Alexander sort de son sommeil perdu et il sent son corps engourdi être serré dans des bras chauds. Son esprit lourd de confusion, ses yeux sont toujours fermés, il ne veut pas les ouvrir. Il reconnaît l'odeur et l'étreinte autour de lui, mais pourquoi ? Est-ce que Magnus veut le torturer ? Le faire souffrir encore plus. Il ne devrait pas sentir l'odeur et les bras de l'Alpha. Magnus est censé l'avoir quitté, " Il ne m'aime pas " se dit-il. 

Alors pourquoi il entend sa voix à son oreille qui lui dit " Je te demande pardon mon cœur ... Je t'aime ... Je ne voulais pas te quitter... Je suis là maintenant ".

Pourquoi il entend ça ? C'est de la torture.

Avec cette pensée, il commence à trembler. Il entend encore la voix douce de son Alpha, mais il la refuse, ça ne peut pas être vrai. Il rêve, oui, il doit rêver, mais c'est un supplice, ça fait mal dans sa poitrine. Magnus ne peut pas lui parler comme ça, pas après l'avoir quitté, rejeté comme il l'a fait. Gémissant, il ne veut plus écouter la voix, alors il met ses mains sur ses oreilles pour ne plus entendre. Ses yeux toujours fermés, il se balance, gémit, pleure et supplie la voix d'arrêter.

Magnus tient depuis deux jours son Oméga dans ses bras, il ne s'est toujours pas réveillé. Ragnor à lever le sort d'engourdissement, mais Alexander ne se réveille pas, jusqu'à aujourd'hui. Il sent son oméga tremblé, il essaie de lui parler, mais il met ses mains sur ses oreilles et le supplie d'arrêter de parler. Magnus pleure à côté de lui, il ne sait pas quoi faire. Il lui a parlé pendant deux jours, il lui a fait sentir son parfum, mais rien, Alexander ne se réveillait pas. Et là, il ne répond pas à Magnus, il s'éloigne encore un peu plus.

Magnus n'en peut plus. Il ne sait plus quoi faire, il a tout fait, parler, le garder dans ses bras, mais son oméga le refuse. Il ne peut pas l'aider, il n'y a rien qu'il ne puisse faire pour le sauver. Non, ça ne peut pas être la fin, il ne permettra pas ça. Il doit y avoir quelque chose pour faire revenir son oméga près de lui. Mais quoi ? Par Lilith !

Il sort de l'infirmerie d'un pas las et abattu. C'est le lendemain ou Alexander s'est réveillé. Il a regardé sa nuque, la morsure est toujours là, mais il ne veut toujours pas de lui. Il est sûr que son oméga intérieur ne le rejette plus, qu'il n'est pas éteint pour son Alpha, mais c'est plutôt Alexander qui ne veut plus de lui. Il ne sait vraiment pas quoi faire. Alexander est complètement réveillé, mais il ne lui parle pas, il ne le regarde même pas. Il n'a plus d'autre choix que de sortir de l'infirmerie ne supportant plus cette situation. Le silence entre eux remplit de douleur, de culpabilité, de remords est trop pour Magnus. C'est trop à un point qu'il a envie de crier, de crier toute sa colère, sa tristesse, sa frustration et surtout de crier à Alexander qu'il lui parle, même si c'est pour lui crier dessus, pour l'insulter, mais "Par Lilith ! Parle ! ". Il se retrouve dans l'OP complètement perdu, il est rejoint par Jace et Simon ainsi que Clary et Isabelle.

— Magnus ? appelle Isabelle en le faisant sursauter.

— Je ne sais plus quoi faire... souffle Magnus avec les bras croisés sur sa poitrine.

— Ne baisse pas les bras, souffle Isabelle qui ne sait plus quoi faire non plus.

— Il ne veut pas me regarder ni me parler, je...

Mais il ne finit pas, il sursaute à l'éclat de voix derrière lui. Il l'a reconnu, il n'ose pas se retourner et y faire face.

— Bane ! Tu vas retourner à l'infirmerie ! crie une voix derrière lui.

— Il ne veut plus de moi ! crie Magnus en retour.

Il se retourna et regarda Maryse dans les yeux.

— Tu l'as voulu ! C'est toi qui as fait ça ! C'est toi... tu... tu as fait ça à mon fils ! hurle Maryse, ses yeux remplis de colère et de tristesse.

— Je sais, je n'avais pas le choix, murmure Magnus.

Il recule face à la colère de Maryse, face à la colère d'une mère blessée et brisée.

— Tu avais le choix, pourquoi tu n'as pas parlé de tout ça à quelqu'un ? Tu as pris cette décision seul, on aurait pu trouver une solution ensemble... comme une famille, déclare Maryse la voix rauque et brisée retenant ses larmes.

— Je... Je n'ai pas réfléchi, la seule chose que je voulais, c'était de le garder en sécurité.

Il enroule ses bras autour de lui pour essayer de cacher, ses épaules tremblantes de sanglots.

— On aurait pu trouver une solution ensemble et éviter tout ça, souffle Maryse avant de se retourner et de se diriger vers l'infirmerie.

Arrivée à l'infirmerie, Maryse s'avance pour retrouver son fils recroquevillé pleurant toutes les larmes de son corps.

— Oh mon bébé, souffle Maryse en le prenant dans ses bras.

— J'ai entendu maman, c'est vrai ? Il l'a fait pour me protéger ? renifle Alexander en se recroquevillant encore plus dans les bras de sa mère.

— Oui, souffle Maryse en se mordant la lèvre pour ne pas pleurer avec son fils.

— Pourquoi il a fait ça ? questionne Alexander en reniflant.

— Il l'a fait par amour, il l'a fait parce qu'il ne voulait pas te voir blessé où pire, chuchote Maryse sa main en caressant les cheveux de son fils.

— Pourquoi il ne m'a rien dit ? questionne Alexander se redressant un peu tout en essuyant ses larmes avec ses mains tremblantes, encore fatigué de tout ça.

— Pour te protéger, j'aurais aimé comme toi qu'il nous en parle, on aurait trouvé une solution et t'éviter tout ce mal, dit Maryse ses yeux flous regardant ceux de son fils.

— Je ne sais plus quoi penser, avoue Alexander.

— Repose-toi, la nuit porte conseil mon bébé, souffle Maryse.

— Bébé ? Je suis un peu trop grand pour ça, s'amuse Alexander avec un petit sourire.

— Mais tu seras toujours mon bébé, répond Maryse avec un petit gloussement.

Reprenant son sérieux, Alexander veut parler à sa mère. Cette discussion, il l'avait repoussée, mais maintenant, il est temps.

— Je lui ai menti... Je ne lui ai pas dit toute la vérité sur moi et j'ai menti à tout le monde, avoue Alexander en n'osant pas regarder sa mère.

— Que veux-tu dire ? questionne doucement Maryse.

— Je... je suis immortel.

— Oh ! souffle Maryse.

— Ne m'en veux pas, je ne peux pas aller contre, ça fait partie de moi, débite Alexander dans un gémissement.

— Je le sais et je ne t'en veux pas, tu n'y es pour rien et on aura tout le temps d'en discuter quand tu iras mieux, mais je te connais, derrière tout ça, il y a autre chose n'est-ce pas ? questionne doucement Maryse.

— Oui, murmure Alexander en regardant sa mère.

— Tu as peur que Magnus ne veuille pas avoir une vie immortelle avec toi, conclut Maryse.

Ce n'est pas une question, mais un simple constat. Elle connaît son fils, elle peut lire en lui comme dans un livre ouvert.

— Oui et je me dis que ça sera mieux si ça se finit ici avant de vivre une vie avec lui qu'il ne veut pas, souffle Alexander ses yeux larmoyants.

— Ne dis pas ça, je suis sûr qu'il veut cette vie avec toi crois-moi, il t'aime et il est misérable, il ne s'en remet pas de ce qu'il t'a fait subir, et même s'il a fait cette chose stupide qui a failli te tuer, il l'a fait parce qu'il t'aime, il ne savait pas les conséquences, comme nous tous, explique Maryse.

Alexander ne répond pas, il s'allonge sur le lit et s'endort sans qu'il ne rende compte sous les yeux brillants de Maryse qui l'embrasse sur le front avant de sortir de l'infirmerie. Elle ferme la porte pour trouver Magnus assis par terre les genoux contre sa poitrine entourés de ses bras regardant devant lui comme perdu dans ses pensées.

Maryse s'agenouille devant lui et rencontre ses yeux. Magnus secoue la tête pour finir par éclater en sanglots déchirant dans les bras de Maryse.

Le lendemain matin Alexander se réveille avec Magnus couché à côté de lui, sa main dans la sienne. Il regarde Magnus dormir un moment et respire son odeur. Il ne sait pas quoi faire à vrai dire, il veut tout oublier, mais il ne peut pas. Les mots de Magnus même si maintenant, il le sait n'était pas vrai, il ne peut pas les oublier. Comment les oublier ? Reprendre là, avant que John et Gustave n'arrivent et sèment le chaos, c'est impossible. Il faut qu'ils se parlent et ça honnêtement et sans filtres. Il sait que son oméga intérieur s'est rétabli et veut son Alpha, mais il ne peut pas revenir là où ils étaient, avant sans avoir une bonne discussion.

Il attend que son Alpha se réveille tout en réfléchissant.

Magnus se réveille doucement, il avait senti Alexander bougé, mais l'a laissé tranquille. La respiration calme, sa main dans celle d'Alexander l'apaise. Il commence à caresser le dos de sa main avec son pouce faisant tourner la tête d'Alexander vers lui. Ils se regardent un moment sans rien dire juste en se regardant dans les yeux.

— On devrait parler, chuchote Alexander sa voix rauque de sommeil.

— Oui, murmure Magnus avec un hochement de tête.

— Mais pas ici ni au loft.

— J'ai une petite maison dans une petite ville française, on peut y aller, si ça te va ? propose Magnus.

— D'accord, souffle Alexander avant de se lever pour aller se doucher et prévenir sa famille.

C'est comme ça qu'ils se retrouvent tous les deux sur une petite ville française de l'île corse. Magnus usant de sa magie pour la nettoyer et invoquer de la nourriture pour leur séjour. Sa famille à laisser partir Alexander pour quelques jours, la situation expliquer, il avait demandé deux ou trois jours pour qu'il puisse parler sans être dérangé et les appeler s'il y avait un problème urgent.

— Je te fais visiter ? propose Magnus en rejoignant Alexander qui regarde la vue sur le pas-de-porte et regarder les vagues s'écraser sur les rochers.

— Hum... accepte Alexander.

Il se retourne vers Magnus et prend sa main tendue entrelaçant leurs doigts.

La maison est certes petite mais accueillante et chaleureuse. La décoration est dépassée, Magnus n'y a pas mis les pieds depuis qu'il l'a acheté pour rendre service à son propriétaire en manque d'argent, un banal qui avait tout perdu aux jeux alors il l'a aidé en lui rachetant, mais le laissant y vivre jusqu'à son décès il y a plus d'un siècle. Il n'était jamais revenu depuis.

Magnus a juste changé le salon pour qu'il soit plus confortable en invoquant un canapé simple et des fauteuils avant de s'y installer tous deux.

— Comme je te l'ai dit, on doit parler et je veux te parler avec sincérité et je m'excuse si mes mots te blessent, mais je pense que c'est nécessaire, annonce Alexander en regardant Magnus hoché la tête et se mordre la lèvre nerveusement.

— Je n'ai jamais ressenti autant de douleur face à tes mots, toute cette cruauté dans tes yeux quand tu me les as crachés aux visages, tu aurais pu me frapper de toutes tes forces ça aurait eu le même effet. Le pire, c'est que je me suis senti naïf de ne pas avoir vu que tu te jouais de moi depuis que l'on s'est rencontré. J'ai pensé à nous quand on a fait l'amour ou pendant ma chaleur et que tout ce que l'on avait fait et ce que l'on s'était dit... tout ça était faux, juste tu m'utilisais pour t'amuser. Mais après, j'étais affligé, engourdit, j'avais juste envie de me nicher dans mon nid. Mais quand j'ai découvert que tu me l'avais renvoyé sans même en prendre soin, c'est là que je me suis rendu compte que c'était fini. C'est là que mon oméga intérieur a commencé à s'éteindre pour toi... avoue Alexander.

Il essuie ses larmes avec ses mains tremblantes, il souffle un coup avant de continuer tout en détournant les yeux de Magnus qui s'était recroquevillé sur lui-même et écouter Alexander en reniflant.

— Je t'ai menti. Je ne t'ai pas dit toute la vérité sur moi et sur l'impact que ce mensonge peut avoir sur notre relation. Je pense que je ne te l'ai pas dit par peur que tu ne veuilles pas de ça et que tu ne veuilles plus de moi, avoue doucement Alexander en faisant signe à Magnus de ne pas l'arrêter quand celui-ci ouvre la bouche. Laisse-moi finir. Sinon je n'y arriverai pas.

Il ne regarde pas Magnus, ses yeux ancrés sur un point fixe du mur devant lui.

— Je suis immortel.

Alexander ferme les yeux, un poids de moins sur ses épaules, mais le cœur lourd en attendant la réponse de son Alpha.

— Alex... Alexander ! Oh par Lilith pourquoi ? Pourquoi tu me l'as caché ? murmure Magnus, sa voix rauque et ses yeux rouges et gonflés.

— Tu m'as dit que tu n'as jamais voulu de compagnon, mais que tu voulais une famille, comment veux-tu que je réagisse quand j'ai su que tu as rejeté tous tes amants et amantes quand il voulait plus. Comment veux-tu que je réagisse ? demande durement Alexander.

— Je... je ne sais pas. Je n'en sais rien, souffle Magnus en passant ses mains dans ses cheveux, complètement perdu.

— Qu'est-ce que je suis pour toi ? Un autre coup d'un soir ? Une parenthèse dans ta longue vie ? Dis-moi ? questionne Alexander un peu plus durement qu'il ne l'aurait voulu.

— Je te vois comme l'amour de ma vie, l'idée de te voir mourir me rend malade, l'idée de te perdre, vivre ta mort, je ne peux pas, je ne voulais pas y penser. Je voulais juste vivre chaque moment avec toi jusqu'à la fin. Je t'aurais donné tout ce que tu voulais pour que tu sois heureux et que tu aies la vie que tu voulais. Si tu voulais des enfants, je te l'aurais donné. Si tu voulais te marier, je te l'aurais donné. Je t'aime tellement, j'aurais tout fait et non tu n'es pas une parenthèse, à ta mort, je t'aurais suivi, je n'aurais pas pu aimer quelqu'un d'autre, avoue Magnus en lui prenant la main avant de continuer dans un murmure. Écoute, je comprends pourquoi tu ne me l'as pas dit et je peux imaginer que tu souffres de tout ça, une vie immortelle, une vie éternelle à la passer avec la même personne peut sembler déroutant, mais je la veux, je veux passer l'éternité avec toi mon ange.

— Je le veux aussi. J'ai toujours voulu ça avec toi, chuchote Alexander les yeux brillants.

Un moment après, Alexander se retrouve niché sur la poitrine de son Alpha, son ronronnement raisonne dans toute la pièce silencieuse, ils ne se sont pas embrassés, mais l'envie les gagne tous les deux, mais Magnus veut finir cette conversation tout en gardant son Oméga dans ses bras, il commence à parler doucement.

— J'ai pris une mauvaise décision, je ne savais pas que je te tuais en te rejetant. Quand je suis rentré au loft, tout ce que je voulais, c'était me terrer, alors je suis allé dans ton nid, mais il n'était plus là, ils l'avaient déjà renvoyé, j'ai cru qu'il s'en était débarrassé qu'il l'avait détruit. J'ai essayé pendant plusieurs jours de trouver une solution pour arrêter tout ça et je n'en ai trouvé aucune, jusqu'à ce que Ragnor vienne me sauver avec Catarina et Tessa.

— Où sont-ils ? questionne Alexander dans un marmonnement toujours niché sur la poitrine de son Alpha.

— Catarina leur a offert un petit voyage dans les limbes, je ne savais pas qu'elle pouvait être si diabolique, ricane doucement Magnus en gagnant un petit gloussement.

— Je suis désolé de t'avoir fait du mal, je suis désolé que tu aies subi tout ça par ma faute, murmure Magnus dans les cheveux de son Oméga.

— Je suis désolé aussi de n'avoir pas vu que tu étais en danger toi aussi, j'étais aveuglé par la douleur, tout ce que je voyais, c'était toi qui me faisais du mal, je n'ai pas vu leurs jeux, déclare Alexander en se relevant un peu pour regarder son Alpha en se mordant la lèvre de culpabilité.

— Ne te sens pas coupable mon cœur. Tu n'aurais pas pu le voir, j'ai tout fait pour que tu ne vois pas ce qu'ils faisaient, souffle Magnus.

Il caresse la joue de son oméga qui porte sa main à son cou se rappelant que son collier n'était plus là. Ses yeux s'embrument de larmes en un instant.

— Oh mon cœur ! Je suis désolé... Je t'en aurais un autre, promet Magnus en le prenant dans ses bras.

Leurs estomacs se faisant connaître en même temps, ils se reculent pour se regarder et de rire doucement, ils se calment tout en regardant les lèvres l'un de l'autre avec envie, Magnus se penche et Alexander réduit l'espace entre deux partageant un baiser affamé très langoureux voir sensuel, les faisant haleter et gémir tous les deux. S'en aller trop loin, ils se séparent pour se regarder avant de se sourire. Ils finissent par sortir et aller manger dans un restaurant local pour finir la soirée avec une balade. Magnus lui fait visiter un peu l'île avant de rentrer pour dormir. Ils partagent une nuit remplie de discussions, de rires, de baisers affamés. Ils s'endorment au petit matin avec le lever du soleil. Alexander, son dos niché dans la chaleur du torse de son Alpha.