Chapitre 10

- Comment tu vas ?

Je ne guérissais pas aussi vite qu'il l'avait espéré en m'emmenant auprès d'un médecin. Il était d'ailleurs assez déstabilisant de voir qu'il était resté en boxer, à mes côtés.

Que quelqu'un lui donne des vêtements !

Ca ne me déplaisait pas de pouvoir voir ses abdos bien sculptés, ni le V dessiné. Mais ça m'empêchait de réfléchir et voir des infirmières le scruter de la tête aux pieds, ne faisait que m'énerver.

- Flo ?

Je soupirai avant de tourner la tête pour le regarder. Ses cheveux noirs étaient indomptés, signe qu'il avait sauté du lit et je ne pouvais m'empêcher de laisser mes yeux descendre un peu à chaque fois

Sexy.

Je secouai la tête de gauche à droite pour me retirer ça de l'esprit et je grognai. Ne comprenait-il pas l'effet qu'il pouvait me faire à rester de cette manière ?

- Mets quelque chose bon sang !!

Il fronça les sourcils, avant de comprendre et j'entendis son rire se propager dans la chambre où je me trouvais.

Seule avec lui, bien évidemment.

- Ca te dérange à ce point ?

Je sentis le rouge me monter aux joues et je lâchai un soupir, lui laissant deviner que je n'étais pas d'humeur à rire. Lui-même saisit cette opportunité pour me poser des questions.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Je n'ai rien senti de suspect dans notre chambre. D'où t'es venue cette blessure ?

Je me mordis la lèvre inférieure, face à son sérieux et son inquiétude. D'ailleurs, depuis quand dormait-il à mes côtés au juste ?! Et puis je ne pouvais pas lui avouer que j'avais discuté avec Tren. Il ne comprendrait pas non plus pourquoi j'avais cette blessure, alors que j'étais en plein rêve. Etait-il au courant pour mes pouvoirs ?

Il ne pouvait pas savoir pour la malédiction, sinon, je l'aurais senti. Et puis, je ne pouvais pas lui en parler. Sa vie s'écoulerait bien plus rapidement que maintenant.

Myriam, la sorcière qui avait jetée cette malédiction avait vraiment pensé à tout. Pour elle, tout ce qui lui importait était de faire souffrir la lignée de son âme soeur. Et pour ça, elle avait fait en sorte de ne rien laisser au hasard. J'avais appris par les Anciens et ma mère, que je ne pouvais pas rester près de mon âme soeur, parce qu'il risquait de mourir par ma faute. Et s'il mourait, j'avais des grandes chances d'y passer aussi à cause de notre lien.

Et puis, si je venais à mourir, la malédiction se répandrait rapidement sur d'autres personnes.

En plus de ça, je ne pouvais pas lui en parler. Si je venais moi-même à lui dire que je portais cette malédiction, il risquait de mourir encore plus rapidement que le temps imparti. Sa durée de vie ne se résumerait sûrement qu'à une semaine.

Les Anciens m'en avaient parlé d'expérience.

Ils tenaient un journal sur toute notre lignée et avaient appris que parmi mes ancêtres, chacun avait testé à sa manière toutes les circonstances pour briser ce sort.

Mais ils n'avaient fait que précipiter l'heure de leurs âmes soeurs.

C'était pour cela que j'en étais à là. J'avais appris tout ce qu'ils avaient fait et je ne pouvais pas me permettre de laisser mourir Alejandro.

Pas maintenant que je tenais un peu à lui.

- Flolène ?

Je sortis de mes pensées pour voir qu'il portait maintenant un pull et un short, et qu'il me regardait avec intérêt. Je devais vraiment être perdue dans mes pensées pour ne pas m'être aperçue qu'il s'était habillé. Il devait probablement m'appeler depuis un moment.

- Euh... oui ?

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Il n'arrêtait pas de répéter la même chose depuis qu'il m'avait réveillé en criant mon prénom, mais ce n'était pas comme si je pouvais tout lui raconter.

- Je... Je s-sais pas.

Je devais sûrement lui paraitre perdue, car il fronça les sourcils, l'air concentré et il se mit à faire les cent pas, en se tenant le menton.

- Personne n'a pu entrer dans notre chambre, je l'aurais senti... Tu allais parfaitement bien avant que je ne m'endorme... Un vampire aurait été détecté par l'odeur de sang qu'il laisse... Un elfe n'oserait jamais entrer sur le territoire...

Je ne savais pas pourquoi, mais je trouvais ça adorable de le voir agir de cette manière. Il cherchait d'où provenait la menace, alors que je l'avais empêché de dormir...

Il s'inquiétait pour moi, alors qu'il ne savait absolument rien sur ma petite personne.

TOC ! TOC !

Il tourna la tête en même temps que moi, pour regarder la porte s'ouvrir sur un homme aux cheveux blonds bien coiffés. Il portait une chemise blanche, aux manches relevés jusqu'à ses coudes et ses yeux bleus ressortaient vraiment.

Pas mal du tout.

J'entendis un grognement tout près de moi et je fronçai les sourcils avant de comprendre qu'Alejandro avait eu accès à cette pensée.

Je me sentis rougir bêtement, alors qu'il avait les poings serrés et je savais qu'il était sur le point de renvoyer l'homme qui venait de faire son apparition, quand ce dernier ouvrit la bouche pour parler.

- Alpha. Nous avons perçu des mouvements suspects provenant de l'Est. J'ai envoyé des patrouilles afin de vérifier le territoire...

Alejandro fronça les sourcils à cette nouvelle et réfléchit un instant, tenant son menton de sa main droite.

- Qu'en est-il des surveillants qui se trouvaient au frontière ?

- Ils n'ont rien vu venir, Alpha.

- Des infos supplémentaires ?

La voix d'Alejandro avait pris une toute autre dimension. C'était comme si quelqu'un était venu prendre la place du précédent Alejandro qui semblait si inquiet.

- Nous avons des doutes concernant leur identité. Ils ne semblent pas appartenir aux Vampires, ni aux Elfes. D'après leur senteur, il semblerait qu'il s'agisse de Solitaires.

Alejandro émit un grognement furieux qui me fit froid dans le dos.

- Occupez-vous d'eux. Attrapez-les quoi qu'il arrive et je me chargerai de leur cas.

- Bien, Alpha.

L'homme sortit en nous laissant tous deux à nouveau dans la chambre. Je pouvais percevoir clairement les membres de cette homme trembler, alors que je pouvais sentir sa colère à travers ce lien qui nous reliait.

Il me donnait juste l'envie de fuir.

Il tourna la tête pour me regarder et j'eus un sursaut, tout en hoquetant. Ses yeux étaient noirs, ce qui changeaient de cette couleur ambre que j'aimais vraiment admirer. Il fit quelques pas en ma direction et je voulus reculer, pour m'éloigner le plus possible de lui, mais je me retrouvai rapidement dos contre le mur.

Il se déplaçait comme un prédateur.

Non, il était lui-même un prédateur.

Je me recroquevillai sur moi-même, tout en cherchant de quoi me protéger, mais à part le drap, je n'avais rien à portée de main. Et puis, il s'était mis tellement proche de moi, ses bras  de chaque côté de mon corps pour m'empêcher de faire le moindre mouvement pour fuir. Son visage se rapprocha du mien et je sentis son souffle caresser ma peau, ses narines me humant avec déléctation et un frisson me parcourut la colonne vertébrale.

Il ferma les yeux alors que je tremblais comme une feuille. Ses lèvres effleurèrent ma joue et ses mains se posèrent sur ma taille, puis il m'attira d'un coup contre lui. Son geste m'avait surprise et je m'étais retrouvée sur lui.

Dans une position plus que gênante.

Mes mains étaient sur son torse, alors que je me retrouvais presque allongée sur lui. Il avait gardé les yeux fermés, mais un sourire semblait se dessiner doucement sur ses lèvres. Comme si se tenir dans cette position le rassurait.

Ce n'était pas mon cas.

J'étais plus qu'embarrassée. Je voulais me terrer quelque part, où il ne pourrait jamais me retrouver. Surtout que je sentais quelque chose d'autre qui me fit rougir jusqu'aux oreilles. Je n'avais eu que peu de contact physique dans toute ma vie. Entre l'infirmière qui s'occupait personnellement de ma santé et qui m'avait vu grandir, comme ma mère, et encore Marcie que je devais consoler lorsqu'elle se mettait à pleurer devant des films à l'eau de rose, ceux du sexe opposé ne se trouvait que rarement dans mes bras.

Et encore moins dans cette position.

Le seul mâle que j'avais déjà pris dans mes bras, était Tren lorsqu'il avait appris la mort de sa mère. Mais c'était tout.

Alors là, quand je parlais de chose gênante. Il y avait cette partie de l'anatomie masculine qui me donnait envie de fuir vraiment, vraiment vite.

Et c'était sûrement cette émotion qui me permit de me retirer de ses bras.

Ou plutôt de me téléporter.

Je n'étais plus dans cette chaleur réconfortante qu'émanait Alejandro. Non, je me retrouvais sous une douche qui fonctionnait à merveille.

Et je n'étais pas seule.

Comment faisais je pour passer d'une situation gênante à vraiment, vraiment gênante ?

Je ne savais pas. Ca devait être inscrit dans mes gênes.

Le truc, c'était que j'étais sous la douche, toute habillée, alors qu'il y avait quelqu'un, de nu.

Qui plus est un homme.

Nous avions tous deux criés à l'unisson en comprenant ce qu'il se passait.

Son réflexe à lui ? Recouvrir sa partie intime d'une main, alors que l'autre prenait le pommeau de la douche pour m'arroser de la tête au pied, sans jamais cesser de crier.

Mon réflexe ? Mettre mes mains devant mon visage pour me couvrir et incanter. Mais ma magie ne fonctionnait plus.

Jamais là quand j'avais besoin d'elle.

- Sorcièèèère !!!!

Il n'avait pas tort, mais s'il pouvait cesser de me noyer sous une douche. Ce serait mieux pour moi ! J'avais vraiment besoin de reprendre mon souffle !

- Aslan !!! Qu'est-ce qu'il se passe ?!

Une voix féminine venait de résonner de l'autre côté de la porte de la salle de bain et je tentai de me frayer un chemin, pour sortir de la cabine, mais il continuait à m'arroser comme si j'étais une fichue plante en manque d'eau.

- Sorcièèèèère !! Je vais te...

- ASLAN !!! BORDEL ! TU VAS ME REPONDRE !!

Il sembla enfin se rendre compte que quelqu'un frappait à la porte et il détourna un instant le pommeau de la douche, ce qui me permit de sortir de la cabine, non sans glisser dans toute ma gloire, à cause de l'humidité, sur l'homme qui se trouvait devant moi.

Mes mains se mirent sur son torse et je me rattrapai de justesse avant que nos lèvres ne se touchent. Mon regard croisa alors le sien qui était incrédule.

Ce fut à ce moment-là que la porte s'ouvrit dans un grand fracas.

Je tournai la tête pour voir qu'une femme aux longs cheveux blonds venait d'entrer et ses yeux s'écarquillèrent à ma vue. Je me relevai rapidement, mais je glissai à nouveau et mon arrière train tomba lourdement sur le sol. Je gémis de douleur, surtout en me rappelant que j'avais toujours cette blessure que je m'étais faite cette nuit à mon avant-bras.

Un loup garou normal aurait déjà guéri, la seconde qui avait suivi son entaille, mais j'étais une hybride et mon côté de louve ne semblait être présent que sous ma forme animale. Je guérissais donc comme une humaine. Très très lentement.

- Terry !! C'est pas ce que tu crois !!

L'homme s'était relevé en mettant les mains en l'air face à la femme qui avait fait son entrée. Cette dernière serrait les poings et les dents, prête à hurler.

Ne me dites pas qu'ils sont âmes soeurs...

- COMMENT TU AS PU ME FAIRE CA ?!!

Et merde, ils sont âmes soeurs.

- C'est pas ce que tu crois !! Je prenais ma douche et elle est apparue d'un coup !!

- MENTEUR !!

Elle planta son regard sombre sur moi et je déglutis péniblement.

- SALE GARCE !! T'EN PRENDRE A LUI ALORS QU'IL A DEJA QUELQU'UN !! TU N'AS PAS HONTE ?!!

Elle fit quelques pas en ma direction et étrangement, cette scène me rappela une autre situation que j'avais vécue, peu de temps auparavant.

Celle où un énorme monstre poilu chargeait droit sur moi.

La dernière fois, je m'étais presque fait arracher l'avant-bras, seulement en rêve. Maintenant que tout ça était réel, elle allait me déchiqueter en morceaux, non ?

L'homme toujours nu attrapa le bras de sa compagne, alors que je me relevais difficilement et profitant qu'elle soit occupée par son amant, je filai en douce, glissant en sortant de la salle de bain et traversant une chambre. Mais je sursautai en entendant un grognement de rage et je continuai à avancer, ne m'attardant pas sur mon environnement. Tout ce que je voulais, c'était m'enfuir le plus loin possible, avant qu'elle ne me mette la main dessus.

Un escalier !!

- REVIENS SALE PXTE !!

J'avais autant peur que lorsque je m'étais retrouvée dans ce rêve, seule.

Mon coeur battait la chamade et je ne savais pas du tout où je me dirigeais. Je me retrouvai au dessus d'un escalier et je voulus descendre les marches plus rapidement qu'il ne fallait, surtout avec une folle à mes trousses, mais l'humidité qui se trouvait sous mes pieds me fit glisser et je descendis les escaliers sur les fesses.

C'était très peu recommandé.

Ca faisait un mal de chiiiiien !!

Je n'étais plus sûre de pouvoir m'asseoir après ça. J'avais atteint une grande salle à manger, tout en me tenant mon arrière train, quand je sentis des crocs se poser sur mon épaule gauche.

Je n'eus pas le temps de réagir que je sentis la douleur affluer, alors qu'un cri venait s'étrangler dans ma gorge.

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La rentrée est pour lundi, j'ai des exams jusqu'à décembre, je vous laisse imaginer la joie que je ressens :'D Donc, je ne serais pas en mesure de vous publier des chapitres rapidement pour cette histoire !

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©Lil'

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Pour tout plagiat, merci de me prévenir.

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Modifiée 15.11.2016

Modifiée le 23.03.2020 à 16:09