Chapitre 10

• Je priais pour que tout se passe bien.

***
Ça faisait déjà plus d'une heure que nous faisions du parapente, et nous étions au-dessus d'une grande plaine totalement dépourvue d'arbres.

A côté de moi se trouvait Adrien, derrière Marina et Juan, et Evan à ma gauche.

Alors que tout se passait pour le mieux, le vent se leva d'un coup. 

Surpris, nous avons été déséquilibrés, au tel point que Adrien fit une fausse manœuvre et effectua un looping dans l'air.

"Adrien ? Ça va ? Criai-je en le regardant, inquiétée.

- Oui j'ai eu vraiment peu..." Commença-t-il, mais à cet instant, une autre bourrasque masqua ses paroles et il perdit de nouveau le contrôle de son appareil.

Il commença à tomber dans le vide, en essayant de se rattraper, mais n'y réussissait pas.

J'avais vraiment peur pour lui et je criai de toutes mes forces.

"Faites comme moi, on va essayer de descendre ! " Cria Evan, coupé par les nouvelles tempêtes de vent.

Nous avons donc manœuvré comme lui habilement et nous descendions, mais en contrôlant.

Pendant ce temps, Adrien avait réussi à ralentir sa chute, mais elle était inévitable. En-dessous de nous, comme je vous l'ai déjà dit, c'était une grande plaine, entourée d'arbres.

" Vite, on peut encore le sauver ! Hurlai-je à Evan, en activant mes manœuvres pour descendre.

- Je crois que là c'est trop tard. Répondit-il, en me montrant Adrien qui fonçait vers le sol, à 20 mètres de nous.

Quand nous fûmes totalement descendus à terre, je regardai Adrien qui avait perdu connaissance.

" Il respire encore ! Juan, appelle les secours au 112 ! " Criai-je, en prenant la main d'Adrien.

Je regardai autour de nous. Nous étions seuls au milieu de la plaine, au milieu des arbres.
J'avais l'impression de vivre un cauchemar.

" Ils ne répondent pas ! Lança Juan en tenant son téléphone.

- C'est pas possible ! Ils sont obligés de répondre ! Répliquai-je, impatiente.

Puis une idée me vint.

"Réessaye ! Dis-je, en criant pour qu'il m'entende malgré le vent.

- Ok, je relance. Reprit-il alors si je m'approchais de lui.

Nous entendîmes le bip du téléphone, puis ENFIN quelqu'un décrocha.

Juan lui expliqua rapidement la situation. Pendant ce temps, je regardai Adrien. Il avait la bouche ouverte, et dormait, allongé sur le dos.

Il était vraiment magnifique : quelques mèches tombaient sur son front et son visage bronzé. Ses lèvres étaient à demi-ouvertes et laissaient apercevoir des dents  blanches.

Il paraissait vraiment souffrir intérieurement. Je remarquai que son dos était légèrement tordu.

Juan se tourna vers moi, et me dit :

"C'est bon, ils localisent mon téléphone pour nous situer puis ils envoient une équipe pour aller nous chercher. "

A ce moment, Marina vint vers nous en s'exclamant :

- Attendez ! Je crois qu'avec le matériel ils avaient donné un pistolet de secours !

- De quoi tu parles ? Demandai-je en fronçant les sourcils.

- Mais tu sais, quand on est allés prendre le matériel pour faire du parapente, le jeune homme nous a donné un espèce de pistolet à chacun et il nous a dit qu'il fallait tirer vers le haut au cas où on aurait un problème. " Expliqua-t-elle en s'agitant.

Je réfléchis quelques secondes, ne comprenant pas ce qu'elle voulait dire, puis la lumière se fit dans mon esprit.

Les pistolets de secours... Mais oui !
Le monsieur nous avait même fait une démonstration en expliquant que si un hélicoptère passait, en tirant, ça l'avertirait instantanément.

- Oui, mais si aucun hélicoptère ne passe, on... Répliquai-je, très sceptique.

- Garde espoir ! Je suis sûre qu'il y en aura un qui va passer." M'interrompit-elle.

Comme pour confirmer ce que Marina venait de dire, nous entendîmes un bruit sourd au-dessus de nous.

En levant la tête, nous avons pu apercevoir un hélicoptère qui passait par là.
Instantanément, je saisis le pistolet qui se trouvait accroché à ma ceinture. Je le décrochai rapidement en criant :

" On est sauvés ! "

J'appuyai sur la gâchette, triomphante, regardant l'héli... mais rien ne sortit. Je réessayai, étonnée, quatre fois en vain.
Marina sortit le sien mais c'était trop tard.

L'hélicoptère passa sans nous remarquer, malgré les grands signes que nous lui faisions.

J'étais désespérée et énervée. Je criai à Evan :

" Pourquoi est-ce qu'on t'a écouté, aussi ! Tout ça serait jamais arrivé si on était restés ! M'exclamai-je, vraiment énervée contre tout le monde.

- Calme-toi ! Le temps était parfait, c'est pas ma faute si Adrien a été déconcentré ! Si ça avait été dangereux, on serait tous tombés ! " Répondit-il, en cherchant à défaire son parapente.

Je n'eus pas le temps de répondre car un râle sourd se fit entendre derrière moi.

Je fis immédiatement volte-face et j'aperçus Adrien qui avait ouvert les yeux et qui essayait de murmurer quelque chose d'incompréhensible.

"T'inquiète pas, ça va aller." Murmurai-je à son oreille en lui prenant la main.

" Clara, j'ai super mal. Réussit-il à articuler dans un souffle.

- Où ? Questionnai-je en parlant plutôt bas.

- Au dos, je ne le sens plus du tout. J'ai peur, j'ai l'impression qu'il est paralysé. Clara... Commença-t-il en s'interrompant pour pousser un gémissement de douleur.

- Je suis là, bas-toi Adrien, fais-le pour nous, pour moi... " Soufflai-je en lui caressant la main.

Il referma les yeux mais j'entendis un gémissement. Peu à peu, sa respiration se calma.

Les minutes passaient et personne ne venait. Je perdis totalement patience et m'exclamai à Juan :

- Rappelle-les, ils ont dû oublier notre appel, personne ne vient ! Je commence vraiment à en avoir marre !

Il secoua la tête sans parler. Je me calmai rapidement, toujours énervée.

Mais pourquoi ces fichus secours mettaient-ils autant de temps ?

Cela faisait maintenant plus d'une heure que nous attendions.

Une heure qui me paraissait être une éternité, que nous étions silencieux, à veiller sur Adrien.

                  ***
Il referma le cahier en riant. Ils ne risquaient pas de s'en sortir avant bien longtemps.

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