Chapitre 3
— Mais qu'est-ce que je fais ici ?
Ce fut la première chose à laquelle pensa Maeve quand elle atterrit dans la cour de Poudlard après avoir transplané. Un seul regard au château avait suffi à lui ôter le minimum de bonne humeur qu'elle avait ressenti en repensant à ses anciens amis qu'elle allait revoir. Elle n'avait parlé à personne à part Hermione, sa cousine, qui aurait débarqué illico presto en Écosse si elle ne lui avait pas donné signe de vie. En parlant de la brune, la voilà qui avançait vers l'ancienne serdaigle, un grand sourire aux lèvres, suivie par son petit ami, Ronald Weasley, et Harry Potter. La sorcière n'avait jamais beaucoup apprécié le rouquin, qu'elle trouvait imbécile et ennuyant. Elle ne comprenait pas pourquoi sa cousine avait jeté son dévolu sur lui au lieu d'Harry. Elle-même avait craqué sur le brun pendant quelque temps, avant de sortir avec Draco.
— Maeve ! s'exclama Hermione. Je ne savais pas que tu venais !
— Moi non plus à vrai dire, répondit la Serdaigle en prenant sa cousine dans ses bras.
La Gryffondor la serra tellement fort dans ses bras qu'elle failli casser plusieurs côtes à la sorcière. Lorsqu'elle s'éloigna un peu de la jeune fille, Hermione fronça les sourcils, l'air mécontent.
— Tu as maigri, l'accusa-t-elle.
— Mione, je ne suis pas venue ici pour entendre tes accusations. Je ne sais même pas pourquoi je suis venue regarder le match de Quidditch. Ça fait un bail Harry. Ronald.
Alors que le rouquin grimaçant à l'entente de son prénom - elle ne l'avait jamais appelé Ron - le brun, quant à lui, souriait. Il faisait partie des élèves qui pensaient qu'elle avait du potentiel et qu'elle le gâchait en arrêtant les cours.
— Comment as-tu su qu'il y avait un match de Quidditch aujourd'hui ? lui demanda-t-il après une rapide accolade.
— Notre chère McGonagall a envoyé Malfoy pour essayer de me faire revenir en cours. C'est lui qui me l'a dit ce matin.
Hermione fit alors les gros yeux, surprise par les paroles de sa cousine. Elle était au courant pour l'aventure qu'avait eu la serdaigle avec le serpentard. Les deux jeunes filles ne pouvaient rien se cacher et Maeve avait eu besoin du réconfort d'Hermione quand Draco avait essayé de lui lancer le sortilège d'Amnésie. C'était même elle qui avait trouvé pourquoi le sortilège n'avait pas fonctionné alors que le vert et argent l'avait lancé à la perfection. Harry, quant à lui, avait pris un air perplexe tandis que Ronald s'indignait.
— Envoyer cette fouine hideuse et débile pour te demander de revenir ? McGonagall a perdu la tête ? Comment un mangemort pourrait te convaincre si même Hermione n'a pas réussi ?
Maeve dû se retenir pour ne pas prendre la défense de son ancien petit ami. Il n'avait jamais voulu devenir mangemort, son père l'avait obligé. Tout comme il s'était senti obligé de mettre court à leur relation pour la protéger. Elle ne supportait pas les gens qui le traitaient de lâche et de traître sans savoir ce qu'il s'était réellement passé. Elle avait été comme eux au début, énervée par la manière qu'avait le blond de se moquer de tout le monde, y compris d'elle, mais elle avait appris à le connaître et s'était rendu compte qu'il n'était pas du tout comme il le laissait paraître.
La main qu'Hermione posa sur son épaule la tira de ses pensées et elle se retint de tout commentaire par égard pour la Gryffondor. C'était sûrement la dernière fois qu'elle la voyait avant un bon moment, inutile de se disputer avec.
De l'autre côté de la cour, Draco venait de sortir de l'école, accompagné de son meilleur ami, Blaise Zabini, et de Pansy Parkinson, une fille de sa maison qui cherchait à sortir avec lui depuis des années. Il était revenu de chez Maeve il y avait quelques minutes et n'avait eu le temps que de se changer pour ne pas arriver en retard au match de Quidditch qui opposait Serdaigle et Gryffondor. Il espérait secrètement que ce soit la maison du lion qui perde le premier match de l'année. Il n'avait pas fait dix pas en direction du terrain de Quidditch que Pansy s'arrêta de marcher, regardant le portail d'entrée d'un mauvais œil.
— Qu'est-ce qu'elle fait là elle ? demanda-t-elle, du venin dans la voix.
Les deux serpentards, surpris par l'accent de sa voix, regardèrent dans la même direction qu'elle pour essayer de comprendre qui pouvait bien la mettre en colère sans même lui parler. Ils n'eurent aucun mal à comprendre quand ils virent Maeve en compagnie du trio d'or. Pansy était la première à avoir remarqué les escapades nocturnes de Draco pendant leur quatrième année et elle n'avait pas du tout apprécié que le sorcier sorte avec une autre fille qu'elle. Draco se sentit fier de lui quand il vit l'ancienne serdaigle en compagnie de sa cousine et pensa qu'il avait réussi à la faire changer d'avis.
— Quelque chose me dit que tu n'y es pas étranger, dit Blaise. Ton sourire par exemple.
— La directrice m'a demandé d'essayer de la faire revenir à Poudlard, c'est avec elle que j'étais quand j'ai disparu de l'école hier soir et ce matin.
— Oh non Dray, ne me dis pas que tu es encore amoureux d'elle ! s'exclama Pansy. Tu ne penses pas qu'il serait temps de tourner la page ?
Le blond ne prit pas la peine de lui répondre et recommença à se diriger en direction du stade, où Maeve se dirigeait déjà, parlant avec Potter et Granger et en délaissant Ron, comme à son habitude. Elle avait l'air de souvent tourner son regard vers la Forêt Interdite, comme si elle y cherchait quelqu'un. Lorsqu'il arriva devant les tribunes, Draco se retint de s'asseoir près de la jeune fille. Il était certain qu'elle ne comprendrait pas pourquoi il ne s'installait pas avec les membres de sa maison et puis, elle était déjà assez occupée avec tous les élèves qui accouraient vers elle depuis qu'ils avaient remarqué qu'elle était là.
— Il y a des nouveaux dans l'équipe de Serdaigle cette année ? demanda Maeve.
Elle était assise dans les tribunes et venait seulement de réussir à échapper à un groupe de Serdaigle qui avait l'air surexcité à l'idée qu'elle reprenne les cours. Et déçu quand elle leur avait annoncé qu'elle n'était venue que pour voir le match de Quidditch.
— A part l'élève de sixième année qui a pris ta place à la dernière minute parce que le match s'est décidé il y a à peine quelques jours ? Non, répondit Hermione en souriant. Davies n'a pas eu le temps de faire les sélections.
Maeve répondit d'un hochement de tête puis porta son attention sur le match qui allait bientôt commencer. Juste avant de se concentrer sur l'équipe de sa maison, elle balaya du regard les tribunes côté Serpentard, essayant de trouver Draco. Elle détourna cependant bien vite le regard quand elle s'aperçut qu'il la regardait aussi.
Tout au long du match, la jeune sorcière ne put s'empêcher de grimacer en regardant son remplaçant jouer dans l'équipe. Elle était certaine que, même en catastrophe, le capitaine aurait pu trouver meilleur joueur que ça. Il avait failli être mis hors jeu plusieurs fois à cause des Cognards et il avait loupé tous ses tirs. A croire qu'il avait même peur de monter sur un balai.
— Je me demande vraiment pourquoi ils ont choisi cet élève pour me remplacer.
— Je ne sais pas mais ça a l'air d'arranger Harry.
En effet, le gryffondor était tout sourire, en train de recevoir les félicitations de sa maison pour avoir attrapé le vif d'or.
— Au fait, tu as réfléchi à ce que je t'ai dit avant le match ? demanda Hermione.
— Hermione je...
Avant qu'elle ne puisse finir sa phrase, la directrice McGonagall s'approcha des deux jeunes filles, heureuse de voir Maeve dans l'enceinte de l'école.
— Bonjour miss Staneford. Monsieur Malfoy m'a averti qu'il n'avait pas réussi à vous faire changer d'avis. Se serait-il trompé ?
— Pas du tout, je voulais juste voir comment s'en sortait l'équipe sans moi.
— J'aimerais vous proposer quelque chose miss. Je sais pourquoi vous ne voulez pas revenir étudier ici et je vous comprends mais je pense sincèrement que vous avez le potentiel pour aller plus loin dans l'étude de la magie. Revenez parmi nous pendant une semaine, sans engagement. Vous pourrez même passer le test pour changer de maison si vous en avez envie. Si c'est vraiment trop dur pour vous de rester ici, vous pourrez partir et j'arrêterai d'envoyer des élèves pour vous convaincre de reprendre le chemin des études. Vous sembliez heureuse pendant le match, pourquoi êtes-vous certaine de ne pas l'être en dehors ?
C'est vrai, regarder le match lui avait fait oublier sa peine et l'avait presque fait sourire. Qu'est-ce qu'elle risquait à revenir ici pendant une semaine ? Jetant un coup d'œil aux élèves autour d'elle, elle remarqua que nombre d'entre eux avaient participé à la guerre et semblaient heureux. Puis son regard tomba sur le blond qu'elle aurait dû oublier, mais qui hantait toujours ses pensées.
— C'est d'accord pour une semaine, murmura-t-elle.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top