Chapitre 12
Chapitre 12
Peut-être m'étais-je dit qu'avec le temps, tout finirait par s'arranger. Comme tout le monde, j'avais espoir que ça puisse arriver, mais ce n'était pas le cas.
Tout n'était que mensonge et illusion dans ma réalité.
Il faisait nuit depuis un moment, et je m'étais reposée sur le lit de l'infirmerie, en croisant les doigts pour que mes pouvoirs cessent d'être si incontrôlables.
Mais c'était se fourrer les doigts dans l'oeil. Mais genre profondément.
Depuis l'incident qui était arrivé, j'étais toujours autant... électrique.
Et Alejandro pouvait en témoigner.
Il ne m'avait pas quitté d'une semelle depuis qu'il m'avait soigné, et pourtant, j'aurais aimé qu'il s'éloigne ne serait-ce qu'un peu. Je lui faisais du mal par ma simple présence, mais il semblait aussi borné que mes pouvoirs.
En plus, le sort qui avait été lancé, même si je ne le contrôlais pas, consommait mon énergie pour subsister dans ce monde. Je savais que je devais me sentir paniquée à l'idée que je puisse être drainée de toute ma vie seulement à cause de ça, mais ce n'était pas ce qui m'importait en ce moment même.
Tout ce que je voulais, c'était qu'Alejandro se sente bien et que sa vie ne s'écoule pas comme elle le faisait maintenant. Je faisais attention au temps qu'il lui restait et je cherchais à rester le plus loin possible de lui. Mais il s'acharnait à me garder contre lui.
C'était pour ça qu'il se trouvait sur le même lit que moi. Je sentais la chaleur de son corps émaner et étrangement, ça m'apaisait. Pourtant, ce n'était pas son cas. Je pouvais voir son corps trembler sous la pression que lui infligeait mes pouvoirs. Il ne voulait pas avouer que je lui faisais du mal et il restait quand même à mes côtés malgré tout.
Je soupirai avant de me tourner sur le côté, enroulant le drap autour de mon cou et je fis face au visage endormi de l'Alpha. Il semblait si paisible et détendu... Et c'était bon à voir.
Même si son corps le trahissait.
Je tendis ma main vers son visage et je m'arrêtai de justesse. Si je le touchais, il risquait de souffrir plus qu'il ne souffrait déjà. Alors que je voulais retirer ma main, je sentis la sienne se poser sur la mienne et un frisson parcourut ma colonne vertébrale, alors que je le voyais ouvrir les yeux.
Grâce à la petite lampe qu'il avait laissé allumée, je pouvais percevoir ses deux prunelles ambres qui me fixaient avec intensité. Il contracta sa mâchoire, alors qu'il tenait toujours ma main, et je voulus la retirer, mais il resserra son emprise.
- Continue, souffla-t-il d'une voix ensommeillée.
Mon coeur se mit à battre plus vite, alors que je me rendais compte de l'effet qu'il avait sur moi. Je tirai un peu plus fort sur ma main pour qu'il me lâche, mais même à moitié endormi, il avait cette force de loup qui l'aidait considérablement.
- Continue, répéta-t-il de cette même voix.
Je déglutis péniblement, avaçant ma main à contre coeur vers son visage. J'avais peur de lui faire encore plus mal.
- Vas-y, m'encouragea-t-il.
Ses yeux étaient posés sur moi et il attendait que je finisse par mettre ma main sur son visage. Je me mordis la lèvre inférieure, l'inquiétude me gagnant, alors que je pouvais voir qu'il souffrait encore plus, lorsque ma main entra en contact avec sa peau. Il m'obligea à laisser mes doigts sur sa joue, les yeux fermés, alors qu'il semblait à nouveau sur le point de s'endormir.
- Je suis tellement content de t'avoir trouvé... mon âme soeur, ma moitié, murmura-t-il d'une voix pleine d'émotions.
Je sentis ma gorge se nouer. Je comprenais ce qu'il ressentait, mais je ne pouvais pas m'en satisfaire pleinement comme lui. Il n'était pas au courant de ce que je lui faisais subir. Et en plus de ça, il fallait que je parte.
Que je le laisse vivre sa vie pendant qu'il en avait la possibilité.
Je me mordis la lèvre pour ne rien dire. Je voulais tant lui expliquer tout ce qu'il se passait dans son dos, mais je ne pouvais pas me permettre que sa vie s'écoule plus rapidement que maintenant. J'avais pourtant tellement besoin de me soulager d'un poids.
Je savais qu'il fallait que j'endure tout ça.
C'était pour son bien.
Je fermai les yeux et je sentis sa main se poser sur ma taille, m'attirant doucement près de lui, puis son souffle caressa ma nuque, créant des frissons dans tout mon corps. Je voulais rester dans cette étreinte pour toujours. Sentir cette chaleur réconfortante m'entourer, savoir qu'il y avait quelqu'un pour moi.
Juste être aux côtés de ma moitié pour toujours.
*****
Le son des oiseaux qui chantaint pouvaient être apaisant, mais seulement au bon moment. Tout ce qu'ils faisaient actuellement, c'était me taper sur les nerfs, alors que je dormais si bien. Je grognai, en ouvrant doucement les yeux, prête à prendre un coussin en main pour me couvrir les oreilles, quand je m'arrêtai nette, en apercevant un visage près du mien. J'eus un mouvement de recul instinctivement, mais des bras m'entouraient la taille, me gardant contre le torse musclé de cet homme qui dormait toujours. Il ronflait doucement, son souffle venant s'écraser contre ma peau et je posai mes mains sur lui pour m'éloigner légèrement. Mais même endormi, il avait de la force.
Le truc, c'est que j'avais vraiment besoin de passer au toilette.
J'avais du dormir assez longtemps pour laisser ma vessie se remplir à ras bord. Et maintenant que j'étais coincée contre mon âme soeur, j'avais cette urgente envie de me vider.
Mais vraiment.
Je gigotais dans ses bras, à la recherche d'une issue, alors que je me retenais autant que je le pouvais.
Ce serait honteux de me relâcher et de lui uriner dessus. Tel un animal.
Rien que d'imaginer la scène, je sentis l'embarras se manifester.
Je mis plus de force pour pouvoir me retirer de son étreinte, mais il resserra son emprise sur moi, en grognant.
- Tu ne t'enfuiras pas.
Sur le coup, ça pouvait vraiment être sexy. Surtout avec sa voix à demi-éveillée qui paraissait bien plus grave qu'à l'habitude, mais là, ce n'était pas vraiment le moment.
- Alejandro...
- Reste comme ça, Flolène.
- Mais...
- Laisse-moi savourer le moment...
Il gardait obstinément les yeux fermés, alors que je souffrais le martyr en me retenant, et plus il faisait pression sur mon bassin, plus j'avais du mal à me retenir.
- S'il-te plait, gémis-je.
L'envie était plus que pressante. J'avais l'impression que ma vessie allait exploser, et on finirait tous deux trempés à cette allure. Il grommela, en ouvrant doucement les yeux pour me regarder. Il dut sûrement voir l'envie dans mes yeux, car il fronça les sourcils, avant de relâcher son emprise sur moi.
Je profitai de ce moment pour me mettre sur pieds, et pour courir jusqu'à la salle de bain, où je pus me vider comme il le fallait en poussant un soupir de soulagement.
Bon sang, comme ça faisait du bien.
Après avoir terminé, je tirai la chasse et je me lavai les mains, avant de jeter un coup d'oeil au miroir qui se trouvait devant moi. J'avais des cernes et je semblais fatiguée. Mes cheveux étaient dans tous les sens et paraissaient plus sombres qu'à l'accoutumé. Ma peau était plus pâle que d'habitude.
J'avais changé depuis ces évenements au clan.
Je passai une main dans mes cheveux pour les remettre en ordre, puis je sortis, en passant la tête doucement à l'encadrement de la porte. Le lit était vide, ce qui me fit arquer un sourcil.
Il avait enfin décidé de me laisser seule ?
Je fis un pas dans la chambre, avant de sursauter en sentant ses bras se refermer autour de moi. Son nez plongea dans mes cheveux et il inspira avant de sourire contre la peau de mon cou.
- Soulagée ? me taquina-t-il.
Je sentis le rouge me monter aux joues et il s'esclaffa en le remarquant, alors qu'il me lâchait.
- Désolé, princesse. J'aurais juste aimé te garder dans mes bras plus longtemps au réveil.
Je toussai un coup pour reprendre contenance et je le vis sourire en croisant les bras.
- Quoi ? fis-je en croisant à mon tour mes bras contre ma poitrine.
- Tu dois avoir faim et tu vas mieux. Allons à la maison principale.
Je ne savais pas quoi faire.
Est-ce que j'étais encore électrique ?
Alejandro n'avait eu aucun sursaut et n'avait montré aucun signe alors qu'il m'avait prise dans ses bras plusieurs fois. Mes pouvoirs se seraient calmés ?
- Un souci ? me demanda-t-il en penchant la tête sur le côté.
- Est...est-ce que je suis... encore électrique ?
Il releva la tête, avant de soupirer.
- Malheureusement, oui.
- Alors...
- Viens, Flolène.
Il me prit la main et m'entraina derrière lui, me montrant son dos, alors que je le suivais sans broncher. Il semblait toujours vouloir m'ouvrir la voie, et au fond, ça ne me déplaisait pas.
- Est-ce... est-ce que je ne vais pas faire de mal à quelqu'un... si j'y vais ?
J'avais peur de me retrouver à nouveau dans cette situation. Je n'étais même pas capable de me contrôler. Comment pouvais-je vivre avec tous ces loups ? J'étais certaine qu'avec le clan Van Der Sand, le problème aurait déjà été résolu. Mais je n'étais pas avec eux. Il s'était arrêté et surprise par son geste, je fonçai contre son dos musclé.
- P-pardon !
Je reculai pour le voir tourner la tête et serrer les dents. J'avais fait quelque chose de mal ? Apeurée, je retirai ma main de la sienne et je fis un pas en arrière. Il inspira plusieurs fois et ses yeux qui étaient assombris redevinrent comme avant.
- Je ne voulais pas t'effrayer, soupira-t-il. C'est... tu ne fais de mal à personne, compris ?
Je hochai la tête doucement et il me tendit à nouveau sa main que j'avais lâché. Lentement, je mis la mienne dans la sienne et il m'adressa un sourire qui réchauffa mon coeur.
- Ton ventre gargouille depuis tout à l'heure. Tu dois mourir de faim.
Je sentis le rouge me monter aux joues, alors qu'il riait. Puis, il se remit à marcher, moi derrière lui. Nous étions à l'extérieur et comme je n'avais pas de chaussures, il avait trouvé judicieux de me mettre sur son dos. Plus nous étions en contact l'un de l'autre et plus il souffrait. Et je le savais.
Mais il était fier et déterminé à ne pas me le montrer.
Nous nous rapprochions de la maison principale, quand il s'arrêta en tournant la tête sur la gauche. Je l'imitai pour voir une femme se tenir non loin de nous, mais à une très bonne distance pour ne pas finir électrocutée par mon pouvoir. Elle semblait avoir les yeux vitreux, tel un zombie et ses cheveux blonds flottaient derrière elle.
Tel un ange.
Elle avait quelque chose autour d'elle qui donnait envie de faire sa connaissance. Elle ressemblait à une statue en restant dans cette position. Elle paraissait grande et ses courbes ressortaient avec son jean slim noir et son top gris.
- Alejandro ! finit-elle par dire.
Elle paraissait énervée mais n'osait pas faire un pas vers nous. Comme si elle était au courant pour moi. L'homme qui me tenait se tendit et resserra son emprise sur moi. Puis une conversation sembla se dérouler entre eux seuls, ce qui me frustra étrangement.
De quoi pouvaient-ils bien parler et qui devaient rester entre eux ?
Elle poussa un grognement et me fusilla du regard, avant de tourner les talons et de partir. Sa silhouette s'éloigna, alors que je regardais Alejandro d'un air interrogateur. Ce dernier toujours tendu, inspira un grand coup avant de me jeter un coup d'oeil et de sourire, puis sans rien ajouter, il se remit à marcher.
D'accord. Ca voulait clairement dire "ça ne te regarde pas". Je levai les yeux au ciel et je soupirai. Alejandro marcha jusqu'à la maison en bois la plus grande et ouvrit la porte. Une douce odeur de croissant et de chocolat vint titiller mes narines et mon ventre gargouilla, signe qu'il était prêt à se remplir. Le corps d'Alejandro secoua légèrement et je le vis se retenir de rire.
Bon, il l'avait entendu aussi.
Il entra, puis referma la porte derrière lui, avant de marcher jusqu'à une grande salle, spacieuse où des tas de tables et de chaises étaient disposés. Mais également, de la nourriture.
Enormément de nourriture.
La dernière fois que j'avais vu autant de plats préparés, c'était lors d'une cérémonie pour demander à la Lune de prêter ses pouvoirs au clan Van Der Sand afin de mettre fin à la malédiction. Bien sûr, tout ne s'était pas déroulé comme il le fallait. J'avais pris feu au milieu de la cérémonie.
Littéralement.
Heureusement que les Anciens avaient insisté pour qu'un sort de protection me soit lancé avant de débuter.
Alejandro me posa sur une chaise, avant de s'installer devant moi.
- Bon appétit.
J'avais d'abord hésité sous son regard, mais l'appel de mon ventre était bien trop fort. J'avais l'impression que je n'avais rien mangé depuis des semaines, et tout ce qui était présenté devant moi, était tellement délicieux que je ne pouvais que me resservir.
Jusqu'à ce que mon ventre soit complètement rempli.
Pendant ce temps, Alejandro n'avait mangé que très peu et n'avait fait que m'observer. Je savais que j'aurais du me sentir gênée, mais... c'était comme si je savais que je pouvais être moi-même auprès de lui.
J'allais dire quelque chose, quand j'entendis des pas et des voix d'enfants. Je me figeai avant de jeter un coup d'oeil à Alejandro qui s'était levé à vive allure. Mais c'était trop tard. Je vis comme lui, le groupe d'enfants entrer joyeusement et venir dans notre direction.
Et puis, ce ne fut que lorsque j'ai entendis des cris d'agonis, que je compris qu'ils avaient franchis le périmètre que je m'étais faite sans le vouloir. Les enfants se mirent à crier de panique et de douleur.
Satané pouvoirs !
- Flolène !!
Je reculai comme je le pouvais pour ne plus leur faire du mal, mais ils continuaient à se contorsionner sur le sol, pris par la douleur. Je leur faisais du mal.
Je tournai la tête sur le côté pour voir des adultes arriver en masse et je sentis la terreur me prendre le ventre. J'étais cernée. J'allais les faire souffrir sans le vouloir !
- Flolène ! Tout va bien !!! Flolène ! Regarde-moi !
Je savais qu'Alejandro tentait de me rassurer, mais je pouvais voir moi-même qu'il était dépassé par les évenements. Je serrai les poings et je fis ce que mon instinct me disait de faire.
Partir.
_______________________
Hello !!
Je sais que ça fait un moment que je n'avais rien posté, mais je vous avais prévenu :p Enfin, bref, j'ai trouvé un moment pour vous mettre ce chapitre ! J'espère que je n'ai pas trop perdu la main et qu'il vous a plu !
- Votez
- Commentez
- Rendez-vous au prochain chapitre ! :)
PS : je risque de mettre autant de temps pour poster le prochain chapitre, donc inutile de me demander quand est-ce que je mettrais la suite !
Thanks ♥
© Lil'
Cette histoire m'appartient ©
Pour tout plagiat, merci de me prévenir.
Présence de fautes en tout genre. A éditer.
Modifié le 16.11.2016
Modifié le 23.03.2020 à 16:50
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top