qu'Oscar caresse mon dos lentement pour me rassurer. Je finis par me détacher lentement de ses bras alors qu'on s'assoit sur les canapés, rejoignant Elvira et Eugene qui venait de se réveiller de sa sieste.
- Qu'est-ce qui se passe Celly chou ? demanda Oscar.
- J'ai eu ma mère au téléphone ...
- Et ... ? Qu'est-ce qui se passe ? Y'a eu quelque chose de grave ?
- Non rien de grave ... enfin pas dans le sens que tu l'entends.
- Mais encore ?
- Quand j'ai été harcelée au collège, mes parents ne m'ont jamais cru ...
- Tu me l'avais dit se souvient Elvira. Et encore aujourd'hui ils ne te croient pas.
- Exactement ... et du coup, ma mère m'a appelé pour me dire que j'avais inventé un mensonge grotesque pour faire un film.
- Tes parents sont vraiment horribles quand même. Comment on ne peut pas croire sa propre fille ? Je ne comprends pas fit Oscar. Je veux dire, si Eugene traverse la même période que toi plus tard, évidemment que je le croirais et que je l'aiderais.
- Moi aussi c'est logique fit Elvira. Et quand on en a parlé toutes les deux l'autre jour, tu avais la voix toute tremblante parce que cette histoire doit encore te marquer même si les années ont passées. Vraiment je ne comprends pas non plus.
- Si tes parents véritables ne te croient pas, nous tes parents adoptifs te croient fit Oscar en me regardant.
- J'aurais tellement aimé avoir une famille comme la vôtre soupirais je.
- Tu en fais partie Celly chou sourit Elvira alors qu'Eugene s'approche de moi.
- Même Eugene aurait voulu t'avoir comme sœur sourit Oscar alors qu'il me tend les bras pour que je le prenne dans mes bras.
- Merci d'être venus pour me remonter le moral fis je en prenant Eugene dans mes bras. Mais je n'ai pas gâché un moment de famille ? Je sais qu'avec les tournages d'Oscar ce n'est pas évident pour vous de vous voir et je ne veux pas gâcher les moments que vous avez en famille.
- Ne t'inquiètes pas on reste un petit moment fit Elvira. Donc on aura le temps de se voir tous les trois ne t'en fais pas. Et quand Oscar t'a entendu renifler, on était obligé de venir voir si ça allait.
Je souris en regardant Eugene qui joue avec une de mes boucles, fasciné, sa tétine dans la bouche. Au moins, Oscar avait fait le déplacement pour venir voir si ça allait alors qu'Adam, qui était là et m'a vu mal, n'est pas resté pour me consoler. Qui tient le plus à moi ? Adam ou Oscar ? Ce n'est pas la même chose et les comparer est une mauvaise idée.
- Bon on va rester un petit peu pour te changer les idées fit Oscar.
- On peut manger les restes de mon repas d'hier soir et ensuite aller au parc pour Eugene.
- Pourquoi pas sourit Oscar.
Après le repas, on sort pour se diriger vers le parc où nous étions la dernière fois. Je reste assez volontairement à l'écart, voulant laisser Oscar profiter de sa famille et pour être un peu plus seule. Et j'adore voir cette famille heureuse et soudée, des parents qui s'aiment fort et qui se montrent des gestes de tendresse en permanence, un enfant toujours gai. Pourquoi n'ais-je pas eu la chance d'avoir une famille telle que celle formée par Oscar ? Alors que j'observe Oscar jouer avec Eugene qui est mort de rire, je sens mon téléphone vibrer dans ma poche.
- Allô ?
- Tu n'es pas à l'appartement ma douce ? Je viens d'y retourner et j'ai sonné mais tu n'as pas ouvert.
- Non je suis sortie au parc avec les Isaac.
- Oh. Bon bah je vais t'attendre.
- Pourquoi est-ce que tu ne viens pas directement au parc ?
- Je vais te laisser profiter de ta petite sortie avec Oscar et sa petite famille. Je peux attendre t'en fais pas.
- Je ne sais juste pas à quelle heure je rentre.
- T'en fais pas ce n'est rien. Je peux t'attendre ma douce.
- Comme tu le souhaites.
Je raccroche soudainement avant de voir Oscar qui me regarde, me disant de venir. Je les rejoins et ensemble, pendant de longues heures, on a joué tous ensemble. Nous n'avions pas arrêté de rire et de s'amuser tous les quatre c'était vraiment parfait comme moment. J'avais besoin de ça pour effacer les critiques formulées par ma génitrice ce matin. On est restés longtemps, très longtemps, dehors tous les quatre ensembles que je n'ai pas vu le temps défiler. Oscar m'avait déposé à l'appartement vers vingt-deux heures car Eugene commençait à fatiguer. Je m'empresse de monter les étages pour espérer voir Adam devant la porte de l'appartement et passer une nouvelle nuit à ses côtés. Mais alors que j'arrive devant la porte, ma joie disparaît. Personne. Il ne m'avait pas attendu. En soupirant, je claque la porte de mon appartement et part directement me coucher sans même prendre la peine de dîner car j'avais besoin de dormir.
Les jours ont passé après cette journée avec les Isaac. Je fêtais mes vingt-deux ans peu de temps après et je n'étais pas en forme mentalement parlant. A des kilomètres d'ici, ma famille se déchirait à mon sujet, chose que je n'ai appris que bien plus tard. A quelques mètres, il y avait une tension entre Adam et moi à cause de cette journée où il m'a laissé seule en pleurs et que j'avais besoin de lui. Encore une fois, le seul présent était Oscar. Oscar et sa famille précisons quand même. Et pourtant, le soir de mon anniversaire, j'ai craqué. J'étais obligée parce que je l'aime. Je l'aime à en crever.
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Hello, voilà pour le 53ème chapitre de Ne me détruis pas. J'espère qu'il vous as plu :) Alors la mère de Célestine qui nie toujours les faits que sa fille lui reproche, Adam qui était parti réconforter sa belle mais qui finalement part, laissant Celly seule mais heureusement super Oscar débarque ;)
TEASER du prochain chapitre (à venir jeudi) : C'est l'anniversaire de Célestine ... qui dit anniversaire dit petite sortie au restaurant avec la bande ... mais Celly en veut à son "chéri" ... est-ce qu'Adam va réussir à se faire pardonner et comment va-t-il y parvenir ? ;)
Adam : Je me demandais si tu allais venir me parler ou si tu allais me laisser seule dans mon coin.
Célestine : Je n'ai pas vraiment envie de te laisser seul dans ton coin surtout aujourd'hui.
Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ? N'hésitez pas à voter, commenter, partager la fiction et vous abonner à ma page pour (re)découvrir mes autres histoires ! Je vous dis à jeudi pour la suite de Ne me détruis pas ! 😘😘
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