Chapitre 11
Tout le long de ses cours de métamorphose et défense contre les forces du mal, qu'il avait en commun avec les Gryffondor, Draco se demandait où pouvait être passée Maeve. Il ne l'avait pas vue de la journée, ni en cours, ni à la Grande Salle le midi. Il avait bien failli aller demander à Hermione si sa cousine allait bien mais il s'était ravisé. Vu ce qu'elle lui avait dit la veille au soir, il n'était pas sûr qu'aller lui parler soit une bonne idée. Son ultimatum n'avait servi à rien, il voulait renouer avec son ancienne petite-amie depuis qu'il s'était fait oublier de sa mémoire. Mais, était-ce vraiment une bonne idée ? C'était cette question qui le faisait hésiter. Tôt ou tard, il devra lui dire ce qu'il avait fait, il ne pourra pas le cacher éternellement. Et connaissant le comportement de Maeve, elle n'allait pas aimer ça du tout.
— Draco, tu écoutes ce que je te dis ? lui demanda Pansy, le faisant sortir de ses pensées.
— Absolument pas, répondit le blond.
Un léger sourire sur les lèvres, il regarda la serpentarde prendre un air indigné en regardant la table des Gryffondor. L'heure du dîner était presque passée, et il n'y avait aucune trace de Maeve vers les rouges et or.
— Tu penses à ta petite Staneford c'est ça ? demanda Blaise en souriant. Ne fais pas cette tête Dray, ça se voit à des kilomètres. Si jamais ça t'intéresse, j'ai entendu Granger dire qu'elle s'était disputée avec sa cousine ce matin.
Draco fronça les sourcils. Les deux cousines inséparables s'étaient disputées ? Il se demandait ce qui avait bien pu se passer. C'était la première fois depuis qu'il avait commencé à parler à Maeve qu'il entendait dire qu'elles s'étaient prises la tête. Néanmoins, cela expliquait pourquoi la brune était introuvable. Le blond, étant presque sûr de savoir où elle se trouvait, décida d'aller la rejoindre même s'il était certain qu'elle ne comprendrait pas pourquoi. Il se leva, sous le regard meurtrier de Pansy.
— Et moi alors ? Tu t'en fiches de ce que j'étais en train de te dire ?
— Totalement, répondit le blond, ce qui fit exploser Blaise de rire.
Draco crut entendre Pansy dire qu'elle allait finir par tuer Maeve mais le regard du blond l'empêcha de finir sa phrase. Il était temps que son amie se souvienne de ce qu'elle était, une amie, et rien de plus. Le cœur du blond appartenait à quelqu'un d'autre.
De l'autre côté de l'école, Maeve était prostrée dans la Salle sur Demande depuis le matin et n'avait pas bougé du canapé qui était apparu quand elle était entrée dans la pièce. Elle était certaine qu'Hermione devait être en train de s'inquiéter pour elle mais elle n'avait pas envie d'aller la voir, elle avait juste envie d'être seule. Elle ne l'avait pas été une seule fois depuis qu'elle était arrivée à Poudlard et cela lui manquait. Elle retint un soupir agacé en entendant la porte de la salle s'ouvrir.
— Hermione, laisse-moi tranquille.
— C'est bien la première fois qu'on me confond avec ta cousine, retentit une voix masculine. Est-ce que ça veut dire que je dois me couper les cheveux ?
En reconnaissant la personne à qui appartenait cette voix, Maeve laisse s'échapper de ses lèvres un sourire triste. Surtout dû à sa tentative d'humour minable. Elle ne bougea pas d'un poil en entendant les pas du serpentard s'approcher d'elle. Les jambes repliées sur le canapé et un coussin serré contre sa poitrine, la jeune sorcière offrait l'image même de la fille toute triste et cela détruisait Draco.
— Qu'est-ce que tu fais ici ? demanda la brune d'une voix éteinte.
— Je te cherchais. Je ne t'ai pas vue de la journée, je commençais à croire que tu étais partie. Je m'inquiétais pour toi.
Surprise par les paroles du blond, Maeve se redressa sur le canapé pour lui laisser un peu de place pour s'asseoir. Il s'installa à côté d'elle et se tourna dans sa direction pour regarder son visage fatigué. Il avait horreur de la voir comme ça et n'avait qu'une envie, la prendre dans ses bras. Il du se retenir à grand peine de le faire, parce qu'il pensait qu'elle ne comprendrait pas sa soudaine bouffée d'affection. Il attendait qu'elle lui réponde, ce qu'elle ne semblait pas décidée à faire. Elle avait l'air complètement perdue dans ses pensées, à tel point qu'il n'était même pas certain qu'elle ait entendue sa réponse.
— J'ai failli, dit-elle enfin.
Quand elle tourna la tête pour le regarder, elle vit qu'il n'avait pas compris ce qu'elle venait de dire. A vrai dire, pendant le silence qu'avait accueilli la pièce, il s'était surpris à penser à la manière dont il pourrait la consoler sans que son geste ne passe pour de la pitié.
— J'ai failli, répéta-t-elle. J'ai failli partir. Ce matin.
Qu'est-ce qui avait bien pu pousser la brune à fuir Poudlard ? Sa discussion avec sa cousine ou les évènements de la veille ? Draco avait senti son cœur bondir dans sa poitrine devant l'aveux de son ancienne petite amie. Il ne voulait pas qu'elle parte. Si elle le faisait, il ne la reverrait sûrement jamais et elle n'arriverait jamais à faire son deuil. Tel qu'il la connaissait, elle s'enfermerait dans son monde.
— Et pourquoi tu ne l'as pas fait ?
— Pour tout te dire, je ne le sais même pas. Je suppose que ma cousine à des arguments solides.
— Tu veux que je te dise quelque chose ? Je suis bien content que tu sois restée.
Il sourit devant son regard surpris et ses yeux inquisiteurs. Ses petites mains triturait les fils du coussin qu'elle gardait collé contre sa poitrine et elle le regardait comme s'il était devenu fou. Elle ne s'attendait visiblement pas à un aveux de ce genre. Ce qui était vrai. Elle observait le regard du blond avec curiosité, essayant d'oublier quelques instants ses problèmes. Son cœur battait la chamade rien qu'en penser à ce qu'il venait de lui dire. Aurait-il encore des sentiments pour elle ? Elle savait que la seule chose qui pouvait la consoler en cet instant, c'était qu'il la prenne dans ses bras. Elle n'avait pas dormi de la nuit et était épuisée, sans compter que sa conversation avec Eva lui restait en tête.
— Viendrais-tu de me faire un compliment ?
Le sourire du blond augmenta un peu plus quand il se rendit compte qu'elle avait rougit. Si seulement il pouvait effacer les effets du sortilèges d'amnésie. Tout serait bien plus facile et il pourrait l'accompagner dans sa souffrance et l'aider à en sortir. Il avait besoin de la savoir heureuse.
— Peut-être bien, ça te dérange ?
Elle ne répondit pas. Elle était de nouveau plongée dans ses pensées. Elle se renfermait sur elle-même.
— Draco ?
Il sursaute en l'entendant l'appeler par son prénom. Il plongea dans son regard, l'invitant à poursuivre et troublé par son comportement. Il avait suffit qu'elle l'appelle par son prénom pour le faire se sentir important à ses yeux.
— Tu as entendu ce que m'a dit Eva hier ?
Draco n'eut même pas besoin de lui répondre, son air triste lui appris qui oui. Quand il la vit frissonner, il n'arriva pas à se retenir et passa son bras autour de ses épaules. Il fut encore plus surpris quand il la sentit poser sa tête sur son épaule, se reposant contre lui.
— Tu crois qu'elle pensait ce qu'elle m'a dit ?
Et voilà que maintenant, elle lui demandait conseil. Elle devait vraiment aller mal. Il prit quelques secondes pour réfléchir à ce qu'il allait lui dire. Sans qu'il ne s'en rende compte, il avait commencé à jouer avec ses longues mèches brunes.
— Non, je ne pense pas. A mon avis, elle n'a dit ça que pour que tu n'ailles pas la voir trop souvent et que tu ne délaisse pas les vivants pour elle. J'aurais fait exactement la même chose si j'avais été à sa place. Il suffisait de vous voir toutes les deux pour vous rendre compte que vous vous adoriez et que votre amitié était incassable. Ne l'écoute pas.
Un sourire fatigué s'installa sur le visage de Maeve en entendant la réponse du blond. Elle avait cogité sur cette question toute la nuit et toute la journée. Elle pensait à cette hypothèse aussi et savoir qu'elle n'était pas la seule la soulageait. Elle bailla, apaisée par les caresses du blond dans ses cheveux, et se sentit prête à s'endormir.
— Merci, murmura-t-elle avant de sombrer dans les bras de Morphée.
Quand il comprit que la Gryffondor s'était endormie, il lui embrassa le front et s'installa de manière à pouvoir s'endormir aussi. Il était hors de question qu'il la laisse toute seule. Peu de temps après, il résonnait dans la Salle sur Demande le bruit de respirations endormies et n'importe qui entrant dans la pièce aurait aperçu Maeve et Draco dormant l'un sur l'autre, formant un couple parfait.
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