Chapitre 28

Alexander

Le lendemain matin du dîner, je me réveille entouré de chaleur. Les bras de mon alpha me tiennent contre son torse. Je me niche encore plus en ronronnant. Mon Alpha glousse, resserre sa prise et embrasse ma nuque sur ma morsure d'accouplement, je halète à la décharge de plaisir dans ma colonne vertébrale. On reste comme ça un moment se câlinant, mais je dois me lever et ça, immédiatement !

Avec un gémissement, je me dégage de ses bras pour courir dans la salle de bain. Je n'ai en aucun cas vu d'aussi près le fond de la cuvette depuis ses derniers jours. Je sens une main sur mon dos avec une vague de magie apaisante. Je souffle en me redressant tout en essuyant mes larmes dues au vomissement. Une vilaine migraine m'assaillit.

— J'ai mal à la tête, gémis-je de douleur à mon Alpha alors qu'il m'aide à me lever.

— Tu vas te reposer ! Je vais appeler ta sœur, annonce mon Alpha alors qu'il m'allonge dans le lit.

Je ne fais que hocher la tête avant de fermer les yeux.

J'ai dû m'endormir, je me sens mieux. Mes pensées vont directement à ce qu'il s'est passé hier, à Raphaël. Je ne sais pas ce qu'il va faire désormais, ou il va aller, s'il va récupérer sa place, mais il n'a plus de clan, donc je ne sais pas.

Avec un bâillement, je me lève et rejoins le salon espérant y trouver mon Alpha. Je le trouve dans son bureau debout regardant intensément une boite. Profondément perdu dans ses pensées, il ne m'a pas entendu arriver.

— Alpha ?

Je l'appelle doucement, il sursaute, me faisant grimacer.

— Je ne voulais pas te faire peur, tu veux que je te laisse ? demandais-je doucement alors qu'il est toujours en train de regarder la boite.

— Non, mon cœur, vient ! demande-t-il en me tendant la main.

Je glisse main dans la sienne qui est tendue vers moi,  je me place à côté de lui et je tegarde la boite à mon tour. Il serre ma main dans la sienne.

— Cette boite contient la terre de la tombe de Camille, avoue mon Alpha.

Je ne réponds pas car je ne sais pas ce qu'il veut en venir avec ça.

— Je peux m'en servir pour l'invoquer ici et en finir, souffle-t-il en détournant le regard de la boite en me regardant enfin.

— Ne le fait pas pour moi ! Ni pour te donner une conscience, je ne veux pas que tu sois forcé à faire quelque chose que tu ne veux pas ! déclarais-je.

Parce que je le vois dans ses yeux, l'hésitation, la peur et la culpabilité. Ma déclaration l'a choqué, il essaie de se convaincre qu'il le veut, mais il ne le veut pas, il le fait pour me montrer quelques choses.

— Bien sûr que je veux le faire, grogne-t-il avant de continuer confirmant mes doutes. Je n'en ai pas envie, tu as raison, mais que veux-tu que je fasse pour te montrer que je ne l'aime plus ? Et qu'en faisant ça je fais une croix sur notre passé ? 

— Si j'avais les réponses, je t'aurais aidé, mais je ne les ai pas ! soufflais-je dépité en me retournant.

Je sors du bureau d'un pas rapide et en colère. C'est de ça qu'il s'agit ! LEUR PUTAIN DE PASSÉ ! Ce passé que Magnus ne veut pas oublier ou même faire l'effort de le mettre de côté.

Je sais que je ne peux pas lui interdire de se souvenir, que je ne peux pas lui demander d'oublier, mais c'est avec moi qu'il vit à présent et c'est avec moi qu'il construit un futur non ? J'ai le droit de me sentir blessé. J'aime un homme qui vit avec les souvenirs du passé. Le passé, nos erreurs font ce que nous sommes, mais comment avancer s'il refuse de laisser son passé derrière lui ?

Fraîchement douché et habillé, je sors du loft sans un mot, je vais aller travailler, c'est mieux comme ça. Il faut que je m'occupe l'esprit.

Magnus

Toujours dans mon bureau, j'entends la porte se refermer sur mon oméga. Fermant les yeux, je suis figé de peur, de culpabilité et surtout, un sentiment de mal-être me fait frissonner. Pourquoi je n'arrive pas à lâcher prise ? Pourquoi je n'arrive pas à me débarrasser d'elle ? Je ne ressens plus rien pour elle, et ce, depuis longtemps. Ce que je ressens maintenant à cet instant, c'est de la colère. Une colère dirigée vers moi-même et envers Camille. Quarante-deux ans de souvenir sont difficiles à oublier, les moments heureux comme les moments sombres sont ancrés en moi et au plus profond de moi. Je l'ai tant aimée et elle m'a tant fait souffrir. Suis-je prêt à la laisser tout détruire encore ? Non, hors de question, je ne peux pas la laisser faire ça. Alexander est mon présent, mon futur. Mes enfants en lui, le fruit de notre amour, c'est l'homme que je vais épouser. Elle n'a pas lieu d'être ici, ni dans ma tête, pas après toutes les souffrances et toute la noirceur qu'elle a semer, il faut que ça s'arrête.

La boite toujours devant moi, la fameuse boite contenant la terre de sa tombe. Aprés une nuit d'ivresse, elle m'avait convaincu de récupérer la terre en souvenir. Je l'avais récupéré à mon tour quand je l'ai quitté après sa tromperie.

Ouvrant la boite avec la ferme intention d'en finir, je suis arrêté dans mon élan par mon téléphone. Avec un grognement de frustration, j'essaie de l'ignorer, mais je le prends, c'est peut-être Alexander.

— Que veut-tu Jace ? demandais-je avec agacement.

— C'est Clary ! Aide-moi ! supplie un Jace haletant et paniqué.

— Qu'est-ce qu'il se passe ? s'inquiète Magnus tout en rangeant la boite sur son étagère.

— Je crois que c'est l'heure,  souffle Jace.

« MAGNUS ? RAMÉNE-MOI ALEX... ALEXANDER ICI » cri Clary derrière le téléphone.

— Il est en route pour l'institut... tentais-je d'expliquer.

— Je n'arrive pas à le joindre ! Son téléphone est éteint, je croyais qu'il était avec toi ? panique Jace.

— Non ! Il est parti, il se sentait mieux.

« MAGNUS S'IL TE PLAÎT... » entend-il hurler de Clary.

— J'appelle Catarina, j'arrive ! Demande à Clary de respirer profondément et de trouver une position confortable. Masse-lui le dos et si ça ne la soulage pas, met là dans un bain chaud... conseille Magnus.

— Merci... fait vite, supplie Jace avant de raccrocher.

Arrivant chez Clary et Jace avec Catarina à travers un portail, on les trouve dans leurs chambres. Clary sur son côté et Jace derrière elle, lui massant le dos.

— Où est mon frère ? demande Jace, en regardant derriere nous comme pour voir s'il voyait son frère sortir du portail.

— Je ne sais pas, soufflais-je en sortant mon téléphone.

J'essaie de l'appeler, mais je n'obtiens aucune réponse. Je tente le téléphone de son bureau, mais toujours rien.

— Jace... gémit Clary de douleur.

Catarina prend tout en charge.  Clary a voulu un accouchement naturel et à la maison. Seuls les soins d'urgence seront pratiqués si Clary ou le bébé viendraient à être en danger. Je sors de la chambre pour téléphoner à Isabelle et leur donner toute l'intimité nécessaire.

— Isabelle... dis-moi que ton frère est à l'institut ? débitais-je au téléphone dans un souffle paniqué.

— Non, tu as dit qu'il était avec toi ! Qu'il ne se sentait pas bien...

— Merde... grognais-je la panique me vrille les entrailles.

— Magnus ? appelle Isabelle dans la panique.

— On n'arrive pas à le joindre ! Clary est sur le point d'accoucher ! Elle le veut à ses côtés, mais Alexander, son téléphone est éteint... J'ai peur Isabelle.

Alexander

Putain... Quelle merde ! Me faire avoir comme ça ! Merde, tu es un shadowhunter, tu n'aurais pas dû te faire avoir si stupidement. Attaqué en plein jour sans que je ne puisse faire un geste. Trop perdu dans mes pensées, j'avais baissé ma garde et désormais, je me retrouve enchaîner devant une Camille Belcourt riante à mon visage.

Elle me regarde tout en s'installant sur une chaise devant moi en croisant les jambes. Elle me regarde de haut en bas, son regard me fait frissonner, elle est prête à tout même tué et là dans ses yeux, c'est ce qu'elle a l'intention de faire. Elle fixe mon ventre un moment. Je ferme les yeux, par l'ange s'il vous plaît Raziel que rien n'arrive à mes bébés, priais-je intérieurement. J'ouvre les yeux quand elle commence à parler de sa voix venimeuse et remplit de dégoût.

— Tu es arrivé à te faire imprégner par Mon Alpha, crache-t-elle en regardant mon ventre.

— Ce n'est pas ton Alpha, c'est le mien, grognais-je en me débattant.

— Plus pour longtemps mon chéri, déclare-t-elle gloussante.

— Tu vas faire quoi ? me tuer ? Si tu fais ça, il ne te le pardonnera jamais.

— Que sais-tu sur Magnus ?  Sait-tu les choses qu'il m'a déjà pardonnés ? questionne-t-elle avec un sourire en coin.

— Non et je ne veux pas le savoir. L'amour l'a rendu aveugle, je ne sais pas comment il a fait pour t'aimer, aimer une personne avec un cœur aussi noir, crachais-je.

Elle ne fait que rire, elle est complètement folle.

— Mon pauvre, tu sais que Magnus aime particulièrement le sexe dur et brutal ?

Si elle croit me rendre jaloux et bien elle est mal tombée, ça fait longtemps que j'ai accepté le passé de Magnus et tout ce qui va avec... enfin sauf elle.

— Oui, je le sais ! On l'a même pratiqué ! Regarde, c'est comme ça qu'il m'a imprégné, déclarais-je en faisant voir mon ventre.

— Tu n'as vraiment pas peur ! Je pourrais te tuer tout de suite, grogne-t-elle ses joues rouges de colères.

— Pourquoi tu ne le fais pas alors ! Qu'attends-tu de moi ? demandais-je en secouant mes poignets sentant les liens se desserrer me faisant souffler de soulagement.

Encore un peu et je pourrais sortir d'ici. Elle ne répond pas, elle se lève et prend un plateau qu'elle pose à côté de moi, seringues, scalpels, couteaux et autres instruments de torture.

— Je ne vais pas te tuer tout de suite. Je vais te torturer juste pour que tu souffres assez pour me supplier d'arrêter et après, j'enlèverais le bâtard que tu as dans le ventre pour que tu le regardes mourir, je t'achèverais et après tout ça, j'irais réconforter Magnus, mon Alpha... déclare-t-elle.

La lueur dans ses yeux est malsaine, sombre.

— Tu es complètement folle, jamais ça n'arrivera, soufflais-je.

Je dois gagner un peu de temps, les liens de mes poignets se desserrent un peu plus.

— Et pourquoi ça ? Tu es en bien mauvaise posture pour pouvoir te défendre, ri-t-elle.

— C'est là que tu te trompes ! ris-je à mon tour en plein visage.

Elle me regarde les yeux plissés avant de prendre dans un élan de compréhension un couteau quelle lève et me le plante dans l'épaule, mais mes mains sont libres, je les lève et je la fige ainsi que tout le lieu où je me trouve.

Soufflant un coup, le corps de Camille figé au-dessus de moi, le couteau toujours dans mon épaule, j'essaie de bouger. Mais le mouvement me fait hurler, la douleur de mon épaule se propage dans ma nuque. Mon téléphone, ma stèle ? Je tâte mon pantalon, bien sûr ! Il n'y a rien.

Réfléchis... me dis-je intérieurement ! Naïade ? Je deviens Naïade en quelques secondes, le couteau toujours dans l'épaule, je m'évapore dans un brouillard en pensant à mon Alpha.

J'apparaît dans le salon de Clary et Jace tombant à genoux, me rattrapant de justesse à la table basse, la douleur dans mon épaule et ma nuque est insupportable.

— Naïade !

J'entends crier, levant la tête, j'aperçois mon Alpha courir vers moi, tombant en avant juste à temps dans ses bras. Isabelle et Simon sont là aussi. Au passage, Simon saisit une couverture sur le canapé et me couvre le dos. Respirant laborieusement, je regarde mon Alpha dans les yeux et il lève la main empoignant le couteau, il le retire d'un coup sec, je crie en même temps à travers mes dents, je me sens reprendre ma forme originelle et Simon tracé une Iratze, qui me soulage un peu, la magie de mon Alpha finissant la guérison. Mon Alpha et Isabelle m'aide à me lever quand j'entends crier, je reconnais Clary.

— Clary ? demandais-je en regardant mon Alpha qui me dirige vers leur chambre.

— Elle est sur le point d'accoucher, m'annonce-t-il tout en m'aidant à marcher.

— Je dois la voir, dis-je précipitamment.

Il hoche la tête et m'ouvre la porte et me laisse entrer avant de la refermer rejoignant Isabelle et Simon dans le salon.

— Clary, dis-je dans un souffle.

Elle est sur le dos, encourager par Catarina.

— Alex...

— Je suis là !

Je m'installe sur le côté du lit en m'agenouillant et en lui prenant la main. Je lève les yeux sur Jace qui a l'air soulagé de me voir.

— Allez Clary, encore un petit effort et tu auras ton bébé, encourage Catarina.

Clary pousse de toutes ses forces plusieurs fois, elle crie de douleur. Je l'encourage avec Jace qui est au bord de l'évanouissement quand tout un coup, elle respire profondément et remonte dans ses mains le bébé sur sa poitrine. Par l'ange, c'est beau ! Le bébé pleur à pleins poumons. J'entends de l'extérieur le cri de joie de Simon faisant rire Jace qui est en pleurs, sa main dans le dos de son bébé alors qu'il contemple son visage.

— Tu as un beau petit garçon, annonce doucement Catarina.

— Un garçon, souffle Clary ses yeux fatigués mais brillant qui n'ont pas lâché les yeux de son bébé.

Magnus passe sa tête à la porte avec un sourire et Jace les invite à entrer, il me rejoint alors que je me lève pour m'asseoir sur la chaise derrière moi, épuisé émotionnellement. Sa main va derrière ma nuque qu'il caresse délicatement. Catarina prend le bébé pour l'ausculter et réaliser les soins nécessaires pendant que Mon Alpha, s'occupe de Clary la soignant de l'accouchement.

— Qu'est-ce qu'il s'est passé ? s'inquiète Isabelle en me regardant faisant atterrir tous les yeux sur moi.

— Plus tard... dis-je sans détour dans un souffle fatigué.

— Alors cet adorable petit chou est en très bonne santé et il pèse 3kilo310 pour 49 centimètres glousse Catarina en le remettant dans les bras de Clary.

— On vous présente Matthew Alexander Maxwell Herondale-Fairchild, présente Jace en regardant son fils avant de lever les yeux sur son frère.

À l'attente du nom, je ne peux retenir un sanglot alors que Clary me prend la main, que je resserre n'ayant pas de mot. Je suis épuisé émotionnellement, j'ai l'impression que je vais m'évanouir à tout moment. Tout ça, Camille, l'accouchement de Clary, ma propre grossesse me tombent sur les épaules d'un seul coup.

— Mon cœur ? appelle Magnus.

Il s'agenouille devant moi et regarde dans mes yeux, qui sont à moitié fermés, je suis tellement fatigué.

— Je vais bien, soufflais-je en me forçant à relever la tête.

Fin du point de vue

Après quelques heures de joie et de pleur, Alexander demande à son Alpha son nid, il embrasse Clary, le bébé et dit au revoir à tout le monde. Arrivé à son nid, son Alpha le met à l'aise dans des vêtements propres et frais. Magnus se couche à ses côtés et se regarde dans les yeux. Sa main sur son épaule, l'effleurant doucement.

— Qui t'as fait ça ? questionne Magnus dans un murmure.

— Camille. 

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