Chapitre 6

Maeve était tranquillement assise à la table des Gryffondor dans la Grande Salle lorsque Draco s'approcha d'elle. Ses amis en furent plutôt surpris mais Hermione lança un clin d'œil complice à sa cousine. McGonagall avait demandé au blond de commencer son travail de tuteur ce soir, il doit venir lui proposer son aide pour rattraper les cours.

— Dégage Malfoy, l'accueillit Ron en fusillant le blond de ses petits yeux imbéciles.

— Ce n'est pas toi que je suis venu voir Weasley, mais Maeve.

Cela fit tellement bizarre à la brune qu'il l'appelle par son prénom qu'elle faillit s'étouffer avec le morceau de cookie qu'elle était en train de manger. Il ne l'avait pas fait depuis leur période de flirt puisqu'avant, il l'appelait par son nom de famille et que quand ils sortaient ensemble, elle avait droit à des petits surnoms mignons. Ils en étaient ensuite retournés aux noms de famille depuis qu'il pensait l'avoir oubliettée. Draco fronça les sourcils devant la réaction de son ex petite amie et attendit patiemment qu'elle finisse de s'étouffer. Il ne comprenait pas pourquoi elle réagissait comme ça. Bien sûr, il n'avait pas remarqué qu'il l'avait appelée par son prénom.

— Qu'est-ce qui t'arrive ? demanda-t-il, perplexe.

— Tu m'as appelée Maeve, lui fit-elle remarquer.

Mais quel imbécile je suis, pensa-t-il.

Il comprit donc pourquoi elle avait été si surprise alors qu'il avait juste remballé le roux. En parlant du rouquin, il tournait justement des yeux incrédules vers sa copine à côté de lui pour essayer de comprendre. Maeve adorait envoyer bouler le serpentard et elle tenait là une occasion en or, pourquoi ne le faisait-elle pas ?

— Je n'ai pas fait attention, dit Draco en haussant les épaules.

— Si tu veux m'assassiner, je ferais peut-être mieux de changer de tuteur. Tu pourrais essayer de me tuer rien qu'en étant gentil avec moi.

Ce qui était, dans un certain sens, vrai. Cela blessait la brune de devoir faire comme si de rien n'était quand il était comme ça avec elle. Il n'était pas gentil à proprement parler, mais son comportement avait un peu changé depuis qu'il était venu la chercher chez elle. Au lieu des insultes qu'il lui disait pour attirer son attention, il veillait presque sur elle. Elle ne comptait le nombre de fois dans la journée où elle avait senti son doux regard bleu-gris sur elle. Mais elle vit que les insultes lui faisaient moins mal que sa gentillesse. Elle voulait tellement lui dire qu'elle n'avait rien oublié et avait fait semblant pour lui, pour le protéger de la fureur de son père s'il apprenait que son fils était tombé amoureux d'une née-moldue. Mais elle connaissait le blond et elle savait qu'il ne lui pardonnerait pas de lui avoir menti aussi longtemps. Si elle avait vite compris une chose à son sujet, c'est qu'il détestait le mensonge.

— Pas de problème Staneford, je compte pas te tuer. Trop de paperasse.

— Loués soient les parchemins, sourit Maeve. Qu'est-ce qu'il y a ?

Devant le visage souriant de la jeune fille, Draco mit quelques secondes à se souvenir de la raison pour laquelle il était venu voir la sorcière. Il n'était pas sûr que la phrase qu'il avait sur le bout de la langue "parce que tu me manques" était une bonne réponse à sa question. Elle le prendrait pour un fou. Après tout, pour elle, ils n'étaient même pas des connaissances alors que pour lui, c'était son ancienne petite amie. Celle qu'il avait oubliettée, celle sur qui il veillait depuis deux ans et celle qu'il aimait toujours. Il n'était même pas sûr de réussir à l'oublier un jour, même s'il ne la revoyait plus jamais après cette semaine d'essai à Poudlard. C'était elle qu'il voulait et si cette semaine était sa dernière chance de passer du temps avec elle, il comptait bien en profiter.

— T'es libre ce soir ? La directrice veut que je commence à te faire rattraper tes cours aujourd'hui.

Un bruit de toux étouffés parvint aux oreilles de Maeve depuis l'autre côté de la table. Ron les regardait comme s'il venait de leur pousser un arrière-train de centaure.

— Un problème Ronald ?

Devant le regard incendiaire d'Hermione, le Gryffondor ne répondit pas et l'ancienne Serdaigle se tourna de nouveau vers le blond.

— Désolée, je ne peux pas ce soir. J'ai un entrainement de Quidditch avec Harry.

Quand il entendit son prénom, le brun se tourna vers Maeve en souriant.

— On peut remettre ça à demain si tu veux. De toute façon j'ai des devoirs à faire aussi. J'ai toujours pas écrit le parchemin de métamorphose qu'on doit rendre demain.

— Comment ça tu n'as toujours pas fait tes devoirs ? s'exclama Hermione. Harry, le professeur nous a demandé de le faire la semaine dernière !

Réprimant un éclat de rire, Maeve se leva et prit son sac pour suivre le blond à travers l'école. Elle ignora les regards surpris de quelques élèves qui se retournèrent sur leur passage.

— On va dans la salle commune des préfets ? On sera plus tranquille là-bas.

Rester toute seule avec Draco, dans la même pièce que lui et à proximité de sa chambre, pendant deux heures ? Maeve ne savait pas si c'était une bonne idée et le regard malicieux du blond ne lui échappait pas. Elle ne savait pas à quoi il était en train de penser mais elle se doutait que ça n'annonçait rien de bon. Elle connaissait ce regard, le serpentard préparait une bêtise. Mais laquelle ?

— Qu'est-ce qu'il y a ? Tu as peur de rester seule avec moi ? demanda-t-il en remarquant le trouble de la jeune fille.

— Ton regard de fouine ne me dit rien qui vaille, rétorqua-t-elle.

Un sourire naquit sur les lèvres du vert et argent. Qu'est-ce qu'il aimait quand elle rétorquait de cette façon. Cela lui rappelait pourquoi il était tombé amoureux d'elle. Grâce à son caractère. Alors que n'importe quel autre né-moldu de l'école aurait été presque angoissé de faire un travail avec lui, elle s'était contentée l'envoyer bouler.

— Je te promets de ne pas t'assassiner. Je te l'ai dit, la paperasse c'est vraiment pas mon truc.

La méfiance de Maeve à son égard blessait le blond même s'il ne connaissait pas la véritable raison de son regard troublé. Il pensait qu'elle ne voyait en lui qu'un ancien mangemort alors qu'elle n'était juste pas certaine de résister aux charmes du blond. Lorsqu'ils arrivèrent devant les appartements des préfets en chefs, Draco prononça le mot de passe et laissa entrer la sorcière dans la pièce, retenant un sourire devant son regard ébahi. La pièce était aussi grande que l'une de leur salle de cours et décorée des couleurs des quatre maisons réunies. Alors que ce ne sont généralement pas des couleurs qui vont ensemble, elles se mariaient parfaitement dans cette pièce. Deux canapés étaient disposés face à face et une table basse était placée entre eux deux. Le blond s'installa sur l'un des canapés et fit signe à Maeve de s'asseoir en face de lui. Quand elle s'installa, Draco sortit un manuel de son sac et la vue de celui-ci fit grimacer la sorcière.

— Tu n'aimes pas la métamorphose ? la questionna Draco même s'il connaissait la réponse.

— Je déteste ça. Si j'avais su, je ne serais pas venu.

Sa petite mine boudeuse étira les lèvres du blond en un sourire. La guerre l'avait peut-être brisée mais lorsqu'elle ne pensait pas à toutes les personnes qu'elle avait perdues, elle était toujours aussi attendrissante.

— Dans ce cas, je suis ravi de t'apprendre que ta maison a cours de métamorphose demain matin en première heure.

Un soupir théâtralement désespéré sortit de la bouche de la brune, ce qui fit rire Draco.

— Je vais te montrer le sort que tu as raté la semaine dernière.

Sans vraiment que Maeve ne comprenne pourquoi, il enleva sa cape de sorcier et remonta les manches de sa chemise sur ses avant-bras, laissant la sorcière admirer son torse bien moulé dans sa chemise.

Ne regarde pas, ne regarde pas, pensa Maeve. Il a eu un problème de machine à laver ? Est-ce que les sorciers utilisent des machines à laver au moins ?

Quand Draco remarqua où était posé le regard de l'ancienne Serdaigle, il pensa qu'elle se moquait de sa chemise trop petite. Il ne pensait pas une seconde qu'elle était en train de lorgner ses pectoraux.

— Ne te moque pas de ma chemise trop petite, j'ai eu un problème de lessive.

— Je n'oserais jamais me moquer de toi Malfoy, dit-elle d'un air innocent. En plus, ce n'est pas comme si c'était désagréable à regarder.

Elle se rendit compte de ce qu'elle avait dit au moment où sa phrase franchit la barrière de ses lèvres. Elle baissa la tête sur le manuel de métamorphose, faisant semblant d'être absorbée dans ses révisions pour cacher son embarras et ses joues rouges pivoines. Cela faisait dix minutes qu'ils étaient dans la pièce et elle disait déjà n'importe quoi. Le blond lui, ne put retenir un sourire que Maeve ne vit pas puisqu'elle était penchée sur le livre.

— Je suis pourtant sûr que tu t'apprêtais à te moquer de moi. C'est quand même pas ma faute si je dois faire mes lessives tout seul quand je rentre chez moi le week-end.

— Tu n'es pas censé avoir des dizaines d'elfes de maison à ton service ?

— Ma mère les a tous pris quand elle est partie.

Puis, comme s'il venait de remarquer qu'il n'aurait pas dû dire ça, il se mordit l'intérieur de la joue en espérant que Maeve n'allait pas lui demander d'expliquer. Bien sûr qu'il voulait en parler avec elle, mais c'était avec sa petite-amie qu'il voulait parler de ses problèmes. Il était sûr qu'elle aurait pitié de lui vu qu'elle ne se souvenait pas de ses sentiments. Assise sur le canapé, la Gryffondor voulait lui poser des questions. Le regard de son blond s'était assombri et attristé quand il avait parlé de sa mère. Qu'est-ce qu'il s'était passé depuis la bataille de Poudlard de son côté ? Elle savait que son père avait été condamné à Azkaban mais elle n'avait aucune idée de ce qu'il était arrivé à Narcissa. Elle ne lui posa pourtant aucune question. Elle n'était personne pour lui en poser et il prendrait ça pour de la pitié ou de la curiosité. Elle remarqua alors qu'elle lisait le manuel à l'envers et le tourna dans le bon sens avant de se tourner vers Draco.

— Alors cette leçon ? C'est pas que je suis pressée mais cette journée de cours m'a épuisée.

Reconnaissant envers la brune de ne pas aborder le sujet, il lui montra le sort et s'approcha d'elle pour l'aider. Quand il posa sa main sur la sienne pour l'aider à faire le geste correctement, il se décida. Il voulait la reconquérir et il ferait tout pour y arriver.

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