Chapitre 15
Chapitre 15
La question qui se posait en ce moment même dans ma tête était : était-il au courant de ce qu'il avait fait dans le rêve ?
Comment pouvait-il eu avoir accès à ce rêve ? Seuls les sorciers connaissaient cette dimension, d'où l'apparition d'Harry dans mon rêve, mais lui ?! Il était l'Alpha d'une meute de loups garous. Comment pouvait-il... ?
- Flolène ?
Je suis sortie de mes pensées pour voir qu'Alejandro s'était relevé, parfaitement serein, et qu'un trou était présent dans son pull couvert de sang.
Son sang.
Il fit un pas vers moi, mais j'ai eu un mouvement de recul. Pur instinct, surtout en ayant compris qu'il m'avait réellement attaquée dans le rêve que j'avais fais la première fois.
- Flo ? s'inquiéta-t-il.
J'ai passé une main dans mes cheveux, en me rendant compte que je venais de perdre cinq jours à ses côtés. Le sablier que je tenais dans ma main en était la preuve. Déjà une semaine et demi de sa vie venait de s'écouler par ma faute. J'ai dégluti péniblement et je lui ai jeté un coup d'oeil.
- R-reste où tu es, s'il-te-plait.
Il fallait que je me remette les idées en place, que je comprenne comment tout ça était possible. Et pour une fois, il m'écouta, et resta planté où il était sans me quitter des yeux.
- Je sais que tu es un peu perdue. Ca fait cinq jours que tu étais tombée dans le coma...
Il venait de confirmer mes pensées.
- P-pourquoi est-ce que tu avais ça ? lui demandais-je en désignant le harpon tâché de sang, sur le sol.
Il regarda l'objet en secouant la tête de gauche à droite.
- Je ne sais pas, m'avoua-t-il d'un air perdu et sceptique à la fois.
- Comment ça ?! Ce truc... était dans ton abdomen !
Il avait remarqué mon air, et il soupira, avant de passer une main dans ses cheveux.
- Ecoute, j'étais à tes côtés comme tous les autres jours, et je me suis endormi à un moment. Je me suis réveillé à cause d'une douleur et je me suis rendu compte que j'avais ça en moi. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, mais j'ai du me faire attaquer pendant mon sommeil. J'ai demandé à mon Beta d'augmenter la sécurité, si c'est ce qui t'inquiète.
Alors il ne savait pas ? Ou il préférait jouer l'ignorant ?
- Comment ais-je pu me faire attaquer sans que mon loup ne se rende compte de la menace ? souffla-t-il pour lui-même, mais je l'avais perçu.
Il était réellement perdu. Il ne savait pas comment quelque chose de ce genre avait pu se produire.
- L'oeuvre d'un vampire ? Ou de ce satané Elfe...
Sa voix était devenue pleine de colère et ses yeux s'étaient rapidement assombris.
- RAGNIL ! rugit-il me faisant sursauter. JE VAIS LE TUER. IL OSE S'ATTAQUER A MOI PENDANT MON SOMMEIL !
Et je l'ai vu partir de la chambre, furieux.
Je me suis relevée difficilement en me tenant au lit, et j'ai regardé par la fenêtre pour voir un beau soleil éclairer les environs. Cinq jours. Je venais de passer cinq jours dans mon rêve, alors que j'avais l'impression d'être restée là-bas seulement quelques heures. J'ai jeté un coup d'oeil à mes vêtements pour voir qu'ils étaient trop grands pour moi, et j'ai remarqué cette odeur familière qui m'entourait.
C'étaient ses vêtements.
Il m'avait... habillée ?! J'ai senti le rouge me monter aux joues rien qu'à cette pensée. J'espérais de tout coeur que ce n'était pas le cas, mais si j'étais encore électrique, c'était vraiment fort probable. J'ai grimacé, avant de soupirer. Etais-je encore électrique maintenant ? Mon ventre gargouilla, et j'ai grogné. J'avais faim et il me le faisait comprendre. Alejandro était parti je ne sais où et si j'avais bien compris, j'étais dans sa chambre.
J'ai contourné la flaque de sang qu'Alejandro avait laissé en retirant le harpon de son corps, et j'ai ramassé l'objet. Il fallait que je le fasse disparaitre avant qu'il n'ait des soupçons sur le clan, ou encore qu'Harry n'apprenne que l'ours qui l'avait attaqué en rêve, n'était autre que le chef de meute. Il chercherait alors à se venger, et je ne voulais pas qu'Alejandro soit blessé.
A nouveau.
J'ai posé ma main sur l'instrument qui avait blessé mon âme soeur et j'ai récité une incantation en espérant que mes pouvoirs allaient m'écouter. Peut-être était-ce un effet de mon sommeil de cinq jours, mais en tout cas, le harpon disparut avec le sang, et j'ai soupiré de soulagement. Hésitante, mais surtout affamée, je suis sortie de la chambre sur la pointe des pieds. Après le carnage que j'avais fais peu auparavant, j'avais peur de croiser quelqu'un de la meute. J'avais fais du mal aux enfants sans le vouloir...
- Luna.
J'ai sursauté, et je me suis retournée doucement, comme prise en flagrant délit. Comme si je venais de commettre une bêtise, et qu'un gardien m'avait attrapé. J'ai croisé le regard bleu vibrant de cet homme aux cheveux blonds, et j'ai repris mon souffle.
- Vous êtes censée vous reposer.
- Mais...
- L'Alpha m'a demandé de vous garder dans sa chambre.
J'ai voulu dire autre chose, mais j'ai rougi en entendant mon ventre émettre des protestations face à ce que cet homme venait de dire. Homme dont je ne connaissais pas le nom, mais dont j'avais déjà vu plusieurs fois aux côtés d'Alejandro. Si j'avais bien compris, il s'agissait du Beta de la meute, le second, celui qui suivait après l'Alpha. Avec sa carrure, il paraissait pourtant chaleureux, s'il quittait ne serait-ce qu'un instant cet air froid et distant.
A croire que chaque haut gradé des meutes avait ce balai coincé dans le c... enfin, vous voyez ce que je veux dire.
Je l'ai entendu soupirer, et il leva les yeux au ciel.
- C'est vrai que vous n'avez rien ingurgité depuis des jours. Mais restez dans la chambre d'Alejandro, je vais vous chercher de quoi manger.
Je le vis s'éloigner sans avoir eu le temps de lui avoir dit quoi que ce soit, et j'ai lâché un soupir d'exaspération. Pourquoi les gens prenaient toujours des décisions à ma place ? Même pour manger ? Cet homme n'avait rien montré de particulier alors qu'il se trouvait si proche de moi. Ca voulait dire que je n'étais plus électrique, non ?
N'écoutant pas ses ordres, j'ai longé le couloir. J'avais besoin d'air frais, du soleil réchauffant ma peau.
J'ai entendu du bruit dans la cuisine, mais je savais que si je m'y pointais, il ne serait pas content, et puis, l'envie du soleil était bien plus forte que la faim en ce moment même. J'ai ouvert la porte d'entrée, et j'ai été accueillie par le son des oiseaux. Posant un pied nu après l'autre, j'ai marché jusqu'à l'arbre le plus proche, et les rayons du soleil vinrent réchauffer ma peau. Je me suis assise contre le tronc, et j'ai laissé mon corps savourer le moment.
Jusqu'à ce qu'une ombre ne vienne cacher ma source lumineuse.
J'ai ouvert les yeux pour découvrir le blond qui paraissait inquiet et furieux à la fois. Le bon mélange si je pouvais dire.
- JE VOUS AVAIS DIS DE RESTER DANS SA CHAMBRE.
J'ai grogné en passant une main sur mon visage. Pourquoi les gens passaient leur temps à me gueuler dessus ? Je savais que j'avais une liberté limitée, mais je venais de me réveiller au bout de cinq jours, mon ventre n'était pas content, et je venais de comprendre qu'Alejandro avait accès à mes rêves. Que pouvait-il arriver de pire ?
- J'ai déjà passé cinq jours enfermée, je pourrais au moins me ressourcer et prendre l'air. J'ai l'impression d'un être objet qui était en train de moisir dans son coin.
Une image sexy tiens.
Une Flolène avec des champignons verts en train de pousser sur son corps. Ce serait une bonne incantation à tester sur quelqu'un...
- Très bien.
Il se tourna et me montra son dos, restant immobile à un mètre de moi. Qu'est-ce qu'il faisait au juste ? Il jouait à la statue ? Comment un moment agréable avait pu se transformer en un instant seulement par sa présence ? Ah oui... c'était ce fameux balai.
Mon ventre grogna alors que j'avais réussi à l'ignorer jusqu'à maintenant, et j'ai perçu un mouvement venant de l'homme qui était près de moi. Puis quelqu'un apparut de je ne sais où avec une assiette où se trouvaient deux sandwichs. Le jeune homme à la peau mate se courba légèrement et donna l'assiette au blond avant de partir. Ce dernier se retourna et me tendit l'assiette. Surprise, je n'ai d'abord pas réagi, mais ensuite, mon ventre prit le dessus. Ma main attrapa l'assiette et je l'ai remercié avant de déguster sans attendre ce qu'il y avait à disposition.
Mon ventre réput, j'ai lâché un soupir de soulagement avant de poser l'assiette sur le sol, et j'ai observé cet homme qui me montrait à nouveau son dos, et j'ai fais la moue. Comment pouvait-il rester dans cette position sans bouger ?
- Euh...
Comment étais-je censée l'aborder si je ne savais pas comment il s'appelait ?
- Excusez-moi ?
Il se retourna pour me regarder avec ses yeux bleus à faire froid dans le dos. J'aimerais vraiment les voir autrement quand même.
- Oui, Luna ?
Ce titre me tapait de plus en plus sur les nerfs.
- Je m'appelle Flolène, pas Luna. Et puis, arrêtez de vous tenir debout de cette manière. J'ai l'impression que vous êtes mort debout. Faudrait penser à retirer ce balai de votre...
Il me regarda, perplexe, alors que je m'étais retenue de justesse de prononcer le mot en trois lettres qui l'auraient surement offensé.
- Balai ?
Il jeta un coup d'oeil aux environs sans pour autant en voir un, et j'ai pouffé de rire.
- Ca vous arrive de vous détendre ? Genre de vous asseoir et de ne plus rien faire. Juste rester tranquille et fermer les yeux.
Il arqua un sourcil comme si le concept lui était inconnu. Je sais que j'avais eu une vie assez limitée auparavant, mais je savais quand même ce que ça faisait que de voir la mort en face. Cette ombre qui vous guette dans votre dos. Elle était souvent apparue lors des nombreuses tentatives des sorciers pour rompre la malédiction.
Et j'en faisais souvent des cauchemars une fois que je ressortais de leurs expériences.
J'en avais parlé avec ma mère, qui en avait ensuite parlé aux Anciens, qui eux avaient ensuite mis au courant tout le clan. Pendant un certain temps, j'étais "La fille qui avait vu la Mort". Ca faisait titre de livre ou nom de films, non ?
J'ai tapoté ma main sur le sol pour lui désigner la place.
- Asseyez-vous.
Il hésitait, et j'avais l'impression qu'il se battait avec lui-même à l'intérieur de ce corps.
- Allez, insistais-je.
Il grimaça avant d'obéir et il s'installa à mes côtés, toujours de cette manière rigide.
- Maintenant, fermez les yeux.
J'étais en train de me dire que je faisais face à un cas désespérant.
- Luna, je ne peux pas. Je dois vous...
- On peut se tutoyer ? Ce serait vraiment plus simple.
Surtout que j'avais l'impression de faire face à un gamin plutôt qu'un adulte. Il hocha doucement la tête, comme s'il était prêt à revenir sur sa décision.
- Et tu t'appelles comment sinon ?
Oui, autant prendre l'opportunité pour mettre un nom sur cette face.
- Cole.
- Tu es le Beta, c'est ça ?
- Oui.
- Le loup gris qui était intervenu ?
Il fronça les sourcils, surpris.
- Comment...
- Merci de m'avoir sauvé cette fois-là.
Il secoua la tête de gauche à droite.
- C'est normal. Je me dois de protéger la Luna de la meute. Comme chaque membre doit le faire.
Je n'ai rien trouvé pour le contrer. Mais j'étais curieuse de la vie qu'il avait pu vivre dans une meute de loups garou.
- Est-ce... est-ce que tu connais Alejandro depuis longtemps ?
- Cela fait cinq ans.
- Les Beta et les Alpha ne sont pas tous amis d'enfance ?
- Non. Chaque Alpha, à l'annonce de leur retrait, doit se battre contre les prétendants au titre. Mon ancien Alpha est parti il y a cinq ans, en perdant contre Alejandro.
- Et c'est la même chose pour les Beta ?
- Oui.
- Ce qui veut dire que tu as gagné parmi tous les prétendants ?
- Exact.
- Balèze...
J'ai vu un semblant de sourire se dessiner sur son visage, mais il disparut aussi vite que son air détendu. Il se releva rapidement, et avança de quelques pas, avant de se courber.
- Alpha.
- Je pensais pourtant t'avoir dit de la surveiller, dans la chambre, pas dehors.
La voix d'Alejandro était tranchante, et j'ai senti mon coeur rater un battement rien qu'en l'entendant s'exprimer de cette manière.
- Ce n'est pas de sa faute, intervins-je. Je voulais prendre l'air. Ta chambre m'oppressait...
J'ai croisé ses yeux noirs et j'ai eu un mouvement de recul. Le Beta se mit devant moi, faisant grogner l'Alpha.
- Alpha, calmez-vous. Vous lui faites peur.
- Ne me dis pas ce que je dois faire. VA-T-EN. TOUT. DE. SUITE.
Le corps de Cole trembla comme s'il résistait, mais ses pas l'éloignèrent de nous à vitesse grand V. Alejandro n'était pas content. Je me suis levée lentement, et je me suis avancée jusqu'à lui, alors qu'il inspirait par grands coups.
- Ale... jandro ?
J'ai tendu ma main vers lui et d'un geste, il me prit dans ses bras, mes narines sentant son parfum m'entourer, alors qu'il enfonçait son visage dans mes cheveux en inspirant.
- MIENNE.
Je ne le connaissais pas depuis longtemps, et pour le peu de temps que j'avais passé avec lui, je le savais égoiste, possessif, avec ce besoin de contrôle, mais aussi protecteur, attentif, gentil, et bienveillant.
- Tu n'es qu'à moi, rien qu'à moi, fit sa voix doucement.
Mais comment en si peu de temps, les sentiments pouvaient se développer aussi rapidement ?
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Tout d'abord, bonne année 2016 avec un peu de retard, je vous l'accorde !
Mais comme vous, j'ai profité de mes vacances. Peut-être un peu trop en fait... et du coup, je me retrouve à faire mes révisions de dernières minutes pour mes partiels à la rentrée :')
Comme j'ai l'ordi d'allumé, j'en profite pour vous poster ce chapitre ^^
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- Rendez-vous au prochain chapitre ! :)
Merci beaucoup pour tous vos votes et commentaires ! Je crois que je n'ai pas eu le temps de répondre à ceux qui étaient sur le chapitre précédent. Désolée pour ça.
J'espère que vous avez passé de bonnes fêtes ! Et que ce chapitre vous a plu !
Kiss kiss, et à la prochaine ;)
PS : ne me demandez pas quand je posterais la suite, je ne sais absolument pas.
©Lil' 3.01.2016
Pour tout plagiat, merci de me prévenir.
Modifié 16.11.2016
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