Chapitre 7
Il faisait très tard, je dirais 1 heure du matin, quand on arrivait enfin à la maison. Je sortis de la décapotable à mon kidnappeur en claquant la porte assez fort. Il me fusilla du regard, mais ne dit rien, même si ce n'étais pas l'envie qui lui manquait. Nous marchâmes jusqu'à l'entrée et dès que la porte fut ouverte, je montais l'escalier sans me retourner. La personne au bas de l’étage était rentrée dans ma vie en un clin d'œil et avait chamboulé toute la force que je m'étais forgé au cours de ces années. En une seule apparition, il avait détruit mon armure et était allé plus loin que tous ceux qui avaient osé m'aborder. J'étais supposée être une fille que les gars craignaient car je pouvais les détruire sous peu, mais avec Dylan, ce n’était pas pareil. Je m'étais dit que j'allais faire de sa vie un enfer, mais sans le savoir, je m'étais dirigée tout droit dans la gueule du loup. Toute la nuit, je restais éveillée dans la grande chambre beige, ne trouvant pas le sommeil. Je n'étais pas habituée à vivre ailleurs que chez moi, dans mon appartement. Même si je n'avais personne, c'était l'endroit où j'avais grandi, la seule place qui me permettait de me remémorer mes moments de bonheurs : mon enfance. Là où les êtres que j'aimais le plus étaient encore vivants, le temps où ma phobie n'était pas des hommes, mais des petits chats, le temps où j'étais heureuse...
8 heures plus tard :
Mes jambes étaient engourdies, ma tête me faisait mal et pour compléter le tout, j'avais de gros cernes noirs. C'est ainsi que je descendis, les yeux gonflés de manque de sommeil et la tête vide. Une odeur de saucisse et d'œuf m'avait attiré et je m'étais pressée de descendre en bas, vers la cuisine. Je trouvais l'idiot debout devant le four entrain de cuisiner. Je passais ma langue sur mes lèvres et après quelques secondes, il remarqua ma présence.
- Je ne savais pas que j'avais un panda chez moi, dit-il en faisant allusion à mes cernes noircis
- Il y a bien un singe, qui cuisine en plus, je ne vois donc pas pourquoi il n'y aurait pas de panda.
- Ferme-là panda et viens manger
- J’n’ai pas faim, et ça ne me tente pas de manger de la merde. Ça n’a pas l'air bon ton truc, dis-je en pointant la casserole de ma tête.
Ce fut un gros mensonge que mon estomac vide n'apprécia pas, car il renvoya un gargouillement qui se fit entendre dans toute la pièce. Dylan souri et je choisis de me taire et de manger. C'était délicieux et je ne pus m'empêcher de rajouter une saucisse sous le regard amusé de Dylan. Celui- ci se leva ensuite et dit:
- On doit y aller!
- Où ça ? À l'école? Demandais-je
- Non, on est samedi, idiote. On va plutôt aller s'entraîner. On va d'abord pratiquer ta façon de te défendre. Je vais te donner des techniques et tu vas essayer de les utiliser pour me contrer.
- Ok, fut la seule réponse
On se dirigea dans le sous-sol, qui était un vrai champ de batailles. Il y avait des gants de boxe, des fouets, des matelas bleus, des bâtons de bois,etc.
J'étais vraiment étonnée de voir toutes ces armes dans une pièce. Il se mit sur l'un des tapis et me dit :
- Viens et essaye de me faire tomber.
Je m'élançais alors et sautais sur lui, ne sachant même pas quoi faire. Il me fit une jambette et je m'affalais à terre.
- Ouche! Ça fait mal!
- Alors là, t'es vraiment nulle.
- Je suis désolé, mais je n’ai pas passé toute ma vie à battre des gens alors excuse- moi si je ne peux pas faire tomber un criminel, répondis-je énervée
- Essaye encore.
Je me relevais et poussa un cri de guerre. Je mis mes mains en avant pour le pousser, mais il me prit par le bras et me projeta à terre. Ça faisait vraiment mal, mais je n'allais pas abandonner.
- Ne te précipite pas. Essaye de m'éviter et ensuite donne le coup de grâce, dit-il
Ces paroles ne servirent à rien car j'étais fatigué et je ne savais pas comment me battre. Il me tendit alors un bâton en bois et me dit de réessayer avec. Je fonçai sur lui avec le bâton en bois, mais il l'attrapa de ses mains et le fit tourner, moi avec. Je fus projetée en arrière et justement, sur le derrière. Il ne fallait pas que je lui montre que j'étais fatiguée, je ne pouvais pas montrer mes faiblesses. Alors, je me relevais, les membres tremblants et fonçais sur lui à nouveau. À ma grande surprise, quand je fus devant lui, au lieu d'essayer de le frapper, je m'étais affaissée sur son torse, essoufflée. Je me retenu avec son chandail pour ne pas m'affaisser d'épuisement.
- J’en... ouff ... j'en peux... plus, réussis-je à dire
- C'est bon, de toute façon j'allais arrêter, tu ne sais vraiment pas te défendre. T'es trop faible, dit-il en me repoussant
Ces mots m'avaient blessé. L'impuissance, la faiblesse et l'incapacité de réagir était tout ce que je détestais le plus, mais je ne disais rien. Je n'avais plus aucune énergie. Je le relâchais après que j'eus essoufflé et remonta en haut. Je pris une douche et ... Oh non! J'avais oublié que je n'étais pas chez moi et que je n'avais par conséquent, aucun vêtement. Je pouvais vraiment être idiote parfois. Je n'avais pas le choix, je resserrais ma serviette autour de ma poitrine et descendis en bas. Dylan était en train de frapper sur les sacs de boxe, comme si nous n'avions pas eu deux heures d’entraînements. Il était si musclé et beau que je restais planté là à le regarder.
- Tu vas rester planter là toute la journée?
- Qu... Quoi? Oh , je n'ai pas de vêtements, j'avais complètement oublié. Alors...
- Alors quoi?
- Alors, je me disais si tu pouvais me ... Tu sais.
- Non je ne sais pas, dit-il d'un ton moqueur
Je me retiens de ne pas lui arracher la tête et lui dit d'un sourire forcé:
- Si tu pouvais me prêter des vêtements.
- Ok, suis-moi, dit il
On se dirigea en haut et il me dit d'attendre devant la porte de sa chambre. J'attendis patiemment et il ressortit avec un chandail et des sous-vêtements.
- T'as de la chance que l'une de mes poupées a laissé traîner ses affaires.
- T'es vraiment répugnant. Et le pantalon ?
- Tu devras faire sans, dit-il avec ironie. Donne-moi tes clés et ton adresse, je vais aller chercher tes affaires. Je vais appeler Dora, elle va rester avec toi.
- Et pourquoi je ne viens pas ?, dis-je énervé
- Tu restes ici parce que je te le dis et c'est tout.
Et il partit, me laissant planté là, bouillonnante de rage. Je m'habillais rapidement et séchais mes cheveux. Je pris les clés de mon appartement qui étaient dans mon sac et allais à la recherche de ce pervers. Il était en bas et lorsqu'il me vit, je pus remarquer une étincelle dans ses yeux. Qu'est-ce que ça signifiait?
- Humm hum, alors voilà les clés et je t'ai écrit l'adresse sur ce papier, dis- je en lui donnant
Je lui tendis les objets et il m'attrapa le bras et m'attira vers lui.
- Désolé cavalier, mais le bras n'était pas compté avec les objets. Toi tu prends juste les clés et le papier.
- mmmm , en te voyant comme ça, j'ai envie de te dévorer tout crue, ma jolie, dit-il
Il s'approcha de moi. Ses lèvres douces qui m'avaient emmené au septième ciel étaient à nouveau devant les miennes. Je regardais ces belles lèvres s'approcher encore et ...
La porte s'ouvrit à grande volée et je repoussais Dylan de mes mains. Ce gars allait me rendre fou! Dora rentra.
- Salut! Oh vous m'aviez manqué vous deux, dit-elle enjouée
Dylan lui lança un de ses regards noirs et sortit.
- Qu'est-ce qu'il a? dit-elle, pas étonné de l'attitude de son cousin
- Je ne sais pas, je ne comprends pas vraiment comment il réfléchit, désolé Dora.
- Ne t'en fais pas, je le connais depuis qu'il est bébé et je ne le comprends toujours pas.
Nous nous amusâmes ensuite comme des folles. Ça faisait du bien d'avoir une amie et de se reposer un peu. Je lui racontais ce qui m'étais arrivé et la nuit tombé, lorsque l'idiot fut de retour avec mes bagages et Dora partit je m'endormis enfin, épuisée.
Je courrais comme une égarée dans l'obscurité et là, je vis ma mère. Elle était belle comme toujours avec ces long cheveux bruns, similaires aux miens. Elle me sourit et semblait afficher un sourire rayonnant de bonheur, mais soudain, trois couteaux volèrent dans sa direction et la transpercèrent. Elle perdit son sourire et me regarda dans les yeux avec mépris.
- Tu m'as... Tu m'as tué! C'est de ta faute! TA FAUTE !
Il y avait du sang partout, pleins de liquide rouge.
- Non ! Non !, criais-je
Je me réveillais en sursaut, les larmes aux yeux. J'avais peur, je l'avais tué! Elle avait raison, c’était tout à cause de moi. Une branche frappa ma fenêtre et me fit sursauter. Je me levais du lit et courut. Je ne sais pas pourquoi ni comment, mais je me suis précipitée vers la première chambre que je vis et claquais la porte. J'étais consciente de l'endroit où je me trouvais, mais ici, avec l'homme le plus redoutable au monde, je me sentais en sécurité. Je me précipitais donc dans le lit de Dylan et m'écroula sur lui. Il se réveilla, encore fatigué et je pus voir qu'il me dévisageait dans l'obscurité.
- Élie? Mais qu'est-ce que tu fais, bon sang?
Je ne l'écoutais pas et continuais à pleurer. Il se redressa de façon qu'il fût assis. J'étais à califourchon sur lui et j'avais plongé mon visage dans le creux de son épaule. Je ne pouvais pas arrêter de pleurer et lui, il alluma la lampe. Il me poussa ensuite un peu, mais je continuais à trembler la tête baisser.
- Regarde-moi, dit-il en me prenant le menton. Arrête de pleurer et dit moi ce qui ne va pas ?
- Je... Je suis pire que ... que toi! Je l'ai tué! C'est à cause de moi qu'elle est morte ! , criais-je avant d'éclater en pleure à nouveau
Il se décida enfin à me prendre dans ses bras et moi je continuais à me vider dans sa chaleur réconfortante. Il se recoucha ensuite, m'entraînant avec lui et voyant que je tremblais toujours, il me couvrit avec les couvertures. Il se leva ensuite, me laissant seule.
- Non ! S'il -te plaît me... me laisse pas ! Je t'en prie!
- Ne t'inquiète pas ma belle. Je suis là. Je vais juste monter le chauffage pour que tu te réchauffes.
Quand ce fus fait, il me reprit dans ses bras le plus tendrement possible et m'embrassa sur le front. Je tremblais beaucoup moins et lorsqu'il commença à me tapoter le dos en de douces caresses , je fermais les yeux et m'endormis.
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