Chapitre 3
Chapitre 3
Le réveil fut difficile et douloureux. Une migraine m'élançait la tête, alors que je gardais les yeux fermés en grognant. Bougeant ma main pour la passer sur ma tête, je me rendis compte qu'autour de moi, mon environnement bougeait et j'ouvris les yeux doucement pour comprendre ce qu'il se passait.
Un plafond.
Une banquette.
Un paysage qui défilait à toute allure.
Je me redressai rapidement en me rappelant de ce qu'il s'était passé sur le territoire du clan et je tournai la tête pour jeter un coup d'oeil à mon chauffeur qui se concentrait sur la route.
- Tren !
Il sursauta au son de ma voix et tourna la tête rapidement pour me voir complètement éveillée.
- Pas maintenant Flolène, dit-il simplement en reportant son attention sur la route.
- Mais...
- Pas maintenant, répéta-t-il plus durement.
Malgré la peur qui me nouait le ventre, je sentis la colère monter en moi. Comment pouvait-il ne pas comprendre que j'étais perdue ?!
- Tren !! criai-je avec force en me mettant assise correctement.
- Quoi ?! grogna-t-il en gardant les yeux rivés sur la route.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?! Et où on est ?! Et le clan ? Ma mère ?...
- On fuit, me coupa-t-il.
- Quoi ?! Mais pourquoi ?!
- J'en sais rien. Mais quelqu'un est à ta recherche.
Je ne comprenais plus rien. Pourquoi quelqu'un me rechercherait alors que mon existence avait été cachée aux yeux du monde ? Seuls les membres du clan me connaissaient, alors pourquoi ?!
- Maintenant, tu te tais. Et laisse-moi me concentrer. J'ai besoin de cacher notre présence et ce n'est pas en t'agitant que j'y arriverai. Je te demande juste de me faire confiance et de rester silencieuse.
Je serrai les poings malgré moi, énervée contre lui, même si je savais que ce qu'il faisait, c'était pour me sauver. Pour me protéger.
Et surtout pour éviter de répandre cette fichue malédiction.
Grinçant des dents, je regardai par la fenêtre pour voir un paysage inconnu défiler sous mes yeux. Je n'étais jamais sortie du territoire du clan, et pourtant, aujourd'hui, j'étais à l'extérieur... Et c'était tellement excitant et terrifiant à la fois. Je laissai mes yeux se poser sur chaque recoin autant de temps que je le pouvais, comme si je pouvais imprimer ces images dans mon cerveau à jamais.
Parce qu'après tout, quand le problème sera résolu, je devrai à nouveau être éloignée de tout.
Rien qu'à cette idée, je sentis un pincement au coeur. J'étais enfin à deux doigts de la liberté, même si la situation n'était pas idéale. Pour le moment, j'étais hors de cette fichue prison dorée.
Je soupirai en passant une main sur la vitre, comme si je pouvais toucher tout ce qui se trouvait sous mes yeux et j'observai les arbres qui constituaient la forêt.
Quand quelque chose retint mon attention.
De grandes masses bougeaient aussi rapidement que la voiture et je dus forcer sur ma vue pour mieux apercevoir de quoi il s'agissait. Des loups ! Ils étaient différenciables par la couleur de leur fourrure et leur différente taille. La masse la plus imposante était à l'avant avec un autre loup de couleur grise à ses côtés, alors que les plus petits suivaient à l'arrière.
- Waouh, soufflai-je.
Je ne connaissais l'existence des loups que par les livres.
C'était la première fois que j'en voyais et cette vue était époustouflante. Rien à voir avec les photos d'un livre. C'était cent fois mieux de les voir en réalité !
Mes doigts passèrent sur les contours de ces êtres comme si je pouvais les caresser et je soupirai lorsqu'ils disparurent de ma vue.
Comme si tout ça n'avait été qu'une illusion.
Cette simple vision avait réussi à me divertir assez longtemps pour que je laisse le gardien se concentrer, mais maintenant que ces loups n'étaient plus à ma portée, je n'avais pas d'autres choix que de ressentir à nouveau la panique me submerger, alors que je me demandais ce qu'il se passait.
Je me tournai pour voir que Tren s'était mis à mordre son pouce, tout en tenant toujours le volant. Il semblait tellement concentré, que je n'osais pas faire de bruit. Je savais qu'il avait besoin de toute son attention sur la route, et aussi sur les sorts qu'il lançait afin de cacher notre présence.
Il devait être épuisé avec tout ce qu'il avait fait...
- Tren..., fis-je doucement en me rapprochant de son siège.
- Pas maintenant Flo'.
- Laisse-moi t'aider !
- Non.
- Pourquoi ?!
- C'est mon devoir de te protéger.
- Oublie une minute ce que tu dois faire ! Et laisse-moi t'aider ! On est amis, merde ! Je sais utiliser les sorts de camouflage aussi !
- Non.
- Comment ça, non ?
- J'utilise des sorts que tu n'as jamais appris. Seuls les gardiens ont eu cette formation.
- Tu t'épuises, Tren ! Au bout d'une heure, tu seras complètement assomé ! D'ailleurs, depuis combien de temps est-ce que tu es comme ça ?! Tu penses vraiment tenir de cette manière ?!
Il secoua la tête de gauche à droite.
- Ça va aller. Je sais ce que je fais.
Je voulus rétorquer, mais d'un coup, j'aperçus comme il l'avait également vu, qu'une meute de loups venait de surgir sur la route. Instinctivement, je criai en sentant mon coeur battre à toute allure.
Tren allait les percuter !
Je mis ma main sur le volant en le faisant tourner, afin de dévier la trajectoire de la voiture, pour les éviter, et surpris, Tren ne put que braquer dans le sens inverse qu'après avoir percuté un loup qui se trouvait encore sur le chemin.
La voiture s'arrêta, et ébranlée par ce qu'il venait de se passer, je reprenais mon souffle, tout en entendant Tren respirer bruyamment. Des grognements se firent entendre et je tournai la tête en même tant que mon ami pour voir que la meute nous observait avec fureur.
- Merde ! jura Tren. Le sort s'est brisé !
Avec le sort qu'il avait lancé, personne ne pouvait sentir notre présence et encore moins voir la voiture. Ces loups ne savaient pas que nous étions sur la route quand ils avaient décidé de s'arrêter sur le bitume. En perdant sa concentration, pris par surprise, Tren avait cessé de maintenir le sort de camouflage, et maintenant, nous étions visibles face à des loups complètement furieux que nous ayons percuté l'un des leurs.
- On fait quoi ?!
- On se casse !
Il appuya sur la pédale d'accélération et jeta un coup d'oeil dans le rétroviseur pour voir que des loups s'étaient mis à nous poursuivre.
- Ils nous suivent !
- J'essaye de remettre en place le sort, grogna-t-il. Alors tais- toi Flolène !
Je gardais les yeux rivés sur les loups qui nous suivaient à la trace. Le plus grand que j'avais remarqué avec son pelage noir tâché de blanc était celui qui nous rattrapait. Ses babines étaient retroussées, révelant ses grands crocs aiguisés, grognant aussi fort qu'il le pouvait pour montrer sa fureur.
- On aurait peut-être pu les aider !
- Non. Ce sont des loups-garous. Ils nous auraient déchiqueté en morceaux.
- Mais... on a percuté l'un des leurs !
- C'était un accident.
Mes yeux ne quittaient pas cet énorme animal et je le vis accélerer son allure, sa fureur prenant le dessus.
- Tren... il se rapproche !
- Fais chier !
La voiture accéléra encore plus, mais le loup tenait l'allure, alors que j'apercevais le gris qui était juste derrière lui. J'étais fascinée et étrangement, je ne ressentais plus aucune peur. C'était comme si j'étais apaisée seulement en les voyant... Mon corps se mit à bouger de lui-même, ma main se tendant vers eux, comme si je souhaitais les caresser ou les calmer, et je sentis mon coeur rater un battement. Une étrange sensation de malaise me prit et je perçus mon corps se tendre.
Une vive douleur apparut le long de ma colonne vertébrale et je criai de douleur en sentant mon corps se arquer. La peur prit place, alors que je cessais de regarder ces loups, pour me laisser tomber sur la banquette de la voiture, recroquevillée sur moi-même à cause de toute cette souffrance que je ressentais.
J'entendais à peine la voix de Tren qui criait mon prénom. Tout mon être était focalisé sur les élancements qui apparaissaient dans mon corps et je ne pouvais pas étouffer mes cris. J'avais l'impression que si je cherchais à les contenir, ça ne ferait qu'empirer mon cas.
J'étais comme en feu, mais également prise de tremblements. Je frissonnais sous la douleur, incapable de bouger de ma position. Comme transpercée d'aiguilles réparties sur chaque surface de ma peau.
De la torture.
Je n'avais jamais autant souffert.
- FLOLENE !
La voix de Tren me parvint à l'oreille et je tournai la tête lentement pour voir en écarquillant des yeux qu'il ne regardait pas la route, mais dans ma direction. Il ne vit pas alors qu'un loup venait de surgir devant la voiture et il donna un grand coup de patte qui fit valser le véhicule.
Tout se passa tellement rapidement.
Désorientée, je l'étais, alors que la voiture était retournée sur la route. Je sentais un liquide chaud se répandre autour de moi, alors que tout était flou. J'avais mal partout et la douleur qui était survenue peu avant avait légèrement diminué.
Comment en étions-nous arrivés à là ?
Pour quoi au juste ?
Je bougeai doucement mes membres, tendant ma main vers Tren qui gémissait de douleur à l'avant. Les éclats de la vitre de la voiture étaient éparpillés et je le vis grogner alors qu'il cherchait à retirer sa ceinture.
- Tren..., soufflai-je doucement.
Ma voix était basse et j'avais un goût métallique dans la bouche. J'avais comme une sorte de pression qui était exercée sur ma cage thoracique.
- Tren, répétai-je.
Il était en train de se débattre à l'avant et je forçai sur mes bras pour tenter de me rapprocher de lui, mais une vive douleur se répandit le long de ma jambe et je gémis de douleur. Entendant des bruits de pas et des voix extérieures, je tournai la tête pour voir des pattes noires. Des pattes grises.
Des grognements.
Ils devaient sentir le sang. Ils devaient entendre les battements de nos coeurs. Ils devaient se réjouir car ils étaient sur le point de se venger.
Une main attrapa la mienne et je sursautai, sur le point de crier, mais je m'aperçus qu'il s'agissait de Tren et je lâchai un soupir de soulagement. Il avait réussi à se retirer du siège.
- On va s'en sortir, me murmura-t-il.
Je hochai la tête, alors qu'il se rapprochait de moi, pour me prendre dans ses bras. Il avait du sang qui s'écoulait de son front et de sa lèvre inférieure.
- Tout va bien. Je vais nous sortir de là.
- Ils sont là, lui dis-je en regardant vers l'extérieur.
- Je sais...
Il poussa sur ses pieds, tout en me gardant contre lui et je serrai les dents pour ne pas montrer que je souffrais. Mes mains étaient accrochées à sa veste de gardien et je l'entendis incanter doucement.
- Non ! criai-je. Fais pas ça !
Il tentait de me soigner alors qu'il était quasiment à bout de forces. S'il continuait de cette manière à utiliser autant sa magie, il allait finir par se vider de son énergie magique et cesser complètement de vivre. Agir de cette manière pouvait être fatale. De plus, il continuait à nous pousser tous les deux pour nous faire sortir de la carcasse de la voiture en miette.
La lumière de l'extérieure m'éblouit et je me blottis contre le torse de Tren. Des grognements me parvinrent et j'osai lever la tête pour voir que les deux loups qui nous avaient poursuivis étaient devant nous et se tenaient prêt à nous attaquer. Tren ne se focalisait pas sur eux, il tentait toujours de me soigner, alors qu'il était bien trop fatigué.
- Arrête ! Tu vas mourir si tu continues ! m'écriai-je.
Il me jeta un coup d'oeil et soupira avant de déposer un baiser sur mon front.
- Tout va bien.
- Non ! Tu t'épuises ! Je vais bien !
Un grognement nous figea et Tren tourna la tête pour voir les deux loups. Il resserra son emprise sur moi, alors que nous étions tous deux en sangs, allongés sur le bitume. Le plus imposant des loups fit quelques pas dans notre direction et sembla sentir quelque chose. Il posa ensuite ses yeux d'un ambre incroyablement fascinant sur moi et je me perdis dans son regard.
Je sentis un frisson me parcourir et cette sensation étrange de détenir un sablier dans ma main.
L'énorme loup s'avança comme s'il était intrigué et Tren me bloqua de sa vue, puis j'entendis un grondement sinistre. Je frissonnai encore plus, le coeur battant, la peur au ventre.
Des craquements se firent entendre alors que je me demandais ce qu'il se passait.
- MIENNE, tonna une voix grave.
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Hello !
Comme j'ai vu qu'il y avait eu pas mal de votes et de commentaires, je me suis dépêchée d'écrire ce chapitre pour vous le poster ! :D
Merci pour tous vos votes et commentaires, ça me fait plaisir ! ♥ Je suis contente de voir que cette histoire plait à beaucoup de monde !
Et j'espère que ce chapitre vous a plu aussi !
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- Rendez-vous au prochain chapitre ! :)
Kiiiiiss ♥
Le 14 novembre 2016
°revu le 3.06.2017°
© Cette histoire m'appartient, merci de me prévenir pour tout plagiat. ©
Edit le 30.09.2019 à 11:25
Lil
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