Chapitre 8

Maeve était en train de prendre son repas avec Hermione, Harry et Ron, complètement perdue dans ses pensées. Sa cousine l'avait vu revenir à l'école accompagnée de Draco et elle commençait à se demander si ce n'était pas à cause du blond qu'elle était dans cet état. La brune, qui passait habituellement son temps à manger, n'avait presque pas touché à son assiette depuis qu'elle était arrivée. Ce comportement ne lui ressemblait pas.

— Maeve ? Tout va bien ? demanda Hermione.

— Oui, j'ai juste pas très faim.

Ron, qui était assis à côté de sa petite-amie, lança un regard au repas à peine entamé de Maeve mais avant qu'il n'ait le temps de lui demander s'il pouvait finir à sa place, Hermione lui mit un coup de coude dans les côtes pour qu'il se taise.

— Qu'est-ce que tu faisais avec Malfoy ? intervient alors Ron.

Le visage de Maeve se décomposa suite à la question de Ron et, alors qu'elle avait gardé la tête baissée depuis qu'elle était arrivée, elle regarda le rouquin comme s'il était devenu fou.

— Qu'est-ce qui te fais dire ça Ronald ? Je suis revenue ici toute seule, mentit la brune.

— On t'a vue, murmura Hermione.

Ça, ce n'était pas prévu, pensa la sorcière.

Après avoir pleuré dans les bras du blond une bonne dizaine de minutes, elle s'était relevée, honteuse, et s'était excusée un milliard de fois pour avoir trempée sa chemise et l'avoir tachée à cause de son mascara qui avait coulé. Il lui avait assuré que ce n'était pas grave et ils avaient finalement repris la route de l'école, la brune essayant de se reprendre car elle détestait avoir l'air faible. Draco, lui, avait résisté à l'envie de lui prendre la main quelques secondes avant de le faire. Il voulait lui montrer qu'il était là pour elle. Ils s'étaient séparés avant d'entrer dans la hall, Maeve ne voulant pas subir un interrogatoire car elle rentrait tard et en compagnie du serpentard. Ce qui avait visiblement échoué.

— Je peux savoir où vous étiez ? Je ne vous ai pas vus.

Hermione grimaça en entendant le ton employé par sa cousine. Elle était en train de retourner dans sa carapace. Qu'est-ce qui s'était passé pendant qu'elle était avec Draco pour qu'elle soit mal comme ça ? Qu'est-ce qu'il lui avait fait ? Car la Gryffondor était persuadée que c'était à cause du blond que sa petite Maeve était dans cet état. Même s'il l'avait aimée, il n'avait jamais été un modèle de gentillesse. Et si Maeve retournait s'enfermer dans son monde, Hermione avait bien peur qu'elle n'en ressorte jamais à cause de ce qu'elle avait vécu.

— On revenait des dortoirs, expliqua Ron.

— Beurk, je ne veux même pas savoir ce que vous étiez en train de faire.

L'ancienne élève de Serdaigle espérait que sa réflexion les mènerait sur un autre sujet de conversation, ce qui ne fût pas le cas. Bien que sa cousine ait compris et s'apprêtait à changer de sujet, le rouquin n'avait pas saisi et continuait d'interroger Maeve.

— Mais nous on veut savoir ce que tu faisais avec Malfoy. C'est lui qui t'a mise dans cet état ?

— Non.

Son ton sans appel n'appelait aucune protestation mais Ron ne comprit toujours pas. Harry lui jeta un regard d'avertissement et essaya de changer de sujet mais le rouquin n'était pas de cet avis. Il voulait une bonne raison de s'en prendre à la fouine. Il le détestait et comptait lui rendre toutes les crasses qu'il avait infligées à Hermione, Harry et Maeve au cours de leurs scolarité.

— Dis-moi la vérité Maeve, dit Ron.

— Tu veux savoir la vérité ? explosa Maeve, à bout de patience. J'étais dans la Forêt Interdite, en train de parler à Eva, ça s'est extrêmement mal passé et il se trouve qu'il était là au bon moment. Ce que je ne pourrais jamais dire de toi, Ronald.

Sous le regard abasourdi du brun et de tous les élèves qui l'avaient entendue crier, elle se leva et se précipita vers la sortie de la pièce.

À l'autre bout de la Grande Salle, Draco se demandait ce qui avait pu mettre sa brune dans cet état. Il l'avait entendu crier jusqu'ici mais sans comprendre la portée de ses paroles. Il avait juste compris qu'elle avait hurlé sur Weasley.

— Et bien, ta petite amie a un sacré caractère, rigola Blaise.

— Ex petite amie, le corrigea Pansy en insistant bien sur le premier mot.

Il ne les écouta cependant que d'une oreille puisqu'il avait vu la brune sortir en trombe de la pièce. Est-ce qu'il ne passerait pas pour un mec lourd s'il la rejoignait pour s'assurer que tout allait bien ?

— Va sauver ta princesse, preu chevalier, ricana son meilleur ami.

— Non mais je rêve, rétorqua la serpentarde.

Sachant pertinemment que Pansy était juste jalouse, il se leva de table pour rejoindre Maeve.

Debout dans un couloir à quelques mètres de la pièce qu'elle venait de quitter, la brune essayait de se calmer. Sa magie n'était jamais aussi instable que quand elle était énervée et elle voulait éviter de faire exploser quelque chose. Elle était adossée au mur, les mains sur les genoux, quand elle entendit des bruits de pas.

— Hermione, laisse-moi tranquille, soupira-t-elle, certaine que c'était sa cousine qui venait la calmer.

Elle fut alors très surprise quand elle vit que ce n'était pas sa cousine qui venait la voir mais un garçon de Serdaigle avec qui elle était sortie pour essayer d'oublier Draco.

Cette journée ne fait qu'empirer, pensa-t-elle.

Le jeune homme s'approcha d'elle et elle soupira, pensant déjà à la conversation sans fin qu'elle allait avoir avec lui.

— Qu'est-ce que tu me veux Tobias ? Je ne sais pas si tu as remarqué mais ce n'est pas le moment.

— Oh si je l'ai remarqué, mais comme tu n'es jamais seule, ça sera le bon moment quand même.

Maeve regarda le sorcier aux cheveux bruns ébouriffés et aux prunelles de la même couleur. Il était plutôt mignon et très gentil, c'est pour ça qu'elle était sortie avec lui. Enfin, il était gentil jusqu'à ce qu'elle le quitte. Il n'avait jamais compris la raison de leur rupture et il se comportait comme un imbécile avec la sorcière depuis. En même temps, comment aurait-elle pu lui expliquer qu'elle l'avait quitté parce que Draco avait piqué une crise de jalousie phénoménale après les avoir vu s'embrasser ? Elle ne pouvait pas. La sorcière leva les yeux au ciel et attendit que le Serdaigle commence à parler.

— T'as une sale tête, se contenta-t-il de dire.

— Je sais. Si tu n'avais que ça à me dire...

Sans attendre de réaction de la part du sorcier, elle commence à s'éloigner de lui pour rejoindre sa salle commune. Elle n'eut le temps que de faire quelques pas avant qu'une main ne lui attrape le poignet pour l'empêcher de partir.

— J'ai pas fini.

En levant les yeux au ciel, Maeve se tourna pour voir son visage et tira d'un coup sec sur son poignet pour qu'il la lâche.

— Je t'ai déjà dit que tu te comportais comme un enfoiré avec moi ? demande-t-elle.

— Et toi, on t'a déjà dit que c'était mal de quitter son petit copain sans aucune explication ?

Il est encore bloqué là-dessus ? s'étonna Maeve.

Ils n'étaient même pas restés ensemble très longtemps, à peine un mois. Maeve ne comprenait pas pourquoi il lui en voulait encore avec ça alors que même lui avait avoué que leur relation ne serait pas allée bien loin. Devant l'air perplexe de la Gryffondor, Tobias leva les yeux au ciel et posa l'une de ses mains sur la hanche de la jeune fille.

— Laisse-moi tranquille, lança celle-ci en s'éloignant de lui.

Maeve se dit alors qu'il avait dû abuser du whisky pur-feu. Alors qu'il s'apprêtait encore à s'approcher d'elle, des bruits de pas attirèrent leur attention et une tête blonde apparut dans le couloir.

— Elle t'a dit de la laisser tranquille, gronda le nouveau venu.

Maeve sourit en reconnaissant Draco alors que le visage de Tobias se ferma.

— On t'a rien demandé, Malfoy.

— Peut-être, mais j'ai vaguement l'impression qu'elle ne veut pas te parler et que tu es en train de la forcer alors laisse-là tranquille avant que je ne m'occupe de toi.

Le ton posé employé par le blond contrastait avec la mine sévère qu'il avait à cet instant. Il était là depuis le début de la conversation et ce qu'il avait vu ne lui avait pas plu du tout. Personne ne se comportait comme ça avec Maeve s'il était dans les parages.

— Pas la peine de s'énerver, je voulais juste voir si elle allait bien.

Les mains en l'air en signe d'innocence, Tobias mit ses mains dans ses poches avant de partir dans la direction opposée au serpentard, sans oublier d'insulter Maeve quand il passa devant elle. Exténuée par la journée dure en émotions qu'elle venait de passer, la brune se contenta de lancer un signe de tête au blond pour prendre la direction de sa salle commune.

— Attends, l'interpella Draco. Tu vas bien ?

Les yeux fatigués, elle leva son regard pour rencontrer les prunelles bleues-grises du serpentard.

— Oui oui.

Il ne fallait pas être un génie pour comprendre qu'elle venait de lui mentir.

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