Chapitre 16

Chapitre 16

- Tu n'es plus électrique depuis deux jours seulement.

J'ai hoché la tête en ingurgitant les informations qu'il venait de me fournir.

- Et cet homme dans la forêt ?

- Ne t'inquiète pas. Il ne te fera jamais aucun mal.

- Enfin... je veux dire... est-ce qu'il est encore en mauvais état ? Ou mes pouvoirs se sont calmés depuis ?

J'avais compris que cet homme qui avait subi le courroux de mes pouvoirs n'était autre que Ragnil, un elfe, et qu'il se trouvait dans les cachots de la meute, bien éloignée de tout le monde, parce qu'il était dangereux.

Mais dans quel état était-il ?

- Surement pire qu'avant.

Je me suis mordue l'intérieure de la joue pour ne pas rire. J'avais presque pitié de lui maintenant. Mais il n'avait que ce qu'il mérite, n'est-ce pas ? Mais je savais que c'était la dernière vague avant qu'il ne soit délivré. Ensuite, mes pouvoirs cesseront de me puiser de l'énergie. Et peut-être qu'enfin, je pourrais les contrôler normalement.

Mais c'était surement trop demander.

- C'est après lui que tu es parti... tout à l'heure ?

Il soupira avant de s'asseoir sur le lit, en passant une main dans ses cheveux. J'étais moi-même sur le lit, assise en tailleur, et je le regardais avec curiosité. N'était-il vraiment pas au courant des rêves ? Son loup le bloquait peut-être... ou me mentait-il ? Mais quel serait l'intérêt ?

Les rêves que nous avions étaient une tout autre dimension... parce qu'en réalité, dès que j'étais bien trop proche de lui, je ressentais ce sablier constamment dans ma main, et j'y jetais parfois un coup d'oeil inquiet en voyant le temps qui avait déjà défilé. Mais dans ces rêves où il serait l'ours... je n'avais pas ressenti ce sablier... sinon, j'aurais deviné que c'était lui... ou pas...

- Oui, finit-il par dire.

Il tourna la tête pour me regarder, ses yeux ambres brillant d'une lueur dont je n'arrivais pas à mettre le doigt dessus.

- Mais ce n'était pas lui... Qui que ce soit, je finirai bien par trouver la personne qui a osé me planter comme un vulgaire vampire.

Ses yeux se sont assombris et j'ai dégluti péniblement. Je n'avais pas peur pour Harry, au contraire, je sentais que j'avais moi-même envie de me venger pour ce qu'il avait fait à Alejandro, mais c'était plutôt mon corps qui ressentait mon âme soeur comme une menace. Il ne m'avait pas quitté du regard, et ses poings étaient serrés contre le drap.

Ce mec avait juste des soucis de possessivité, mais aussi de  contrôle. Je savais que c'était un loup garou, mais... à chaque fois qu'il se mettait en colère, il y avait cette aura autour de lui, comme si son loup prenait contrôle de lui, et même ma partie louve le ressentait.

Il s'approcha sans me quitter des yeux, et s'asseya à ma droite, alors que mon corps se tendait à cette simple proximité. Il imita ma posture, et inspira plusieurs fois fortement en fermant les yeux. Puis peu à peu, la pression autour de moi diminua, mon corps se détendit aussitôt.

- Pardon.

J'ai levé la tête pour le regarder en arquant un sourcil.

- Pardon, répéta-t-il.

- Pour quoi ?

- Pour mes sautes d'humeur. Mon loup, cette part animale que j'ai... elle n'espère que se manifester pour se venger, mais aussi pour te protéger.

J'ai senti ses doigts sur ma joue et j'ai ressenti des frissons dans tout mon corps.

- Je ne veux pas te voir blessée.

J'ai hoché doucement la tête, soudain avide de son toucher, mon visage se pencha un peu pour qu'il puisse capturer ma joue.

J'avais fermé les yeux en savourant son toucher. Ses doigts étaient chaudes et légèrement rêches surement dues à ses nombreux combats ou entrainements, mais c'était agréable. Je savais que cette permission que je m'étais donnée, malgré le temps de sa vie qui s'écoulait, n'était seulement parce que je savais que les gardiens ne tarderaient pas à intervenir.

- Est-ce que... tu entends une voix qui correspondrait à ton loup ?

J'avais rouvert les yeux pour le regarder avec curiosité. Il me fixait, sa main toujours sur mon visage, et il secoua la tête de gauche à droite.

- Mon loup, est seulement une part animale, plutôt un instinct. Tu as aussi cette part en toi, mais tu la ressens plus faiblement.

- Mes pouvoirs de sorcier sont bien plus dominants.

- Et incontrolables, termina-t-il.

J'ai grimacé, et il passa son pouce sur mon nez sans pour autant me lâcher.

- Depuis quand as-tu tes pouvoirs ?

- ...Ca fait quelques années déjà...

- Et tu n'arrives toujours pas à les contrôler... Qui de tes parents avaient des pouvoirs ?

- Ma mère.

- Ton père était donc un loup garou...

J'ai acquiescé, alors qu'il continuait de passer ses doigts sur mon visage.

- Pourquoi étais-tu sur la route avec un sorcier ?

Je me suis rappellée du jour de mon réveil dans la voiture avec Tren, puis du loup percuté...

- Le loup ! Celui qu'on a percuté par accident ! Comment va-t-il ?!

J'avais honte de ne pas avoir pensé à lui bien avant, alors que nous étions responsable de ce qui était arrivé.

- Il va bien. Son côté loup l'a complètement soigné, ne t'inquiète pas.

J'ai poussé un soupir de soulagement.

- Que faisiez-vous sur la route avec un sort d'invisibilité ?

Je me suis mordue la lèvre inférieure. Il fallait que je trouve une excuse. Je ne pouvais pas lui parler du clan, et encore moins de la malédiction qui me reliait au territoire Van der Sand.

- Nous étions sortis en cachette...

- Pour quoi ?

- Euh...

J'avais perçu ses yeux s'assombrir, alors qu'il se trouvait face à moi maintenant, sa main tenant toujours mon visage.

- P-pour aller au cinéma.

Mensonge. Je ne savais même pas comment faire pour aller au cinéma. Je ne savais même pas à quoi ces lieux pouvaient ressembler.

- Et tes parents ?

- I-ils n'étaient pas au courant.

Enfin, si en quelque sorte.

- Qui était cet homme pour toi ?

Son visage s'était rapproché du mien, et j'ai dégluti péniblement, sentant mon coeur s'emballer du à sa proximité, mais aussi face à l'interrogatoire que je subissais.

- Un ami d'enfance.

- Mais encore ?

- C'est seulement un ami !

- Alors pourquoi ton coeur bat si vite et si fort ?

Il désigna ma poitrine de sa main libre. Il était capable de l'entendre, je ne devais même pas être surprise, mais je l'étais quand même.

- A c-cause de t-toi !

J'ai senti le rouge me monter aux joues et j'ai baissé les yeux. Sa main releva mon visage, et j'ai senti un contact sur mon nez. J'ai écarquillé des yeux en sentant son nez entrer en contact avec le mien. Il s'y frotta doucement, ses yeux fermés, et j'ai senti mes joues chauffer encore plus, alors qu'il était si proche. Il suffisait qu'il avance légèrement et nos lèvres pouvaient se toucher. Je sentais la pression autour de moi, tout semblait être devenu électrique, et il paraissait pourtant si calme.

- On devrait rester comme ça plus souvent, souffla-t-il.

J'ai senti son souffle s'abattre sur ma peau, et j'ai dégluti péniblement. J'étais sur le point de me téléporter... Et comme s'il l'avait compris, il se détacha doucement de moi avant de sourire de toutes ses dents.

- Tu es vraiment mignonne quand tu es embarrassée.

Gênée, j'ai attrapé l'oreiller qui était à ma portée et je le lui ai balancé à la figure.

- Te moque pas de moi !

Le coussin tomba sur le lit, et je l'ai vu, les yeux fermés. Puis il éclata de rire en se tenant le ventre. Stupéfaite de sa réaction, je l'ai regardé comme s'il avait plusieurs têtes, et il le remarqua, alors qu'il riait encore.

- Personne n'avait encore jamais osé me balancer un oreiller.

Et il repartit dans un fou rire.

Je ne le comprenais plus. Il était devenu fou ? Trop de proximité l'aurait rendu dans cet état ? J'ai attrapé l'autre oreiller et je l'ai lancé dans sa direction dans l'espoir de le faire taire. Même si j'aimais beaucoup entendre son rire, étrangement, cette fois-ci, ça ne faisait que me taper sur les nerfs.

- Arrête de rire !

Cette fois-ci, il attrapa le coussin, avant de s'essuyer les yeux.

- Je n'avais pas ri de cette manière depuis longtemps... merci.

- Tu n'es pas censé être dans ton bureau et remplir tes devoirs d'Alpha ?

- Un Alpha ne passe pas son temps dans un bureau. Il doit aussi s'occuper de son âme soeur qu'il n'a pas pu voir depuis des jours. D'ailleurs, c'était stupide de ta part d'avoir soigné les loups de la meute dans ton état ! Leur côté loup les soignait déjà. Ils auraient guéri au bout de quelques heures. Au lieu de quoi, tu as mis ta vie en danger !

J'étais fière de ce que j'avais pu faire ce jour-là. C'était bien la première fois que j'avais fais mon propre choix en utilisant ma magie. Et maintenant... il m'en voulait. J'ai senti ma gorge se nouer et j'ai regardé ailleurs. Quoi que je fasse, j'avais l'impression que rien n'allait vraiment...

- Cinq jours Flolène... J'ai crû que j'allais te perdre...

Sa main se posa sur la mienne, et il la porte à ses lèvres.

- Ne me quitte plus jamais. Reste saine et sauve pour moi, Flolène. C'est tout ce que je te demande. Ne prends pas de risques inconsidérés. Les membres de la meute sont fiers de toi, et reconnaissants pour ce que tu as fais, mais personne ne veut que tu mettes ta vie en danger pour eux. Ils te veulent aussi saines et sauves, afin que tu puisses garder un oeil sur la meute.

J'ai senti les larmes rouler le long de mes joues, et je l'ai vu écarquiller des yeux, avant de se rapprocher et d'embrasser les perles d'eau salées, comme s'il souhaitait aspirer toute ma tristesse, mêlée à du soulagement et de la joie.

- Je ne voulais pas te vexer...

Ses lèvres étaient douces sur ma peau...

- Fais juste attention à toi, Flolène.

Il s'écarta doucement, avant de passer ses doigts sur les sillons pour les effacer.

- Que veux-tu faire maintenant ? J'imagine que passer tout ce temps sur ce lit doit être ennuyant.

- E-est-ce que je peux sortir ? Je veux dire, prendre l'air, comme lorsque j'étais sortie avant que tu ne reviennes.

Il réfléchit un instant, mais il me paraissait plutôt absent, comme s'il discutait avec quelqu'un. Il devait surement parler grâce au lien qui le réunissait à tous les membres de la meute. Puis il se leva du lit avant de me tendre sa main. Surprise, je l'ai regardé sans comprendre.

- Tu as changé d'avis ? Tu veux rester dans ce lit ?

Comprenant enfin ce qu'il voulait dire, j'ai sauté du lit en attrapant sa main, un sourire aux lèvres.

- Allons-y !

Je l'ai entendu ricaner, avant qu'il ne me montre le chemin, vers la sortie. Il venait en quelque sorte de s'ouvrir à moi avec ce nouveau comportement que je ne lui connaissais pas...

Et ce n'était pas pour me déplaire.


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Salut tout le monde !
J'espère que votre rentrée s'est bien passée ;)

Ils sont mignons non ? :3

J'avoue que c'est la première fois que j'écris un chapitre aussi court... désolée. j'essayerai de faire un chapitre correct pour la prochaine fois !

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- Rendez-vous au prochain chapitre ;)

Kiiss

©Lil' 10.01.2016

Pour tout plagiat, merci de me prévenir.

Modifié 16.11.2016


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