Chapitre 2
Allongée dans son lit, Maeve profitait de ce dimanche matin pour essayer de rattraper les nombreuses heures de sommeil que ses cauchemars lui avaient volées. Sa grasse matinée fut toutefois interrompue par une personne frappant à la porte de son appartement. Qui pouvait bien la déranger un dimanche matin alors qu'il n'était même pas encore dix heures ? Puis elle se souvint de ce qu'un certain serpentard lui avait dit la veille avant de transplaner en dehors de son studio. Il n'aurait quand même pas osé venir aussi tôt ? Elle ne savait d'ailleurs même pas pourquoi il insistait. Bien sûr, il se souvenait de l'aventure qu'ils avaient eu pendant leurs quatrième et cinquième années, mais pourquoi vouloir la faire revenir à Poudlard ? Espérait-il raviver la flamme qu'il pensait avoir éteinte en oubliéttant la jeune femme ? Bien décidée à ne pas ouvrir au blond, elle fit abstraction de son cœur battant la chamade à l'idée de revoir le jeune sorcier et entreprit de finir sa nuit.
— Maeve je sais que tu es là, dit le blond à travers la porte. Ouvre-moi ou je transplane dans ta chambre.
Il n'oserait pas faire ça quand même ? Si ? Ne voulant pas tenter le diable, elle sortit à contrecœur de son lit et s'apprêtait à aller ouvrir au sorcier en pyjama quand elle se ravisa. Elle portait l'ancien maillot de Quidditch du sorcier, c'était une mauvaise idée.
— Ne t'avise même pas de transplaner ici Malfoy, cria-t-elle pour qu'il l'entende.
Draco, de son côté, patientait derrière la porte, attendant que la serdaigle se décide à lui ouvrir la porte. Il pensait qu'elle ne le ferait pas jusqu'à ce qu'il l'entende se déplacer dans son appartement en injuriant le blond, ce qui le fit sourire. A défaut qu'elle lui dise des mots doux, ses injures étaient mieux que l'ignorance. Quand elle ouvrit la porte, il dut retenir un sourire attendri devant sa mine fatiguée. Elle avait remonté ses longs cheveux bruns en chignon et portait un sweat bleu avec un short noir. La jeune fille avait préféré ne pas faire d'effort et avait juste noué ses cheveux et changé de haut. Ses yeux verts se posèrent sur le blond, qui remarqua alors les cernes sur son visage.
— Je t'ai réveillée ? demanda-t-il.
— Disons que je n'ai pas dormi du tout, répondit-elle en baillant. Qu'est-ce que tu fais encore ici ?
Se sentant légèrement coupable, il commença à se demander s'il ne valait pas mieux qu'il retourne à l'école pour la laisser se reposer avant de se raviser. Tout le monde voulait qu'elle revienne à l'école. Il ne comptait plus le nombre de fois où il avait entendu des élèves demander à Granger, sa cousine, si elle avait arrêté les cours ou si elle avait seulement loupé le jour de la rentrée. La née-moldue était appréciée de tous les élèves de l'école à l'exception des serpentards.
— Je t'avais dit que je reviendrai aujourd'hui. Le week-end ne finit que ce soir et je compte bien te convaincre Staneford. Habille-toi, on va à Poudlard aujourd'hui. Serdaigle a un match amical de Quidditch contre Gryffondor. La directrice trouve que c'est une bonne idée de commencer les matchs à peine deux semaines après la rentrée.
Les mains sur les hanches, Maeve regardait le blond comme s'il avait perdu la tête. Elle était certaine qu'il savait pourquoi elle refusait à ce point de retourner à Poudlard, et même en Angleterre. Il l'avait regardé pleurer sur le corps de son frère, puis sur celui de sa meilleure amie. Elle avait aperçu son visage entre deux sanglots, pendant qu'Hermione essayait de la consoler malgré son propre chagrin. Il savait tout ce qu'elle avait perdu à cause de cette école maudite.
— Tu n'as pas compris ce que je t'ai dit ? La magie et moi, c'est fini, dit-elle, la voix tremblante.
— Dans ce cas, laisse-moi essayer de te faire changer d'avis.
D'instinct, il voulut lui prendre la main pour réussir à la convaincre mais s'en empêcha au dernier moment. Elle n'aurait pas compris pourquoi il avait fait ce geste. Comme toujours depuis ses quatorze ans, elle n'arriva pas à résister au sourire charmeur du sorcier, même si elle essayait. Elle ne voulait pas retourner à Poudlard, elle refusait de le faire pourtant, il suffisait qu'il lui sourisse pour qu'elle craque. Elle le regarda quelques secondes avant de soupirer et de s'effacer dans l'appartement pour laisser entrer le blond. Devant son regard perplexe, elle s'expliqua.
— Je suis en pyjama et je dois prendre mon petit déjeuner. J'étais encore couchée quand tu as menacé de transplaner dans ma chambre.
— Tu crois vraiment que je l'aurais fait ? demanda-t-il une fois dans le salon.
— Non mais à l'é...
Elle ne finit pas sa phrase. Elle était sur le point de dire qu'il l'aurait fait à l'époque où ils sortaient ensemble. Parfois au cours des dernières années, elle avait eu envie de lui dire qu'elle se souvenait de tout et de pouvoir lui hurler dessus à cause de ce qu'il croyait avoir fait. Puis elle se souvenait des raisons qui l'avaient poussé à faire ça et elle se taisait, regardant le jeune homme se moquer d'elle pour pouvoir attirer son attention.
— Non mais connaissant ta réputation de Don Juan, tu en aurais été capable, se reprit-elle.
— Qui ça ?
Maeve se retint de rire devant sa réaction. Sa culture en matière d'œuvres moldues était vraiment minable. Tandis que Draco s'installait sur le même fauteuil que la veille, la sorcière alla s'enfermer dans sa chambre pour se changer. Elle cherchait un moyen pour que le blond retourne à Poudlard sans elle même si elle le savait, il ne partirait pas sans elle. Rien que l'idée de retourner sur le terrain de Quidditch rendait ses jambes flageolantes et saccadait sa respiration. Les mains tremblantes, elle piocha un jean et un pull bleu dans ses vêtements et se changea.
Draco, quant à lui, l'attendait impatiemment dans le salon. Il ne savait pas ce qui avait fait changer la jeune fille d'avis mais il avait bien remarqué le tremblement de ses lèvres à l'idée de retourner à l'école. Comment la simple idée de retourner à l'école pouvait-elle lui faire peur à ce point ? Ce n'était qu'un bâtiment après tout, certes rempli de souvenirs mais ils n'étaient pas tous mauvais. Alors qu'il commençait à se remémorer les moments qu'ils avaient passés tous les deux, il entendit la porte de la chambre de la brune se déverrouiller et la vit revenir dans la même pièce que lui. Les bras croisés sur la poitrine, elle avançait vers lui, l'air très peu sûre d'elle et le visage livide.
— Tu es sûre que ça va ?
— Arrête Malfoy, on sait tous les deux que tu t'en fiches de comment je vais. Tu veux juste réussir à me faire revenir à Poudlard pour te faire bien voir de la nouvelle directrice.
Surpris par son brusque changement d'humeur, le blond la regarda en écarquillant les yeux. Qu'est-ce qui lui prenait ? Est-ce qu'elle s'était cogné la tête en se changeant ?
— Alors explique-moi pourquoi je voudrais me faire bien voir de McGonagall ? Ce n'est pas pour lui faire plaisir que je suis venu essayer de te convaincre Staneford, c'est parce que tu es la seule Serdaigle de l'équipe de Quidditch à savoir se servir d'un balai. Ce n'est pas drôle de jouer contre eux quand tu n'es pas là.
— Je ne retournerai pas à Poudlard alors maintenant sors de chez moi et laisse-moi tranquille. S'il-te-plaît Malfoy.
La dernière fois qu'elle lui avait dit ses trois mots, c'était le jour où il avait décidé de l'oublietter pour la protéger. Luttant contre l'envie de prendre la jeune fille dans ses bras - il avait toujours horreur de la voir triste - il se contenta de se lever pour s'approcher d'elle. Dans le regard de Maeve, il pouvait lire à quel point elle avait peur de retourner à l'école. Même s'il savait pourquoi, il voulait égoïstement la pousser à se confier à lui.
— Pourquoi tu refuses à ce point d'y retourner ? demanda-t-il. Ce n'est qu'une école, elle ne va pas te tuer !
— Peut-être pas mais les souvenirs si ! éclata-t-elle.
Le souffle court, Maeve regardait le blond devant elle en résistant à l'envie de se jeter dans ses bras. Il devait partir et la laisser tourner la page toute seule. Si elle y arrivait un jour.
— Je ne sais pas qui tu as perdu dans cette guerre, mentit Draco, mais je sais quand même une chose. Ces personnes ne voudraient pas que tu détruises ta vie à cause de leurs morts.
Puis, sentant qu'il craquerait s'il restait ici plus longtemps, il jeta un dernier regard à la jeune serdaigle avant de transplaner pour retourner à Poudlard, laissant Maeve seule dans son appartement.
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