Chapitre 22
Ce ton d'hésitation pendant toute notre conversation et ses doutes... Elle n'était pas comme d'habitude. Quelque chose la tracassait, j'en étais sûre.
Demain sera un autre jour.
***
Il referma bruyamment le cahier et le posa là où il l'avait trouvé dans la chambre déserte.
Elle commençait à se douter de trop de choses et il fallait absolument arrêter cela. Il fallait jouer la dernière carte qui lui restait pour gagner du temps avant la confrontation finale.
Il partit discrètement en veillant à bien refermer la chambre et s'engouffra dans l'ascenseur, muni de son bidon d'essence.
Il ouvrit la porte de la pièce devant laquelle il était arrivé et jeta de l'essence partout sur le sol.
Elle allait arriver dans quelques minutes. Son plan allait être enfin mené à exécution.
***
PDV Marina
Nous marchions en riant vers l'ascenseur, tous ensemble avant de partir faire un tour dans la ville.
Alors que j'étais pliée de rire par les blagues de Juan, je crus entendre un cri qui venait de l'autre côté du couloir.
Je m'arrêtai, intriguée, et je dis aux autres de se taire.
Les bruits continuaient, suivis de coups de poing donnés dans la porte.
Je criai aux autres :
" Il y a un problème ! Venez voir !"
Nous nous précipitâmes vers l'endroit d'où provenait le bruit.
C'était la chambre de Léna !
"Au feu ! A l'aide ! Pitié... "
"Il y a le feu dans la chambre de Léna ! Vite, ouvre ! Hurlai-je.
- J'arrive pas ! C'est totalement bloqué ! On a fermé à clé ! Répondit Evan qui essayait d'ouvrir.
- Mais... Enfoncez la porte ! "
Cria Clara aux garçons.
Ceux-ci se mirent à trois et se jetèrent sur la porte, qui ne bougea pas d'un pouce.
A l'intérieur, nous entendions encore de faibles cris, puis tout d'un coup, plus rien.
Il ne restait qu'une seule solution : je m'élançai vers l'accueil, en criant à tout le monde de venir nous aider.
Je criai à l'hôtelier, sans une once de politesse dans la voix, de nous passer la clé de la chambre de Léna.
Celui-ci, au lieu de me la donner, me dit que ce n'était pas possible, que je n'avais aucun droit...
Mais bon sang !
Je hurlai :
"ESPÈCE DE CRETIN ! LÉNA EST EN TRAIN D'ÊTRE ASPHIXIEE ENFERMÉE DANS LA CHAMBRE QUI BRÛLE !"
Il parut enfin comprendre et me tendit la petite clé.
Je lui arrachai des mains et m'élançai vers la chambre, non sans lui jeter des regards noirs.
Une fois arrivée, je poussai les garçons qui tentaient toujours s'enfonce la porte et l'ouvris fébrilement.
J'entrai, dans la chambre en feu, et mon cœur loupa un battement en voyant le... spectacle auquel j'étais confrontée.
Léna était... à terre... livide et les yeux grands ouverts, un... poignard enfoncé dans le cœur ?!
Je criai et puis, je me sentis m'écrouler, rencontrer quelque chose de très dur et ne voir que du noir.
C'est beau le noir.
***
" Marina ! Marina ! "
Ces voix résonnaient depuis tout à l'heure dans mes tympans, me donnant un profond mal à la tête.
Je tentai de soulever ma tête, mais elle était trop lourde et semblait fixée au sol.
J'ouvris difficilement les yeux, et vis que j'étais sur quelque chose de moelleux... Ah c'est un lit, je ne sais pas... Non dans ma chambre.
J'aperçus Juan et Clara qui me regardaient et crièrent :
"Enfin ! Tu es réveillée ! On a eu peur pour toi !
- Il... Il est quelle heure ? Demandai-je d'une petite voix.
- 13 h 00. Tu as dormi deux heures. Répondit Clara en me souriant.
- Si vous saviez... J'ai fait un horrible cauchemar. J'étais en train de marcher, puis on a entendu des cris, et quand on a ouvert, j'ai vu Léna avec un poignard dans le cœur et à demi brûlée ! Racontai-je, grimaçant en y repensant.
Juan prit tout d'un coup une mine très contrariée et regarda Clara tristement.
" Qu'est-ce qu'il y a ? Questionnai-je, surprise.
- Eh bien... Commença Clara, en s'arrêtant.
- Mais dites-moi ! Dis-je en insistant.
- Hum... "
Juan lança un regard à Clara avant de me dire tout d'un trait :
" C'est... la réalité. "
Je les regardai, ahurie,essayant de comprendre ce qu'ils venaient de me dire.
- Quoi ?
- C'est vrai. Léna est... bien
morte. "
Non non non !
C'est pas possible !
" Vous me faites marcher ! On n'est pas dans les films policiers !" Répliquai-je en riant amèrement.
Mais vu les expressions sérieuses de leurs visages, je compris que...
C'était la vérité.
" Viens. " Dit doucement Clara en m'entraînant avec elle.
Nous descendîmes les escaliers et arrivâmes devant la porte de la chambre de Léna.
Oh...
Mon...
Dieu...
Des pompiers se trouvaient devant la chambre, toute mouillée, rangeant leurs tuyaux.
À côté, plein de personnes de l'hôtel regardaient, effarés.
Et... Devant moi, des ambulanciers étaient en train...
D'emballer le corps et j'eus le temps d'apercevoir son visage blanc noirci par les cendres.
Je détournai en vitesse mon regard, dégoûtée.
Je vis également... Le poignard qui lui transperçait le cœur dans un sachet, tâché de sang.
N'y tenant plus, je remontai en vitesse dans l'ascenseur, suivie de Juan et de Clara.
"C'est... Horrible ! M'exclamai-je une fois que nous étions dans l'ascenseur.
- Oui... Venez on va dans la chambre d'Evan. Adrien y est déjà." Répondit Clara.
Nous nous dirigeâmes vers sa chambre et avons trouvé Adrien et lui-même, assis sur le lit.
" Te voilà Marina ! Alors, remise des émotions ? Demanda Evan.
- Après ce que je viens de voir... Pas trop. Répondis-je en repensant à son visage.
- Mais je comprends pas. Quand on est entrés, le feu n'avait pas atteint toute la chambre. Elle n'était pas encore à l'asphyxie ! S'exclama Juan.
- Aussi, le poignard... C'est que ce n'est pas le feu qui l'a tuée ! On aurait pu la sauver d'une asphyxie. Renchérit Adrien.
- Le médecin légiste a dit que les traces sur le poignard ne lui appartenaient pas. Donc c'est pas elle qui se l'est enfoncée, elle ne s'est pas suicidée. " Conclut Evan.
Ainsi... Quelqu'un que Léna dérangeait a cherché à la supprimer...
Et y a réussi.
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