Chapitre 19
Chapitre 19
- Nom, prénom et numéro d'identification.
J'étais menottée et toujours dans ma cage. Et il faut le dire, mais flotter dans les airs de cette manière devant des tas de contrôleurs qui m'intimidaient ne me rassuraient pas du tout. Et puis, cette femme qui m'interrogeait, assise derrière son bureau avait cet air strict des professeurs que j'avais pu voir dans certains films.
J'ai gémi à nouveau lorsque j'ai senti une décharge me parcourir le corps et cette femme sourit.
- Je te conseille de me répondre, au lieu de me faire perdre mon temps.
- Flo-Flolène... Filigna.
- Numéro d'identification.
Qu'est-ce que c'était que ça au juste ? Les Anciens et ma mère ne m'avaient jamais parlé de ça. Pareil pour Tren et Marcie.
- Numéro d'identification, répéta-t-elle alors que je recevais d'autres décharges.
- J-je... ne s-sais... p-pas.
- Tu penses pouvoir te moquer de moi de cette manière ? Tout le monde connait son numéro d'identification ! A quoi bon pousser tous les enfants de maternelle à le retenir si c'est pour l'oublier des années plus tard ?!
L'intensité des décharges avait augmenté pendant son speech, et j'avais beau me creuser les méninges, on ne m'avait jamais rien appris de tel.
- Tu vas la tuer, Vura.
- Ce ne sera pas une grande perte, cracha-t-elle.
Si seulement elle savait que je pouvais être la cause de la perte de toutes espèces vivantes sur cette terre...
- Les vermines de son genre, il faut les traquer et les éradiquer. Des moins que rien comme eux, ne méritent pas de vivre. Ils sont des menaces pour la paix.
- Vura !!
La voix avait été puissante et dure, à un point tel que les décharges ont cessé, me faisant soupirer de soulagement, alors que les larmes m'étaient montées aux yeux.
Qu'est-ce que j'avais fais pour mériter tout ça ?
J'ai osé regarder la personne qui était intervenue. Il était grand, et avait de longs cheveux dorés qui pouvaient le faire ressembler à un ange, mais ses yeux rouges contrastaient et faisaient peur. Malgré la cage électrique qui me donnait des décharges au moindre mouvement, j'ai eu un mouvement de recul, et j'ai gémi sous la douleur, attirant son attention sur moi.
Ses yeux croisèrent les miens, et redevinrent immédiatement d'un brun chaleureux, me faisant déglutir péniblement face à ce changement.
- Elle ne sait vraiment rien.
- Mais..., tenta-t-elle.
- Pas de "mais" ! tonna-t-il en se tournant vers la femme qui m'avait torturé. Elle ne sait absolument rien, je peux le sentir.
- Bien, monsieur.
La porte de la cage émit un bip et s'ouvrit brusquement. Surprise, et ne m'étant pas retrouvée debout depuis un moment, je suis tombée par terre en gémissant.
- Tout va bien ?
Une main se tendit sous mes yeux, et j'ai à nouveau eu un mouvement de recul, en regardant l'homme qui m'avait sauvé de cette femme. Qui était-il au juste ?
- Je ne te veux aucun mal.
Mes jambes étaient engourdis à cause de mon inaction. Coincée à cause de ma bulle, je n'avais pas pu me mouvoir, et maintenant, je peinais à me lever. J'ai senti des mains me soulever par les aisselles et j'ai écarquillé des yeux.
- Doucement...
J'ai voulu me débattre pour me dégager de sa prise, mais il était fort, et malgré son ton doux, il était fermement décidé à ne pas me lâcher. J'ai jeté un coup d'oeil autour de moi pour voir tou sles contrôleurs nous dévisager avec surprise et intérêt, me faisant comprendre que cet homme n'agissait pas de cette manière normalement. Il me souleva et me soutint, un bras sous mes genoux, et l'autre me tenant le dos, pour me garder contre son torse.
Ma partie animale n'aimait pas ça et avant que je ne puisse contrôler quoi que ce soit, ma main se transforma rapidement en patte de louve, et l'attaqua afin qu'il me lâche.
Ce qui fonctionna.
Mais je suis tombée par terre, alors qu'il avait reculé sous la surprise. J'ai grogné en me massant le derrière et je me suis relevée, en apercevant que tardivement que les contrôleurs s'étaient mis en posture de défense, prêt à m'attaquer.
- STOP !
L'homme avait hurlé faisant sursauter tous ses coéquipiers, et moi par la même occasion.
- TOUT LE MONDE DEHORS.
Certains voulurent protester, mais son regard les fit taire d'un coup. Et peu à peu, la pièce dans laquelle je me trouvais, se vida, me laissant seule avec cet homme étrange.
Qu'allait-il me faire ?
- Tout va bien, me dit-il doucement sans pour autant esquisser le moindre geste vers moi.
Il semblait avoir pris le ton le plus rassurant pour éviter que je ne m'enfuie. Mais comment pouvais-je fuir alors que je me retrouvais dans un lieu inconnu ?
- Je m'appelle Xanio, et je suis le chef-adjoint de cette équipe de bras cassés. Je suis désolé qu'il t'ait traité de cette manière, mais ils ne pouvaient pas savoir que c'était la première fois que tu entendais parler de ça.
- C-comment... est-ce que vous savez ?
Il sourit doucement, donnant à son visage, un air angélique.
- Tu sens l'innocence.
J'ai arqué un sourcil. J'avais pour habitude d'avoir déjà entendu que quelqu'un pouvait sentir bon, ou encore l'inverse, puer. Mais sentir l'innocence. Est-ce que c'était possible ?
- Tes parents ont du te garder confiner pour que tu ne sois au courant de rien... Quel âge as-tu ?
Est-ce que je pouvais vraiment faire confiance à cet homme qui avait débarqué de cette manière ? Mais il m'avait quand même sauvé de cette femme qui me torturait face à tout le monde...
- 18 ans...
Il hocha la tête comme s'il comprenait, tout en se tenant le menton pour réfléchir.
- Y aurait-il un moyen pour moi de contacter tes parents ?
Le truc, c'est que je ne savais pas comment faire pour contacter Tren, ma mère ou Marcie... C'était soit les rêves, soit rien du tout. Et hors de question que je m'endorme tant que je ne serais pas en sécurité près de quelqu'un que je connaissais.
- N-non.
- Très bien. Nous allons devoir passer une annonce, et s'ils te reconnaissent, ils viendront te chercher. D'accord ?
S'il faisait ça... qui arriverait en premier pour venir me chercher ? Le clan Van Der Sand ou bien la meute d'Alejandro ? Car je ne doutais pas que l'information leur parviendrait.
- Oui.
- Parfait !
Il fit quelques pas dans ma direction, puis à quelques pas de moi, il s'arrêta avant de me tendre sa main. Cette même main que j'avais rejeté peu avant. Il me regarda avec un sourire chaleureux, en attendant que j'accepte, et ne voyant pas d'autres choix s'offrir à moi, j'ai posé ma main dans la sienne. J'ai senti un frisson me parcourir le corps lorsque ma main entra en contact avec la sienne, et j'ai automatiquement dévié mon regard pour planter mes yeux dans les siens. Son sourire s'agrandit comme s'il avait compris quelque chose, puis il m'aida à me relever, avant que ses yeux ne se posent sur mon autre main.
- Ton Alpha t'a permise de sortir alors que tu ne te contrôles pas totalement ?
Je ne pouvais pas lui dire que je m'étais enfuie de mon âme soeur !
- J'ai perdu de vue les membres de la meute, alors que je me promenais en ville..., mentis-je.
- Je vois.
Au lieu de lâcher ma main, il la conserva dans la sienne, et me fit sortir de la pièce grise. Il était grand, c'était indéniable, et je n'étais pas de taille face à lui. Ce serait presque comme se confronter à un mur. C'était soit se le prendre en pleine face et se faire très mal, soit le briser complètement pour pouvoir le traverser. J'étais plutôt dans le premier cas, et j'avais suffisamment subi pour le moment. Autant attendre et observer ce qui allait se passer.
Prenant l'ascenseur, il appuya sur un bouton qui nous fit monter à un étage où se trouvaient des tas de bureau et les contrôleurs. J'ai croisé le regard de la femme qui m'avait interrogé, et instinctivement, je me suis cachée derrière Xanio.
- Testaros.
- Oui, monsieur ?
Une femme aux longs cheveux verts et aux oreilles pointues se leva de sa chaise et marcha jusqu'à nous, se positionnant comme un piquet devant nous.
- Prends l'apparence de cette jeune femme et publie une annonce dans la ville, afin que ses parents puissent venir la chercher.
- A vos ordres.
Et alors que je me creusais la tête en cherchant à comprendre ce qu'il voulait dire par "prends l'apparence", je la vis se transformer sous mes yeux. J'ai écarquillé des yeux en voyant que je faisais face à moi-même. Ce n'était pas un sortilège. C'était autre chose !
Un sort aurait seulement donné l'illusion aux autres qu'il s'agissait de moi, mais là, au contraire, je pouvais clairement distinguer que chaque parcelle de sa peau avait été modifiée pour devenir... la mienne.
- Parfait. Occupe-toi de ça rapidement.
- Oui, monsieur.
Je n'avais jamais eu vraiment le loisir d'entendre ma propre voix. Je n'étais pas du genre à m'enregistrer lorsque je chantais sous la douche, et je n'avais jamais vu de vidéo de moi quand j'étais petite. Alors quand j'ai entendu sa voix qui était en faite la mienne, j'ai eu comme un arrêt au niveau de mes connexions neuronales.
Oui, parce que je trouvais ma voix vraiment terrible.
Peut-être fallait-il que j'arrête de parler à partir de maintenant, pour le bien de tous ?
- Un souci ? me demanda Xanio.
- Ah, euh n-non !
- Allons dans mon bureau.
Il me guida vers un espace spacieux, où se trouvaient de nombreux canapés, et un bureau en verre. Il lâcha ma main et me fit signe de m'installer alors qu'il claquait des doigts de l'autre main. Un homme apparut, et j'ai reconnu celui qui m'avait conseillé de ne plus bouger. Lorsqu'il me vit, il fronça les sourcils comme s'il n'y croyait pas ses yeux, mais reporta très vite son attention sur l'homme qui l'avait appelé.
- Apporte de quoi rassasier notre convive.
J'étais tout aussi perplexe que Bojal, mais ce dernier s'exécuta, et partit, me laissant seule avec cet homme qui était décidément bien mystérieux. Pourquoi me traitait-il de cette manière ?
- Comment va ta très chère mère ?
Je l'ai regardé avec suspicion. D'où la connaissait-il ?
- Ne me regarde pas de cette manière.
- Qui êtes vous au juste ?
- Disons un très vieil ami à ta mère. Elle s'est portée disparue du jour au lendemain. Sans me prévenir.
- Comment ça ?
- J'ai connu ta mère depuis le plus jeune âge. Nous avions passé notre enfance ensemble, mais elle est passée par un cap qui ne l'a pas réussi. Tomber enceinte d'un chien et elle a fui sans rien me dire.
- Et vous pensez qu'elle va venir me chercher, et qu'enfin vous pourrez la revoir ?
- En effet.
- Alors quoi ? Vous allez vous prendre dans les bras et rattraper le bon vieux temps ?
- Non. Je suis bien plus intéressé par le poids qui pèse sur le nom des Filigna.
Je me suis figée en le regardant les yeux complètement écarquillés. Il savait. Il était au courant pour la malédiction.
- J'ai toujours porté un intérêt sur ce genre de chose, et puis ta mère n'a jamais voulu m'en parler. J'ai du faire quelques recherches avant de trouver le moindre indice.
Il se rapprocha de moi, sans me quitter des yeux.
- Et il est facile d'en conclure que tu as rencontré ton âme soeur.
Il se mit complètement face à moi, toujours debout, me dominant de tout son corps, et j'ai senti mon coeur accélérer.
- Dire que le sort du monde repose sur une frêle petite fille comme toi...
J'ai senti quelque chose de froid se poser sur ma gorge, et j'étais figée. Cet homme avait bougé tellement rapidement que je ne l'avais pas vu, mais son ongle semblait tranchante contre ma peau, et j'avais même peur d'inspirer ou d'expirer.
- Un seul geste de ma part et le sort du monde est condamné.
J'ai sursauté lorsque quelqu'un arriva, et il se retira comme si de rien n'était, reculant le sourire aux lèvres, alors que Bojal nous faisait face avec un visage neutre.
Je ne serais finalement jamais en sécurité tant que cette malédiction pesait sur moi.
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Helloooooooo !! :)
Voici un nouveau chapitre ! J'espère qu'il vous a plu ! :)
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Présence de fautes en tout genre. A éditer.
Lil' 10.02.2016 ©
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